GRAND HYMNE égyptien au dieu soleil et psaume 103

Morceaux extraits du psaume 103 :
01 Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
     Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
     Revêtu de magnificence,
02 tu as pour manteau la lumière !
     Comme une tenture, tu déploies les cieux,
04 tu prends les vents pour messagers,
     pour serviteurs, les flammes des éclairs.
05 Tu as donné son assise à la terre :
     qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
19 Tu fis la lune qui marque les temps
      et le soleil qui connaît l’heure de son coucher.
20 Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient :
      les animaux dans la forêt s’éveillent ;
22 Quand paraît le soleil, ils se retirent :
     chacun gagne son repaire.
23 L’homme sort pour son ouvrage,
     pour son travail, jusqu’au soir.
30 Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
     tu renouvelles la face de la terre.
33 Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ;
     je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure.
34 Que mon poème lui soit agréable ;
    moi, je me réjouis dans le Seigneur.

Ce psaume, vieux de plus de 2000 ans, s’est inspiré du GRAND HYMNE égyptien au dieu soleil, qui est, lui, vieux de 3400 ans, dont voici le début et la fin :
« Tu te lèves beau dans l’horizon du ciel,
Soleil vivant, qui vis depuis l’origine.
Tu resplendis dans l’horizon de l’est,
Tu as rempli tout pays de ta beauté.
Tu es beau, grand, brillant. Tu t’élèves au-dessus de tout pays.
Tes rayons embrassent les pays, jusqu’aux confins de ta création.
[…]
Tu resplendis, et ils vivent ; tu te couches et ils meurent.
Toi, tu as la durée de la vie par toi-même, on vit de toi.
Les yeux sont sur ta beauté jusqu’à ce que tu te couches ».

Dans chaque acte offert, le Paradis nous est donné

Madeleine Delbrêl à son équipe engagée auprès des gens des rues :

« Nos pas marchent dans une rue, mais notre cœur bat dans le monde entier. Chaque acte donné en confiance nous fait recevoir pleinement Dieu. Alors la vie est une grande fête. Chaque petite action est un événement immense où le Paradis nous est donné, où nous pouvons donner le Paradis. Qu’importe ce que nous avons : un balai ou un stylo à tenir ; parler ou se taire ; raccommoder ou faire une conférence ; soigner un malade ou taper à la machine. Tout cela n’est que l’écorce de la réalité splendide, la rencontre de l’âme avec Dieu, à chaque minute renouvelée, à chaque minute accrue en grâce, toujours plus belle pour son Dieu. On sonne ? Vite allons ouvrir, c’est Dieu qui vient nous aimer. Un renseignement ? Le voici : c’est Dieu qui vient nous aimer. C’est l’heure de se mettre à table ? Allons-y : c’est Dieu qui vient nous aimer, recevons-le. »

Le ressourcement par excellence

Expérience d’une ermite chrétienne vivant seule dans la montagne française : «  Ce qui permet de renouveler ses forces, même au cœur de l’adversité ou de la souffrance la plus pénible, c’est d’être immergé dans la communion d’Amour qu’est Dieu Trinité. Entrer dans cette communion d’amour, la laisser se développer en soi, voilà le ressourcement par excellence. Cet échange incessant d’amour, cette plénitude de don mutuel, est le seul vécu qui me comble vraiment de façon définitive et stable » (Sœur Catherine, Récits d’une ermite de montagne).

Merci, Anne J, pour tes partages.

Gagner/perdre la guerre : les apparences sont trompeuses

On peut militairement gagner la guerre, avec des tapis de bombes, en fait perdre la guerre, aller au tapis, tant on a créé de morts, de résistances et de haines.

On peut apparemment perdre la guerre, être cloué au sol, en fait gagner la Vie, tant on a créé d’amour et de conscience, germant tôt ou tard partout, tout autour de soi.

Ce parfum qui vient de l’intérieur, trouvé à rosées

« Tard je T’ai aimée, Beauté ancienne et si nouvelle ; tard je T’ai aimée. Tu étais au-dedans de moi et moi j’étais dehors, et c’est là que je T’ai cherché.
Tu as répandu ton Parfum, je T’ai humé, et je soupire après Toi. Je T’ai goûté, j’ai faim et soif de Toi. Tu m’as touché, et je brûle du désir de ta Paix. Amen ! » (Augustin, Les Confessions, 10, 27).

Le carême pas par obligation mais poussés du dedans

Bon ramadan, sœurs et frères musulmans.
Bon carême, sœurs et frères chrétiens.

Je nous souhaite de vivre le carême non par obligation ni par plaisir, mais poussés du dedans, comme un appel à nous recentrer sur l’essentiel. Je nous souhaite de plonger dans le dépouillement du carême par une motion intérieure, une décision libre et autonome, comme celle de Jésus quand il s’exclame : « Ma vie, nul ne la prend, je la donne ». Et quelle surprise quand elle lui sera redonnée plus encore !

J’ai envie de vivre le carême car j’ai envie d’être en mesure de suivre quelque peu la plongée de Jésus dans le dépouillement extrême, dans cette Pâque-passage où tout semble perdu, où Plus encore est finalement donné.

Pendu perdu retrouvé

« Je suis très touché par un chapiteau médiéval qui se trouve dans la Basilique Sainte Marie-Madeleine à Vézelay, en France, où commence le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Sur ce chapiteau, d’un côté il y a Judas pendu, les yeux ouverts, la langue dehors, et de l’autre il y a le Bon Pasteur qui l’emmène avec lui. Et si nous regardons bien, attentivement, le visage du Bon Pasteur, les lèvres d’un côté sont tristes, mais de l’autre côté elles arborent un sourire » (Pape François).

Liberté, créativité é ternité

« Au-dessus de ce bout de route qui nous reste ouvert, le ciel s’étale tout entier. On ne peut rien nous faire, vraiment rien. On peut nous rendre la vie assez dure, nous dépouiller de certains biens matériels, nous enlever une certaine liberté de mouvement tout extérieure, mais c’est nous mêmes qui nous dépouillons de nos meilleures forces par une attitude psychologique désastreuse. En nous sentant persécutés, humiliés, opprimés. En éprouvant de la haine. En crânant pour cacher notre peur. On a bien le droit d’être triste et abattu, de temps en temps, par ce qu’on nous fait subir ; c’est humain et compréhensible. Et pourtant, la vraie spoliation c’est nous-mêmes qui nous l’infligeons. Je trouve la vie belle et je me sens libre. En moi des cieux se déploient aussi vastes que le firmament. Je crois en Dieu et je crois en l’homme, j’ose le dire sans fausse honte. La vie est difficile mais ce n’est pas grave. Il faut commencer par « prendre au sérieux son propre sérieux », le reste vient de soi-même. Travailler à soi-même, ce n’est pas faire preuve d’individualisme morbide. Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même, extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue en amour ou est-ce trop demander ? C’est pourtant la seule solution. Je pourrais continuer ainsi des pages entières. Ce petit morceau d’éternité qu’on porte en soi, on peut l’épuiser en un mot aussi bien qu‘en dix gros traités » (Etty Hillesum, juive hollandaise emprisonnée et morte à Auschwitz en 1943, dans Une vie bouleversée, 1941-1943, p. 132 dans l’édition Points).

Vigne émondée pour prendre soin de l’essentiel

« Dans les vieilles vignes, on voit le parcours très sinueux de pieds qui se sont tordus dans tous les sens et qui ont fini par trouver leur voie vers la lumière.  On peut être tordu et quand même trouver petit à petit le chemin du ciel, de la lumière, de la joie de Dieu !

Le vigneron attache sa vigne pour la faire monter et lui donner la capacité de recevoir le plus de lumière possible. Jésus s’est présenté comme une vigne dont son père est le vigneron et nous les sarments. Pour que nous portions du bon fruit et beaucoup de fruit, notre Père du Ciel émonde tout ce qui dépasse pour nous faire aller à l’essentiel » (un moine témoignant de sa vie monastique dans le documentaire La Règle bénédictine & l’art de gouverner).