« La crise n’existe vraiment que dans la mesure où nous y résistons. Elle durera aussi longtemps que nous nous accrocherons aux repères que nous avons perdus. L’innovation n’est pas une idée nouvelle, mais une vieille croyance qu’on abandonne » (Bertrand Piccard, Changer d’altitude).
C’est quoi, la musique ? C’est du son qui se parfume.
C’est quoi, l’émotion ? C’est l’âme qui s’allume.
C’est quoi, un compliment ? Un baiser invisible.
Et la nostalgie ? Du passé comestible. C’est quoi, l’insouciance ?
C’est du temps que l’on sème. C’est quoi, le bon temps ?
C’est ta main dans la mienne.
C’est quoi, l’enthousiasme ? C’est des rêves qui militent.
Et la bienveillance ? Les anges qui s’invitent.
Et c’est quoi, l’espoir ? Du bonheur qui attend.
Et un arc-en-ciel ? Un monument vivant.
C’est quoi, grandir ? C’est fabriquer des premières fois.
Et c’est quoi, l’enfance ? De la tendresse en pyjama.
Mais dis, papa, la vie, c’est quoi ? Petite, tu vois, la vie, c’est un peu de tout ça mais surtout c’est toi, c’est toi.
C’est quoi, le remord ? C’est un fantôme qui flâne.
Et la routine ? Les envies qui se fanent.
C’est quoi, l’essentiel ? C’est de toujours y croire.
Et un souvenir ? Un dessin sur la mémoire.
C’est quoi, un sourire ? C’est du vent dans les voiles.
Et la poésie ? Une épuisette à étoiles.
C’est quoi, l’indifférence ? C’est la vie sans les couleurs.
Et c’est quoi, le racisme ? Une infirmité du cœur.
C’est quoi, l’amitié ? C’est une île aux trésors.
Et l’école buissonnière ? Un croche-patte à Pythagore.
C’est quoi, la sagesse ? C’est Tintin au Tibet.
C’est quoi, le bonheur ? C’est maintenant ou jamais.
Mais dis, papa, la vie c’est quoi ? Petite, tu vois, la vie c’est un peu de tout ça mais surtout c’est toi, c’est toi.
Dans tes histoires, dans tes délires, dans la fanfare de tes fous-rires, la vie est là, la vie est là, dans notre armoire à souvenirs, dans l’espoir de te voir vieillir, la vie est là, la vie est là…
Dans Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, « Charles Péguy a raconté, à la troisième personne, « l’histoire du plus grand acte de foi de sa vie ». « Un homme (et nous savons que cet homme, c’était lui), avait trois enfants et, un jour maudit, ils tombèrent malades, tous les trois ensemble. Il prit alors une décision audacieuse : aller à pied en pèlerinage de Paris à Chartres pour mettre ses trois enfants malades dans les bras de Maman Marie. Après cela, tout alla bien, naturellement, car c’était la Sainte Vierge qui s’en occupait ». C’est curieux que tous les chrétiens ne fassent pas de même. C’est tellement simple, mais on ne pense pas à ce qui est simple » (Raniero Cantalamessa).
« Noble amitié, noble amour. Heureux ceux qui connaissent les deux dans le même temps.
Si l’amour enseigne le don total et le total désir d’adoration, l’amitié elle initie au dialogue à cœur ouvert dans l’infini respect et à l’infini attachement dans la non-possession.
Les deux, vraie amitié et vrai amour, s’épaulent, s’éclairent, se haussent, ennoblissant les êtres aimants dans une commune élévation. Moment miraculeux » (François Cheng).
Dans un couple, la confiance se densifie au creuset d’une expérience renouvelée jour après jour : nous pouvons compter l’un sur l’autre dans le meilleur comme dans le pire, dans nos forces comme dans nos faiblesses.
À la vie, à l’amor, l’amour se vit jusqu’au bout, en restant là, solidaires, y compris dans l’épreuve : nous porter, parfois vaille que vaille, jusque dans nos failles les plus profondes, dans nos vulnérabilités les plus intimes, dans nos fragilités les plus cachées.
Notre espérance bonifie, comme un bon vin, dans l’humble quotidien partagé, nous accompagnant câs-l’un, cas-l’autre, cahin-caha (Caïn-label ?), sur le chemin chaotique de nos deux libérations, avec une levée progressive de nos conditionnements…
Foi, Charité et Espérance, voilà les 3 bonnes fées du logis. Les théologiens ont cru bon de les distinguer des vertus cardinales bien connues des Grecs et les ont nommées les trois vertus théologales car, à vrai dire, les humains s’épuisent assez vite à les prodiguer de leur propre cru. Elles sont théologales : les filles mêmes de Dieu qu’Il confie au monde comme le soleil ses rayons. Tu peux compter dessus, sachant qu’en théologie / quand t’es-au-logis, Théo régale / théologales…
C’est gratuit, pour tous, et au-delà de toute espérance humaine.
« Celui pour qui le temps est comme l’éternité et l’éternité est comme le temps, celui-là est libéré de toute lutte » (Jacob Boehme, L’Aurore Naissante, 1612).
« Le temps, tout le consume. Et l’amour seul l’emploie » (Paul Claudel).
J’aime le positionnement spontané de ma maman (85 ans) fin mars dernier, en plein confinement : « Si mon heure est venue, je suis prête. Et si mon heure n’est pas venue, t’inquiète ; je préfère que tu viennes me rendre visite… ». Nous avons respecté les gestes-barrières, sans pour autant laisser l’ambiance anxiogène de crise généralisée nous affecter et nous mettre elle-même en danger. Veiller à éviter l’infection, oui, sans pour autant sacrifier notre affection car elle aussi est importante pour notre santé !
La confiance ne nous donne pas d’échapper à la mort, elle nous donne de la recevoir, quand notre heure est venue, comme un ange qui nous conduit encore plus à l’intérieur de la maison…
« L’amour inconditionnel existe vraiment en chacun de nous. Il fait partie de notre être le plus profond. Ce n’est pas une émotion active mais une manière d’être. C’est n’est pas un “je t’aime” pour telle ou telle raison, ce n’est pas un “je t’aime si tu m’aimes”. C’est un amour sans raison, c’est un amour sans objet » (Ram Dass).
« Quand on a vu une seule fois le resplendissement du bonheur sur le visage d’un être qu’on aime, on sait qu’il ne peut pas y avoir d’autre vocation pour un homme que de susciter cette lumière sur les visages qui l’entourent » (Albert Camus, Carnets II).
« Sans trahison ni peur car il n’y a pas d’attente, nos chemins s’entrecroisent, l’honnêteté les arpente. Mon ami, comme je t’aime, toi et toute ta folie. Tes utopies explosent, éclaboussant ma vie. Mon amitié pour toi est forte et sans frontière. Mon ami, reconnais-toi en ces quelques vers… » (Acissej Bernargaryen).
« La plupart des gens se protègent du feu. Ils finissent pourtant en lui » (Rumi, 1207-1273).
« Les querelles d’Amour : des copeaux pour faire repartir le Feu » (Anne Barratin, De vous à moi, 1892).
« Il arrive toujours un moment où l’autre chute de son piédestal et où la relation nous déplaît. Est-ce grave ? Pas nécessairement ! Nous pouvons profiter de cette étape pour quitter nos illusions et commencer à voir l’autre dans toute sa réalité et lui dévoiler aussi la nôtre. Cela peut transformer le lien et le rendre plus dense, plus profond. Mais, bien sûr, tout dépend de notre capacité à voir les choses en face, à faire preuve de lucidité. C’est souvent là que les échanges s’enveniment et que les rancœurs apparaissent. Pour certaines personnes, il n’est pas possible de passer le cap et la relation ne tient pas « l’épreuve du Feu ». Elle se désagrège parce que nous refusons d’y intégrer des éléments plus ambivalents, désagréables ou « négatifs ». […]
On pourrait souvent avoir la tentation de réduire l’Amour à une notion très pure, très lumineuse, uniquement synonyme de bienveillance, de joie et de sérénité. Ce serait lui enlever toute sa profondeur, sa puissance de Feu, sa dynamique évolutive. Ce serait tenter de soumettre un sujet explosif et volatile à une lecture rassurante, certes, mais incomplète. Ce serait risquer de perdre la véritable finalité de ce qui se joue pour chacun de nous lorsqu’il vient à notre rencontre. Car l’Amour est initiatique. À chaque fois, il nous met face à l’essentiel : ce à quoi nous aspirons au plus profond de notre âme et comment nous pouvons progresser, de plus en plus, vers la Lumière » (Juliette Allais).
« Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu’il est possible de faire et tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir » (Saint François d’Assise).
« Tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Cultive ton propre jardin et décore ton âme, au lieu d’attendre que les autres te portent des fleurs… » (William Shakespeare).