« Heureux soient les fêlés,
car ils laisseront passer la lumière »
(Michel Audiard).

La bibliothèque d'Étienne Chomé
Jeux du "je" jusqu'au coeur du coeur
« Heureux soient les fêlés,
car ils laisseront passer la lumière »
(Michel Audiard).
La Source est inépuisable et surabondante. Elle est là, entièrement disponible, donnée gratuitement, sortant de chacun de nos Temples (Ézéchiel 47), coulant du cœur de nos cœurs jusque dans la vie éternelle (Jean 4,13-14). Qui reconnaît (Jn 3,3-5) le petit filet de cette eau vive jaillir à sa source, pourra se baigner dans ses fleuves d’eau vive (Jn 7,37-38), avec la confiance de l’enfant, et en être régénéré jusqu’à guérison (Jn 5,7; 9,7).
Jésus dit au paralysé :
« Crois-tu que tu peux être guéri ? »
« Oui, je le crois. »
« Lève-toi et marche, ta foi t’a sauvé ».
L’Amour ne demande pas mieux que de se déployer en nous et entre nous.
D’où vient l’alternance des saisons stérile et fertile ? La mythologie romaine l’explique par cette histoire : alors qu’elle cueillait des fleurs au pied du volcanique Etna, la très belle Proserpine fut enlevée par Pluton (le dieu des enfers) qui voulut en faire sa reine. Cérès, la mère de Proserpine, la chercha pendant neuf jours et neuf nuits sans manger ni boire, un flambeau allumé dans chacune de ses mains. À bout et furieuse, elle rendit la terre stérile et déclencha une famine. Après une médiation compliquée de Jupiter (le frère de Cérès et de Pluton), Proserpine passera dorénavant 6 mois avec sa mère Cérès (mère heureuse => terre fertile) et 6 mois avec son mari Pluton (mère portant le deuil => terre stérile & livrées en mode hiver).
Étymologiquement, « février » signifie « purification ». À l’approche du temps des semailles, nos ancêtres fêtaient ce temps de renouvellement où l’on termine la farine de la saison passée (vivent les crêpes) et où l’on espère les fruits de la saison qui vient. À la Chandeleur qui vient du mot « chandelle », les Romains organisaient des processions aux flambeaux et des cérémonies aux bougies qui avaient pour but de purifier les habitations et les espaces sacrés. Ce mois de février, charnière entre l’hiver et le printemps, célèbre la victoire de la lumière sur les ténèbres et l’espoir du renouveau, ce qui résonne aux oreilles chrétiennes avec la présentation de Jésus au Temple quarante jours après sa naissance (conformément à la tradition juive pour tout premier-né).
« L’homme est un pont, il est aussi un chemin. La santé, comme le bonheur, est sans doute dans la « marche ». La souffrance ou la maladie (mahala en hébreu), c’est être « arrêté » (mis en cercle, tourner en rond), enfermé dans ces prisons du corps, de la pensée et de l’âme que sont la douleur, l’ignorance, la folie. Aussi les grands mythes présentent-ils les voies de guérison comme des chemins où les symptômes douloureux sont à considérer comme des étapes, des haltes, où l’esprit, un moment, est cloué à la réflexion. […] Pour Jésus, comme pour tout Hébreu (selon l’étymologie que propose Philon d’Alexandrie, l’Hébreu = le migrant, l’homme qui passe), le malheur, c’est de s’arrêter, de s’identifier à une situation donnée, de se prendre pour ses symptômes. Le bonheur, la santé et le salut sont, pour lui, dans la marche. C’est pour cela qu’il aura sans cesse à dire et redire à tous ceux qu’il rencontre en chemin : « En marche! » » (Jean Yves Leloup, L’Évangile de Marie).
« Il leur ouvrit l’esprit
à l’intelligence des Écritures » (Luc 24, 45).
Il ne s’agit pas ici de l’intelligence
des Q.I. élevés, des sachants et des érudits,
c’est l’aptitude à recueillir ce qu’offrent
les temps de recueillement,
l’habilité à ouvrir les yeux du cœur et de l’âme
qui se laissent toucher par les présences
invisibles (aux yeux de chair),
la capacité à reconnaître la Présence
de Qui se révèle dans le bruissement de la Vie…
Voici un modèle de recueil raffiné
né de recueillements cueillant :
Marie-Christine Hazaël-Massieux, À la lumière de Dieu,
en chemin dans l’intelligence du cœur, Desclée de Brouwer, 2024,
qui aide à ouvrir peu à peu les yeux à Plus grand que nous
dans ses clins d’yeux d’instant en instant.
Voici une énigme à laquelle le roi
Salomon répondit immédiatement :
Quand les 9 commencent,
les 7 cessent.
Et quand les 9 cessent,
les 2 donnent à boire
et 1 seul boit !
De quoi s’agit-il ?
Réponse :
Il est question de la naissance d’un enfant.
9 mois de grossesse
7 jours (le temps des règles)
2 seins et 1 bébé !…
« En 2025, nous allons célébrer le Jubilé, qui remonte à une ancienne tradition juive où le son d’une corne de bélier (en hébreu yobel, dont dérive le mot « jubilé ») annonçait, tous les quarante-neuf ans, une année de clémence et de libération pour le peuple (cf. Lv 25, 10 : « Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le jubilé ») afin de rétablir la justice de Dieu dans les différents domaines de la vie : l’usage de la terre, la possession des biens, les relations avec le prochain, en particulier les plus pauvres et ceux qui étaient tombés en disgrâce. Le son de la corne rappelait à tout le peuple, aux riches comme aux pauvres, que personne ne vient au monde pour être opprimé : nous sommes frères et sœurs, enfants d’un même Père, nés pour être libres selon la volonté du Seigneur (cf. Lv 25, 17.25.43.46.55) »
(pape François, message en ce 1er janvier 2025 pour la 58ème journée mondiale de la paix).
« Le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5 à 7) présente la justice du Royaume du Père (ce sont les 3 mots qui s’y répètent, surtout ‘Père’, avec 17 occurrences). Le message principal de ce discours est de nous révéler que nous sommes tous fils et filles d’un même Père et donc frères et sœurs. La triade Paternité – Filiation – Fraternité constitue la structure profonde de ces 3 chapitres de Mt » (Chomé Étienne, Tends l’autre joue, ne rends pas coup pour coup. Mt 5, 38-42, non-violence active et Tradition, Lumen Vitae, 2008, p. 6).
Qu’on se le dise /
Console le dise !
Derrière le réflexe machinal de se souhaiter une
bonne année, nos bons vœux ont leur valeur !
Quand je te souhaite le meilleur,
se tisse un fil entre toi et moi,
un fil de lumière, certes peu visible mais lumineux…
Je prends position en faveur de la Vie nouvelle qui vient.
Je pose l’intention d’enrichir l’étoffe du monde
d’un tissu aux mille fils confiants :
l’Esprit neuf crée et recrée toute chose.
Je désire accueillir en chair et en os
ce Royaume d’Amour et de paix,
dans la Justice et la Vérité, qui se rapproche.
Je m’aligne un peu plus à l’Essence-Ciel en moi,
pour vivre un peu plus en accord avec cette Vie
qui coule généreusement et gratuitement en moi…
J’aime te transmettre les bénédictions que je reçois
de la personne Source de la Vie et des Vivants
qui fait du neuf
aussi par l’An neuf,
aussi parlant neuf…
Bien avant que l’Épiphanie ne christianise cette fête païenne, les Romains vivaient à la période des « Saturnales » un chamboulement de l’ordre sociopolitique : une période de trêve où la puissance des maîtres sur leurs esclaves était suspendue. Dans cette ‘fête des fous’, on s’échange des cadeaux et au moment de la galette, une fève glissée à l’intérieur désigne les roi/reine d’un jour, que le hasard peut aller chercher jusque dans les rangs des esclaves noirs !
L’étoile dans le ciel et les rois mages à l’Épiphanie, c’est l’apparition d’un nouveau roi pour toutes les nations, l’annonce pour tous d’une nouvelle royauté, celle qui met en acte les Béatitudes.
Bonne fête des fous 2025,
bons chamboulements sociopolitiques !
Post Scriptum : Jusqu’à la moitié du 19ème siècle, la cathédrale Notre-Dame de Paris était appelée Notre-Dame du Roi. Ce titre entremêlait subtilement le spirituel (cathédrale dédiée à la Vierge Marie, avec une dévotion de la France au Christ-Roi) et le temporel (Paris, capitale du Roi-soleil dans un pays qui a théorisé la monarchie absolue de droit divin : le roi est un ministre de Dieu sur terre).
Depuis la moitié du 19ème siècle, la cathédrale Notre-Dame de Paris a été appelée Notre-Dame de la nation.
Récemment, après l’incendie tragique de 2019 et la restauration qui a suivi, la cathédrale a été surnommée Notre-Dame des Nations. Ce nouveau titre met en avant le rôle de Notre-Dame comme symbole de l’unité et de la solidarité internationale, ayant réuni des donateurs et des artisans du monde entier pour sa reconstruction. Cf. https://www.notredamedeparis.fr/. Ces titres illustrent comment Notre-Dame de Paris continue d’évoluer et de résonner avec les valeurs et les aspirations de chaque époque.
Sur ce, un petit alexandrin pour la route :
Saisir le rapport entre l’État, le temporel
et notre dimension sacrée, spirituelle !…
Voici un extrait d’une vidéo que je reçois d’une de mes anciennes étudiantes, originaire de mon pays natal…
Quand j’étais petit, j’avais eu l’honneur d’être équipé en « Intore » (prononcer [Intoré]) : avec ma crinière de feu sur la tête, mes grelots aux chevilles + lance et bouclier (je les avais ramenés en Belgique)…
« Intore » signifie étymologiquement : « les meilleurs » (danseurs-guerriers au Ruanda-Urundi, jeunes combattants d’élite éduqués à la cour royale du mwami).
Mes voeux 2025 : comme nous y invite la liturgie dans cette vidéo,
que nos élans de combativité soient déposés au pied de l’autel
en vue de leur conversion de nos guerres contre les autres
vers la guerre à mener pour plus de paix dans la justice,
plus de vérité dans l’amour…