Prier, à la source

Ma part intelligente cherche à connaitre Dieu, assoiffée de savoirs sur lui. Elle construit ses images et ses concepts sur lui. Si elle opère seule, de manière isolée, elle s’embourbe dans ses fabrications d’idoles.

Ma part volontaire, à coups de résolutions déterminées, s’efforce de décider de rester fidèle aux formes de prière qu’elle se sent obligée d’honorer ! Et tant pis si c’est du bout des lèvres. Hélas, ses réserves d’énergie sont limitées et à force de trimer en étant coupée de la source, à la longue, sa batterie interne propre s’épuise peu à peu.

Mes parts intelligente et volontaire sont les seconds du navire, elles peuvent apprendre du capitaine, qui est alimenté par les sources inépuisables et surabondantes : déjà les tout simplement naturelles, l’aquatique et la terrienne qui montent du bas ; la lumineuse qui descend du haut ; l’oxygénante (dont l’inspire et l’expire combinent horizontal et vertical). Le capitaine du navire, lui, commence chaque aventure de prière par l’accueil interne de chaque membre de l’équipage tourmenté, activé d’une manière ou d’une autre. Il met toute son attention sur ce qui est présent, y compris le manque qui déstabilise et l’absence qui creuse le manque. Y compris ? À vrai dire, prioritairement. Car ce manque est l’eau fade de laquelle va jaillir le vin des Noces : ce manque est le verre à moitié vide du besoin qui s’y trouve en creux… En lui offrant toute mon attention, jusqu’à ma considération, je vais cheminer dans mes boyaux psychiques noués, jusqu’au moment –  cadeau-surprise – d’une transformation intérieure : de hug en hug, avec chaque part en manque de quelque chose, viendra le moment béni où l’absence deviendra Présence inépuisable et surabondante…

Ainsi alimentées, mes parts intelligente et volontaire peuvent alors se déployer avec leur talent propre : la première me permet de rendre compte de l’expérience vivifiante, la deuxième est excellente pour demeurer fidèle au processus d’empathie envers chaque part tourmentée. Non pas décider d’aimer (à la force du poignet) tout qui ne va pas bien (avec le danger de me donner de bons points et de grimper sur un pied d’estale) mais décider de lui offrir ma curiosité bienveillante, jusqu’à ce que s’ouvre quelque chose, de l’ordre de la vie.

Restaurer notre grandeur

Restaurer une « grandeur » nationale,
c’était essentiel pour Hitler,
après les humiliations
subies par l’Allemagne
après la Première Guerre mondiale.
Combien de millions d’humains
a-t-il entraîné dans sa perte ?

Restaurer une « grandeur » nationale,
c’est essentiel pour Poutine,
après les humiliations
subies par les Russes
après la chute de l’Union soviétique.
Combien de millions d’humains
entraîne-t-il dans sa perte ?

Restaurer une « grandeur » nationale,
c’est essentiel pour Trump,
pour conjurer la fin inexorable
de l’impérialisme américain…
Combien de millions d’humains
entraîne-t-il dans sa perte ?

Restaurer la grandeur de son Royaume de Justice et de Paix,
c’est essentiel pour le Fils de Dieu, après les choix de
puissance des humains à travers leurs guerres dites justes.
Combien de millions d’humains
entraîne-t-il dans son salut ?

Voici le rêve d’un concert des Nations en paix,
avec leurs leaders réunis dans « We are the world » :
https://www.youtube.com/watch?v=D_WQ7XwbiSQ
(impressionnante I.A. nous permettant
de visualiser et d’entendre un tel rêve)…

Pèlerins d’espérance

« La paix ne sera jamais le fruit de la méfiance, le fruit des murs, des armes pointées les uns contre les autres. Saint Paul dit: « Ce que l’on sème, on le récolte » (Gal 6, 7). Frères et sœurs, en ce moment, nos civilisations sèment la destruction, la peur. Frères et sœurs, semons l’espérance ! Soyons des semeurs d’espérance ! Que chacun cherche la manière de le faire, mais semeurs d’espérance, toujours » (Pape François, 18 mai 2024).

La Source est inépuisable et surabondante

La Source est inépuisable et surabondante. Elle est là, entièrement disponible, donnée gratuitement, sortant de chacun de nos Temples (Ézéchiel 47), coulant du cœur de nos cœurs jusque dans la vie éternelle (Jean 4,13-14). Qui reconnaît (Jn 3,3-5) le petit filet de cette eau vive jaillir à sa source, pourra se baigner dans ses fleuves d’eau vive (Jn 7,37-38), avec la confiance de l’enfant, et en être régénéré jusqu’à guérison (Jn 5,7; 9,7).

Jésus dit au paralysé :
« Crois-tu que tu peux être guéri ? » 
« Oui, je le crois. »
« Lève-toi et marche, ta foi t’a sauvé ».

L’Amour ne demande pas mieux que de se déployer en nous et entre nous.

stérile rime avec fertile

D’où vient l’alternance des saisons stérile et fertile ? La mythologie romaine l’explique par cette histoire : alors qu’elle cueillait des fleurs au pied du volcanique Etna, la très belle Proserpine fut enlevée par Pluton (le dieu des enfers) qui voulut en faire sa reine. Cérès, la mère de Proserpine, la chercha pendant neuf jours et neuf nuits sans manger ni boire, un flambeau allumé dans chacune de ses mains. À bout et furieuse, elle rendit la terre stérile et déclencha une famine. Après une médiation compliquée de Jupiter (le frère de Cérès et de Pluton), Proserpine passera dorénavant 6 mois avec sa mère Cérès (mère heureuse => terre fertile) et 6 mois avec son mari Pluton (mère portant le deuil => terre stérile & livrées en mode hiver).

Étymologiquement, « février »  signifie « purification ». À l’approche du temps des semailles, nos ancêtres fêtaient ce temps de renouvellement où l’on termine la farine de la saison passée (vivent les crêpes) et où l’on espère les fruits de la saison qui vient. À la Chandeleur qui vient du mot « chandelle », les Romains organisaient des processions aux flambeaux et des cérémonies aux bougies qui avaient pour but de purifier les habitations et les espaces sacrés. Ce mois de février, charnière entre l’hiver et le printemps, célèbre la victoire de la lumière sur les ténèbres et l’espoir du renouveau, ce qui résonne aux oreilles chrétiennes avec la présentation de Jésus au Temple quarante jours après sa naissance (conformément à la tradition juive pour tout premier-né).

En marche

« L’homme est un pont, il est aussi un chemin. La santé, comme le bonheur, est sans doute dans la « marche ». La souffrance ou la maladie (mahala en hébreu), c’est être « arrêté » (mis en cercle, tourner en rond), enfermé dans ces prisons du corps, de la pensée et de l’âme que sont la douleur, l’ignorance, la folie. Aussi les grands mythes présentent-ils les voies de guérison comme des chemins où les symptômes douloureux sont à considérer comme des étapes, des haltes, où l’esprit, un moment, est cloué à la réflexion. […] Pour Jésus, comme pour tout Hébreu (selon l’étymologie que propose Philon d’Alexandrie, l’Hébreu = le migrant, l’homme qui passe), le malheur, c’est de s’arrêter, de s’identifier à une situation donnée, de se prendre pour ses symptômes. Le bonheur, la santé et le salut sont, pour lui, dans la marche. C’est pour cela qu’il aura sans cesse à dire et redire à tous ceux qu’il rencontre en chemin : « En marche! » » (Jean Yves Leloup, L’Évangile de Marie).

Esprit parachute

« Il leur ouvrit l’esprit
à l’intelligence des Écritures » (Luc 24, 45).
Il ne s’agit pas ici de l’intelligence
des Q.I. élevés, des sachants et des érudits,
c’est l’aptitude à recueillir ce qu’offrent
les temps de recueillement,
l’habilité à ouvrir les yeux du cœur et de l’âme
qui se laissent toucher par les présences
invisibles (aux yeux de chair),
la capacité à reconnaître la Présence
de Qui se révèle dans le bruissement de la Vie…

Voici un modèle de recueil raffiné
né de recueillements cueillant :
Marie-Christine Hazaël-Massieux, À la lumière de Dieu,
en chemin dans l’intelligence du cœur
, Desclée de Brouwer, 2024,
qui aide à ouvrir peu à peu les yeux à Plus grand que nous
dans ses clins d’yeux d’instant en instant.

Justice et libération pour tous

« En 2025, nous allons célébrer le Jubilé, qui remonte à une ancienne tradition juive où le son d’une corne de bélier (en hébreu yobel, dont dérive le mot « jubilé ») annonçait, tous les quarante-neuf ans, une année de clémence et de libération pour le peuple (cf. Lv 25, 10 : « Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le jubilé ») afin de rétablir la justice de Dieu dans les différents domaines de la vie : l’usage de la terre, la possession des biens, les relations avec le prochain, en particulier les plus pauvres et ceux qui étaient tombés en disgrâce. Le son de la corne rappelait à tout le peuple, aux riches comme aux pauvres, que personne ne vient au monde pour être opprimé : nous sommes frères et sœurs, enfants d’un même Père, nés pour être libres selon la volonté du Seigneur (cf. Lv 25, 17.25.43.46.55) »
(pape François, message en ce 1er janvier 2025 pour la 58ème journée mondiale de la paix).

« Le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5 à 7) présente la justice du Royaume du Père (ce sont les 3 mots qui s’y répètent, surtout ‘Père’, avec 17 occurrences). Le message principal de ce discours est de nous révéler que nous sommes tous fils et filles d’un même Père et donc frères et sœurs. La triade Paternité – Filiation – Fraternité constitue la structure profonde de ces 3 chapitres de Mt » (Chomé Étienne, Tends l’autre joue, ne rends pas coup pour coup. Mt 5, 38-42, non-violence active et Tradition, Lumen Vitae, 2008, p. 6).

Qu’on se le dise /
Console le dise !