« Ils se sont mariés un 30 décembre, et elle pense souvent qu’elle est entrée, en se mariant avec lui, dans une sorte d’hiver qui ne finira pas. Toujours elle a vu des vaches, des prés, des fermes, c’est son monde… Et elle n’en a pas rêvé d’autre. […] La source serait là, une source. Elle préfère le mot source au mot racine. Elle a beaucoup retourné ces questions quand elle avait trente ou quarante ans. Elle sait que sa sœur et son frère s’arrangent aussi comme ils le peuvent avec cette maison des petites années, la cour et l’érable. […] Ils liquident, ils liquident l’héritage, ils ont été les trois héritiers du père. Claire respire l’odeur tiède et sucrée des feuilles alanguies. Alangui est ridicule, elle le sait, mais elle laisse ce mot monter et la déborder. Personne n’a jamais été vraiment alangui dans cette cour, en tout cas personne qu’elle connaisse. […] Claire s’adosse au tronc de l’érable. Elle a posé sa main droite ouverte sur le lichen roux de la façade, elle va partir, elle se souviendra de tout. Elle ne ferme pas les yeux. La lumière est douce » (Marie-Hélène Lafon, Les sources).
Aujourd’hui, c’est jour férié à l’île Maurice, pour célébrer ensemble l’abolition de l’esclavage.
Les Mauriciens ont un rythme de fêtes familiales et sociales nul autre pareil (je le dis sur base de la cinquantaine de pays où je me suis déchainé ; merci à chaque peuple de m’avoir fait avancer sur ma conscience de mes propres chaînes, en fer / enfers qui commencent par des préjugés).
Leur grand danger : l’alcool… Bon jour férié, vou zot tou… Bonnes libérations !
« Si, comme le disent les colons, on ne peut cultiver les Antilles qu’avec des esclaves, il faut renoncer aux Antilles. La raison d’utilité de la servitude pour la conservation des colonies est de la politique de brigands. Une chose criminelle ne doit pas être nécessaire. Périssent les colonies, plutôt qu’un principe » (Victor Schoelcher en 1842).
Au cœur de mon cœur, là où je suis qui je suis en vérité, je suis spontanément créatif, courageux, confiant… Le Self authentique en moi est généreux sans effort. Par contre, mes parts généreuses triment dur pour apprivoiser leur environnement et s’attirer les bonnes grâces de leur entourage. L’une d’entre elles a une énergie à revendre, tel Sisyphe remontant perpétuellement son rocher en héros. Une autre se décourage devant les efforts à fournir ; sans élan, elle est excellente à procrastiner !
Quel pied de les inviter à profiter avec moi des bienfaits des rayons de soleil que je reçois dans le coeur de mon cœur, parfumés et colorés par Ta belle présence… Les années passent, la Présence ne passe pas…
Je nous souhaite de prendre soin de nos Sisyphe remontant perpétuellement leur rocher pour faire héros … Ferrero
Voici une brève présentation de l’article scientifique ‘Le pouvoir des jurons, ce que nous savons, ce que nous ne savons pas’, paru récemment dans la revue scientifique de linguistique ‘Lingua’. Les jurons produisent des effets physiologiques et psychologiques tels qu’ils font baisser la perception de la douleur. Ça a été démontré par des expérimentations, telles que la main plongée dans de l’eau glacée ou des doigts frappés par un marteau. En repérant les activités du système limbique, des IRM ont attesté que les jurons ont un effet de catharsis et de décharge émotionnelle.
Ça ne fonctionne pas quand nous jurons dans une langue autre que la nôtre. Par contre, ça fonctionne d’autant mieux que le juron concerne un de nos tabous sociaux (qui dépendent toujours de notre contexte culturel précis) et qu’il joue entre un sens à la fois littéral et non littéral (voir mon prochain post avec la ronde des jurons de Georges Brassens et nos jurons-blasphèmes religieux qui disent sans dire, qui jouent avec le nom, oui / non).
Il semblerait que c’est l’interdiction que les adultes donnent aux enfants (« ce n’est pas bien de dire cela ») qui crée une charge émotionnelle, laquelle devient utile quand on a besoin de décharger une douleur ou une émotion… Plus les autorités éducatives mais aussi religieuses (je l’illustre dans mon post de demain) nous ont réprimandés avec forte répression, plus il y a de la jouissance à jurer en cas de crise !
Autre point de vue sur les bénéfices des jurons : https://www.psychologies.com/Actualites/Sante-mentale/Les-insultes-font-plus-de-bien-qu-on-ne-le-pense
Quand quelqu’un est douloureusement visité par la maladie, il a le réflexe de se couper, de se fermer. Il en va de même avec un membre du corps qui se replie sur sa douleur. Quand un de mes membres se coupe ainsi pour se protéger, j’ai appris à le visiter, comme je fais une visite à une personne malade : au début de la rencontre, l’enjeu est de se faire doucement accepter dans l’aire du malade : se mettre à son niveau, accueillir ses douleurs et ses plaintes avec compassion ; s’il s’est renfermé sur lui depuis quelques temps, accepter que sa chambre est ténébreusement sombre et aussi qu’elle sent le renfermé. Une fois bien connectés, mis au diapason, il devient possible d’ouvrir peu à peu et très progressivement les rideaux de la chambre, puis d’ouvrir un peu la fenêtre : apporter l’air frais de dehors, c-à-d partager la vie qui circule en moi ici et maintenant, être moi, tel que moi je suis au cœur de mon cœur, vivant, aéré, lumineusement habité par la Vie… Le membre du corps malade a d’abord pu déposer sa souffrance, il peut ensuite à son rythme se rouvrir à la vie, finalement accueillir la Vie, les cadeaux de Plus grand que lui…
En devenant familier de cette hospitalité qui rebranche les membres de mon corps et ceux de mon cœur aux Sources de Vie, je ne suis plus tombé malade (mon dernier ‘congé maladie’ date d’avril 2001). Je sens les microbes autour de moi et, quand je voyage, quand je suis plus fatigué, ils viennent à moi, ils entrent en moi ; cela réagit dans le nez, la gorge… Il est vital alors de m’arrêter pour vivre un retour à Soi, accueillir chaque organe activé par le début de grippe dans un temps de qualité, lui offrir les relaxations, repos et divers chouchoutages qu’offrent aussi massage, sauna & hammam. Prendre un temps de qualité avec chaque membre, l’un après l’autre, comme un membre éminemment précieux de l’équipage à bord… jusqu’à ce qu’il circule à nouveau pleinement dans ses capacités à recevoir les dons de la Source et aussi à redonner (notamment en laissant aller les toxines, comme le fait chaque expire).
C’est toute une permaculture à l’intérieur de soi qui fait que le rhume / la grippe passe alors son chemin tranquillement, sans s’y installer. Quand le corps est pleinement soutenu par la conscience, en recevant le temps, l’attention et l’énergie de vie nécessaires, il accueille de façon appropriée chaque hôte : les agents pathogènes ne sont que des hôtes de passage, ils ne restent pas quand le système immunitaire est bon. Ils restent davantage là où c’est dégénérescent, sale et/ou désordonné. Tels des éboueurs qui viennent nettoyer et réordonner à la vie. Parfois, il est besoin du sécateur pour émonder ce qui meurt et permettre au vivant de traverser la mort pour mieux renouer avec la vie. Telle est mon expérience, qui m’amène à dire que la maladie qui abat un corps fonctionne assez similairement au péché qui coupe l’âme de la source. Et les remèdes se ressemblent aussi…
Ci-dessous une peinture d’Hélène Avot (http://atelierdubelvedere.fr) : « Marie qui défait les nœuds », que j’accueille en voyant les agents pathogènes à ses pieds… Merci, Hélène, pour ces souffles et-laines de douceur, à la douce heure !
Voir aussi http://etiennechome.site/le-corps-sait-sans-corset/
Pendant cet ‘Intensif QUI SUIS-JE’, je suis cet enfant tout joyeux de déballer son cadeau, comme à Noël. Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Oui, mais il est plus petit ! Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Et ainsi de suite… Devant les cadeaux de plus en plus petits, voici l’enfant déconfit…, jusqu’à la vérité toute simple que l’Amour infini EST le cadeau et qu’Il souhaite ne faire qu’UN avec moi. Il veut être tout en moi et moi tout en Lui. Il n’y a rien à déballer, sinon de me recevoir tout entier comme cadeau, en Le laissant être Cadeau en moi.
À mon premier Intensif, à la première dyade du troisième jour, j’étais cet enfant tout curieux de creuser là où la source jaillit, pour voir d’où elle vient. Et il avait beau creuser, le mystère du jaillissement se creusait avec lui, comme notre ombre qui nous suit fidèlement, simplement. J’étais proche de n’être plus qu’un avec la Source mais je restais là, dans l’apparente humilité de me sentir créature ; je ne suis pas Dieu… jusqu’à ce que jaillisse la générosité de Dieu qui ne demande pas mieux que d’être tout en moi et moi tout en lui. Le cadeau n’est rien d’autre que tout moi et tout Lui qui ne font plus qu’Un. Explosion de vie qui se communique partout en moi, jusque dans les moindres recoins, jusqu’aux cellules les plus lointaines aux bouts de mes extrémités. C’est dans cette prodigieuse simplicité-là que réside la véritable humilité de l’enfant tout confiant et tout réceptif au Don infini, qu’ont peine à concevoir les sages et les savants…
Donald Trump, encore malade du coronavirus début octobre 2020, en a parlé en alignant plusieurs termes de guerre : « ne vous laissez pas dominer par ce virus, il faut le battre, …le vaincre, …monter au front, etc. ». Ci-dessous le post que j’écrivis alors.
Avant 1999, il m’arrivait très souvent de choper un rhum ou une grippe. Je détestais être malade. Je me débattais pour ne pas l’être et je me battais contre les microbes. Je cravachais mon corps comme un canasson que je cherchais à dompter. Lui semblait retors et si peu fiable, tant la maladie me rattrapait dans mes coups de fatigue ou de stress… Il y eut un avant et un après radical, lorsque j’ai appris à offrir de la douceur, de l’acceptation à l’égard de l’homme affaibli que j’étais quand les microbes semblaient prendre le dessus. Ma santé s’est radicalement améliorée. Quelle expérience vivifiante : la maladie peut sonner à la porte de la maison, commencer à entrer, … puis sortir, sans s’installer. La clé réside dans ma tendresse pour les membres de mon corps endoloris et dans la reconnaissance des ressources de mon corps ; il a ses manières bien à lui de renouer avec la vie, dès qu’il y a déconnexion.
Quel contraste avec ma dynamique martiale du passé, où je me croyais devoir me battre contre un soi-disant ennemi, contre un élément guerrier sorti de l’axe du mal. Mes parts qui luttent ont accepté de s’ouvrir à ma présence et à me laisser faire, c-à-d être dans l’accueil de chaque part en moi en manque d’énergie et repliée sur elle-même.
L’image qui me parle et que je donne souvent dans mes sessions, c’est celle d’un petit chien. Ses sens performants lui ayant permis de repérer une personne tombée au fond d’un puits, il vient tournoyer et aboyer autour de moi, me disant : « viens, suis-moi ». Et moi, je le rabroue vertement : « arrête de faire du bruit ; à la niche… Je te nourris pour que tu me protèges la nuit, pas pour que tu me déranges le jour… Qu’est-ce que t’as à aboyer ainsi, insensé ?! »
Ce chien, c’est mon corps, un bon et loyal serviteur, sans diplôme de médecine, même pas alphabétisé. Pourtant, il connaît instinctivement son job et ne me trompe pas sur le chemin à suivre : accueillir avec confiance et bienveillance les sensations physiques douloureuses, comme de bonnes fées messagères ; elles ne sont pas le problème, elles font partie de la solution permettant de rétablir l’équilibre. Pour un tel processus naturel de guérison, mon corps a besoin de ma présence confiante à ses côtés , de ma conscience bienveillante, humble et docile… Ce qui suppose que j’ai pu apprivoiser mes parts savantes qui analysent et mes parts contrôles qui cherchent à maîtriser, pour qu’elles ne dirigent pas et n’empêchent pas ainsi le processus.
Dramatique fake & wrong exemple du président des USA, bloqué en position mâle Alpha, qui fait croire qu’il faut se montrer le plus fort, se battre contre l’ennemi (qu’on engendre ainsi) et en sortir vainqueur. Quelle énergie gâchée à cacher tous les signes de faiblesse. Il y a tellement mieux et plus crucial à faire d’ici l’heure de la mort : prendre humblement au sérieux les messages que mon corps ne cesse d’envoyer à ma conscience, en vue de réaligner ce qui ne l’est pas, de rouvrir par la chaleureuse bonté ce qui, en moi, s’est coupé du flux inépuisable et surabondant de la vie…
Voir aussi http://etiennechome.site/le-corps-sait-sans-corset/ http://etiennechome.site/comme-une-visite-au-malade/