Les lueurs frémissantes de l’aube

Cette nuit passée au bord de l’Océan Indien m’enveloppe du doux clapotis du ressac, couvert par le brisement des vagues sur la barrière de corail à 200 mètres… Tandis que cette mélodie perpétuelle me berce en stéréo, un élan me traverse qui me met debout ; je danse, entraîné par ton rire sans pareil. Ce rire sans fard, qui n’éclate que dans un cœur d’enfant, résonne dans les battements de mon cœur, comme s’il prenait la main de l’enfant en moi pour fêter la vie ensemble.

Il est 5h.30. Dans quelques minutes, les toutes premières lueurs d’aujourd’hui vont naître ; le plus beau moment de ma journée ! Le ciel noir qui aspire au bleu, se pare d’un magnifique manteau orangé, lui-même progressivement revêtu d’un voile violet, avant son déshabillage complet, lorsque jaillit la lumière blanche qui écarte avec assurance les ténèbres.

Relié à toi par nos cœurs d’enfant, je te transmettrai,  par les grâces de la gratitude, les douces lumières de ces douze instants magiques. Je t’enverrai les angelots de la paix et de la confiance. Il vient ! Derrière les frémissements de l’aube, j’entrevois le cœur de cette Vie qui ne finit pas…

É-tienne Chauds-mets

Psy – Spi

Nos jugements, reproches et réflexes de contrôle sur les autres sont d’abord l’amer salaire de notre difficulté à valoriser nos propres besoins, motivations profondes, valeurs et fondements. C’est en respectant ceux-ci, au moyen d’une circulation fluide des énergies entre notre tête, notre cœur et nos tripes, que nous parvenons à les faire respecter par les autres et que nous sommes délivrés de nos regards qui tuent, de nos paroles-poisons, de nos gestes malheureux. Ce chemin d’accès à nos ressources internes passe par la prise au sérieux des messages de nos corps, cœur et entrailles et il peut nous conduire au cœur de notre cœur, ce lieu calme, libre et bienveillant, siège de la sagesse, socle de la sérénité. Puis, en sens inverse, à partir de ce lieu-source duquel coule la source inépuisable et surabondante de l’Amour, nous pouvons apprendre à accueillir chaque part de notre vie qui surgit, en prenant soin de sa colère / fatigue / stress et de son besoin. Ce dialogue intérieur est à accomplir chaque fois qu’une part réactive sonne l’alerte en nous. Cette bienveillance avec nos propres parts nous fait découvrir l’écoute des parts fragiles chez l’autre, en amont de ses paroles-poisons et de ses gestes de mort. Plus nous avons appris comment connecter nos trésors intérieurs, plus nous sommes capables de nous connecter de l’intérieur au meilleur de l’autre, même lorsqu’il est dans la violence. 

« Seul l’homme qui a pénétré en ses propres profondeurs est capable de découvrir et de rencontrer la profondeur de l’autre » (P. Henri Le Saux, cité par Coste René, Théologie  de la paix, Cerf, 1997, p.  42).

Accueillir son ombre

Tout ce qui est refusé, parce que non conforme avec l’image de soi que l’on s’efforce de construire, tombe dans la partie non visible du Moi. En sens inverse, l’ombre devient davantage consciente par un regard d’acceptation bienveillante. Ce chemin d’humanisation révèle les projections de notre ombre sur les autres. Exemple : une femme aimait une de ses jeunes nièces plus que les autres nièces, alors même qu’elle la houspillait sans cesse. C’est plus fort qu’elle, elle la voudrait parfaite. Un jour, le frère de cette femme lui dit : « Je ne comprends pas pourquoi tu as ce comportement avec elle, tu devrais la préférer, elle te ressemble tellement ». Cette femme a soudain réalisé : sa nièce a des traits de caractère qui avaient été les siens autrefois et qui, pour plaire à son entourage, avaient été « mis à l’ombre ».

(à partir d’un post de la page FB psychanalyse jungienne sur l’ombre).

Une belle présence dans une juste distance

Elle a du bon, la robe à crinoline (élargie par des jupons à armature cerclée), elle offre un large périmètre de sécurité à la personne qui la porte, pendant le bal. Elle rend visible l’enjeu d’une juste distance, où chacun.e habite son propre espace et veille à ne pas empiéter sur l’espace de l’autre.

Cela me parle de prendre soin dans mon quotidien de ma propre parcelle : l’aligner par en haut et par en bas, la fleurir à gauche et à droite… Tout le reste vient en surcroît, y compris la prise et de conscience et l’accueil compréhensif de mes parts sauveuses qui, avec la meilleure intention du monde, ont tendance à prendre en charge des bouts de parcelle d’autrui, dans l’illusion de les servir. Il est bon de grandir en conscience sur mes élans généreux, de sentir quand ils viennent d’un endroit en moi non libre, chargé, tentant de combler un manque de présence, une peur de ne pas avoir ma place, une angoisse de rejet, une angoisse d’abandon.

Quand nous nous emmêlons à l’autre en conflit, il me semble utile d’avoir l’humilité d’imaginer porter des cerceaux, comme ces enfants au début de la pandémie, qui étaient ainsi aidés à visualiser la distance d’1,50 m. à respecter…

Guérir

Aller jusqu’au bout de la guérison de mes blessures, de mes patterns-ornières, sous peine que la Vie me renvoie les mêmes plats, tant que je n’aurai pas débloqué en moi, guéri et réconcilié ce qui doit l’être. La vie nous convie à ce chemin, à ce retour vers la plénitude-complétude, vers l’intégrité-intégralité personnelle. Les épreuves sont des invitations à grandir, à sortir de nos programmes de survie archaïques, à créer des harmoniques nouvelles autour de nos invariants, telles que nos ornières deviennent peu à peu des sillons d’ensemencement vers de nouveaux champs féconds !

Ravauder : raccommoder à l’aiguille.

Qui joue avec moi ?

« J’avais l’habitude de penser que j’étais la personne la plus bizarre au monde… Et puis je me suis dit : il y a beaucoup de personnes bizarres dans le monde, alors il doit bien y avoir quelqu’un comme moi, qui se sent étrange et meurtrie comme moi… Je me l’imagine et j’imagine qu’elle aussi doit être en train de penser à moi… Si tu existes et que tu me lis, sache que, oui, j’existe et que je suis aussi étrange que toi, …à créer mon propre paradis, en puisant dans mon enfer personnel… » (Frida Khalo).

Pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté

« Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté » (Alain, Propos sur le bonheur, 1928).

« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. […] Je suis pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté » (traduction littérale de l’italien : phrase d’Antonio Gramsci, extraite d’une lettre à son frère Carlo écrite en prison, le 19 décembre 1929 et reprise dans Cahiers de prison, 1948).

Antonio Gramsci se dit inspiré par Romain Rolland : « La conception socialiste du processus révolutionnaire est caractérisée par deux traits fondamentaux que Romain Rolland a résumé dans son mot d’ordre : pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté » (Antonio Gramsci, Discours aux anarchistes, dans Ordine Nuovo, 3-10 avril 1920).

Accueillir ses ombres

« Qui regarde dans le miroir de l’eau aperçoit, il est vrai, tout d’abord sa propre image. Qui va vers soi-même risque de se rencontrer soi-même. Le miroir ne flatte pas, il montre fidèlement ce qui regarde en lui, à savoir le visage que nous ne montrons jamais au monde, parce que nous le dissimulons à l’aide de la « persona », du masque du comédien.

Le miroir, lui, se trouve derrière le masque et dévoile le vrai visage. C’est la première épreuve du courage sur le chemin intérieur, épreuve qui suffit pour effaroucher la plupart, car la rencontre avec soi-même est de ces choses désagréables auxquelles on se soustrait tant que l’on a la possibilité de projeter sur l’entourage tout ce qui est négatif. Si l’on est à même de voir sa propre ombre et de supporter qu’elle existe, une petite partie seulement de la tâche est accomplie: on a du moins supprimé l’inconscient personnel » (Carl Gustav Jung, Les racines de la conscience).

« Aucun arbre, dit-on, ne peut pousser jusqu’au paradis
à moins que ses racines n’atteignent l’enfer » (Carl Gustav Jung).

Écoutez la voix et la voie de vos rêves

Suivez la voie de vos rêves !

« Écoutez la voix de vos rêves ! C’est la petite voix de l’inconscient qui vous rend visite en songe. Le rêve, passeur de message, est magique…pour peu qu’on y prête attention. Imagé, il parle une langue d’une infinie richesse. Jamais en panne de scénarios, il déploie les ailes du possible. Il réconcilie les temps, abolit les distances, fait revivre les disparus, dénoue les conflits, solutionne les problèmes, guérit les blessures… Loin des interprétations toutes faites, c’est un chemin de connaissance de soi. Un puissant outil de créativité.
« Quand un homme entre dans une phase significative de son destin, on peut assurer avec certitude qu’il en a été averti par ses rêves » (Carl Gustav Jung). » Lu sur la page FB psychanalyse jungienne