L’amour inconditionnel

« L’amour inconditionnel existe vraiment en chacun de nous. Il fait partie de notre être le plus profond. Ce n’est pas une émotion active mais une manière d’être. C’est n’est pas un “je t’aime” pour telle ou telle raison, ce n’est pas un “je t’aime si tu m’aimes”. C’est un amour sans raison, c’est un amour sans objet » (Ram Dass).

« Quand on a vu une seule fois le resplendissement du bonheur sur le visage d’un être qu’on aime, on sait qu’il ne peut pas y avoir d’autre vocation pour un homme que de susciter cette lumière sur les visages qui l’entourent » (Albert Camus, Carnets II).

« Sans trahison ni peur car il n’y a pas d’attente,
nos chemins s’entrecroisent, l’honnêteté les arpente.
Mon ami, comme je t’aime, toi et toute ta folie.
Tes utopies explosent, éclaboussant ma vie.
Mon amitié pour toi est forte et sans frontière.
Mon ami, reconnais-toi en ces quelques vers… » (Acissej Bernargaryen).

Voici le graal de l’Amour qui ne finit pas

Bien fragile l’alliance amoureuse fondée sur nos élans passionnés,
c’est-à-dire sur l’amour dont sont capables nos parts traversées
par des émotions diverses et variées,
au gré de leurs combles & manques d’amour…
Ces parts de nous font de leur mieux mais elles évoluent dans un monde limité, où les ressources s’épuisent. Par exemple, la part mentale se donne de bonnes raisons de positiver, la part volontaire se détermine résolument à tenir le coup, fidèlement. Et il est normal que, finalement, elles se fatiguent, … tôt ou tard jusqu’à épuisement. Il est normal que, d’une manière ou d’une autre, elles soient déçues, … jusqu’à écœurement.
Le vin des noces devient vinaigre…

Les vannes de l’amour généreux peuvent se rouvrir à tout moment. Par exemple lorsque ces parts de bonne volonté à bout, épuisées, au bout de la course dont elles sont capables par elles-mêmes, lâchent prise et laissent de l’espace, dans lequel le « Self » peut redevenir le capitaine du navire. Le « Self » est cette instance centrale où « je suis qui je suis » ; on parlait autrefois de l’« âme » et c’est « à la mode de chez nous » de parler de « pleine conscience ». Le « Self » a, lui, la grâce d’une connexion directe avec « Plus Grand que soi » : l’Univers, la conscience universelle, l’Être UN, l’Amour infini… Le nom que chacun.e donne à cet essence-ciel importe finalement peu. Tout être humain dispose de ce lieu-source en soi, et il dispose de la liberté de faire des choix prioritaires, afin de descendre en vérité dans cet espace intime. Là, se trouvent les ressources surabondantes et inépuisables. Là, peut s’expérimenter un ressourcement authentiquement régénérateur (oui, pléonasme tant cette bonne nouvelle mérite d’être soulignée). En un instant –en moins de temps qu’il ne faut pour le dire–, un cœur de pierre peut redevenir un cœur de chair qui bat, qui se gorge à nouveau du sang chaud et doux de la tendresse reçue et donnée. Juste dans l’éclair d’un silence qui permet la présence au bon endroit, juste dans un instant d’ouverture, d’émerveillement, de gratitude, la connexion à la Source peut être au centre et tout réordonner, à sa juste place… Aucun effort à faire ! En cette matière, entre l’enfer et le paradis, point de purgatoire : dans le cœur qui se remet à battre d’amour, point de travail à la force du poignet, point de long temps pour y parvenir enfin. Juste être ici et maintenant, là où ça vit, là où ça vibre… Être centré, aligné, dans ma propre Vérité essentielle, et voilà que, tout à coup, l’amour dans le couple coule à nouveau à flot, à la surprise générale des parts, la première fois qu’elles découvrent qu’existe un tel secours capable de les sortir de leurs efforts compulsifs. Merveille alors : tous les possibles se rouvrent…
Bien solide l’alliance rendue possible à partir de cette Alliance,
qui ne manquera jamais du vin pour les noces.

Rêver, palindrome rêvé pour l’inconscient : endroit et envers sont les deux faces d’une même médaille

« Il est propre à la négation que l’on déchiffre en elle l’assertion de ce qu’elle nie » (Oswald Ducrot).

L’inconscient fait abstraction de la négation,

il est indifférent aux contraires,

il ne connaît pas le signe « négatif ». Exemple :

Je ne veux pas manger ce gâteau

=

À vrai dire, je le veux !

=> Entendre ce qui n’est pas dit derrière ce qui est dit. Et surtout, en amont de ce qui est dit & pas dit, rencontrer avec empathie ce qui a été refoulé…

La mort passe par le feu qui nous consume comme une bûche : montez, flammes + descendre des cendres

« La plupart des gens se protègent du feu. Ils finissent pourtant en lui » (Rumi, 1207-1273).

« Les querelles d’Amour : des copeaux pour faire repartir le Feu » (Anne Barratin, De vous à moi, 1892).

« Il arrive toujours un moment où l’autre chute de son piédestal et où la relation nous déplaît. Est-ce grave ? Pas nécessairement ! Nous pouvons profiter de cette étape pour quitter nos illusions et commencer à voir l’autre dans toute sa réalité et lui dévoiler aussi la nôtre. Cela peut transformer le lien et le rendre plus dense, plus profond. Mais, bien sûr, tout dépend de notre capacité à voir les choses en face, à faire preuve de lucidité. C’est souvent là que les échanges s’enveniment et que les rancœurs apparaissent. Pour certaines personnes, il n’est pas possible de passer le cap et la relation ne tient pas « l’épreuve du Feu ». Elle se désagrège parce que nous refusons d’y intégrer des éléments plus ambivalents, désagréables ou « négatifs ». […]

On pourrait souvent avoir la tentation de réduire l’Amour à une notion très pure, très lumineuse, uniquement synonyme de bienveillance, de joie et de sérénité. Ce serait lui enlever toute sa profondeur, sa puissance de Feu, sa dynamique évolutive. Ce serait tenter de soumettre un sujet explosif et volatile à une lecture rassurante, certes, mais incomplète. Ce serait risquer de perdre la véritable finalité de ce qui se joue pour chacun de nous lorsqu’il vient à notre rencontre. Car l’Amour est initiatique. À chaque fois, il nous met face à l’essentiel : ce à quoi nous aspirons au plus profond de notre âme et comment nous pouvons progresser, de plus en plus, vers la Lumière » (Juliette Allais).

Le feu accomplit le beau, qu’il purifie du périssable. L’amour accomplit le vrai, qu’il purifie du faux

Il y a 33 ans, fou amoureux, je te répétais : « mon cœur brûle pour toi ». Nous étions assis confortablement au chaud, autour du feu qui crépite, fascinés par la valse des flammes, bercés par ce moment hors du temps, dans la foi que notre amour est pour toujours ; pat ailleurs, sans grande conscience de l’épreuve redoutable du feu : il accomplit tout ce qui porte une belle énergie, il passe au crible et révèle tout ce qui est périssable…

33 ans plus tard, au creux des heures d’heurts nettement moins confortables, nous nous aimons à en mourir. L’amour est un feu redoutable : il passe au crible et révèle tout ce qui est faux, il accomplit tout ce qui est vrai…

Oui, mon cœur brûle pour toi et je mesure mieux d’où vient la beauté des flammes chaudes et rayonnantes de notre foyer, et ce que représente le lâcher prise de ces bûches en train de se consumer, qui rendent tout ce qui leur a été donné. Elles consentent à traverser le « Jugement dernier » de l’Amour, à passer la porte étroite dans laquelle ce qui est périssable se perd en poussière et le précieux trouve sa lumière.

Merci d’aller au bûcher avec moi, ma sorcière bien aimée. Je t’aime. Belles noces de perle…

« Éteins mes yeux, je te verrai encore.
Bouche-moi les oreilles, je t’entendrai encore.
Sans pieds, je marcherai vers toi.
Sans bouche, je t’invoquerai encore.
Coupe-moi les bras; je te saisirai
avec mon cœur comme avec une main.
Arrache-moi le cœur et mon cerveau battra.
Et si tu mets aussi le feu à mon cerveau,
je te porterai dans mon sang »

(Rainer Maria Rilke, Le Livre d’heures, Deuxième livre, Le Livre du pèlerinage, 1901, déclaration d’amour longtemps tenue secrète à Lou Andreas Salomé).

D’où nous vient cette lumière ?

« Je viens vers toi dans cette lumière, j’ai envie de rire et de crier. Mon cœur est plein de ciel » (Jean-Baptiste Rossi, plus connu sous son nom de plume Sébastien Japrisot).

« Qu’est-ce qu’une relation « sainte » / sacrée ? Deux êtres réunis par la Source, qui en rayonnent la paix et l’Amour en mouvement » (Nadine Delhaye, alias Hermine).

« En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant » (Nelson Mandela, Discours d’investiture du 10 mai 1994).

Merci, pardon, s’il te plaît

De la manière de transformer nos grains de blé et de riz en paillettes d’or…
Les trésors les plus précieux sont d’une simplicité déconcertante, dont le rituel de coucher suivant. Vécu fidèlement, seul ou en couple ou en famille, pendant quelques minutes, il marque la nuit et colore toute la vie.
Nommer et exprimer de la manière la plus concrète et précise possible
a) 1 à 3 MERCI recueillant un bien bon de la journée,
b) PARDON pour un geste / une parole qui n’a pas fait du bien,
c) S’IL TE PLAÎT s’ouvrant avec attention et intention à l’advenue demain d’un bien bon…
Et le soir suivant, repartir de c).
Cette prière d’alliance honore simplement le précieux en nous…

« Le chariot s’arrêta là où je me tenais. Ton regard tomba sur moi et tu descendis avec un sourire. Je sentis que la chance de ma vie était enfin venue. Soudain, alors, tu tendis ta main droite et dis :
« Qu’as-tu à me donner ? »
Ah ! quel jeu royal était-ce là de tendre la main au mendiant pour mendier ! J’étais confus et demeurai perplexe ; enfin; de ma besace, je tirai lentement un tout petit grain de riz et te le donnai.
Mais combien fut grande ma surprise lorsque, à la fin du jour, vidant à terre mon sac, je trouvai un tout petit grain d’or parmi le tas des pauvres grains. Je pleurai amèrement alors et pensai : « Que n’ai-je eu le cœur de te donner mon tout ! » » (Rabindranath Tagore, L’Offrande lyrique).

Toi et moi masqués toute la journée, il me reste mes yeux pour te sourire…

Un regard sur la littérature / Lis tes ratures sur un regard :

« Les regards sont les premiers billets doux des amants » (Ninon de Lenclos, Les confessions, 1700).

« Pour concilier deux cœurs, une seule parole, un sourire gracieux, un seul regard suffit » (Jean-Baptiste Massillon, Les maximes et pensées, 1742).

« Un regard de toi, une seule parole m’en dit plus que toute la sagesse de ce monde » (Johann Wolfgang von Goethe, Faust, 1808).

« Un seul regard de l’être qu’on aime équivaut à douze années de bonheur » (Honoré de Balzac, Les deux poètes dans Illusions perdues, 1843).

« Ce que la lumière est aux yeux, ce que l’air est aux poumons, ce que l’amour est au cœur, la liberté est à l’âme humaine » (Robert Green Ingersoll, Voltaire, a lecture, 1895).

Vive rave party / bal des-masqués !…

Pardon !

« Saint Thomas d’Aquin enseignait que même dans le message moral de l’Église, il y a une hiérarchie dans les vertus et dans les actes qui en procèdent. […] En elle-même, la miséricorde est la plus grande des vertus, car il lui appartient de donner aux autres, et, qui plus est, de soulager leur indigence ; ce qui est éminemment le fait d’un être supérieur. Ainsi, se montrer miséricordieux est-il regardé comme le propre de Dieu, et c’est par là surtout que se manifeste sa toute-puissance » (Pape François, La joie de l’Évangile, § 37).

« Si vous ne faites pas demi-tour pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » (Mt 18, 3).

« Pardonner dans le présent est encore plus important que pardonner le passé. Si vous le faites à chaque instant, c’est-à-dire si vous permettez au présent d’être tel qu’il est, aucune accumulation de ressentiment n’aura à être pardonnée plus tard » (Eckhart Tolle).

Quand je te prends dans les bras, qu’est-ce qui nous aère ?

RESPIRER ENSEMBLE

C’est facile d’enseigner, de prêcher, de donner des réponses apprises par coeur. C’est facile d’être un expert.

C’est plus difficile d’écouter, d’écouter vraiment, d’être tranquille et d’écouter,
de donner de l’espace à quelqu’un,
de le recevoir dans la totalité de son être.

Quand tu penses que tu sais ce qui est mieux pour quelqu’un,
quand tu es excité par ta propre vision,
quand tu veux te précipiter pour donner de grands conseils,
respire profondément. Ralentis. Aie confiance.

Ton ami peut ne pas avoir besoin de ce qui est le mieux
là maintenant. Il peut simplement avoir juste besoin de toi.

L’affinité peut être le plus puissant des remèdes.

Parfois de vraies réponses émergent quand on permet aux questions de respirer.

Jeff Foster