Martiens et Vénusiens

« Une personne vivant sur Mars, du type négociateur dur, se reconnaît au fait qu’il est sûr de lui, il a confiance en ses capacités, est franc, direct, capable de dire quand il vit un problème, de défendre son point de vue, d’obtenir le respect de ses intérêts. Il ne se laisse pas marcher sur les pieds, il dit ses envies, désirs, attentes, il ne met pas sur les épaules des autres le fardeau de deviner et d’y répondre implicitement. Il est autonome, responsable de sa vie, de ses choix. Son oui est oui et son non est non !

Une personne vivant sur Vénus, du type négociateur doux, se reconnaît au fait qu’il met la relation au premier plan, il est capable d’entretenir de bonnes relations, est délicat, attentionné, dévoué, sensible aux problèmes de l’autre, à l’écoute de ses besoins, devine ses attentes, sert l’autre en premier, est capable de faire passer les intérêts de l’autre avant les siens, trouve son bonheur dans la satisfaction de l’autre. Il parle doucement, sa force est de pouvoir se maîtriser. Il évite d’étaler ses titres de gloire et d’induire un sentiment d’infériorité chez son interlocuteur…

Les Martiens = des francs ; les Vénusiens = des attentionnés.

Les avantages d’une famille où les deux parents sont des Martiens : on sait ce que chacun pense et veut. Chacun a appris à défendre son point de vue et ses intérêts. La franchise et la clarté sont les qualités des martiens.

Les limites et dangers d’une famille martienne : quand leurs besoins divergent, ils sont capables de crier, de se rentrer dedans. Généralement, les martiens vivent à distance. Ils ont besoin d’espace entre eux ! Si trop de conflits ne sont pas résolus, ils se séparent…

Les avantages d’une famille où les deux parents sont des Vénusiens : chacun est programmé pour satisfaire les besoins de l’autre avant les siens. Personne n’a besoin de se pousser en avant. On sent facilement l’importance qu’on a pour l’autre. Il n’y a pas de cris. On se parle doucement, avec respect.

Les limites et dangers d’une famille vénusienne : ils ont peur des désaccords, ne disent pas franchement et sont frustrés quand l’autre ne les comprend pas, ils se sacrifient puis regrettent de s’être fait avoir, ils ont des difficultés à fixer des limites, à dire non » (Chomé Étienne, Apprendre à mieux gérer nos conflits. Une communication vraie et une négociation efficace, édité à l’île Maurice, 2005, p. 311). 

Harmonie, fruit de l’union entre Mars et Vénus

« Le psychologue américain John Gray a développé sa réflexion autour de l’idée que les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus. La mythologie antique est riche en psychologie. Dans le panthéon grec/latin, Arès / Mars est le Dieu de la guerre et du conflit, Aphrodite / Vénus est la déesse de la beauté et de l’amour (du don et de la relation à l’autre). Chez les Grecs, ils ont une fille, que l’on a appelée Harmonie… La véritable harmonie se trouve donc dans l’union intime de ces deux-là ! Déjà Héraclite défendait que tout naît de la discorde et des contraires. Épictète le confirmait : « c’est de la discorde que peut naître la plus belle harmonie ». Tout un programme que les Grecs avaient déjà compris et tracé !… » (Chomé Étienne, Apprendre à mieux gérer nos conflits.
Une communication vraie et une négociation efficace,
édité à l’île Maurice, 2005, p. 310). 

Vieille branche qui se branche

« La transmission opère par le lien. Si nous coupons le lien, par exemple en cloisonnant le monde, il n’y a plus de transmission » (Céline Alvarez).

« La vie est comme un arbre et les racines sont sa conscience. Lorsque nous prenons soin des racines, l’arbre entier s’en porte mieux » (Deepack Chopra).

Présences qui nous portent

« Il y a entre toi et moi comme la serrure d’une porte dont chacun serait la clé. Il y passe les puissances les plus secrètes de l’univers, qui vont et viennent librement quand personne ne les remarque, comme une respiration éternelle, d’un côté puis de l’autre, comme un cœur qui bat, expansion et contraction, comme tout mouvement de vie. La relation est comme les saisons, comme le jour succède à la nuit, tout meurt et tout renaît à chaque seconde.

L’amour serait davantage une rivière éternelle par laquelle on se laisserait traverser, qu’un sentiment fugace auquel il faudrait s’agripper. Une main ouverte sur laquelle tout peut se poser puis s’en aller. Quand la main est vide, elle devient pleine de tout. La relation amoureuse est comme la relation à tout, qui relève davantage d’une chaude pulsation, au rythme de laquelle il conviendrait d’inspirer et d’expirer, plutôt que retenir son souffle de peur de manquer d’air.

La relation alors, ne se termine pas, elle recommence à chaque instant. Elle ne meurt pas, elle monte au ciel pour redescendre comme la pluie. Et cela, quand on le touche du doigt, console de tout » (Stephan Schillinger, La relation).

La punition engendre la punition

Avez-vous appris à remplacer toute punition-répression par une sanction-réparation ? Cf. https://etiennechome.site/la-sanction-reparation-se-distingue-radicalement-de-la-punition-repression/.

Plus de précisions dans Le nouveau paradigme de non-violence, p. 154 sq. (disponible http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/) et surtout dans La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 70 sq. Extraits de la p. 77 :

« Par le dressage, on peut obtenir des enfants dociles et obéissants mais on n’obtient pas des enfants responsables. « Quand l’on peut tout ce que l’on veut, il n’est pas aisé de ne vouloir que ce que l’on doit » (Louis XIV). Par ailleurs, un enfant puni apprend à punir à son tour. Quand nous infligeons à notre enfant une peine, une douleur pour qu’il regrette d’avoir fait quelque chose de mal (ou de ne pas avoir fait quelque chose de bien), nous l’invitons à fonctionner comme nous, nous induisons en lui une logique de représailles : « Tu me fais mal => je te fais mal. » « Tu me forces… Je vais voir comment te remettre la monnaie de ta pièce… » Certes, un enfant n’a pas le droit de dire qu’il punit ses parents mais c’est ce qu’il fait implicitement : « tu me prives de… Eh bien, moi à mon tour, je vais te priver de… » Nous croyons l’éduquer alors qu’en réalité, nous lui apprenons à se venger. »

Hiatus incandescent qui les sépare et tout à la fois les unit

« De tous les miracles qui ont jonché ma route, le plus grand m’est apparu dans ce qui se tisse entre deux êtres quand leurs trajectoires se frôlent ; car Celui qui EST et qui tient le monde entre Ses mains a choisi d’agir sur terre par la seule entremise des vivants dans ce hiatus incandescent qui les sépare et tout à la fois les unit » (Christiane Singer, Les 7 nuits de la reine).

Les lueurs frémissantes de l’aube

Cette nuit passée au bord de l’Océan Indien m’enveloppe du doux clapotis du ressac, couvert par le brisement des vagues sur la barrière de corail à 200 mètres… Tandis que cette mélodie perpétuelle me berce en stéréo, un élan me traverse qui me met debout ; je danse, entraîné par ton rire sans pareil. Ce rire sans fard, qui n’éclate que dans un cœur d’enfant, résonne dans les battements de mon cœur, comme s’il prenait la main de l’enfant en moi pour fêter la vie ensemble.

Il est 5h.30. Dans quelques minutes, les toutes premières lueurs d’aujourd’hui vont naître ; le plus beau moment de ma journée ! Le ciel noir qui aspire au bleu, se pare d’un magnifique manteau orangé, lui-même progressivement revêtu d’un voile violet, avant son déshabillage complet, lorsque jaillit la lumière blanche qui écarte avec assurance les ténèbres.

Relié à toi par nos cœurs d’enfant, je te transmettrai,  par les grâces de la gratitude, les douces lumières de ces douze instants magiques. Je t’enverrai les angelots de la paix et de la confiance. Il vient ! Derrière les frémissements de l’aube, j’entrevois le cœur de cette Vie qui ne finit pas…

É-tienne Chauds-mets

Rendez-vous réguliers et privilégiés de dialogue

La méthode C-R-I-T-E-R-E, première étape : le CADRE ; outil « Espace et moment de qualité »

Toute organisation sociale a besoin d’habitudes communicationnelles facilitant la démarche d’aller trouver l’autre lorsque ça coince. Sans un cadre incitatif, la marche d’escalier est trop haute pour bien des individus qui se dégonflent. Dans une famille / école / entreprise, l’autorité joue un rôle important dans la mise en place de ces lieux et ces moments où chacun réussira à dire ce qui doit l’être, aux différents niveaux du groupe (parfois seulement à deux, parfois à trois, parfois avec toute l’équipe ou en réunion de délégués d’équipes). La spontanéité ne suffit pas, ni les échanges informels, ni même un budget fêtes et détentes. Ce n’est pas lors du cocktail organisé par la direction, la coupe de champagne à la main, qu’un employé ira trouver le collègue avec qui il ferait bien de mettre à plat une difficulté relationnelle. Il a besoin d’un espace de parole prévu à cet effet dans l’emploi du temps. Cette structuration des espaces et des moments relève de la compétence du responsable. La règle d’or de la communication est qu’au sein de notre groupe, chacun puisse dire ce qu’il vit mal 1) à la bonne personne, 2) au bon endroit et 3) au bon moment + de la bonne manière. C’est un art qui ne s’improvise pas : éviter d’éviter au moyen de rendez-vous réguliers et privilégiés de dialogue. Le groupe trouvera alors les ressources pour s’auto-réguler et régler ses problèmes. On a moins peur de nos désaccords quand on est d’accord sur la procédure à suivre en cas de désaccord !

Extrait de mon livre La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 33.

Le carême pas par obligation mais poussés du dedans

Bon ramadan, sœurs et frères musulmans.
Bon carême, sœurs et frères chrétiens.

Je nous souhaite de vivre le carême non par obligation ni par plaisir, mais poussés du dedans, comme un appel à nous recentrer sur l’essentiel. Je nous souhaite de plonger dans le dépouillement du carême par une motion intérieure, une décision libre et autonome, comme celle de Jésus quand il s’exclame : « Ma vie, nul ne la prend, je la donne ». Et quelle surprise quand elle lui sera redonnée plus encore !

J’ai envie de vivre le carême car j’ai envie d’être en mesure de suivre quelque peu la plongée de Jésus dans le dépouillement extrême, dans cette Pâque-passage où tout semble perdu, où Plus encore est finalement donné.