Avez-vous appris à remplacer toute punition-répression par une sanction-réparation ? Cf. https://etiennechome.site/la-sanction-reparation-se-distingue-radicalement-de-la-punition-repression/.
Plus de précisions dans Le nouveau paradigme de non-violence, p. 154 sq. (disponible http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/) et surtout dans La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 70 sq. Extraits de la p. 77 :
« Par le dressage, on peut obtenir des enfants dociles et obéissants mais on n’obtient pas des enfants responsables. « Quand l’on peut tout ce que l’on veut, il n’est pas aisé de ne vouloir que ce que l’on doit » (Louis XIV). Par ailleurs, un enfant puni apprend à punir à son tour. Quand nous infligeons à notre enfant une peine, une douleur pour qu’il regrette d’avoir fait quelque chose de mal (ou de ne pas avoir fait quelque chose de bien), nous l’invitons à fonctionner comme nous, nous induisons en lui une logique de représailles : « Tu me fais mal => je te fais mal. » « Tu me forces… Je vais voir comment te remettre la monnaie de ta pièce… » Certes, un enfant n’a pas le droit de dire qu’il punit ses parents mais c’est ce qu’il fait implicitement : « tu me prives de… Eh bien, moi à mon tour, je vais te priver de… » Nous croyons l’éduquer alors qu’en réalité, nous lui apprenons à se venger. »
« De tous les miracles qui ont jonché ma route, le plus grand m’est apparu dans ce qui se tisse entre deux êtres quand leurs trajectoires se frôlent ; car Celui qui EST et qui tient le monde entre Ses mains a choisi d’agir sur terre par la seule entremise des vivants dans ce hiatus incandescent qui les sépare et tout à la fois les unit » (Christiane Singer, Les 7 nuits de la reine).
Cette nuit passée au bord de l’Océan Indien m’enveloppe du doux clapotis du ressac, couvert par le brisement des vagues sur la barrière de corail à 200 mètres… Tandis que cette mélodie perpétuelle me berce en stéréo, un élan me traverse qui me met debout ; je danse, entraîné par ton rire sans pareil. Ce rire sans fard, qui n’éclate que dans un cœur d’enfant, résonne dans les battements de mon cœur, comme s’il prenait la main de l’enfant en moi pour fêter la vie ensemble.
Il est 5h.30. Dans quelques minutes, les toutes premières lueurs d’aujourd’hui vont naître ; le plus beau moment de ma journée ! Le ciel noir qui aspire au bleu, se pare d’un magnifique manteau orangé, lui-même progressivement revêtu d’un voile violet, avant son déshabillage complet, lorsque jaillit la lumière blanche qui écarte avec assurance les ténèbres.
Relié à toi par nos cœurs d’enfant, je te transmettrai, par les grâces de la gratitude, les douces lumières de ces douze instants magiques. Je t’enverrai les angelots de la paix et de la confiance. Il vient ! Derrière les frémissements de l’aube, j’entrevois le cœur de cette Vie qui ne finit pas…
La méthode C-R-I-T-E-R-E, première étape : le CADRE ; outil « Espace et moment de qualité »
Toute organisation sociale a besoin d’habitudes communicationnelles facilitant la démarche d’aller trouver l’autre lorsque ça coince. Sans un cadre incitatif, la marche d’escalier est trop haute pour bien des individus qui se dégonflent. Dans une famille / école / entreprise, l’autorité joue un rôle important dans la mise en place de ces lieux et ces moments où chacun réussira à dire ce qui doit l’être, aux différents niveaux du groupe (parfois seulement à deux, parfois à trois, parfois avec toute l’équipe ou en réunion de délégués d’équipes). La spontanéité ne suffit pas, ni les échanges informels, ni même un budget fêtes et détentes. Ce n’est pas lors du cocktail organisé par la direction, la coupe de champagne à la main, qu’un employé ira trouver le collègue avec qui il ferait bien de mettre à plat une difficulté relationnelle. Il a besoin d’un espace de parole prévu à cet effet dans l’emploi du temps. Cette structuration des espaces et des moments relève de la compétence du responsable. La règle d’or de la communication est qu’au sein de notre groupe, chacun puisse dire ce qu’il vit mal 1) à la bonne personne, 2) au bon endroit et 3) au bon moment + de la bonne manière. C’est un art qui ne s’improvise pas : éviter d’éviter au moyen de rendez-vous réguliers et privilégiés de dialogue. Le groupe trouvera alors les ressources pour s’auto-réguler et régler ses problèmes. On a moins peur de nos désaccords quand on est d’accord sur la procédure à suivre en cas de désaccord !
Extrait de mon livre La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 33.
Avec l’engagement explicite du peuple, un gouvernement peut beaucoup. Sans son véritable soutien, il ne peut pas grand-chose. Par ailleurs, sans l’engagement de personnes de valeur en politique, un peuple ne peut pas grand-chose !
Bon ramadan, sœurs et frères musulmans. Bon carême, sœurs et frères chrétiens.
Je nous souhaite de vivre le carême non par obligation ni par plaisir, mais poussés du dedans, comme un appel à nous recentrer sur l’essentiel. Je nous souhaite de plonger dans le dépouillement du carême par une motion intérieure, une décision libre et autonome, comme celle de Jésus quand il s’exclame : « Ma vie, nul ne la prend, je la donne ». Et quelle surprise quand elle lui sera redonnée plus encore !
J’ai envie de vivre le carême car j’ai envie d’être en mesure de suivre quelque peu la plongée de Jésus dans le dépouillement extrême, dans cette Pâque-passage où tout semble perdu, où Plus encore est finalement donné.
Le 9 octobre 1989, à Leipzig, en Allemagne de l’Est, pile un mois avant la chute du mur de Berlin, toute la ville parle de la manifestation non-violente prévue en soirée. Tous ont reçu l’ordre de ne pas se rendre au centre-ville le soir. Tous voient les chars d’assaut déployés, particulièrement autour de l’église St-Nicolas, où se tiennent chaque semaine des réunions de prière pour la paix, et qui est devenu le lieu-symbole de la contestation au régime d’oppression. Plus de 8.000 militaires et milices paramilitaires d’ouvriers communistes sont mobilisés, avec l’ordre d’une répression implacable. Tous les habitants sont au courant : ce soir, l’ordre de tirer a été donné. La peur d’un bain de sang est grande.
Le soir, 2000 personnes ont bravé l’interdit, priant pour la paix, comme chaque semaine, dans l’église St-Nicolas. Les autres églises du centre-ville sont aussi remplies. La tension est à son comble à la fin de la prière, les armes pointées sur elles les attendent dehors. La moindre étincelle mettra le feu aux poudres. Et là, à la manière de ce jeune qui offrit ses 5 pains et 2 poissons, quelqu’un proposa d’allumer des lumignons et de sortir en les tenant devant soi, tout en chantant et priant. Voici le témoignage d’un participant : « Lorsqu’on porte une bougie, il faut utiliser les deux mains. Il faut garder la flamme pour qu’elle ne s’éteigne pas. Ce qui veut dire que l’on ne peut donc pas en même temps porter de pierre ni de bâton dans la main. Et voilà le miracle ! Les forces armées furent saisies et furent mêlées à des discussions, puis elles se retirèrent ». De son côté, un membre du comité central du gouvernement de l’Allemagne de l’Est confessa : « Nous étions préparés à tout, nous avions tout envisagé, à la seule exception des bougies baignées dans des chants de prières ».
C’est la flamme de pauvres bougies qui fit tout basculer : environ 70.000 personnes osèrent alors sortir, se rassemblèrent sur Karl-Marx-Platz, défilèrent dans le centre-ville, en appelant « Keine Gewalt ! », « Pas de violence ! », jusqu’à passer devant la gare et devant le siège de la Stasi, sans aucune provocation mais avec détermination. Dans leur combat juste et non-violent, ils étaient prêts à être tués, sans tuer à leur tour. L’agneau conduit à l’abattoir ? Quand des millions d’autres personnes sont prêtes à suivre, que peuvent faire le Pouvoir et son bras armé devant une telle masse de manifestants désarmés ? La chute du mur était déjà en cours, à travers leurs pieds en rue et leurs mains avec flambeau, qui s’alignaient sur leur vision résolue. Le feu mis aux poudres ? Via les nouvelles internationales, tout le pays fut informé. Des millions d’autres dans le Bloc soviétique étaient encouragés à oser contribuer au changement. Conscience et longueur de temps font plus que violence ni que rage !
Merci de contribuer à faire connaître ce 9 octobre 1989, décisif pour la suite de l’Histoire : la chute du mur de Berlin, par évolution des consciences et des cœurs sans violence, sans révolution violente. Merci aux personnes qui feront suivre ce post. La paix dans le monde commence par de tels petits actes, qui semblent aussi dérisoires qu’un lumignon entre les mains, et pourtant ils comptent !…
Imaginez que vous êtes en 1940. Votre pays a été envahi par l’Allemagne. Les Nazis exigent que les Juifs portent l’étoile de David au bras, sans dire que c’est la première étape en vue de leur déportation et de leur extermination. Vous êtes un simple citoyen, pauvre et démuni. Que faites-vous ? Comme vous êtes créatif et résolument engagé dans la non-violence active, c’est-à-dire dans l’art d’empêcher tout groupe humain d’abuser de son pouvoir, de l’empêcher d’en tirer le moindre profit, vous réfléchissez, de cette intelligence imaginative qui crée des solutions nouvelles. Vous vous dites : ils veulent distinguer les Juifs et nous préparer à les mettre à part de notre société.
Que faire, pour ne pas tomber dans leur panneau de basse-quête ?
…
…
Eureka,
allons donc tous porter l’étoile. Comment faire ?
…
…
J’ai trouvé : je vais trouver le roi du pays, je lui en parle. Quand il est convaincu, je lui demande de convaincre les élites aux pouvoirs politiques et économiques + l’intelligentsia que tous se mettent à porter le brassard à l’étoile en même temps.
…
Et que tous invitent à faire de même, autour d’eux : conjoint, enfants, voisins, etc., etc.,…
« L’Union fait la force » (devise de la Belgique et de ce petit village/pays qui a la gaule/potion magique de la créativité pour résister encore et toujours à l’envahisseur).
« Personne ne peut obtenir notre infériorité sans notre consentement » (Éléonore Roosevelt).
Est-il tabou de toucher au mot tabou ? C’est en tous les cas un des rares mots qui signifient la même chose dans toutes les langues. What about tabou (anagrammes !) ? C’est un mot polynésien qui désigne les interdits sacrés. Le terme est parvenu à l’ensemble des humains via les carnets de voyage du capitaine Cook : sous l’influence des missionnaires chrétiens, la reine Elizabeth Kaahumanu a eu le courage, à la mort de son époux, en 1819, de lever le tabou interdisant les femmes de manger avec les hommes lors d’un banquet. Sa manière à elle d’honorer la mémoire de son époux sans laids poux !
Une habitante de Kiev a eu cette semaine une vision dans un rêve : dans une ville détruite par la guerre, elle cherche sa famille. Jésus se rapproche d’elle et celle-ci lui demande de lui donner un coup de main. Jésus, de la croix, répond : « Tu ne peux pas faire les deux choses ensemble ; tu ne peux pas me crucifier et en même temps demander mon aide. Tu dois choisir : l’un ou l’autre. »
Quand cette personne s’est réveillée, après cette vision, elle a dit à tout son entourage qu’elle avait décidé de choisir l’essentiel. C’est le nonce apostolique à Kiev qui partage ce témoignage ce 11 mars 2022.
Choisir l’essentiel : « Tu ne tueras pas », même si les autres le font.
La non-violence choisit l’essentiel : si tous les habitants d’un pays décident de se tenir la main pour ne pas coopérer avec l’envahisseur, celui-ci ne pourra pas les soumettre et tirer profit de ses agressions violentes, d’autant plus si des milliards d’humains de la planète leur tiennent aussi la main, de là où ils sont. Ce ne sont pas les armes qui font la grandeur et l’héroïsme d’une personne, d’une nation, c’est 1) sa fermeté courageuse à ne pas coopérer aux injustices dont elle a conscience (et la guerre en fait partie), 2) sa capacité à comprendre et à reconnaître la vérité profonde de chaque partie, 3) l’art de créer un accord qui en tienne compte : cadre de droit, communication vraie et négociation efficace, pour une paix juste. Ne pas perdre le cap.