Solidarité pour plus de paix et de justice

Voici quelques morceaux extraits du message du pape François célébrant la journée mondiale de la paix, en ce 1er janvier 2023 :

Personne ne peut se sauver tout seul. […] Il a résulté de l’expérience de la Covid-19 une conscience plus forte qui invite chacun, peuples et nations, à remettre au centre le mot « ensemble ». En effet, c’est ensemble, dans la fraternité et la solidarité, que nous construisons la paix, que nous garantissons la justice et que nous surmontons les événements les plus douloureux. […] L’autre fléau : le virus de la guerre est certainement plus difficile à vaincre que ceux qui affectent l’organisme humain, car il ne vient pas de l’extérieur mais de l’intérieur, du cœur humain, corrompu par le péché (cf. Évangile de Marc 7, 17-23). […] Pensons à la lumière du bien commun, avec un sens communautaire c’est-à-dire comme un « nous » ouvert à la fraternité universelle. Nous ne pouvons pas continuer à nous protéger seulement nous-mêmes, mais il est temps de nous engager tous pour guérir notre société et notre planète, en créant les bases d’un monde plus juste et plus pacifique, effectivement engagé dans la poursuite d’un bien qui soit vraiment commun. […] Les nombreuses crises morales, sociales, politiques et économiques que nous vivons sont toutes interconnectées. Nous sommes appelés à relever les défis de notre monde, avec responsabilité et compassion, pour mettre fin aux conflits et aux guerres qui continuent à faire des victimes et à engendrer la pauvreté ; prendre soin, de manière concertée, de notre maison commune et mettre en œuvre des mesures claires et efficaces pour lutter contre le changement climatique ; combattre le virus des inégalités et garantir l’alimentation ainsi qu’un travail décent pour tous, en soutenant ceux qui n’ont pas même un salaire minimum et se trouvent en grande difficulté. Le scandale des peuples affamés nous blesse. Nous devons développer, avec des politiques appropriées, l’accueil et l’intégration, en particulier des migrants et de ceux qui vivent comme des rejetés dans nos sociétés. Ce n’est qu’en nous dépensant dans ces situations, avec un désir altruiste inspiré par l’amour infini et miséricordieux de Dieu, que nous pourrons construire un monde nouveau et contribuer à édifier le Royaume de Dieu qui est un Royaume d’amour, de justice et de paix. […] À tous les hommes et femmes de bonne volonté, je vous souhaite de construire, jour après jour en artisans de la paix, une bonne année !

Solidarité équitable face aux défis migratoires post-coloniaux

Des migrants qui viennent du sud et de l’est de l’Europe frappent à sa porte pour s’y réfugier. Les pays européens situés confortablement loin de ces frontières sud-est se réfugient, eux, derrière le règlement européen selon lequel tout demandeur d’asile doit déposer sa demande de reconnaissance du statut de réfugié dans le pays par lequel il entre sur le territoire de l’Union. Ils s’arcboutent sur leur bon droit qu’ils ont en fait subtilement imposé, à partir d’une Convention vieille de 32 ans (signée le 15 juin 1990 par les représentants des Douze à Dublin) et qui a mis en place la procédure dite de Dublin. Cette signature s’est faite dans un autre monde, bien avant l’Union européenne des 27 et bien avant que le verrou Khadafi (cynique protecteur des frontières extérieures de la forteresse) se fasse explosé par Sarko et autres Rambos complices : -fi –zy : si !…

À quand des règles du jeu mises à jour, sur base d’une véritable solidarité équitable face à ces défis migratoires post-coloniaux ? Une solidarité volontaire ne suffit pas. La justice s’obtient dans la justesse, dans l’ajustement : s’ajuster ensemble avec courage et lucidité, dans l’ici et maintenant, sur base de l’équité.
Fermeté dure de l’équité ET NON fermeture aux personnes. 
Doux du cœur pour les personnes ET NON mous des couilles dans le cadre du droit = dures durent les règles du jeu justes et ajustées ! Seule la justice-justesse nous sauvera des actes-réflexes et propos-réflexes extrémistes de tout bord.

Discours en janvier 2018 de Giorgia Meloni, plus de 4 ans avant de devenir la Première ministre d’Italie : « Ne viens pas nous faire la leçon, Macron. Les irresponsables sont ceux qui ont bombardé la Libye parce que ça les dérangeait que l’Italie ait un rapport privilégié avec Kadhafi dans le domaine de l’énergie. Au moment où nous sommes exposés aux champs migratoires, la France continue d’exploiter l’Afrique en imprimant la monnaie de 14 pays africains sur lesquels elle met sa signature, en faisant travailler des enfants dans les mines. Au Niger, la France extrait 30 % de l’uranium qui sert à faire fonctionner les centrales nucléaires alors que 90 % des Nigériens vivent sans électricité. Ne viens pas nous faire de leçon, Macron, parce que les Africains quittent leur continent à cause de votre politique en Afrique. Et la solution n’est pas de déplacer les Africains vers l’Europe, mais de libérer l’Afrique de ceux qui l’exploitent. Nous n’acceptons pas de leçon venant de vous. C’est clair ? »

Le bon leader renforce la société de bas en haut

Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a assuré la leçon inaugurale du cours de sciences politiques de l’UCLouvain, à la rentrée académique 2022. Il a souligné l’importance d’une société organisée solidement de bas en haut, capable ainsi d’assumer ses désaccords organisés : « Plus jeune, on m’a toujours dit que la diversité de la Belgique était un fardeau. C’est juste le contraire ! La démocratie, c’est quelque chose de compliqué, parce que c’est de l’humain, parce qu’il y a des opinions différentes, ce qui est normal.  […] On entend souvent : en temps de crise, il faut un leader fort, capable de prendre des décisions et d’avancer. Je suis en désaccord complet avec cette idée. Regardez quel pays est la Russie aujourd’hui : un million de Russes ont essayé de fuir le pays, l’espérance de vie est de dix ans inférieure à la nôtre, le Benelux a un PIB supérieur au sien. […] Aucun grand enjeu ne peut être résolu seul·e ». En démocratie, nous construisons ensemble une société forte, des collectivités locales jusqu’aux institutions européennes, où chacun peut s’accomplir dans le respect de l’autre, où la richesse se bâtit sur la diversité. « Ne vous laissez pas convaincre par cette histoire de simplicité. Un leader fort a comme conséquence une société faible. »

La petite Belgique (11 millions d’habitants sur 32.000 kms2) vit au quotidien avec 7 gouvernements et a vécu sans gouvernement fédéral de plein exercice pendant 541 jours, en 2010-2011 !

Gâtée pourrie

« Il veut des sons et des couleurs. 
Il a des cris, il a des pleurs
et des colères.
Mais ses fureurs d’enfant gâté,
comme les orages d’été,
sont passagères »
(Eugène Manuel, La chose ailée, 1907, p. 15).

« Les filles étaient précoces, aux fosses. Il se rappelait les ouvrières de Lille gâtées dès quatorze ans, dans les abandons de la misère » (Zola, Germinal,1885, p. 136).

« Les plus cruels critiques des poètes sont encore les imitateurs : ils se mettent, comme les mouches, sur l’endroit gâté et le dessinent » (Sainte-Beuve, Tableau historique et critique de la poésie française,1828, p. 101).

Distants car trop proches . Distincts et donc proches

Lors de ma dernière session de travail thérapeutique (https://www.vvanoutryve.be/mtth/), en entendant un autre membre du groupe exprimer que ses parts avaient été un jour dans un tel manque de lien qu’elles faisaient de l’anthropophagie, j’ai été renvoyé à mes propres parts qui vont vers l’autre à partir d’une peur de rupture du lien, une peur de rejet ou d’abandon. J’ai pris le temps de les rencontrer et de prendre soin avec elles de leur besoin de lien en creux, jusqu’à ce que le lien entre elles et moi soit plein, complet, accompli ! 

Comme c’était bon d’entendre Vinciane, l’animatrice, me rappeler que quand nous sommes emmêlés, trop proches de l’autre, nous serons obligés de prendre de la distance. Si, par contre, nous sommes distincts, nous pouvons être proches.

Gratitude à Nanna Michael qui m’a initié il y a près de 15 ans à l’IFS, ainsi qu’à Nadine d’Ydewalle et sa fille Vinciane van Outryve, qui ont fait le suivi !

Plus d’infos sur l’IFS : https://ifs-association.com/

Si vous ne connaissez pas encore ce trésor d’IFS, je vous souhaite de faire une visite sur ce site !

Entrer en société

« Être capable de communier avec les autres êtres par une activité nue et dépouillée qui, en nous arrachant à nous-même, nous donne accès à la totalité du réel, dont l’existence individuelle nous avait d’abord séparés.

Tout homme qui prétend garder quelque chose pour lui seul se forge à lui-même sa propre solitude.

Connaître l’extrémité de la pauvreté, en s’ouvrant sur la totalité du monde avec un cœur pur et des mains libres, pour connaître l’extrémité de la richesse qui nous permet à chaque instant, en abolissant en nous toute arrière-pensée, d’entrer réellement en société avec tous les êtres que Dieu met sur notre chemin » (Louis Lavelle, Tous les êtres séparés et unis, 1940, début de la deuxième guerre mondiale il y a 82 ans).