Nous sommes tous des migrants…

Écrit en 1927 : « C’est après-demain la grande immigration. L’écliptique deviendra une petite spirale violette. La terre aura deux chignons de verdure et une ceinture de chasteté en glace »
(Robert Desnos, La Liberté ou l’Amour).

« Nous sommes tous des immigrés, il n’y a que le lieu de naissance qui change » (attribué à Anne Onyme !).

Sur la photo d’illustration, des grandes dames / grandes d’âme habitantes de l’île de Lampedusa (20 km2), un des « hotspots » européens de tri des migrants.

Le péché de l’orthographe française

Pourquoi l’orthographe en français est-elle si compliquée ?

En 1694, les Cahiers préparatoires du tout premier Dictionnaire de l’Académie française précisent : « L’orthographe servira à distinguer les gens de lettre des ignorants et des simples femmes ». Le bon usage sera la marque de l’appartenance à la bonne société.

L’intention des Académiciens français était clairement élitiste : plus tu auras de l’argent pour payer des leçons particulières, mieux ton enfant se distinguera des autres. D’abord à l’époque de Richelieu, ensuite, 200 ans plus tard, sous la houlette de la nouvelle bourgeoisie dominante, la maîtrise de l’orthographe est devenue un instrument de pouvoir aux mains des riches élites.

Vraiment passionnant à suivre, un TEDx décapant qui démonte tous les arguments selon lesquels il faudrait maintenir une telle orthographe :  « Ne touchons pas à notre orthographe parce que c’est notre héritage, c’est beau (tellement c’est compliqué) ; les absurdités sont à prendre pour des subtilités ; le sens de l’effort apprend à se dépasser ». 18’ précieuses qui en valent vraiment la peine :
https://www.youtube.com/watch?v=5YO7Vg1ByA8.

Et bienvenue aussi dans les commentaires ci-dessous à ton point de vue si tu tiens au maintien de notre si chère orthographe.

La réforme de l’orthographe française

Ceci est la suite de mon article sur la langue phonétique. Et l’article le plus important arrive en 3ème lieu…

La langue française a son génie, exprimant la finesse d’une culture, d’un esprit. Par contre, si l’on considère que son orthographe (son code graphique la transcrivant par écrit), est supposé être un outil à son service d’autant plus performant qu’il est simple, clair et non ambigu, alors son orthographe est une catastrophe.

Le son ‘s’ par exemple est rendu par douze peu douces manières de l’écrire : s, ss, c, ç, sc, t (les finales en ‘tion’), x (comme dans dix ou Bruxelles ; oui, la prononciation correcte de notre capitale est le son ‘s’ simple), z (comme dans quartz ou aztèque), th (comme dans forsythia), sth (comme dans isthme, asthme), cc (comme dans succion), sç (il acquiesça).

À l’inverse, en voyant ‘s’ dans un écrit français, il y a lieu de choisir parmi 3 prononciations : 1) s, 2) z (entre deux voyelles), 3) muette !

Tiré d’une éclairante présentation :

qui invite à une réforme de l’orthographe,
pour améliorer son rôle,
les services qu’elle rend
à partir du bon sens.

« L’orthographe de la plupart des livres français est ridicule. L’habitude seule peut en supporter l’incongruité » (Voltaire, Dictionnaire Philosophique, 1771).

Le bon sens de l’orthographe phonétique

Dans bien des langues (bulgare, finnoise,
serbe, roumaine, turque,…), l’orthographe
est parfaitement phonétique :
une lettre = un son et
un son = une lettre.
Dès lors, entendre un mot,
c’est automatiquement
être capable de l’écrire
correctement.
C’est très pratique.

N’en sont pas trop loin l’italien, l’espagnol, l’allemand, le néerlandais et le russe.

Tiré d’une éclairante présentation :
https://www.youtube.com/watch?v=5YO7Vg1ByA8
qui invite à une réforme de l’orthographe en français, pour améliorer les services que peut rendre un tel outil linguistique.

Plus une langue est simplement phonétique,
plus elle est accessible à tous, y compris
aux étrangers qui cherchent à l’apprendre.

Et les vaches seront bien gardées…

« Colin gardait un jour les vaches de son père ;
Colin n’avait pas de bergère,
Et s’ennuyait tout seul. Le garde sort du bois :
Depuis l’aube, dit-il, je cours dans cette plaine
Après un vieux chevreuil que j’ai manqué deux fois
Et qui m’a mis tout hors d’haleine.
Il vient de passer par là-bas,
Lui répondit Colin : mais, si vous êtes las,
Reposez-vous, gardez mes vaches à ma place,
Et j’irai faire votre chasse ;
Je réponds du chevreuil. – Ma foi, je le veux bien.
Tiens, voilà mon fusil, prends avec toi mon chien,
Va le tuer. Colin s’apprête,
S’arme, appelle Sultan. Sultan, quoiqu’à regret,
Court avec lui vers la forêt.
Le chien bat les buissons ; il va, vient, sent, arrête,
Et voilà le chevreuil… Colin impatient
Tire aussitôt, manque la bête,
Et blesse le pauvre Sultan.
A la suite du chien qui crie,
Colin revient à la prairie.
Il trouve le garde ronflant ;
De vaches, point ; elles étaient volées.
Le malheureux Colin, s’arrachant les cheveux,
Parcourt en gémissant les monts et les vallées ;
Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux,
Colin retourne chez son père,
Et lui conte en tremblant l’affaire.
Celui-ci, saisissant un bâton de cormier,
Corrige son cher fils de ses folles idées,
Puis lui dit : chacun son métier,
Les vaches seront bien gardées »

(Jean-Pierre Claris de Florian (1755 – 1794), Le vacher et le garde-chasse).

De ouf

Définition de « de ouf » :
1) Tout à fait, d’accord.
2) Vraiment, beaucoup, bien.
Exemple venant de Chloisdead :
« La journée j’suis fatiguée de ouf
mais vas-y, 20 h passée
et j’suis en pleine forme,
j’commence à être soulée ».
 
« De ouf » vient du
verlan « de fou » ;
c’est fou, hein ?