Complémentaires différences

« Nous sommes créés dans la diversité des sexes, âges, caractères, goûts, valeurs, cultures, etc. La rencontre de ces différences n’est pas naturellement harmonieuse.
Certes, « complémentaire » est le plus beau qualificatif que puisse recevoir la différence.
Mais pour qu’elle soit réellement source de richesse, elle requiert que
nous fassions un chemin ensemble. En fuyant le conflit, nous bloquons ce processus qui nous fait passer de la divergence à la reconnaissance mutuelle et à la complémentarité. Appel à une saine gestion d’une divergence, le conflit est – selon la règle des 4 N – Naturel, Normal, Neutre et Normatif » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 40).

Mise en scène de la Cène sur la Seine : en faire toute une scène ?

Jésus a mal fini, crucifié sur une croix, car il a choqué et même scandalisé les dépositaires orthodoxes de la Révélation, tandis que les gens réputés de mauvaise vie se pressaient autour de lui, fascinés par sa Bonne Nouvelle : notre Père fait de nous tous de véritables frères et sœurs. Il nous appelle à la conversion pour nous ouvrir à un Royaume où ceux qui veulent être les premiers seront finalement les derniers…

Ce message est tellement habituel dans la bouche d’un prêtre en chair de vérité qu’il passe alors en ronronnant. Mais, hors des églises, par quel procédé diabolique scandalise-t-il quand il sort de la bouche de déjantés qui vivent surtout la nuit, férus de bacchanales de tous types, quand il sort de la bouche d’écorchés par la vie et de méprisés par la société ? Les bien-pensants auraient-ils plus le droit qu’eux d’occuper une place à la Cène du Jeudi Saint ? Ou les Barrabas d’aujourd’hui qui dénoncent violemment les J.O. comme « du pain et des jeux » / opium du peuple assujetti ? Merci aux victimes d’injustice et marginalisés de tous poils quand ils choisissent d’autres armes que le terrorisme pour secouer les bonnes consciences !

Jésus a véritablement créé le scandale, notamment en chassant les marchands du Temple, appelant à une conversion du cœur et de l’intelligence en faveur d’une relation vraie avec notre Père. Voir mon article ici :

Bacchanale grecque ou Sainte Cène ? Quelles étaient les références des artistes qui ont fait ce tableau si polémique de la cérémonie d’ouverture des J.O. à Paris ? Ma question est ailleurs : la Bonne Nouvelle peut-elle retentir ? L’Évangile peut-il être entendu ? Quel est-il vraiment ? Les personnes bigarrées qui ont animé ce tableau m’ont beaucoup dérangé et je les remercie pour ce choc salutaire. Je les remercie d’avoir scandalisé autant de personnes socialement respectables. Quelle magnifique opportunité pour l’Esprit Saint de reposer à chaque personne la question de Jésus : « Pour toi, qui suis-je ?… Convertis-toi et crois en la Bonne Nouvelle de la réconciliation authentique de toutes et tous en Lui… »

Merci à ces passionnés de pop-culture, personnes hors normes, en surpoids, drag-queen, d’avoir offert leur regard sur nos valeurs communes d’inclusion, de générosité, de solidarité et de liberté. « Notre intention était de montrer de la tolérance et de la communion » (Anne Descamps, porte-parole de Paris 2024). Merci d’avoir créé un espace-temps au coeur de ces jeux olympiques dans lequel peut exploser à nouveau frais la bombe de l’Évangile. Son message de communion fraternelle est révolutionnaire (ré-love-Uturn), qui n’a plus rien de ronronnant à nos oreilles quand nous souffrons à cause de notre proche ennemi ; c’est du concret entre extrême gauche et élites économiques et politiques qui défendent leur désordre établi, entre Israéliens et Palestiniens, Russes et Ukrainiens, Rwandais et Congolais, etc. Tout est grâce : appel à la conversion et occasion de salut, non ?

Si ce message fait sens pour toi, n’hésite pas à le partager !

Fruit de la passion

Toute mon enfance a été parfumée par les fruits de la passion / maracuja, qui embaumaient mon jardin de Kigali. Et ce fut une joie de les retrouver en 1999 dans notre jardin communautaire à l’île Maurice. C’est un fruit que les conquistadors ont ramené du Brésil. Maracuja est le nom d’origine, celui utilisé par les autochtones (qualifiés d’ « Indiens » par les conquérants). Le nom « fruit de la passion » vient de missionnaires pédagogues qui ont vu dans ce fruit de nombreuses résonances avec la crucifixion de Jésus. À leurs yeux, les pétales représentent sa couronne d’épines ; les 5 étamines ses plaies ; les 3 éléments mauves du pistil les clous enfoncés dans sa chair / à coup de marteau ; le cœur de la fleur l’éponge qui a servi à étancher sa soif sur la croix… Même le fouet y est vu : les lanières en tire-bouchon tout autour de la fleur. Le nom donné à cette fleur (passiflore) est donc lié à la Passion du Christ.

Les 10 pétales correspondraient aux 10 apôtres (une fois Judas pendu et Pierre englué dans ses reniements ; on arrange comme on peut)… Chaque nombre a un sens symbolique dans la Bible ; 10, comme 10 doigts de la main, c’est d’abord le nombre des Paroles de Vie / Commandements divins ! Et, en écho, dix désigne la réponse de l’homme à l’invitation de Dieu à vivre. Cela concerne la responsabilité (personnelle et communautaire) des êtres humains devant les 10 commandements de Dieu ! Sur l’intérêt de la formulation négative des commandements (« tu ne feras pas ceci et cela… »), cf. https://etiennechome.site/commandements-en-forme-negative-piquets-de-la-cloture-de-la-vie/

Photo de la fleur prise par mon fils, en Angleterre, fin juillet 2024. Bon anniversaire, Christophe ! Et bonne troisième décennie…

Guérir les traumatismes et restaurer le Self-leadership avec l’IFS

« En tant que psychothérapeute, je reçois de nombreux patients qui viennent me voir peu de temps après que leur vie s’est effondrée. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où arrive un divorce, un infarctus ou le décès d’un enfant. Si ce séisme n’avait pas ébranlé leur vie, ils n’auraient jamais songé à consulter un psy, parce que jusque-là ils avaient l’impression que tout allait bien.

Après cette épreuve, ils n’ont plus la même envie, les mêmes désirs, la même détermination. Ce à quoi ils aspiraient — avoir une bonne réputation ou une grande maison — n’a plus de sens. Ils se sentent étrangement déroutés et vulnérables et cela les effraie. Mais quelque chose de nouveau s’est ouvert en eux. Un rai de lumière peut passer entre les fissures de leur armure de protection.

Ces événements peuvent être ce que j’appelle un « appel au réveil », c’est à dire qu’ils peuvent déclencher en eux une prise de conscience, à la condition que je puisse les aider à faire en sorte que les parties d’eux-mêmes ambitieuses, matérialistes ou compétitives, ne gouvernent plus leur vie comme avant. Ce qui leur permet d’aller explorer ce qu’il y a de différent en eux. En faisant cela, ils peuvent alors accéder à ce que j’appelle le Self –une essence de calme, de clarté, de compassion et de connexion – et commencer à écouter les parties d’eux-mêmes qui avaient été exilées par d’autres parties plus dominantes. À mesure qu’ils découvrent qu’ils peuvent aimer les plaisirs les plus simples – la nature, la lecture, les activités créatives, jouer entre amis, aider les autres, être plus dans l’intimité avec leur partenaire ou leurs enfants – ils décident de changer de vie pour faire de la place à leur Self et aux parties d ‘eux-mêmes qu’ils viennent de découvrir » (Richard Schwartz, No Bad Parts, traduit en français : Pourquoi nous sommes essentiellement bons. Guérir les traumatismes et restaurer le Self-leadership avec l’IFS, p. 15).

Le discours à Ratisbonne de Benoît XVI

« Dans son discours à Ratisbonne, Benoît XVI poursuit
I. une double thèse : 1) La foi va intrinsèquement de pair avec la non-violence,
la liberté et le respect. 2) La foi va intrinsèquement de pair avec l’ample raison.
II. Une double antithèse qui interpelle d’abord l’Islam, ensuite l’Occident :
1) Les actuelles violences religieuses proviennent d’un fidéisme (une foi trop peu nourrie par la raison) qui réduit Dieu à une Volonté Tout Puissante.
2) L’actuelle domination de la raison positiviste provient d’un rationalisme athée qui exclut la démarche religieuse. Ces deux pathologies sont dangereuses et bloquent le dialogue entre les cultures et les religions de notre monde.
III. Une double synthèse qui lance un appel d’abord à l’Islam, ensuite à l’Occident: 1) Un vrai dialogue basé sur la raison et la responsabilité nécessite que toutes les parties  acceptent les règles d’un débat à la fois respectueux et critique. 2) L’Europe laïque doit reconnaître ses racines chrétiennes et accepter un dialogue avec les religions en leur donnant une place, un droit de parole et de pensée » (extrait de l’article d’Étienne Chomé, Non-violence, liberté de la foi et respect de la personne. Comprendre ce qu’a dit Benoît XVI à Ratisbonne, paru dans la revue La Voix de Saint-Paul, éditée à Fribourg, en Suisse, juillet 2007 ).

Voici l’article entier :

Paix

« La paix est un verre de lait chaud et un livre posé devant l’enfant qui s’éveille. C ‘est la paix lorsque les prisons sont réaménagées en bibliothèques, lorsqu’un chant s’élève de seuil en seuil, la nuit, à l’heure où la lune printanière sort du nuage comme l’ouvrier rasé de frais sort du coiffeur du quartier, le samedi soir. Lorsque le jour qui est passé n’est pas un jour qui est perdu, mais une racine qui hisse les feuilles de la joie dans le soir, et qu’il s’agit d’un jour de gagné et d’un sommeil légitime, c’est la paix. Lorsque la mort tient peu de place dans le cœur et que le poète et le prolétaire peuvent pareillement humer le grand œillet du soir, c’est la paix. Sur les rails de mes vers, le train qui s’en va vers l’avenir chargé de blé et de roses, c’est la Paix. Mes frères, au sein de la paix, le monde entier avec tous ses rêves respire à pleins poumons. Joignez vos mains, mes frères, c’est la paix » (Yannis Ritsos, plein de neuf : 1909 – 1990).

L’écrit plutôt que les cris

Exprimer son vécu par écrit a un effet cathartique !

« En la réécrivant on ne revit pas la situation, on la recrée ! La recréation d’un souvenir, le fait de revenir dans le moment présent pour analyser un événement du passé va permettre de relativiser, de donner cohérence, et de retrouver un état d’esprit beaucoup plus positif par rapport à un événement même s’il a été traumatique. Écrire est aussi une façon de consolider la connaissance. Et souvent en consolidant la connaissance, on a envie de la mettre en pratique et en la mettant en pratique, on renforce une compétence. Donc l’écriture est aussi pour moi le début de l’apprentissage profond » (Sylvie Gendreau, professeure d’écriture créative à Montréal).

Disposer de la procédure à suivre en cas de désaccord

« ‘Conflit’ vient du latin ‘conflictus’ qui signifie ‘choc, heurt’. Il désigne une rencontre qui provoque la confrontation (= front contre front) d’une divergence. Il y a conflit dès que se présente une différence entre deux individus, entre deux groupes, déjà même en chaque personne divisée. Un conflit émergeant n’est ni bon ni mauvais, il est neutre car nous ne pouvons pas dire ce qu’il va produire comme fruit. C’est la manière dont on va le gérer qui est bonne ou mauvaise. Un désaccord, une opposition, une incompréhension, une distance, une dissension sont capables de nous conduire au pire de la violence comme au meilleur de la rencontre. Le conflit est un appel à plus de vérité et un défi pour plus de relation, une invitation à découvrir et à honorer une différence. Le conflit se distingue donc de la violence qui est abus de force dans la gestion du désaccord » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 37).

L’amour qui vient de Dieu

« … Il y a un amour plus grand, un amour qui vient de Dieu et qui est dirigé vers Dieu, qui nous pousse à aimer Dieu, à devenir ses amis, et qui nous permet d’aimer notre prochain comme Dieu l’aime, avec le désir de partager l’amitié avec Dieu. Cet amour, à cause du Christ, nous pousse là où humainement nous n’irions pas : c’est l’amour pour les pauvres, pour celui qui n’est pas aimable, pour celui qui ne nous aime pas et n’est pas reconnaissant. C’est l’amour pour ce que personne n’aimerait, même pour l’ennemi. Même pour l’ennemi. Cet amour est  » théologal », c’est-à-dire qu’il vient de Dieu, il est l’œuvre de l’Esprit Saint en nous.
[…] L’amour chrétien embrasse ce qui n’est pas aimable, offre le pardon
– comme il est difficile de pardonner ! Que d’amour il faut pour pardonner ! –, l’amour chrétien bénit ceux qui maudissent, alors que nous sommes habitués, face à une insulte ou à une malédiction, à répondre par une autre insulte, par une autre malédiction. C’est un amour si audacieux qu’il semble presque impossible, et pourtant c’est la seule chose qui restera de nous. L’amour est la « porte étroite » par laquelle nous devons passer pour entrer dans le Royaume de Dieu. Parce qu’au soir de la vie, nous ne serons pas jugés sur l’amour générique, mais nous serons jugés précisément sur la charité, sur l’amour que nous avons reçu concrètement » (Pape François, Audience générale du 15 mai sur la vertu théologale de la charité :

https://www.osservatoreromano.va/fr/news/2024-05/fra-020/la-porte-etroite-de-l-amour-qui-embrasse-et-pardonne-meme-les-en.html

).

Oser le conflit pour échapper à la violence

« Tout groupe dispose des ressources pour s’auto-réguler et régler ses problèmes, pour autant qu’il pose et garantisse en son sein un cadre régulier et privilégié de dialogue dans lequel chaque personne est écoutée et prise en compte jusqu’au bout. Osons le conflit pour échapper aux violences qui résultent d’éviter les conflits, en particulier les formes de violences les plus cachées et les plus sournoises » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p.33 et 37 pour la phrase dans l’image).