Appel à la solidarité pour les victimes de la guerre au Nord-Kivu

Je reçois le cri déchirant d’un de mes proches, vivant à Butembo-Béni à l’Est de la RDCongo, qui fait partie de mon équipe de formateurs  :

« Nous vivons des massacres au quotidien. Tous nos frères qui viennent de mourir égorgés chaque jour au Nord-Kivu n’ont-ils pas la même valeur humaine que ceux des autres provinces du pays, que ceux d’Ukraine ? Qu’est-ce qui fait qu’ailleurs, dans la majeure partie du pays, les activités et la vie peuvent se dérouler normalement alors que nous, poussés par la faim qui nous est imposée, nous risquons la mort chaque fois que nous allons dans nos propres champs, qui nous reviennent de droit ? C’est souvent une mort tragique qui nous y attend, tel un agneau isolé au milieu de loups, une mort planifiée par des hommes comme nous, qui s’infiltrent pour s’accaparer nos terres. Est-ce vraiment ça ce que nous méritons ? Nos larmes n’ont-elles pas encore suffi pour que les Puissants de ce monde nous écoutent et nous viennent urgemment en aide pour stopper ce massacre ? Est-ce parce que dans leurs veines coule de la sève et non du sang ? Nos gouvernants, nos députés, nos sénateurs, la soit-disant Communauté internationale, MONUSCO, UE, etc., ont-ils du sang en or à protéger tandis que le nôtre coule sous les pieds de nos arbres, en pleurant nuit et jour ? Qui se soucie de savoir comment nous trouvons à manger, comment nous nous vêtissons ? Comment ferment-ils l’œil ici, alors qu’ils se préoccupent tant de la paix à l’Est de l’Europe ? Qu’avons-nous fait à l’humanité pour être ignorés comme ça ? Comment des personnes responsables peuvent aller danser dans des hôtels, ou aller contenter des voisins, pendant qu’ils savent que les corps de leurs propres enfants sont en train de se décomposer dans une des chambres de leur appartement ?

Croyez-moi, s’il vous plait, les gens sont en train de mourir. Ne faites pas semblant comme si tout va bien au Congo-Kin. Merci pour votre solidarité à nos côtés ».

Je retourne là-bas dans 3 mois et j’y donnerai des ateliers sur l’art de mobiliser la société civile en vue de faire tomber les injustices sociétales. Nous avons besoin de soutien et nous préférons rester indépendants de la plupart des organismes officiels. Si vous sentez en vous que c’est juste et prioritaire de soutenir ce projet, voir 

http://etiennechome.site/parrainage-de-formateurs-en-formation-dans-la-region-des-grands-lacs/ dont le message de 2021 et le n° de compte restent valables. Je vous remercie pour chaque euro précieux. À mes côtés, mes sœurs et frères du Nord-Kivu vous remercient, moi aussi. Étienne

Ci-dessous le tableau « Agnus » par le russe Konstantin Korobov.

De la guerre subie à la guerre menée

« Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un soldat russe revint des lignes de combat à la maison, pour une courte pause. Approchant de l’appart où il vivait avec sa femme, il vit un tas de corps empilés dans la rue que des hommes chargeaient sur un camion, en vue de les enterrer. Arrivé tout près, il vit une jambe de femme portant une chaussure qu’il reconnut : c’était sa femme. La prenant dans ses bras, il réalisa qu’elle était encore en vie. Dans l’appart, il en prit soin et elle survécut. 8 ans plus tard, en 1952, leur fils naquit : Vladimir Putin » (Hillary Clinton, Hard Choices).

Je reçois cette histoire comme l’invitation à regarder en conscience l’enchainement souvent inconscient et sourd des violences, qui commencent dans le concret de nos drames personnels traumatisés par la guerre…

« Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix » (préambule de l’Acte constitutif de l’UNESCO, 1945).

Militaire chrétien ?

« L’éthique n’est pas une variable d’ajustement. Céder sur l’éthique, c’est déjà, automatiquement, accepter une défaite. […]. Nous sommes détenteurs du pouvoir d’user de la force, nous sommes détenteurs d’armes que nos concitoyens nous confient, pour pouvoir exercer la force qui n’est pas la violence… C’est là, notre honneur et c’est là, l’éthique de l’armée de terre, mais pas seulement de l’armée de terre » (Général Bernard Thorette, chef d’état-major de l’armée de terre française, en 2002-2006).

« Le soldat a pour vocation d’assurer par les armes la défense de son pays. L’officier chrétien cherche à vivre ce service comme l’accomplissement de sa mission de baptisé. Opposant la force à la violence, il s’efforce de respecter chez l’adversaire sa dignité d’homme et sa vocation à devenir un partenaire. […] Il sait que la paix dont il veut être l’artisan n’est pas un état, mais une dynamique qui, pour rayonner, doit d’abord régner dans sa propre conscience » (Général 5 étoiles Bertrand de Lapresle).

Tous 2 cités (avec les références exactes) dans Chomé Étienne, La non-violence évangélique et le défi de la sortie de la violence, p 108. Cf. l’onglet thélogique de ce site.

Voir de plus haut et sortir par le haut

Face au mal et à l’injustice, la solution n’est pas dans la réaction ni dans l’absence de réaction, elle est dans l’action qui part d’un autre registre, prenant les choses de plus haut. Voici un exemple donné par le grand réalisateur de films, Steven Spielberg : « L’année de mes 13 ans, un petit dur du quartier ne cessait de me harceler. Il me mettait K.O. dans l’herbe, me plongeait la tête dans l’eau de la fontaine, me collait le visage dans la boue et me faisait saigner du nez quand nous jouions au football… Il me terrifiait. Alors, je me suis dit, si tu ne peux pas l’abattre, mets-le dans ton camp. Je lui ai donc annoncé : « J’essaie de faire un film sur la guerre contre les nazis, et j’aimerais que tu en sois le héros. » Il commença par me rire au nez, puis il accepta. C’était un grand gaillard de 14 ans qui ressemblait à John Wayne. J’en fis le chef de l’escouade, avec casque, corvées et sac à dos. Après cela, il devint mon meilleur ami » (tiré de William Ury, Comment négocier avec les gens difficiles, p. 131).

Les pièges de la violence, ses illusions

Connaître les pièges de la violence et ses illusions. Les repérer à l’œuvre partout dans le monde et de tout temps, dans l’histoire de l’humanité :

1er piège : La violence se cache, se maquille, s’habille, se déguise. Elle se donne de bonnes raisons, elle est très douée pour se justifier.

Et à l’inverse, tout chemin non-violent commence par la prise de conscience et la reconnaissance de sa propre violence, puis il se joue essentiellement à l’intérieur de nous-mêmes, en apprenant à déployer d’autres formes de forces, non-violentes.

2ème piège : Ma violence est toujours seconde, en réaction à la tienne, qui est première.

Ma violence est légitime défense. Le problème, c’est que tous, nous sommes convaincus que notre violence est seconde, qu’elle réagit à l’agression de l’autre. Comprendre comment les violences s’enchaînent.

3ème piège et illusion : Ma violence va être la dernière, elle est en mesure de mettre un point final à la violence, elle réussira à faire taire la violence. Alors qu’en fait, chercher à vaincre une violence par une autre violence, c’est offrir une victoire de plus à la violence.

Étienne Chomé, extrait du document n°17 sur

http://etiennechome.site/outils-pour-de-meilleures-relations-humaines/ .

Le nouveau paradigme de non-violence

La non-violence adoptée par tout un peuple mobilise un ensemble de forces (cadre de droit juste, communication vraie, négociation efficace…) à même de réguler la violence des individus. C’est la problématique que je développe du point de vue des sciences humaines dans « Le nouveau paradigme de non-violence » et d’un point de vue théologique dans « La non-violence évangélique et le défi de la sortie de la violence ». Voici une brève présentation de ce 2ème ouvrage. D’une part, la gestion constructive des conflits, en plein essor en sciences humaines, offre de nouvelles ressources pour sortir de la violence. D’autre part, des groupes utilisant la non-violence comme méthode politique trouvent dans la vie et la prédication de Jésus une combativité assertive qui affronte sans peur les conflits. C’est sur cette nouvelle lecture de l’Évangile qu’ils fondent leurs combats pour la justice et pour une véritable paix sociale et politique. J’étudie les retombées en théologie de ces deux dynamiques contemporaines, en examinant comment elles renouvellent la problématique théologique articulant la non-violence évangélique et une attitude responsable face à la violence.

Les trois principales manières de les concilier sont mises en dialogue. La solution pacifiste et la position traditionnelle catholique comprennent « Tends l’autre joue » (Mt 5,39) comme un appel à ne pas résister, ce qui crée un dilemme entre obéir à l’Évangile ou se défendre efficacement. Les pacifistes renoncent à la légitime défense au nom de la fidélité à Jésus-Christ. Inversement, la tradition majoritaire, multiséculaire, reconnaît la nécessité d’une politique réaliste, par une argumentation de légitime défense entièrement basée sur le droit naturel, sans lien avec les pages non-violentes de l’Évangile. Une troisième voie comprend la péricope de Mt 5,38-42 comme un appel à résister mais par d’autres moyens que la violence. En trois exemples incisifs, Jésus propose des initiatives déroutantes retournant le système injuste contre lui-même, ce qui a pour effet de le subvertir de l’intérieur. Pour les porteurs de cette nouvelle interprétation, « renoncer à l’usage de la force » est une formule inadéquate qui crée le dilemme entre force (sous-entendue violente) ou non-force (sous-entendue non-violente ; à vrai dire, passivité). Le défi est d’optimiser le déploiement des forces sociales, économiques, culturelles, politiques, etc., qui font effectivement reculer le seuil des violences légitimées en « dernier recours ».

Pendant 1600 ans, a prévalu le raisonnement suivant : 1) Jésus a dit dans l’Évangile et a pratiqué à l’heure de sa mort un amour oblatif qui renonce à ses droits personnels, qui s’offre plus qu’il ne défend la justice lésée. 2) Or, cette non-violence-là est socialement et politiquement impraticable. 3) Donc, il est logique et sage de dénier le caractère collectif et obligatoire de ces paroles évangéliques et d’en limiter la portée sociopolitique. S’appuyant sur cet arrière-fond, de nombreux évêques, théologiens et pasteurs ont parlé au XXème siècle de la non-violence évangélique en termes de non-résistance, et donc comme un choix intime à la conscience, une option personnelle laissée à la discrétion de chaque croyant. Les discours évoluent depuis que la non-violence évangélique est regardée comme un certain type de résistance, politiquement actif. Il devient alors pertinent de la reconnaître comme une invitation réaliste et responsable, aussi vraie à l’échelle personnelle que collective, avec une réelle pertinence sociopolitique. Elle pourrait même devenir alors une exigence fondamentale du christianisme, inscrite au cœur de l’Évangile, requérant, pour être efficace, d’être un choix collectif. Elle concrétise l’appel à la conversion, à la transformation en profondeur de l’organisation de notre vie en Église et en société.

Le défi est d’intégrer ces éléments ainsi que les nouveaux savoir-faire des sciences de la paix dans l’actuel aggiornamento du corpus doctrinae de l’Église relatif à la guerre/paix juste, en articulant mieux l’Évangile de l’amour et la Realpolitik.

Lire la thèse : http://etiennechome.site/theologie/.

Jean-Marie Muller et la doctrine sur la légitime défense

« Se regarder dans les yeux, se reconnaitre frères en humanité, transformer nos épées en socs de charrue pour creuser de larges sillons où semer avec enthousiasme des graines d’amour et d’espérance », s’exclama Armelle Bothorel, la fille du Général Jacques de Bollardière, aux obsèques de Jean-Marie Muller. Ils se sont ensemble engagés en faveur d’une défense civile non-violente réaliste. Par une large mobilisation concertée de résistance et de non-coopération au mal et à l’injustice, les ‘bataillons de la paix’ cherchent à offrir une alternative collective à l’armée traditionnelle. Leur efficacité nous apparaît d’autant plus que nous descendons loin sous l’écume des jours vers les couches profondes qui font tenir durablement nos sociétés en paix, là même où se jouent leurs l’âmes de fond, et que nous dé-couvrons les illusions de l’efficacité à court terme. Nous croyons que notre violence va être la dernière, qu’elle sera en mesure de mettre un point final à la violence, qu’elle réussira à faire taire la violence. À vrai dire, chercher à vaincre une violence par une autre violence, c’est offrir une victoire de plus à la violence. À vrai dire, la vraie puissance empêche tout conflit de déraper en conflit armé. Et il y a une infinité d’initiatives à prendre avant d’en venir à « la guerre qui se justifie en dernier recours » !

Jean-Marie Muller a été bien des fois vers le Magistère ecclésial pour que la doctrine traditionnelle sur la légitime défense intègre les expériences fécondes sur le terrain des luttes non-violentes et les enseignements à en tirer. Jean-Marie Muller a contribué à la préparation de « La non-violence, style d’une politique pour la paix », que le pape François a prononcé le 1er janvier 2017, lors de la journée internationale pour la paix…

Repose en paix, Jean-Marie. 

Les violences structurelles, de première classe

« Plus un homme dispose de pouvoir, de savoir et de richesse, plus il est capable d’habiller sa violence. Il peut s’offrir le luxe de lui donner des formes plus raffinées que le pillage, le vandalisme ou le terrorisme, qui sont les armes des pauvres. Le « méchant », dans les films, quand il en a les moyens, ne salit pas ses « propres » mains. Il confie à ses hommes de main l’exécution de sa violence trop criante. En fait, le plus souvent, les nantis (c’est-à-dire les puissants et/ou les intelligents et/ou les riches) peuvent éviter la violence directe car leurs armes ont pour noms classiques « domination politique », « exploitation économique », « oppression sociale et culturelle ».

Tout l’art des hommes est de déguiser les injustices dont ils profitent. Depuis la nuit des temps, les plus forts parviennent à transformer leur violence directe et interpersonnelle en violence structurelle, impersonnelle. Le truc, c’est de la faire passer dans les mœurs, de camoufler l’exploitation en la logeant dans les coutumes sociales, culturelles, religieuses. C’est comme cela que les hommes s’y sont pris pour dominer les femmes, à travers toutes sortes de coutumes et de règles qui, une fois établies, peuvent se perpétuer de génération en génération. De même dans le système des castes, dont la violence échappe le plus souvent tant à ceux qui en profitent qu’à ceux qui sont exploités. Autre camouflage de la violence : je vois l’horreur de l’exclusion du système de castes des autres, sans voir facilement celle du système dans lequel je vis moi-même. À l’échelle politique et économique, les mécanismes sont les mêmes : ceux qui en ont les moyens s’arrangent pour que leurs intérêts reçoivent des habits légaux, une caution légale, qu’ils se traduisent en règle normale, qu’ils passent inaperçus derrière des mesures présentées comme techniques et nécessaires » (extrait de l’article d’Étienne Chomé : À propos des violences première classe ; disponible dans 

 http://etiennechome.site/outils-pour-de-meilleures-relations-humaines/, l’article n° 2).

When the rich rob the poor, it’s called business. 
When the poor fight back, it’s called violence

Photo prise au Liban, en octobre 2019

L’enchaînement des violences

« La violence n’est pas la vraie réponse à la violence. Si la violence répond à la violence, le monde tombera dans une spirale de violence. La seule vraie réponse à la violence est d’avoir le courage de faire face aux injustices qui sont la violence nº 1 » (Archevêque Helder Camara).

« Plusieurs amis israéliens m’ont déjà partagé sincèrement : « Nous, Israéliens, nous ne menons aucune action terroriste, nous ne plaçons pas de bombes dans les bus. Quand nous recourons à la force armée, ce n’est jamais pour attaquer, c’est chaque fois pour nous défendre et nous protéger. » Ils parlent de leur propre violence (répression : violence nº 3) en réaction à celle des Palestiniens (terrorisme : nº 2), mais sans voir les violences nº 1 que sont les injustices. C’est pourtant elles qui sont à la base de l’enchaînement infernal des violences. Et comme le montre cette analyse, la solution à de tels conflits tient essentiellement dans la suppression des injustices (quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent). Et le début de la solution, pour ce qui est à la portée des plus forts, est de comprendre que la violence nº 3 ne résoudra jamais rien. Au contraire, elle ne fait qu’alimenter la spirale de violence. C’est aussi vrai que 1 v + 1 v  = 2 v et que 2 v + 1 v = 3 v ! C’est aussi simple que l’histoire d’une marmite brûlant sur le feu : si vous augmentez le feu, elle brûlera encore davantage ! » (Étienne Chomé, Pour qu’un tel attentat ne se reproduise plus, article paru le 28 septembre 2001 dans la presse mauricienne, quelques jours après les attentats du 11/9/2001).

Pour le lire en entier : cf. l’article n°3 sur

http://etiennechome.site/outils-pour-de-meilleures-relations-humaines/, où se trouvent aussi d’autres articles sur la non-violence active, que j’ai publié il y a 20 ans, dans le contexte de l’île Maurice.

Jean-Marie Muller, penseur de la non-violence

Jean-Marie Muller est décédé il y a un mois, 7 jours avant Noël. Il nous a offert des centaines d’articles + 36 livres prophétiques sur l’action non-violente, la non-violence engagée dans la Cité, dont voici un florilège. En 1967, il renvoyait son livret militaire et militait pour le droit à l’objection de conscience. En 1973, il s’engageait dans le « Bataillon de la paix », avec le Général Jacques de Bollardière. Avec tant d’autres, ils se sont investis dans une défense civile non-violente réaliste, ils ont créé le MAN (https://nonviolence.fr/), dès 1974, autour du ‘Manifeste pour une Alternative non-violente’, témoignant d’une attitude responsable face à la violence, sans rien céder à son apparente fatalité, en vue de « rendre crédible l’hypothèse de la non-violence », jusqu’à l’échelle des nations et de rendre nues « l’idéologie de la violence nécessaire, légitime et honorable », « toutes les contradictions et toutes les inefficacités de la violence ». « Cultiver la violence, c’est en faire une fatalité, mais c’est une fatalité tout entière faite de main d’hommes. Nous sommes mis au défi de cultiver la non-violence. »

« Le génie de Gandhi est d’avoir réconcilié la morale de conviction et la morale de responsabilité, d’avoir réconcilié les exigences de la vie spirituelle et les contraintes de l’action politique. Il faut corriger ce que Gandhi a pu dire par ce qu’il a fait, et se méfier du gandhiraton. Ce qui menace la paix, ce ne sont pas les conflits mais l’idéologie qui fait croire aux hommes que la violence est le seul moyen de résoudre les conflits. La violence n’est jamais la solution, elle est le problème. La violence ne peut que construire des murs et détruire des ponts. La non-violence nous invite à déconstruire les murs et à construire des ponts. »

C’est parce que les forces déployées par la non-violence sont d’un autre ordre que la violence, qu’elles échappent aux pièges de la guerre baptisée juste (violence agie sur) comme du pacifisme (violence subie sous) : « Le pacifisme est un vœu pieux. Certes, il vaut mieux formuler des vœux pieux que des vœux impies, mais cela ne change rien à la réalité ! » « La non-violence réconcilie la lutte et l’amour. Elle est le chaînon manquant entre la violence et l’amour. » « Il s’agit de conjuguer l’exigence morale qui consiste à délégitimer la violence avec l’attitude responsable qui vise à agir efficacement contre les systèmes de domination et d’oppression qui asservissent l’homme. Parce que la violence finit toujours par trahir et pervertir la fin qu’elle prétend servir, il est essentiel de rechercher des « équivalents fonctionnels » à la violence qui soient en cohérence avec la fin poursuivie. La non-violence offre cette cohérence tout en visant à l’efficacité » (cf. https://www.irnc.org/IRNC/Textes/226).

Plus d’infos : https://www.irnc.org/IRNC/Actualites/Monde/2809