Mobiliser le groupe en cas de violence

Imaginez que vous vivez dans un quartier populaire de Kinshasa (capitale du Congo, ex-Zaïre). Vous suivez un séminaire qui apprend à faire tomber une injustice, sans tomber soi-même dans les panneaux de la violence (qui est l’injustice radicale). Vous êtes invité.e à définir précisément une injustice. Vous choisissez celle-ci : les femmes du quartier sont battues régulièrement par leur mari, sous couvert des coutumes admises socialement.

Avec votre groupe de travail, vous imaginez
comment tendre l’autre joue dans ce cas-là.

Vous retenez l’initiative de créer par cercles concentriques une mobilisation la plus générale possible des personnes de bonne volonté du quartier, convaincues qu’il est temps de mettre hors-jeu puis hors-la-loi ces pratiques de domination patriarcale. Dorénavant, chaque fois qu’une femme sera battue, toutes les personnes de ce réseau relaieront un cri spécial de ralliement, tel qu’elles parviennent à converger vers le foyer concerné, où le groupe réuni se tiendra debout, en silence, occupant la maison / la cour, plusieurs jours durant. 

« On vous a dit… Moi, je vous dis… »

« Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens… . Or moi, je vous dis… » est le refrain qui rythme Mt 5, 21-48, avec six couplets, qui disent crescendo : la loi dit non à toutes les formes de violence, du plus proche au plus lointain, de celles que nous faisons subir aux autres (meurtre, mensonge, concupiscence) à celles que nous subissons des autres (5ème et 6ème antithèses). Jésus accomplit la loi, il la fait tenir debout à partir de sa racine, il l’établit définitivement selon son intention propre : « Il a été dit…, moi je donne le sens fondamental », à partir de la justice du Royaume du Père (ce sont les 3 mots qui reviennent le plus dans ce ‘Sermon sur la montagne’, en Mt 5, 6 et 7). Que nous soyons tous ses filles et fils, donc frères et sœurs change radicalement les relations entre humains…

Les six antithèses, les six racines fonctionnent toutes selon le même mouvement : « Pas seulement le meurtre mais déjà les jugements diabolisant l’autre et les paroles de haine qui y conduisent. Pas seulement la finalité de la justice, juste œil contre œil, mais encore l’importance de choisir d’autres moyens que la violence. Non seulement un combat juste mais déjà les moyens d’une paix juste. Non seulement la vérité sur l’idéologie guerrière du voisin qui nous agresse mais déjà un regard d’amour de l’ennemi.

Hélas, les théologiens jusqu’au 20ème siècle ont compris que la joue tendue était un appel à ne pas résister, à renoncer à ses droits propres, à supporter patiemment l’injustice. Comme cette non-violence-là est socialement et politiquement impraticable, il est logique et sage de limiter sa portée et d’en dénier le caractère obligatoire et collectif. Cette constante interprétation a ainsi mis en place le schéma : « oui à la non-violence évangélique mais pas dans certains cas », mouvement très différent du « non seulement… mais déjà et encore… ». D’où les apories dans la conciliation entre un tel amour oblatif qui se sacrifie et une politique de la Cité réaliste.

Tout change si l’Évangile de la joue tendue invite à résister avec réalisme, lucidité et amour ! Alors, il peut inspirer une politique responsable. Ce fut l’objet de mon doctorat en théologie. Assurément, non seulement le laisser-faire est toxique, la passivité fait le lit des abus de pouvoir des ‘méchants’, sans scrupules, mais encore la résistance à l’oppression a intérêt à inventer des alternatives à la violence…

Jésus non-violent plus révolutionnaire que les révolutionnaires

Jésus ne s’est pas attaqué frontalement à l’oppression politique de l’envahisseur romain ni à l’esclavage socioéconomique. Mais il en a sapé les fondements, il a été à la racine des dominations des uns sur les autres, pour toucher nos consciences et nous faire lâcher, à partir de nos cœurs, nos abus de pouvoir et nos violences structurelles. Le ferment de sa bonne nouvelle a mis quelques générations pour subvertir l’Empire romain mais il l’a subverti… En ce sens, Jésus radicalement non-violent est plus révolutionnaire que les révolutionnaires !

Le fin mot de l’histoire, c’est que son Père est juste ET miséri-cor-Dieu : Dieu penché avec son cœur sur nos misères. Et il nous invite à la
conversion : choisir de Lui faire confiance, croire en son infinie
patience et miséricorde, à la radicale bienveillance de  son dessein.

Notre conversion, au cours de ce carême, ne porte pas d’abord sur ce que nous faisons mais sur ce que nous pensons, comment nous nous représentons Dieu. Il nous dit que, malgré les apparences d’une efficacité de surface et à court terme, le radical retournement des cœurs humains a le pouvoir de changer la face du monde. Le croyons-nous ?

Le printemps n’est pas seulement le bon moment pour les stratèges de lancer une opération militaire contre le peuple voisin, c’est aussi chaque année, notre montée résolue vers Pâques, mort et résurrection. Bon carême, bon car-aime, dans la paix et la détermination d’une paix juste !

La chute du mur de Berlin grâce au 9/10/89 à Leipzig

Le 9 octobre 1989, à Leipzig, en Allemagne de l’Est, pile un mois avant la chute du mur de Berlin, toute la ville parle de la manifestation non-violente prévue en soirée. Tous ont reçu l’ordre de ne pas se rendre au centre-ville le soir. Tous voient les chars d’assaut déployés, particulièrement autour de l’église St-Nicolas, où se tiennent chaque semaine des réunions de prière pour la paix, et qui est devenu le lieu-symbole de la contestation au régime d’oppression. Plus de 8.000 militaires et milices paramilitaires d’ouvriers communistes sont mobilisés, avec l’ordre d’une répression implacable. Tous les habitants sont au courant : ce soir, l’ordre de tirer a été donné. La peur d’un bain de sang est grande.

Le soir, 2000 personnes ont bravé l’interdit, priant pour la paix, comme chaque semaine, dans l’église St-Nicolas. Les autres églises du centre-ville sont aussi remplies. La tension est à son comble à la fin de la prière, les armes pointées sur elles les attendent dehors. La moindre étincelle mettra le feu aux poudres. Et là, à la manière de ce jeune qui offrit ses 5 pains et 2 poissons, quelqu’un proposa d’allumer des lumignons et de sortir en les tenant devant soi, tout en chantant et priant. Voici le témoignage d’un participant : « Lorsqu’on porte une bougie, il faut utiliser les deux mains. Il faut garder la flamme pour qu’elle ne s’éteigne pas. Ce qui veut dire que l’on ne peut donc pas en même temps porter de pierre ni de bâton dans la main. Et voilà le miracle ! Les forces armées furent saisies et furent mêlées à des discussions, puis elles se retirèrent ». De son côté, un membre du comité central du gouvernement de l’Allemagne de l’Est confessa : « Nous étions préparés à tout, nous avions tout envisagé, à la seule exception des bougies baignées dans des chants de prières ».

C’est la flamme de pauvres bougies qui fit tout basculer : environ 70.000 personnes osèrent alors sortir, se rassemblèrent sur Karl-Marx-Platz, défilèrent dans le centre-ville, en appelant « Keine Gewalt ! », « Pas de violence ! », jusqu’à passer devant la gare et devant le siège de la Stasi, sans aucune provocation mais avec détermination. Dans leur combat juste et non-violent, ils étaient prêts à être tués, sans tuer à leur tour. L’agneau conduit à l’abattoir ? Quand des millions d’autres personnes sont prêtes à suivre, que peuvent faire le Pouvoir et son bras armé devant une telle masse de manifestants désarmés ? La chute du mur était déjà en cours, à travers leurs pieds en rue et leurs mains avec flambeau, qui s’alignaient sur leur vision résolue. Le feu mis aux poudres ? Via les nouvelles internationales, tout le pays fut informé.  Des millions d’autres dans le Bloc soviétique étaient encouragés à oser contribuer au changement. Conscience et longueur de temps font plus que violence ni que rage !

Merci de contribuer à faire connaître ce 9 octobre 1989, décisif pour la suite de l’Histoire : la chute du mur de Berlin, par évolution des consciences et des cœurs sans violence, sans révolution violente. Merci aux personnes qui feront suivre ce post. La paix dans le monde commence par de tels petits actes, qui semblent aussi dérisoires qu’un lumignon entre les mains, et pourtant ils comptent !…

Un cas de non-violence active freinant la déportation des Juifs

Imaginez que vous êtes en 1940. Votre pays a été envahi par l’Allemagne. Les Nazis exigent que les Juifs portent l’étoile de David au bras, sans dire que c’est la première étape en vue de leur déportation et de leur extermination. Vous êtes un simple citoyen, pauvre et démuni. Que faites-vous ? Comme vous êtes créatif et résolument engagé dans la non-violence active, c’est-à-dire dans l’art d’empêcher tout groupe humain d’abuser de son pouvoir, de l’empêcher d’en tirer le moindre profit, vous réfléchissez, de cette intelligence imaginative qui crée des solutions nouvelles. Vous vous dites : ils veulent distinguer les Juifs et nous préparer à les mettre à part de notre société.

Que faire, pour ne pas tomber dans leur panneau de basse-quête ?

Eureka,

allons donc tous porter l’étoile. Comment faire ?

J’ai trouvé : je vais trouver le roi du pays, je lui en parle. Quand il est convaincu, je lui demande de convaincre les élites aux pouvoirs politiques et économiques + l’intelligentsia que tous se mettent à porter le brassard à l’étoile en même temps.

Et que tous invitent à faire de même, autour d’eux : conjoint, enfants, voisins, etc., etc.,…

« L’Union fait la force » (devise de la Belgique et de ce petit village/pays qui a la gaule/potion magique de la créativité pour résister encore et toujours à l’envahisseur).

« Personne ne peut obtenir notre infériorité sans notre consentement » (Éléonore Roosevelt).

Tends l’autre joue, ne rends pas coup pour coup

Dans mon livre Tends l’autre joue, ne rends pas coup pour coup. Mt 5, 38-42, non-violence active et Tradition, Éd. Lumen Vitae & Sortir de la violence, 2008, 259 pages, j’ai mené une solide exégèse (académiquement reconnue) de la péricope Mt 5,38-42, notamment une longue Auslegungsgeschichte (étude historique de son interprétation), au terme de laquelle je conclus que l’interprétation classique selon laquelle ce serait un appel à ne pas résister trahit le mouvement des 6 antithèses (On vous a dit… Moi, je vous dis…; non seulement… mais encore…). Bref, sans développer ici, dans cette antithèse, Jésus appelle non seulement à résister pour la justice mais encore d’une manière spécifique : par d’autres moyens que la violence. En trois exemples incisifs, il propose des initiatives déroutantes retournant le système injuste contre lui-même, ce qui a pour effet de le subvertir de l’intérieur. En très résumé, tendre la joue signifie pour le subalterne non pas laisser faire et fermer les yeux mais au contraire empêcher une deuxième gifle du même ordre et amener le maître qui profite de son bon droit à ouvrir les yeux sur son abus de pouvoir social. Laisser son manteau quand l’huissier de justice vous prend tout jusqu’aux sous-vêtements, c’est se retrouver nu : de quoi toucher la conscience du riche sans scrupules, qui profite de son bon droit économique de créance. Faire mille pas de plus aux côtés d’un agent d’occupation qui profite de son bon droit de réquisition interpelle cet agent qui peut être convoqué par son supérieur pour rendre compte d’avoir dépassé la borne (plantée tous les mille pas sur les Viae Romanae) ; c’est donc une manière originale de contester avec amour ce droit que s’offre la puissance coloniale.

Dans les trois cas, Jésus enjoint ses disciples à inventer une initiative déroutante qui ne tombe pas dans le piège de la contre-violence, mais qui enraye effectivement le jeu de pouvoir logé dans la pratique admise mais injuste.

Jésus n’a pas été un politicien et il refuse tout messianisme politico-religieux. Mais il ne fuit pas le conflit ; il crée même la confrontation. Il est assertif, franc et combatif. Le ferment de l’évangile a mis quelques générations pour subvertir l’Empire romain mais il l’a révolutionné ! Car Jésus a sapé les fondements même de la domination des uns sur les autres, de l’esclavage, de l’oppression politique et économique. En ce sens, dans sa redoutable force non-violente, Jésus est plus révolutionnaire que les révolutionnaires.

Comprendre l’Évangile comme un appel à ne pas résister est à l’origine des nombreuses apories dans l’articulation de l’Évangile au réalisme politique (oui à l’Évangile mais pas…).

« Renoncer à l’usage de la force » est une formule inadéquate qui crée le dilemme entre force (sous-entendue violente) ou non-force (sous-entendue non-violente ; à vrai dire, passivité). Le défi est d’optimiser le déploiement des forces sociales, économiques, culturelles, politiques, etc., qui font effectivement reculer le seuil des violences légitimées en « dernier recours ». Voir là mon livre La non-violence évangélique et le défi de la sortie de la violence.

Résister mais sans riposter

Voici une réflexion de Jean-Yves Leloup :
« Quand deux grandes forces s’opposent,
la victoire va à celui qui a appris à céder ».
Si cette phrase de Lao Tseu reste sans doute inaudible aux Russes comme aux Ukrainiens, à Poutine et à Zelensky, peut-être seront-ils davantage sensibles aux remarques de Tolstoï, leur ancêtre commun : « Vous êtes habitués à lutter contre la mal par la violence et par la vengeance, c’est un mauvais moyen, le meilleur moyen n’est pas la vengeance, mais la bonté. Je comprends, écrit-il, que poussé, par la colère, la haine, la vengeance, la perte de conscience de son humanité, un homme puisse tuer, en défendant un être proche, en se défendant lui-même. Et je comprends qu’il puisse tuer sous l’effet d’une suggestion patriotique, grégaire, en s’exposant à la mort et participant à un meurtre collectif de guerre. Mais que des hommes, en pleine possession de leurs facultés, puissent tranquillement, de façon mûrement pesée, admettre la nécessité de l’assassinat de l’un de leurs semblables et contraindre des créatures à commettre cet acte répugnant à la nature humaine – cela, je ne l’ai jamais compris. » Ne faut-il pas commencer par là : que chacun « en pleine possession de ses facultés » ne se laisse pas emporter par la spirale de la peur et du jugement afin, d’opposer à la violence autre chose que de la violence ? Opposer plutôt le courage de la conscience, une conscience incarnée, préférant être meurtrie que meurtrière. La force invincible et vulnérable de l’humble amour ; le contraire du mouton couché, l’Agneau pascal blessé mais debout »
(Jean-Yves Leloup)
et ses précieuses « Graines de conscience » sur Les Odyssées de la conscience : https://elearning.jeanyvesleloup.eu/courses/graines-de-conscience

https://www.facebook.com/jean.yves.leloup.officiel

De la guerre juste à la guerre sainte puis à la croisade

 Comment on passe
de la guerre juste 
à la guerre sainte
puis à la croisade ?
1) Au XIème siècle, les expéditions militaires étaient essentiellement un acte de solidarité de l’Occident à l’égard des frères d’Orient, menacés par l’expansion turque : une guerre justifiée par la Realpolitik, un moindre mal nécessaire pour des raisons géostratégiques.
2) Au gré de l’escalade des violences, c’est devenu une guerre sainte : en mourant dans les combats, vous devenez des martyrs de la foi chrétienne que vous protégez contre l’Islam.
3) Le terme de croisade n’apparaît qu’à la fin pour renforcer la justification de la violence : tuer et être tué devient méritoire ; cela assure le salut de votre âme.
X leçons du XIème siècle pour le XXIème siècle ?

Dans la guerre 40-45, « jamais dans son histoire l’homme n’a tant rivalisé avec le diable ni tant donné de leçon à l’enfer » (André Malraux).

La voie de résolution dans l’impasse Ukraine-Russie

L’impasse actuelle en Ukraine a des points de ressemblance avec la guerre que se menaient les Égyptiens et les Israéliens dans les années 70. Israël avait envahi le Sinaï, territoire égyptien, en riposte aux attaques arabes, et l’occupait par les armes pour se prémunir de toute attaque surprise des avions de chasse arabes.

Tant que le débat se résumait à déterminer qui va occuper le Sinaï, les pourparlers étaient complètement dans l’impasse, aucune des parties n’acceptant de perdre ! L’Égypte exigeait de recouvrer son entière souveraineté nationale sur le Sinaï. Pour elle, ce point est non négociable. Mais la sécurité l’est tout autant pour Israël !

L’impasse est dans le soit…, soit… : SOIT Israël continue d’occuper le Sinaï, SOIT l’Égypte le récupère. La solution est dans un ET…, ET… : comment faire pour que l’intégrité nationale de l’Égypte soit restaurée ET la sécurité israélienne garantie.  

En 1978, Jimmy Carter invite à Camp David les Égyptiens et les Israéliens, où ils passent plusieurs jours. Les médiateurs ont travaillé séparément avec chaque délégation, en se concentrant sur l’explicitation de ses intérêts. Ils en vinrent ainsi à négocier sur les intérêts légitimes et non sur les positions intransigeantes, en se demandant comment faire pour que l’intégrité nationale de l’Égypte soit restaurée et la sécurité israélienne garantie. Cette manière de formuler le problème ouvrit un processus de négociation sans perdant. Dans l’accord signé à Camp David, le Sinaï est retourné entièrement à l’Égypte et la sécurité d’Israël a été assurée par une vaste zone démilitarisée à la frontière et des dispositifs d’alerte rapide, au moyen des radars sophistiqués déployés par les forces des Nations Unies. Ceci est extrait de mon livre La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 275.

Plus la guerre tuera de personnes et détruira à tous les niveaux, plus les belligérants calculeront leurs progrès non pas selon leurs gains mais selon les pertes infligées à l’ennemi, plus ils s’éloigneront de ce processus de résolution Win-Win et plus il faudra du temps et de l’énergie pour revenir à ce processus incontournable d’honorer les besoins profonds et légitimes des parties.

Choisir l’essentiel : « Tu ne tueras pas », même si les autres le font

Une habitante de Kiev a eu cette semaine une vision dans un rêve : dans une ville détruite par la guerre, elle cherche sa famille. Jésus se rapproche d’elle et celle-ci lui demande de lui donner un coup de main. Jésus, de la croix, répond : « Tu ne peux pas faire les deux choses ensemble ; tu ne peux pas me crucifier et en même temps demander mon aide. Tu dois choisir : l’un ou l’autre. »

Quand cette personne s’est réveillée, après cette vision, elle a dit à tout son entourage qu’elle avait décidé de choisir l’essentiel. C’est le nonce apostolique à Kiev qui partage ce témoignage ce 11 mars 2022.


Choisir l’essentiel : « Tu ne tueras pas », même si les autres le font.


La non-violence choisit l’essentiel : si tous les habitants d’un pays décident de se tenir la main pour ne pas coopérer avec l’envahisseur, celui-ci ne pourra pas les soumettre et tirer profit de ses agressions violentes, d’autant plus si des milliards d’humains de la planète leur tiennent aussi la main, de là où ils sont. Ce ne sont pas les armes qui font la grandeur et l’héroïsme d’une personne, d’une nation, c’est 1) sa fermeté courageuse à ne pas coopérer aux injustices dont elle a conscience (et la guerre en fait partie), 2) sa capacité à comprendre et à reconnaître la vérité profonde de chaque partie, 3) l’art de créer un accord qui en tienne compte : cadre de droit, communication vraie et négociation efficace, pour une paix juste. Ne pas perdre le cap.