Écrit en 1927 : « C’est après-demain la grande immigration. L’écliptique deviendra une petite spirale violette. La terre aura deux chignons de verdure et une ceinture de chasteté en glace » (Robert Desnos, La Liberté ou l’Amour).
« Nous sommes tous des immigrés, il n’y a que le lieu de naissance qui change » (attribué à Anne Onyme !).
Sur la photo d’illustration, des grandes dames / grandes d’âme habitantes de l’île de Lampedusa (20 km2), un des « hotspots » européens de tri des migrants.
En 1914, les décideurs étaient convaincus que, comme en 1870, la guerre allait être de très courte durée. Ils se sont lourdement trompés : ce fut une boucherie interminable. La Grande Guerre n’a pas seulement meurtri le corps des hommes, elle a également laissé des séquelles moins visibles, qui ont rebondi en guerres ultérieures.
« Les nerfs, c’est l’étalon de résistance de la race. Les Allemands disaient que les Latins sont une race impressionnable, qui ne tiendra pas. Les Poilus, eux, se vantaient de leur solidité. Donc, il ne peut pas y avoir de Poilus qui auraient des troubles mentaux, ça les ramènerait à la condition d’un homme fragile, débile et efféminé. Avant 1914, les maladies mentales sont cantonnées aux femmes. L’hystérie vient du mot utérus » (Jean-Yves Le Naour, historien spécialiste de la Première Guerre mondiale).
Des centaines de milliers de soldats ont développé des troubles psychiques, aux conséquences incalculables, d’autant que les soldats traumatisés ont longtemps été dissimulés, par honte ou par désespoir. Une guerre entraîne des coûts inestimables sur de nombreuses générations. Si cette chaîne infernale pouvait être suffisamment rendue obvie, plus aucun décideur ne pourrait encore, en conscience, avancer des arguments va-t’en guerre convaincants.
Voir mon livre Le nouveau paradigme de non-violence, p. 231 à 236, où je tente de mettre en évidence quelques maillons de cette chaîne infernale, depuis le Général américain Sherman, partisan d’une guerre totale / « hard war » (« guerre dure ») / politique de la terre brûlée, visant à détruire toutes les capacités militaires mais aussi économiques et psychologiques de la Confédération ennemie. Des choix stratégiques aux coûts effrayants à long terme… Le jour où cette chaîne infernale sera complètement rendue obvie, il me semble que les belligérants les plus aveuglés seront pétrifiés sur place d’effroi. Faudra-t-il attendre ce jour dernier, cette aube où le Soleil de justice se lèvera en dissipant toutes ténèbres humaines ?
Il était une fois un homme qui alla consulter une voyante, en lui demandant : – Que va-t-il se passer dans un futur proche ? – Je vois que tu roules dans une grande limousine à travers la foule. Les gens sont heureux, applaudissent et se serrent dans les bras… – Je leur fais signe ? – Non, le cercueil est fermé !
De l’Est au Sud…
Ali Bongo Ondimba a déclaré « Je ne peux pas violer la loi », en omettant de reconnaître que voilà près de 60 ans que sa famille décide de la loi, gérant comme une propriété privée un riche pays, neuf fois plus grand que la Belgique.
Brico-Gin et Prout-Gin et tous les Djinns de la terre, rappellons-nous que nous sommes poussière et que nous retournerons à la poussière…
« La non-violence ne capitule pas devant l’oppression ou l’injustice ; elle s’acharne au contraire à les faire disparaître, mais elle n’exclut personne, même pas l’oppresseur, du processus qui conduira à la paix » (Cardinal Maurice Piat).
Le prophète Mahomet disait : « Assiste ton frère, qu’il soit oppresseur ou opprimé ». Son interlocuteur lui dit : « Celui qui est opprimé, je l’assisterai. Mais l’oppresseur, explique-moi comment l’assister ». Mahomet reprit : « Tu l’empêcheras de commettre l’injustice, c’est en cela que consiste ton assistance pour lui ».
La force de la non-violence, c’est d’empêcher les oppresseurs d’être des bourreaux et d’empêcher les opprimés d’être des victimes.
« L’espoir est un état d’esprit, une orientation de l’esprit et du cœur, non pas la conviction optimiste que cela va bien se passer, mais la certitude que cela a un sens, quelle que soit la façon dont cela se passe » (Vaclav Havel).
Quelle force cela donne de savoir que ce que je fais, indépendamment des résultats, a du sens ! Merci, Maria Biedrawa, ma sœur, de m’avoir transmis cette vérité que tu as reçue de Viktor Frankl.
« Colin gardait un jour les vaches de son père ; Colin n’avait pas de bergère, Et s’ennuyait tout seul. Le garde sort du bois : Depuis l’aube, dit-il, je cours dans cette plaine Après un vieux chevreuil que j’ai manqué deux fois Et qui m’a mis tout hors d’haleine. Il vient de passer par là-bas, Lui répondit Colin : mais, si vous êtes las, Reposez-vous, gardez mes vaches à ma place, Et j’irai faire votre chasse ; Je réponds du chevreuil. – Ma foi, je le veux bien. Tiens, voilà mon fusil, prends avec toi mon chien, Va le tuer. Colin s’apprête, S’arme, appelle Sultan. Sultan, quoiqu’à regret, Court avec lui vers la forêt. Le chien bat les buissons ; il va, vient, sent, arrête, Et voilà le chevreuil… Colin impatient Tire aussitôt, manque la bête, Et blesse le pauvre Sultan. A la suite du chien qui crie, Colin revient à la prairie. Il trouve le garde ronflant ; De vaches, point ; elles étaient volées. Le malheureux Colin, s’arrachant les cheveux, Parcourt en gémissant les monts et les vallées ; Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux, Colin retourne chez son père, Et lui conte en tremblant l’affaire. Celui-ci, saisissant un bâton de cormier, Corrige son cher fils de ses folles idées, Puis lui dit : chacun son métier, Les vaches seront bien gardées »
(Jean-Pierre Claris de Florian (1755 – 1794), Le vacher et le garde-chasse).
« L’arrivée massive d’argent, la montée des enjeux économiques et la surenchère des coûts ont facilité la généralisation de pratiques corruptrices ou assimilées, jusqu’aux pratiques quasi mafieuses qui entourent certains matches » (Jérôme Bureau, Football, déontologie et corruption, dans Pouvoirs, 2002, p. 119).
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche ; ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir » (Aimé Césaire, Créole de Martinique, Cahiers du retour au Pays natal).
« Le fait d’être cinéaste, pour moi, ce n’est pas un vain mot. C’est un engagement, né d’une grande souffrance, d’un combat et d’une grande frustration. D’une grande colère que j’ai voulue créatrice. On n’existe nulle part, et j’ai voulu que ça existe. Tant que les choses n’iront pas comme il faut, je ne pourrai pas décolérer. Je continuerai à avancer avec ma colère, qui n’est pas une colère de violence, mais une colère qui stimule, qui donne naissance à des œuvres » (Euzhan Palcy, Créole de Martinique ayant reçu le César de la meilleure première œuvre en 1984).