L’eau vaut de l’or

La réserve d’eau douce est limitée. L’essentiel de l’eau se trouve dans les mers et est salée (96,3 %) ; le reste = 3,4 % d’eau douce stockée essentiellement dans les glaciers et calottes polaires et 0,3 % d’eau potable.
Les glaciers alpins auront entièrement disparu si la température mondiale continue à augmenter au rythme actuel.
(Cf. le documentaire Eau potable, danger à la source).   

« À l’échelle cosmique, l’eau liquide est plus rare que l’or et la lumière progresse à pas de tortue. Les nouvelles qu’elle nous apporte ne sont plus fraîches du tout ! » (Hubert Reeves, Patience dans l’azur).

« Ce qui est terrible, en mer, c’est de mourir de soif. Vous faut-il donc saler votre vérité, de telle sorte qu’elle n’apaise plus même la soif ! » (Friedrich Wilhelm Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, 1886).      

La constitution géologique de l’Europe

L’Islande est juchée sur la crête médio-atlantique, qui forme une chaîne de montagnes sous-marines longue de 16000 kilomètres, de l’Arctique jusqu’aux tropiques. S’y séparent toujours plus les continents américain et eurasien :

Fissure de Silfra en Islande qui s’agrandit

Fascinante valse des continents incontinents ! Dernier acte majeur dans la constitution géologique de l’Europe, il y a 180 millions d’années : elle s’est séparée des Amériques, donnant naissance progressivement à un océan : l’Atlantique, au milieu duquel court, sur toute la longitude, une déchirure qui grandit à la vitesse de 2 cms par année. L’endroit idéal pour la regarder au grand jour : l’Islande qu’elle traverse et qu’elle déchire, de manière si bouleversante, dans la vallée du rift (dans laquelle on peut se promener à pied) !

Après le côté ouest de l’Europe, voyons son côté sud : depuis 65 millions d’années, elle se fait emboutir par l’Afrique qui remonte inexorablement vers le nord, faisant disparaître peu à peu la Mer Méditerranée. L’Afrique et l’Europe ne feront plus qu’un dans 50 millions d’années ! Il y a 6 millions d’années, la poussée vers le nord de la plaque africaine a fermé le détroit de Gibraltar, créant ainsi la ‘crise de salinité messimienne’ : l’assèchement de la mer Méditerranée, durant le Messinien (fin du Miocène), pendant 630 000 ans, a été suffisant pour que les organismes vivant en Afrique puissent traverser cette mer morte et migrer vers l’Europe (cf. les travaux de Julien Gargani à Realmonte). Continents incontinents, au gré des entrailles de la terre, qui bougent à leurs rythmes !

Voir aussi https://etiennechome.site/valse-des-continents-lafrique-en-gestation/

L’avis et bin ? La vie est bain !

Fin de mon bain aux pays des mille collines et au printemps éternel. Ce climat agréable provient d’une combinaison unique de montagnes (nous sommes dans la fraîcheur de l’altitude) et de l’équateur (la fraîcheur est habitée chaleureusement par une forte présence du soleil, dont l’inclinaison est verticale). En outre, la Région des Grands Lacs est une terre volcanique d’une grande fécondité…

J’ai donné des sessions au Rwanda, au Burundi et à l’Est-Congo, principalement une de 7 jours plein, à l’ISPR, Institut Supérieur pour la Paix et la Réconciliation, avec 18 participants venant de ces 3 pays. Nous avons pu célébrer dans nos corps + cœurs et nos esprits l’unité de destin que vivent tous les peuples de cette région du monde. 

Triples sauts ou sots ?

Ci-dessous une image tirée d’une vidéo prise le 2 juillet 2015 par une Canadienne, montrant comment « Fraser« , le grand fleuve canadien, qui traverse la ville de Vancouver, rejoint l’océan Pacifique.

Sa vidéo a été détournée par de nombreuses publications qui font croire qu’au sud de l’Argentine et du Chili, il s’agirait là de la rencontre entre le Pacifique et l’Atlantique, sans se mélanger, vu la forte différence de densité et de salinité entre l’eau claire et bleue de l’océan Pacifique (provenant de la fonte des glaciers, elle est fraîche et peu salée) et l’eau grise de l’océan Atlantique. Troisième saut qualitatif que ces Fake news prétendent : les 2 océans n’auraient pas les mêmes niveaux d’eau, en plein orage d’hiver ! Qui font les triples sauts / sots so chauds ? Les océans ou les crédules ?

Les cinq lois de vie inscrites en tout être humain

1) Faire les choix porteurs de vie, 2) accepter ses vulnérabilités et se recevoir de la Source de la vie, 3) aller vers soi-même et devenir pleinement soi, 4) dans l’unité de tout son être, 5) entrer dans la logique du don qui rend fécond, voilà les cinq lois de vie inscrites en tout être humain, d’après Simone Pacot dans ses livres : L’évangélisation des profondeurs et Reviens à la vie ; cinq repères essentiels pour avancer.

Climat : doter les instances internationales des pouvoirs de gendarme et de juge

L’Europe s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030.  Les pays du Nord, comme le Danemark, la Suède et la Finlande, sont dans les clous pour y parvenir. Certains sont même en avance sur le calendrier. D’autres, comme la Belgique, sont très en retard. « Ces objectifs sont trop ambitieux », entend-on, surtout de la part des pires pays pollueurs de la planète.

Quasi tous les États sont Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Combien de catastrophes faudra-t-il encore pour trouver le courage politique de doter les instances internationales des pouvoirs de gendarme et de juge ? Un pouvoir de justice avec des instruments efficients : « le fléau qui lui permettrait de constater les transgressions et le glaive qui lui permettrait de les sanctionner efficacement », disait déjà John Crowley en 2000, dans Les enjeux politiques du changement climatique. Quels instruments pour quelle justice ?, dans Critique internationale, 2000, p. 162).

Les fleurs, cartes de visite du Ciel

Je vous le dis avec des fleurs.  
Merci à vous, Paul Ricœur :

« Abstraitement séparées de l’expérience spirituelle qui les fonde, les valeurs sont comme des fleurs coupées dans un vase » : belles mais non durables.

« Je n’aurais pas dû entrer dans ce champs pour cueillir des coquelicots. Je le savais, pourtant : les coquelicots, il faut les aimer avec les yeux, pas avec les mains. Dans les yeux, ils flambent. Au bout des doigts, ils fanent » (Christian Bobin, Geai).

Lune rouge : les forces du cycle féminin

À lire et à faire lire : ‘Lune Rouge. Les forces du cycle féminin’ de Miranda Gray. Extraits :

p. 19 : « La menstruation continue d’être considérée aujourd’hui comme un inconvénient biologique rendant les femmes émotives et irrationnelles, et faisant d’elles des employées peu fiables. Dans notre société occidentale industrialisée, qui se veut « éclairée », le cycle menstruel est un sujet que l’on n’aborde encore que rarement de manière ouverte, sauf en termes médicaux. Il existe des barrières entre mères et filles, entre épouses et maris, entre sœurs et entre amis. De nombreuses femmes traversent la vie en se détestant et en se sentant coupables de déprimer, d’être irritables, de se sentir ballonnées et d’être maladroites à une certaine période du mois. Combien de femmes ont transmis cette haine de soi et cette peur à leurs enfants, soit verbalement, soit par leur comportement ? Pour combien de femmes la première expérience des règles a-t-elle été effrayante, parce qu’elles ne savaient absolument pas à quoi s’attendre ou n’en connaissaient au mieux que les détails cliniques qui n’expliquaient en rien ce qu’elles ressentaient ? Dans la société contemporaine, où les rites de passage ont disparu, combien de femmes ont en réalité ressenti qu’elles venaient de recevoir le don de la féminité et qu’à travers cette expérience, elles bénéficiaient de conseils sur la façon de grandir ? En se familiarisant avec les dons de leur propre expérience menstruelle et en la considérant sous une lumière positive, les femmes seront à nouveau capables de guider leurs filles, afin que ces dernières sachent accueillir leur féminité et ses cycles.

p. 41 :
Athéna prit la main d’Ève dans l’une des siennes. « Au cours de ton cycle, tes énergies créatrices ne sont pas simplement destinées à la création d’enfants, mais aussi à la naissance des enfants-idées. » Elle toucha le front d’Ève et poursuivit : « Tu produis l’étincelle de la vie, tu la portes dans ton corps, tu la nourris et lui permets de grandir jusqu’à ce que tu la délivres dans ce monde. Les enfants viennent au monde par l’utérus, alors que les enfants-idées viennent au monde par ton corps, tes mains et tes pieds, ta voix. » Elle déposa un baiser sur les mains d’Eve comme pour lui rendre hommage. « Une femme sans enfant n’est pas une femme incomplète anormale, ses enfants sont les idées qu’elle porte en elle et leur naissance correspond à la forme qu’elle leur donne dans le monde matériel.
— D’où viennent ces enfants-idées ? demanda Ève, perplexe.
— Ta sexualité réveille les énergies qui sèment les graines de l’inspiration. L’acte sexuel en lui-même peut créer à la fois des enfants et des enfants-idées. Il peut être le feu qui inspire l’artiste, le poète, le musicien et le visionnaire. L’art de la sexualité est sacré, il apporte le divin dans le monde. » Ève sentit ses doigts commencer à se réchauffer et à vibrer à l’idée de créer.

p. 46 :
« Tu es en train de faire l’expérience de la force de la féminité du dynamisme rayonnant des phases de lumière, mais, plus tu ressentiras la perte de cette énergie lorsqu’elle se transforme en obscurité. Ne regarde pas en arrière en cherchant la lumière, sinon tu manqueras les dons de l’obscurité. Regarde à l’intérieur de l’obscurité, accueille ses pouvoirs et vois la lumière qui s’en dégage. »

p. 57 :
« Ève prit conscience que le pouvoir de détruire et celui de créer provenaient de la même force et elle sut qu’elle les détenait en elle. Forte de cette nouvelle clarté d’esprit, elle comprit que tout dans l’univers était connecté et elle sut qu’en guidant son énergie dans le monde matériel, elle pourrait tisser ses fils et créer prophétie, magie, art et amour. Ses énergies à présent équilibrées, Ève se tint debout, émerveillée, contemplant les galaxies et les étoiles qui brillaient sur le plafond de la caverne.

p. 123 :
Combien de femmes sont-elles véritablement conscientes que leur saignement représente autre chose qu’un phénomène menstruel contrariant, salissant et se mettant en travers de l’existence ?

p. 137-138 :
La période de saignement est une période au cours de laquelle les barrières entre l’esprit conscient et l’inconscient sont abaissées, vous permettant d’élargir votre conscience et d’entrer en interaction avec celle de votre corps. Bien que caractérisée par le retrait, cette phase n’est pas négative ; au contraire, elle s’accompagne d’un sentiment d’acceptation et d’intégration à un tout, et l’occasion pour vous de laisser votre moi intérieur s’exprimer dans votre esprit éveillé. Les énergies créatrices ne sont plus stimulantes, mais plutôt visionnaires : elles offrent la capacité de discerner des structures et d’acquérir des connaissances. Cette phase est un moment de tranquillité et de gestation.

Sagesse de l’écopsychologie suite

Gratitude pour Joanna Macy, fondatrice de l’écopsychologie, pour sa manière constructive de nous montrer concrètement comment servir la vie, déployer un « espoir en mouvement », au lieu d’une « fuite en avant ». Voici la suite de ma compilation de quelques passages de son livre ‘Écopsychologie pratique et rituels pour la terre : Revenir à la Vie’ (‘Coming Back to Life: Practices to Reconnect Our Lives, Our World’) :

« Le lieu de la prise de décision reste à l’intérieur de l’individu, soumis à tous les caprices que cet individu considère comme étant son propre intérêt. Et nos modes de décisions actuels semblent trop lents et trop corruptibles pour répondre adéquatement à la crise de survie créée par notre société de croissance industrielle et ses technologies. […] Au-delà de tous les dangers encourus, des changements climatiques aux guerres nucléaires, aucun n’est aussi grave que notre paralysie. […] Certains des aspects les plus laids du comportement humain aujourd’hui viennent de la peur des changements radicaux que nous devons maintenant faire. 

Le travail sur la réappropriation de son pouvoir permet de jouer son rôle dans la création d’une civilisation soutenable. Ce travail nous relie ensemble et nous relie à la toile de Vie. Nos pratiques interactives nous aident à retrouver le courage, l’implication et la solidarité nécessaire pour changer nos vies et passer à l’action pour prendre soin de la planète. » 

L’action créative part de la conscience individuelle et se prolonge dans l’engagement collectif, de manière responsable et durable. Plût au ciel (mauvais jeu de mot, vu les déluges de pluie) l’éveil des consciences pour accepter des mesures terre-à-terre écoresponsables qui secouent nos habitudes plus encore que les mesures sanitaires COVID…  Lucidité et courage pour passer de la masse qui critique la fin de ses conforts à la masse critique qui fait face aux contreforts : mettre fin, avec courage, à la fuite en avant.