Ostende et le poète Carl Norac

« Nous entrons dans une ville comme on pénètre dans une musique : par la vibration, avant la mélodie. Il faut pouvoir explorer ses tissus, ses ourlets, ses laines, ses fibres, avant de prétendre s’en vêtir. On n’habite pas une ville avant d’en être habité, pas avant que l’odeur de ses murs ne vienne sous les ongles, pas avant que ses ombres, la nuit découpée, ne contiennent l’allongement de nos pas, nos instants de fuite, pas avant que son bord de route ou de mer ne soit le jeu de fermer les yeux, imprudemment, pour traverser une avenue, un coin de vague. La ville commence en nous comme une chanson, un peu sourde, l’aigu des coquillages sous les pieds, l’âpreté de l’asphalte. Mais ensuite, même si le couplet manque encore, la mer vient, au large puis plus près, sans aucun bruit de clé et nous submerge par cette vibration. Ainsi, pour dire vrai, sans connaître la langue d’ici sinon sur ma peau, il semblerait bien que déjà, je fredonne Ostende » (le poète belge Carl Norac, qui aime faire des photographies verbales, ici inspiré par la ville côtière d’Ostende, où il a choisi de vivre).

Photo : Ostende il y a 120 ans.

Empreinte carbone : on emprunte Terre bonne

« Les voitures giclent, les avions décollent, les usines fabriquent, les obus, les vêtements et les grues sortent des entrepôts. Le monde entier pompe le pétrole ramifié pour avancer, relâchant au passage des masses faramineuses de dioxyde de carbone, lequel s’élève dans l’atmosphère et vient s’agglomérer à l’épais ruban qui ceint la Terre. Le couvercle se referme » (Pierre Ducrozet, Le grand vertige, 2020).

« Le mythe du papatron pilier sécuritaire se consume à même la souche, en sachant le roi nu, personne ne se veut plus prince. Un sceptre, une dynastie. Faillite pour héritage et anosognosie, des châteaux en hospice avec vue sur le bilan carbone, la corruption transmise de gourdin en gourdin. Les trésors de papy, la jeunesse le remercie, mais elle n’a pas de placards dans sa colocation » (Chloé Delaume, Mes bien chères sœurs, 2019).

Glasgow sonne glas du « Go » à tout crin ?
Ou les COP écopent ?

L’anosognosie est diagnostiquée chez tout patient
incapable de reconnaître le mal dont il souffre.

L’humusation

Donner la vie après sa mort en régénérant la terre : se faire enterrer à même la terre. L’humusation est un processus contrôlé de transformation des corps humains par les micro-organismes, qui sont présents uniquement dans les premiers cm du sol, dans un compost de broyats de bois d’élagage, qui transforme, en 12 mois, les dépouilles mortelles en humus sain et fertile. Écologiquement et économiquement, l’humusation est une solution bien meilleure que l’enterrement et l’incinération pour permettre à nos corps, en fin de vie, de suivre le cycle complet de transformation en douceur.
Cf. https://www.humusation.org/.

« Bientôt, nous plongerons dans les froides ténèbres.
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé.
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.
J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe.
L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe,
sous les coups du bélier infatigable et lourd.
II me semble, bercé par ce choc monotone,
qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? C’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ »
(Charles BAUDELAIRE, Spleen et Idéal, 1857).

Amazing réseaux sociaux des animaux

« On s’adresse à son animal avec toute l’affection dont on aimerait être soi-même l’objet. Comme si c’était le double de soi » (Didier Lauru, Revue Enfance et Psy, n° consacré à la relation entre l’enfant et l’animal, 2007).

Quand deux camarades éléphants ne se sont plus vu depuis longtemps, ils se mettent la trompe dans la bouche de l’autre.

Les pandas urinent pour laisser des messages à leurs camarades, en se dressant sur leurs pattes avant, tête en bas, afin d’uriner le plus haut possible, sur un arbre par exemple. Que fait le panda suivant ? Il se sus-panda à ses lèvres, tout joyeux de recevoir son message !?…

Amazing réseaux sociaux, n’est-ce pas ?

Optons solaires, pas no ?

« La photographie c’est un art ! Mieux qu’un art, c’est le phénomène solaire où l’artiste collabore avec le soleil »
(Alphonse de Lamartine, Entretien avec Léopold Robert, 1858).

« Il y a des êtres qui font d’un soleil une simple tache jaune.
Il y en a aussi qui font d’une simple tache jaune un véritable soleil »
(Pablo Picasso).

L’eau vaut de l’or

La réserve d’eau douce est limitée. L’essentiel de l’eau se trouve dans les mers et est salée (96,3 %) ; le reste = 3,4 % d’eau douce stockée essentiellement dans les glaciers et calottes polaires et 0,3 % d’eau potable.
Les glaciers alpins auront entièrement disparu si la température mondiale continue à augmenter au rythme actuel.
(Cf. le documentaire Eau potable, danger à la source).   

« À l’échelle cosmique, l’eau liquide est plus rare que l’or et la lumière progresse à pas de tortue. Les nouvelles qu’elle nous apporte ne sont plus fraîches du tout ! » (Hubert Reeves, Patience dans l’azur).

« Ce qui est terrible, en mer, c’est de mourir de soif. Vous faut-il donc saler votre vérité, de telle sorte qu’elle n’apaise plus même la soif ! » (Friedrich Wilhelm Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, 1886).      

La constitution géologique de l’Europe

L’Islande est juchée sur la crête médio-atlantique, qui forme une chaîne de montagnes sous-marines longue de 16000 kilomètres, de l’Arctique jusqu’aux tropiques. S’y séparent toujours plus les continents américain et eurasien :

Fissure de Silfra en Islande qui s’agrandit

Fascinante valse des continents incontinents ! Dernier acte majeur dans la constitution géologique de l’Europe, il y a 180 millions d’années : elle s’est séparée des Amériques, donnant naissance progressivement à un océan : l’Atlantique, au milieu duquel court, sur toute la longitude, une déchirure qui grandit à la vitesse de 2 cms par année. L’endroit idéal pour la regarder au grand jour : l’Islande qu’elle traverse et qu’elle déchire, de manière si bouleversante, dans la vallée du rift (dans laquelle on peut se promener à pied) !

Après le côté ouest de l’Europe, voyons son côté sud : depuis 65 millions d’années, elle se fait emboutir par l’Afrique qui remonte inexorablement vers le nord, faisant disparaître peu à peu la Mer Méditerranée. L’Afrique et l’Europe ne feront plus qu’un dans 50 millions d’années ! Il y a 6 millions d’années, la poussée vers le nord de la plaque africaine a fermé le détroit de Gibraltar, créant ainsi la ‘crise de salinité messimienne’ : l’assèchement de la mer Méditerranée, durant le Messinien (fin du Miocène), pendant 630 000 ans, a été suffisant pour que les organismes vivant en Afrique puissent traverser cette mer morte et migrer vers l’Europe (cf. les travaux de Julien Gargani à Realmonte). Continents incontinents, au gré des entrailles de la terre, qui bougent à leurs rythmes !

Voir aussi https://etiennechome.site/valse-des-continents-lafrique-en-gestation/

L’avis et bin ? La vie est bain !

Fin de mon bain aux pays des mille collines et au printemps éternel. Ce climat agréable provient d’une combinaison unique de montagnes (nous sommes dans la fraîcheur de l’altitude) et de l’équateur (la fraîcheur est habitée chaleureusement par une forte présence du soleil, dont l’inclinaison est verticale). En outre, la Région des Grands Lacs est une terre volcanique d’une grande fécondité…

J’ai donné des sessions au Rwanda, au Burundi et à l’Est-Congo, principalement une de 7 jours plein, à l’ISPR, Institut Supérieur pour la Paix et la Réconciliation, avec 18 participants venant de ces 3 pays. Nous avons pu célébrer dans nos corps + cœurs et nos esprits l’unité de destin que vivent tous les peuples de cette région du monde. 

Triples sauts ou sots ?

Ci-dessous une image tirée d’une vidéo prise le 2 juillet 2015 par une Canadienne, montrant comment « Fraser« , le grand fleuve canadien, qui traverse la ville de Vancouver, rejoint l’océan Pacifique.

Sa vidéo a été détournée par de nombreuses publications qui font croire qu’au sud de l’Argentine et du Chili, il s’agirait là de la rencontre entre le Pacifique et l’Atlantique, sans se mélanger, vu la forte différence de densité et de salinité entre l’eau claire et bleue de l’océan Pacifique (provenant de la fonte des glaciers, elle est fraîche et peu salée) et l’eau grise de l’océan Atlantique. Troisième saut qualitatif que ces Fake news prétendent : les 2 océans n’auraient pas les mêmes niveaux d’eau, en plein orage d’hiver ! Qui font les triples sauts / sots so chauds ? Les océans ou les crédules ?