Solide terre, solidaires

« Cultiver un potager, ce n’est pas seulement produire ses légumes. C’est apprendre à s’émerveiller du mystère de la vie » (Pierre Rabhi).

« Deux biens sont pour nous aussi précieux que l’eau ou la lumière pour les arbres : la solitude et les échanges » (Christian Bobin).

« Il nous faudra sans doute, pour changer jusqu’aux tréfonds de nos consciences, laisser nos arrogances et apprendre avec simplicité les gestes qui nous relient aux évidences » (Pierre Rabhi).

Maternité éternité humanité

Chez les Himbas de Namibie, en Afrique australe, la date de naissance d’un enfant est fixée bien avant sa venue au monde, avant même sa conception : au jour où l’enfant est accueilli dans l’esprit de sa mère.

Quand une femme souhaite un enfant, elle s’installe sous un arbre et écoute jusqu’à ce que monte en elle la chanson de l’enfant qui veut naître. Elle va alors à l’homme qui sera le père de l’enfant pour lui enseigner la chanson de l’enfant, qu’ils chantent pendant qu’ils font l’amour, avec l’intention de l’inviter.

Une fois enceinte, la maman enseigne le chant de cet enfant aux sage-femmes et aux femmes aînées du village. Ainsi, en naissant, l’enfant est accueilli par elles chantant sa chanson.

Au fur et à mesure que l’enfant grandit, les autres villageois apprennent sa chanson. Si bien que quand l’enfant tombe, il se trouve toujours quelqu’un pour le relever et lui chanter sa chanson. De même, si l’enfant fait quelque chose de merveilleux, par exemple traverse avec succès les rites de passage, les gens du village l’honorent par son chant.

De même, plus tard, s’il commet un crime ou un acte social déplacé, il sera appelé au centre du village et tous, en cercle autour de lui, chanteront sa chanson. La tribu reconnaît ainsi que la correction d’un comportement antisocial ne passe pas par la punition mais par l’amour et le rappel de l’identité profonde, qui nous gardent de nuire aux autres.

De même, sur son lit vers la mort, tous les villageois connaissant sa chanson, la lui chanteront, pour la dernière fois.

Sauvage est l’âme où résident passion et créativité

« Être pleinement humain, c’est être sauvage.
La sauvagerie, c’est l’étrange attraction et
le murmure de la sagesse.
C’est le doux coup de pouce et la douleur intense.
C’est ta vérité, transmise par tes anciens,
et le courant de vie dans ton sang.
Sauvage est l’âme où résident passion et créativité,
sauvage est le battement de ton cœur.
Sauvage est ce qui est réel.
La sauvagerie est ta maison »
(Victoria Erickson).

GRAND HYMNE égyptien au dieu soleil et psaume 103

Morceaux extraits du psaume 103 :
01 Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
     Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
     Revêtu de magnificence,
02 tu as pour manteau la lumière !
     Comme une tenture, tu déploies les cieux,
04 tu prends les vents pour messagers,
     pour serviteurs, les flammes des éclairs.
05 Tu as donné son assise à la terre :
     qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
19 Tu fis la lune qui marque les temps
      et le soleil qui connaît l’heure de son coucher.
20 Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient :
      les animaux dans la forêt s’éveillent ;
22 Quand paraît le soleil, ils se retirent :
     chacun gagne son repaire.
23 L’homme sort pour son ouvrage,
     pour son travail, jusqu’au soir.
30 Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
     tu renouvelles la face de la terre.
33 Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ;
     je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure.
34 Que mon poème lui soit agréable ;
    moi, je me réjouis dans le Seigneur.

Ce psaume, vieux de plus de 2000 ans, s’est inspiré du GRAND HYMNE égyptien au dieu soleil, qui est, lui, vieux de 3400 ans, dont voici le début et la fin :
« Tu te lèves beau dans l’horizon du ciel,
Soleil vivant, qui vis depuis l’origine.
Tu resplendis dans l’horizon de l’est,
Tu as rempli tout pays de ta beauté.
Tu es beau, grand, brillant. Tu t’élèves au-dessus de tout pays.
Tes rayons embrassent les pays, jusqu’aux confins de ta création.
[…]
Tu resplendis, et ils vivent ; tu te couches et ils meurent.
Toi, tu as la durée de la vie par toi-même, on vit de toi.
Les yeux sont sur ta beauté jusqu’à ce que tu te couches ».

Joyeuse Pâque-rête

En me promenant, je laisse les paysages élargir ce qui me racrapote, absorber ce qui me pèse (chagrins, contrariétés, inquiétudes…). Je plonge dans la rivière qui me lave de toutes mes mondanités… J’aime me laisser réensauvager, au ras des pâquerettes et au large des horizons.

Joyeuses pâque-rettes.

Joyeuse Pâques que rien n’arrête !

Fougueuse chasse aux œufs dans les jardins (je la propose ce matin à 3 enfants pakistanais qui ne l’ont jamais vécue)… Je nous souhaite la joie et la simplicité de l’enfant, panier au poignet, émoustillé par chaque rencontre. 

Je vous embrasse avec des bulles qui ‘pop’ et moussent tout autour…

L’économie au service du bien commun

« L’économie n’est ni au service de la propriété privée et des intérêts individuels, ni au service de ceux qui voudraient utiliser l’État pour imposer leurs valeurs ou faire prévaloir leurs intérêts. Elle récuse le tout-marché comme le tout-État. L’économie est au service du bien commun, elle a pour objet de rendre le monde meilleur. À cette fin, elle a pour tâche d’identifier les institutions et les politiques qui promouvront l’intérêt général. Dans sa recherche du bien-être pour la communauté, elle englobe les dimensions individuelle et collective du sujet. Elle analyse les situations où l’intérêt individuel est compatible avec cette quête de bien-être collectif et celles où au contraire il constitue une entrave » (Jean Tirole, Économie du bien commun, 2016).

Je souhaite à chacun.e de nous du discernement dans cette tâche d’identifier et de contribuer aux institutions et aux politiques, autour de nous, qui rendent davantage l’économie au service du bien commun. Bon choix de vote présidentiel aux Français !

Travailleurs obéissants de la consommation ludique

« Il est important d’observer autour de nous à quel point notre société mobilise toutes les ressources de l’intellect pour persuader l’homme de masse, le « travailleur de la consommation », comme dit Günter Anders, de la valeur suprême des objets de la frivolité. C’est un travail de sape constant que de miner l’essentiel avec du superficiel.

Il engage tout d’abord de la part du sujet un type de perception hypnotique, qui substitue le réflexe à la réflexion. Il suppose le sabotage de tout ce qui comporterait ne serait-ce que l’ébauche d’une prise de conscience, l’évitement constant du sérieux par la dérision, le détournement systématique de la critique à des fins qui ramène encore et encore vers le profit. L’art de laisser croire à chacun qu’il dispose de son libre arbitre, tout en l’empêchant systématiquement de l’exercer » (Serge Carfantan).

Peut être une image de texte

Pour aller plus loin, je vous invite à lire sa réflexion sur
http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/exist5.htm
qui déconstruit les discours de conditionnement aptes à
produire un consommateur obéissant et une ambiance
légère de convivialité ludique de consommation.

Bonheur des navetteurs à vélo

Ce WE, un pont cyclable a été placé pour enjamber le large ring, à hauteur de Zaventem, et ainsi finir l’ ‘autoroute à pied et à vélo’ qui relie Leuven à Bruxelles, sur 25 kilomètres. Fin mars, elle sera ouverte aux cyclistes, qui pourront alors avancer quasiment toujours en site propre, sans être ralentis par les carrefours et les feux rouges.
C’est le bonheur
des navetteurs…
Vive leur santé au grand air,
dans ce bien meilleur R.E.R. !

Les arbres, poèmes vivants

« Les arbres sont des sanctuaires. Quiconque sait comment leur parler, et sait comment les écouter, peut apprendre la vérité » (Hermann Hesse).

« Fermer le livre, se lever,
marcher le long du temps,
regarder la fleur, prêter l’oreille au mystère,
courir jusqu’au fin fond de l’Être,
se faire anéantir par le parfum de la terre
et atteindre le lieu où se rencontrent l’arbre et Dieu.
S’asseoir au seuil de l’expansion,
au lieu de l’extase et de la révélation » 
                                (Sohrab Sepehri).

« L’arbre, c’est à la fois le mystère de la verticalisation, de la prodigieuse croissance vers le ciel, de la perpétuelle régénération ; c’est non seulement l’expansion de la vie, mais encore la constante victoire sur la mort ; c’est l’expression parfaite du mystère de la vie qui est la réalité sacrale du cosmos » (Gérard de Champeaux).

Avoir la main de la mort sur la gorge 

« De mon cœur, exerçant son métier de vivant,
s’élève un feu qui ne sait brûler qu’en toi.
Lorsque la nuit a tiré, l’une après l’autre,
les poignées d’alarme des visages,
la rue s’arrête de marcher entre ses berges
et je ne suis plus contre toi qu’une forme blanche.
Les lampes deviennent autant de vivants,
morts en gardant les yeux ouverts
sur une ville où ton souffle est
le seul rythme qui convienne au silence.
Il me faut aller vite dans tous les sens
parce que partout autour de moi,
des femmes qui vont mourir se donnent
à des hommes dont la mort est pour demain.
Je dépense sans compter l’or de l’amour,
je goûte à ton corps comme à un verre
dont je n’ai pas le temps d’achever le contenu
parce que j’ai la main de la mort sur la gorge »
(Lucien Becker, 1911-1984).