La ‘vraie vie’ nous offre un vrai cinéma, avec des films à gogo ?… À gauche : Les seigneurs du chaos ? Les saigneurs de blaireaux ? Games Of Ring? Les 4 cavaliers de l’apocalypse ? Les 4 fantastiques de l’enfer à l’envers ? Les mercenaires / mer-c’est-nerf ?
À droite : Les charlots ? La folie des glandeurs / grandeurs ?
Les USA ont perdu leurs tours. Puis UK a perdu sa reine. Mais en tous cas, on garde les fous en échec, bel àtout …casser…
« Avec l’âge vient la sagesse, mais parfois l’âge vient seul » (Oscar Wilde).
Quel est l’anagramme de ‘collusion’ ? = ? ‘couillons’ ! Ça peut coûter cher, Trump et Musk en politique, Bid rigging dans les marchés publics, Monsanto et scientifiques soudoyés dans l’étude des effets du glyphosate, etc.
Quelques guerres picrocholines seraient-elles en vue ?
Picrocholines ? C’est Rabelais qui inventa le mot dans son fameux roman ‘Gargantua’ : Picrochole était en conflit d’intérêt et donc en guerre avec Grandgousier, dans d’innombrables péripéties burlesques, aux motifs tout à la fois insignifiants et abscons.
« Ce mensonge constant n’a pas pour but de faire croire au peuple un mensonge, mais de s’assurer que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez » (Hannah Arendt).
Voici l’exemple d’une révolution non-violente qui a surfé sur des symboles. Il y a 60 ans, l’Empire soviétique haranguait ses masses laborieuses à manier leurs charrues plutôt que des épées, comme l’illustre la statue (fabriquée par le sculpteur russe, Evgueni Vuchetich) que l’Union soviétique avait offerte en 1959 à l’ONU et qui se trouve toujours devant le bâtiment onusien à New York (voir l’image à gauche). Comme c’était un emblème communiste, le gouvernement de la RDA (République Démocratique Allemande) n’a pas tué dans l’œuf la résistance non-violente de ses jeunes qui avaient cousu un écusson en tissu reprenant ce symbole (voir l’image à droite : « épées en charrues ») au bras de leur veste, en mettant en avant sa portée biblique de paix : « Ils mettront en pièces leurs épées pour en faire des socs de charrue, et leurs lances pour en faire des serpes » (Isaïe 2,4 et Michée 4,3). Ce symbole devint un outil discret de ralliement et de mobilisation pour dire non à la domination soviétique, notamment aux veillées de prière vécues chaque lundi.
Le Pouvoir soviétique finit par interdire le port de ces écussons ; des milliers de jeunes Allemands de l’Est enlevèrent l’écusson tout en laissant dans leur veste les coutures ouvertes, en y ajoutant de nouveaux fils, histoire de bien souligner que le « non à la domination » n’est pas retiré et même qu’il monte encore en puissance. Le 24 septembre 1983, pour marquer le 500e anniversaire de la naissance de Martin Luther, à Wittenberg, après la tombée de la nuit, environ 2000 jeunes se sont rassemblés dans la cour de la maison de Luther. Là, un forgeron a allumé un feu au milieu de la foule et a soulevé une épée dans les airs. Il la montra ostensiblement à tous, puis la mit sur son enclume et la transforma, coup par coup, en charrue. Dans le contexte de répression, ce grand rassemblement fut un signe fort de courage, manifestant une ferme détermination et aussi une profonde confiance en Dieu. Toutes ces qualités se sont renforcées de lundi en lundi, dans les veillées de prière, jusqu’à la fameuse manifestation aux lumignons de Leipzig, le 9 octobre 1989. Cf. mon post https://etiennechome.site/la-chute-du-mur-de-berlin-grace-au-9-10-89-a-leipzig/, où je montre comment la Stasi (police secrète) et les dirigeants de la RDA avaient anticipé de très nombreux scénarios pour empêcher l’opposition et casser toute résistance, mais ils n’avaient pas équipé leurs soldats contre l’humble pouvoir de bougies et de chants de prières d’un nombre suffisant de citoyens résolus à dire leur non-coopération. Cet exemple de dictature balayée sans violence, à coups d’écussons & lumignons humblement gardés allumés, à couper le souffle, nous a été rappelé par Josef Freise (mon vieux frère allemand qui a étudié à Louvain il y a 60 ans) dans son sermon du culte œcuménique ce dimanche 27 octobre 2024, au sein de la Conférence Internationale sur la paix organisée par Church and Peace. Plus de précisions : https://www.church-and-peace.org/en/european-conference-2024/.
Swords into ploughshares – this motto of the prophet Micah is the theme of the Ecumenical Peace Decade in Germany, which is celebrated every year in October, and it recalls the non-violent revolution in Germany 35 years ago. The non-violent revolution had started in a very small way in the German Democratic Republic (GDR) – with secular environmental protection groups that found shelter in the churches, with Monday prayers and vigils. Young people had sewn the « Swords to Ploughshares » emblem with the statue of the Russian sculptor Yevgeny Vuchetich onto their jackets. The Soviet Union donated this statue to the UN and it stands in front of the UN building in New York. It was therefore difficult for the communist government of the GDR to ban demonstrations with this emblem of the Soviet Union. But when the fabric patches with the emblem were banned after all, young people showed the open seams – they even sewed new threads into their jackets without the emblem, but everyone knew what that meant. 24 September 1983 was a memorable day – there was a big church gathering in Wittenberg to mark the 500th anniversary of Martin Luther’s birth. After dark, around 2000 young people gathered in the courtyard of Luther’s house for an evening of encounters. It was dark, cool and mysterious. Then a blacksmith lit a fire in the middle of the crowd and raised a sword high into the air. He showed it to the crowd, then placed it on his anvil and beat it into a ploughshare, blow by blow. That was a strong sign, especially because the SED regime had meanwhile banned the symbol ‘swords into ploughshares’. That action truly called for trust in God, steadfastness and confidence. Young people, in particular, expressed this confidence in the Monday prayers and candlelight demonstrations. This is how the writer Erich Loest saw the success of the non-violent revolution in the GDR: the GDR leadership had planned many scenarios with the secret police (Stasi) to put down opposition and resistance, but they had not reckoned with candles and prayers. This nonviolence spread and ultimately overcame the dictatorial state. Virtually nobody had expected this non-violent revolution in 1989 : sermon by Josef Freise at the 2024 European Conference in Brussels, Belgium (Resisting War Today – Preparing Collective Nonviolent Alternatives Is the sword to keep devouring forever? Do you not know that the end will be bitter? (2 Sam 2:26)).
L’épée va-t-elle sans cesse dévorer ? Ne sais–tu pas que cela finira tristement ? (2 Sam 2,26)
« Que signifie la non-violence pour nous, chrétien.ne.s, au milieu des guerres et de l’escalade des conflits qui nous interpellent aujourd’hui ? » a demandé Antje Heider-Rottwilm, présidente de Church and Peace, lors de l’ouverture de la conférence européenne de Church and Peace qui s’est tenue à Bruxelles du 24 au 27 octobre 2024. « Face à la brutalité de la violence militaire et à la misère des personnes touchées par la violence, nous ne pouvons aborder le sujet qu’avec humilité. Nous le faisons en écoutant les personnes qui souffrent de la violence et celles qui tentent d’y résister. Nous le faisons en nous tournant vers Dieu avec des lamentations, en plaidant pour la fin de la violence et en aspirant à la paix. » « Priez pour nous, les habitants de la région des Grands Lacs. Depuis plus de 30 ans, les conflits armés ont coûté la vie à plus de 15 millions de personnes, et 7 millions de personnes déplacées vivent dans la seule région de l’est du Congo. Et faites campagne pour que vous, en Europe, cessiez d’exploiter nos pays en tant que fournisseurs de matières premières », a demandé un participant originaire du Rwanda qui vit actuellement en France en tant que réfugié politique. Plus de 120 personnes venues de 16 pays européens et de 5 pays africains se sont réunies pour explorer le thème « Résister à la guerre aujourd’hui – préparer des alternatives collectives non-violentes ». « Pour la première fois, je me suis sentie écoutée et soutenue en tant qu’Européenne de l’Est ; c’était un espace sûr pour moi », a déclaré une participante de Lituanie.
La Bible nous enseigne que la lumière de la Vérité et de l’Amour l’emporte sur les Forces du Mal à la manière de l’aube : un doux lever de jour dissipant les ténèbres, sans combat, sans fracas, sans bruit, humblement ET en même temps irrésistiblement, dans la force tranquille de la bonne puissance. Cela nous est raconté dans le tout dernier livre de la Bible. Cf. mon article : L’Apocalypse révèle la radicale asymétrie de fins et de moyens entre le Dieu de Jésus-Christ et le Prince de ce monde. Extrait :
« La « der des der » des guerres ressemblera à l’implosion d’un château de cartes. Le dernier Livre de la Bible, l’Apocalypse de Saint Jean, évoque à la fin des temps la bataille d’Armageddon. Spontanément, nos imaginaires s’attendent à ce que cette bataille finale entre les Forces du Bien et du Mal soit grandiose, à la hauteur des récits mythologiques les plus sanglants. Le septième art l’a mis en spectacle, les effets spéciaux des films les plus récents en accroissent l’horreur. Pourtant, le texte biblique raconte sobrement un non-combat : « Les esprits de démons les rassemblèrent à Armageddon. Du temple, sortit une voix forte venant du trône : c’en est fait ! La grande cité se brisa en 3 parties et les cités des nations s’écroulèrent » (Ap 16,16-19). La voix forte signale la venue de Dieu, devant laquelle tout ce qui n’a pas valeur d’éternité s’écroule comme un château de cartes, fragile intérieurement. Il implose à partir de son ventre creux, de son inanité. En voici le commentaire de Wilbert Kreiss : « Étrange ! On assiste à une mobilisation générale et on s’attend à un affrontement terrible, une guerre proprement apocalyptique, et il ne se passe rien ! Il n’y a pas de combat. Il n’y a pas de guerre eschatologique entre le Christ entouré de ses anges et les hordes infernales mobilisées par Satan. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de bataille sur la montagne de Megiddo. La bataille d’Armageddon, violon d’Ingres des millénaristes, n’est pas un événement, mais un non-événement, et c’est bien la raison pour laquelle elle n’est pas racontée dans le texte. Pas plus que n’est raconté le simulacre de guerre évoqué dans Apocalypse 20,7-10 qui n’est qu’une farce. »
Dans les chapitres qui précèdent cette drôle de guerre, la Lettre johannique nous avait plongé dans un effroyable déchaînement de violences, avec son cortège de souffrances et d’oppressions. Mais leur rage frénétique, mimée jusqu’à son paroxysme, est l’annonce même de leur imminente autodestruction, à la manière d’un feu qui meurt d’inanition. Ne trouvant plus rien à brûler, il s’épuise au bout de sa course folle. À la fin des temps, le Mal ne trouvera plus le répondant dont il a besoin pour survivre. Tout le temps de l’Histoire, il a réussi à enflammer les cœurs et les esprits, qui ont alimenté son brasier infernal. Il a séduit le monde, il a dévoyé également des Forces de l’Église, les entraînant dans cette course qui mène à sa perte. Dans la même veine apocalyptique, le livre de Daniel avait aussi prévenu de cette fureur liée à la fin du monde, de ces ultimes soubresauts d’une bête qui meurt après avoir craché son venin. Après les gesticulations de son dernier baroud d’honneur, le mal ne pourra plus atteindre son but, qui est de générer du mal. Il se retrouvera seul, dans la prison qu’il s’est construite.
[… Le prince des ténèbres et ses émissaires ne peuvent rien donner, sinon des choses reçues de leur Créateur, dévoyées. Satan voudrait tant qu’on le prenne pour le Sauveur du monde mais il est le loup déguisé en grand-mère du petit Chaperon rouge… L’Apocalypse nous met en garde en révélant l’inconsistance et la malfaisance de son anti-projet de dé-création. Ses œuvres sont singerie et duperie. C’est du toc. Il sera telle une bête qui meurt après avoir craché son venin. »
« Le courage n’est pas une vertu mais une qualité commune aux scélérats et aux grands hommes » (Voltaire).
« Avoir du cœur n’est pas la même chose qu’avoir du courage ! On peut avoir du courage, c’est-à-dire affronter les dangers, même la mort, et avoir peu de cœur. On peut avoir beaucoup de cœur, comme de ressentir vivement une offense, et ne pas avoir le courage d’en exiger réparation » (Benoît Champy).
En temps de paix, il semble facile de déclarer que nous prônons la non-violence. Mais en temps de guerre ? C’est alors que nos convictions, notre foi, nos attitudes et notre capacité à agir sont mises à l’épreuve.
La guerre en Ukraine, sur le sol européen, comme les guerres dans tant d’autres endroits du globe, nous interpelle. D’un autre côté, le siècle dernier nous a apporté des expériences et une connaissance approfondie de la résistance non-violente. Et la résistance non-violente est également inventée et pratiquée jour après jour par des personnes confrontées à la guerre.
Venez rencontrer deux militants expérimentés !
Le panel et la discussion se tiendront en français et en anglais. Traduction en anglais, allemand et français disponible.
Souvenons-nous qu’en 2020, Donald Trump a menacé d’envoyer l’armée pour « dominer les rues ».
Réaction de manifestants : « Il veut nous dominer mais il ne pourra jamais nous dominer ».
Le projet de dominer quelqu’un (exercer un pouvoir sur une personne) entraîne des coûts, tombe dans des pièges, mène à des impasses. La méthode C-R-I-T-E-R-E apprend l’attitude juste qui articule les projets de 1) comprendre en profondeur les personnes dans la rue (pouvoir d’être avec elles) ET 2) garantir la justice (pouvoir pour le respect du bien commun).
Quitter le faux dilemme entre faucons et colombes. Éliminer tout geste, toute parole de type « pouvoir sur/sous l’autre » et déployer les pouvoirs « pour » et « avec »…
Cf. CHOMÉ Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 149 sq. & La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain PUL, p. 50 sq.
Voici un schéma traditionnel que le nouveau paradigme de non-violence met en cause : « La violence, c’est le rôle de la police, par définition. Pour protéger la paix, il faut le monopole de la violence légitime. Le débat porte sur la proportionnalité » (Pierre-Henri Tavoillot, auteur de « Traité nouveau d’art politique, Comment gouverner un peuple roi? », parlant des violences policières sur le plateau de Yann Barthes, émission « Quotidien » du 4 juin 2020). Voici comment Jean-René Bachelet, le général d’armée, s’y prend pour dépasser ce schéma du passé : « Il faut s’arrêter à l’expression de « violence légitime », introduite en son temps par Max Weber pour exprimer certaines capacités du pouvoir de l’État, dont les capacités militaires. Car j’ai l’outrecuidance de penser que l’expression, aujourd’hui curieusement admise sans discussion comme un lieu commun, doit être récusée, sauf à nous engager dans une impasse. En effet, la violence étant le plus communément définie comme « abus de la force », qui ne voit que l’idée de légitimité d’un abus comme prérogative d’État, outre qu’elle s’accommode mal du principe démocratique, porte en germe les déviances les plus funestes, au rang desquelles les « comportements barbares » que nous voulons précisément éradiquer ? De fait, la force que nous allons opposer à la violence, une force nécessaire dès lors qu’ont été épuisées toutes autres solutions face à l’inacceptable, ne saurait être elle-même violence, sauf à trahir les valeurs au nom desquelles son emploi est jugé nécessaire. Face à la violence déchaînée, la force est d’une nature différente » (Bachelet Jean-René, La formation des militaires à l’éthique dans le métier des armes, dans International Review of the Red Cross, n° 870, 2008, reprenant l’adresse qu’il prononça à l’ouverture de la Rencontre internationale sur le rôle des sanctions dans le renforcement du respect du droit international humanitaire, tenue à Genève, du 15 au 17 novembre 2007). Il a été général d’Armée ER et Inspecteur général des Forces Armées de la France.