Origine : il y a 180 ans, les Zouaves étaient des soldats algériens kabyles enrôlés dans l’armée française (leur tribu d’origine = les « zwawis », devenus « zouaves » en français). Ils se reconnaissaient tout de suite par leur uniforme unique (très épicé d’allure orientale) mais aussi par leurs traditions atypiques, jugées exubérantes et leur caractère volontaire voire téméraire et bravache…
« Le Paradis n’est pas un lieu, c’est un état d’âme » (Georges Barbarin), une qualité de présence dans l’instant présent, même le temps d’un instant, bien réel fragment d’éternité.
« Personne ne veut réellement être libre parce que la liberté engendre la responsabilité. Être dépendant est simple : la responsabilité n’est pas sur soi, la responsabilité est sur la personne de qui on dépend. Alors on adopte une façon de vivre schizophrénique. D’un côté, on parle de la vérité, on parle de la liberté ; de l’autre, on vit dans un esclavage qui nous libère d’une certaine responsabilité. Et on vit sa vie dans le mensonge. Celui qui souhaite vraiment devenir libre doit accepter une immense responsabilité. Il ne peut pas déverser sa responsabilité sur quelqu’un d’autre. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il soit, il est responsable » (Osho).
Réflexion très responsable, saupoudrée d’un peu d’humour : de tous les animaux, Dieu créa l’homme en dernier ! On sent la fatigue…
« C’est une Bérézina » = c’est une déroute et un échec cuisant.
La bataille de la Bérézina tire son nom de la rivière dont la traversée fut le symbole de la débâcle de la Grande Armée napoléonienne, du 26 au 29 novembre 1812. Il y eut 45.000 morts + prisonniers. Dans son aveuglement, Napoléon avait cru conquérir Moscou, alors que les Russes l’avaient stratégiquement désertée juste le temps de le laisser nourrir son ego. Ils l’attendaient lorsqu’il voulut rentrer à la maison…
La campagne de Russie, ce fut pour Napoléon des victoires à la Pyrrhus, en mode feu de paille, pour beaucoup la mort, pour tous de grandes souffrances et bien des misères.
Voyons la sagesse stratégique des Russes de l’époque qui ont battu en retraite et laisser Napoléon prendre Moscou sans combats…
Un jour vient où les crimes des Puissants qui oppriment se retournent contre eux.
Apprenons des leçons de l’histoire. Devant l’envahissement russe, en 2008, les Georgiens ont réagi très différemment que les Ukrainiens : avec la souplesse rusée du roseau qui plie et ne se rompt pas et ne se rend pas ! Les Georgiens acceptent une porosité des frontières, leur faisant subir des dominations russes ET permettant d’éviter un bilan catastrophique de morts et de destructions. Quelle puissance les Georgiens disposeraient s’ils recevaient un soutien diplomatique aussi puissant que les Ukrainiens !
La paix basée sur la justice et la vérité est un long chemin qui n’en finit pas, tant dans nos familles que dans nos peuples et concert des nations.
Avoir le courage de résister avec la plus grande détermination à l’oppression : oui. Avoir la stupidité d’un héroïsme qui fait le jeu des plus puissants, en ripostant sur leur propre terrain : non.
Je désire continuer d’œuvrer, sans me résigner, à l’essentiel : que les Nations +/- Unies d’aujourd’hui aient des ressources suffisantes pour gérer les conflits et les guerres économiques en mettant toujours plus hors-la-loi les sanglantes guerres armées.
« Nous faudra-t-il chanter, bouches closes, comme le poète Tudor Arghezi, autrefois interné dans cette prison de Roumanie ? Habillé de loques, sandales éculées, pas de couverture, de planche de bois pour sommeil ; cellule obscure ; ni jour, ni nuit ; le froid, la peur et aucun vent car l’air manque aux poumons de celui qui trace, d’un ongle rageur, les mots de ses poèmes sur la terre battue d’une prison. Chanter, bouches closes, est-ce l’unique façon de tout dire lorsque l’inhumain tourne vers nous son visage humain et qu’il faut encore dissocier l’ange du démon, malgré le masque et la duperie ? » (Corinne Royer, Ceux du lac).
Pour une session de Church and Peace (https://www.church-and-peace.org/fr/), je viens de passer 3 jours en Allemagne à Neuwied, dans les bâtiments d’EIRENE, une solide organisation œcuménique œuvrant pour plus de justice et de paix (https://eirene.org/). Tous y ont le même salaire, du directeur à la femme de ménage. Ces bâtiments ont été construits et appartiennent à l’Église morave : un magnifique renouveau ecclésial autour de Jan Hus qui précède d’un siècle Luther et la réforme protestante. Tout le quartier a été construit par les Sœurs et Frères Moraves dont la vie de village était irriguée par l’Évangile. Leurs priorités : un sens aigu de l’égalité entre tous les membres, une fraternité basée sur une relation de cœur, une vie humble et discrète de non-violence basée sur l’Évangile : pragmatisme, authenticité et simplicité (notamment ne pas faire la guerre pour des points de doctrine). Leur devise : « Pour l’essentiel, unité ; Pour le non-essentiel, liberté ; et en toutes choses, amour »
« La fraternité signifiait non seulement un pont entre les différences théologiques mais aussi les différences sociales ; l’artisan et l’aristocrate étaient réunis en frères et siégeaient en tant que membres égaux dans le même comité » (Clarence H. Shawe, évêque morave britannique).
La ‘vraie vie’ nous offre un vrai cinéma, avec des films à gogo ?… À gauche : Les seigneurs du chaos ? Les saigneurs de blaireaux ? Games Of Ring? Les 4 cavaliers de l’apocalypse ? Les 4 fantastiques de l’enfer à l’envers ? Les mercenaires / mer-c’est-nerf ?
À droite : Les charlots ? La folie des glandeurs / grandeurs ?
Les USA ont perdu leurs tours. Puis UK a perdu sa reine. Mais en tous cas, on garde les fous en échec, bel àtout …casser…
« Avec l’âge vient la sagesse, mais parfois l’âge vient seul » (Oscar Wilde).
Quel est l’anagramme de ‘collusion’ ? = ? ‘couillons’ ! Ça peut coûter cher, Trump et Musk en politique, Bid rigging dans les marchés publics, Monsanto et scientifiques soudoyés dans l’étude des effets du glyphosate, etc.
Quelques guerres picrocholines seraient-elles en vue ?
Picrocholines ? C’est Rabelais qui inventa le mot dans son fameux roman ‘Gargantua’ : Picrochole était en conflit d’intérêt et donc en guerre avec Grandgousier, dans d’innombrables péripéties burlesques, aux motifs tout à la fois insignifiants et abscons.
« Ce mensonge constant n’a pas pour but de faire croire au peuple un mensonge, mais de s’assurer que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez » (Hannah Arendt).
Voici l’exemple d’une révolution non-violente qui a surfé sur des symboles. Il y a 60 ans, l’Empire soviétique haranguait ses masses laborieuses à manier leurs charrues plutôt que des épées, comme l’illustre la statue (fabriquée par le sculpteur russe, Evgueni Vuchetich) que l’Union soviétique avait offerte en 1959 à l’ONU et qui se trouve toujours devant le bâtiment onusien à New York (voir l’image à gauche). Comme c’était un emblème communiste, le gouvernement de la RDA (République Démocratique Allemande) n’a pas tué dans l’œuf la résistance non-violente de ses jeunes qui avaient cousu un écusson en tissu reprenant ce symbole (voir l’image à droite : « épées en charrues ») au bras de leur veste, en mettant en avant sa portée biblique de paix : « Ils mettront en pièces leurs épées pour en faire des socs de charrue, et leurs lances pour en faire des serpes » (Isaïe 2,4 et Michée 4,3). Ce symbole devint un outil discret de ralliement et de mobilisation pour dire non à la domination soviétique, notamment aux veillées de prière vécues chaque lundi.
Le Pouvoir soviétique finit par interdire le port de ces écussons ; des milliers de jeunes Allemands de l’Est enlevèrent l’écusson tout en laissant dans leur veste les coutures ouvertes, en y ajoutant de nouveaux fils, histoire de bien souligner que le « non à la domination » n’est pas retiré et même qu’il monte encore en puissance. Le 24 septembre 1983, pour marquer le 500e anniversaire de la naissance de Martin Luther, à Wittenberg, après la tombée de la nuit, environ 2000 jeunes se sont rassemblés dans la cour de la maison de Luther. Là, un forgeron a allumé un feu au milieu de la foule et a soulevé une épée dans les airs. Il la montra ostensiblement à tous, puis la mit sur son enclume et la transforma, coup par coup, en charrue. Dans le contexte de répression, ce grand rassemblement fut un signe fort de courage, manifestant une ferme détermination et aussi une profonde confiance en Dieu. Toutes ces qualités se sont renforcées de lundi en lundi, dans les veillées de prière, jusqu’à la fameuse manifestation aux lumignons de Leipzig, le 9 octobre 1989. Cf. mon post https://etiennechome.site/la-chute-du-mur-de-berlin-grace-au-9-10-89-a-leipzig/, où je montre comment la Stasi (police secrète) et les dirigeants de la RDA avaient anticipé de très nombreux scénarios pour empêcher l’opposition et casser toute résistance, mais ils n’avaient pas équipé leurs soldats contre l’humble pouvoir de bougies et de chants de prières d’un nombre suffisant de citoyens résolus à dire leur non-coopération. Cet exemple de dictature balayée sans violence, à coups d’écussons & lumignons humblement gardés allumés, à couper le souffle, nous a été rappelé par Josef Freise (mon vieux frère allemand qui a étudié à Louvain il y a 60 ans) dans son sermon du culte œcuménique ce dimanche 27 octobre 2024, au sein de la Conférence Internationale sur la paix organisée par Church and Peace. Plus de précisions : https://www.church-and-peace.org/en/european-conference-2024/.
Non-violent revolution in GDR
Here’s an example of a non-violent revolution that surfed on symbols. 60 years ago, the Soviet Empire harangued its toiling masses to wield ploughs rather than swords, as illustrated by the statue (made by Russian sculptor Evgeny Vuchetich) which the Soviet Union donated to the UN in 1959 and which still stands in front of the UN building in New York (see image left). As it was a Communist emblem, the government of the GDR (German Democratic Republic) didn’t nip in the bud the non-violent resistance of its young people, who had sewn a cloth patch using this symbol (see image right: “Swords into ploughshares ») on the arm of their jacket, highlighting its biblical significance for peace: «They shall beat their swords into ploughshares, and their spears into pruning hooks» (Isaiah 2:4 and Micah 4:3). This symbol became a discreet tool for rallying and mobilizing people to say no to Soviet domination, notably at the prayer vigils held every Monday.
The Soviet authorities eventually banned the wearing of these badges ; thousands of young East Germans removed the badges from their jackets, leaving the seams open and adding new threads to emphasize that “no to domination” had not been withdrawn, and was even gaining in strength. On September 24, 1983, to mark the 500th anniversary of Martin Luther’s birth, some 2,000 young people gathered in the courtyard of Luther’s house in Wittenberg after dark. There, a blacksmith lit a fire in the middle of the crowd and lifted a sword into the air. He showed it conspicuously to everyone, then placed it on his anvil and transformed it, stroke by stroke, into a plough. Against a backdrop of repression, this great gathering was a powerful sign of courage, showing firm determination and deep trust in God.
All these qualities were reinforced Monday after Monday in the prayer vigils, culminating in the famous Leipzig candle-light demonstration on October 9, 1989. See my post : https://etiennechome.site/la-chute-du-mur-de-berlin-grace-au-9-10-89-a-leipzig/, where I show how the Stasi (secret police) and the leaders of the GDR had anticipated numerous scenarios to prevent opposition and break down any resistance, but had not equipped their soldiers against the humble power of candles and the prayer songs of a sufficient number of citizens determined to express their non-cooperation. This breathtaking example of a dictatorship swept away without violence, with crests & candles humbly kept lit, was reminded to us by Josef Freise (my old German brother who studied in Leuven 60 years ago) in his sermon at the ecumenical service this Sunday, October 27, 2024, at the International Peace Conference organized by Church and Peace. More details: https://www.church-and-peace.org/en/european-conference-2024/.