Jeu Vénus

Sans nous la péter, nous filons à 107.000 kms/heure. Kepler est le premier à avoir capté l’indice-pensable : indispensable est cette vitesse pour rester sur notre orbite solaire. Moins vite, nous serions attirés par le Soleil jusqu’à avoir toujours plus chaud et finalement nous écraser en lui ; plus vite, nous quitterions notre orbite en nous en éloignant et en frissonnant toujours plus. 

Même chose pour les autres planètes. Ainsi, Vénus qui est à seulement 108 millions de kilomètres du Soleil (plus proche de lui que la Terre) joue l’équilibriste cosmique à 125.000 kms/heure (225 jours par an), pour garder son orbite… Cette danse orbitale est la même pour tous les satellites terrestres. Plus ils sont proches de nous, plus ils vont vite pour rester en orbite. Par exemple, les satellites GPS qui sont en orbite moyenne (+/- 20.000 kms d’altitude) tournent à environ 14.000 kms/h.

Aller à l’universel en laissant le particulier se déployer

Ce qui était tenu pour vrai hier
peut apparaître faux demain,
même en science !

Ce qui est vrai ici ne l’est plus là-bas.

Ce qui est sensé ici (par exemple dans la cheminée de l’illustration)
a un autre sens là (dans le pot d’échappement).

Vivent les vérités bien situées dans leur contexte, n’en déplaisent aux Ultramontains (au-delà des Alpes), tel l’abbé Gaume qui écrivit « Le ver rongeur », en lançant l’offensive contre les Gallicans. Attention aux vérités définies de manière centralisée à prétention universelle.

Le Vivant ne nous montre-t-il pas un autre chemin, celui du déploiement organique plein de respect de chacun ? Dans la nature, chaque espèce, chaque organisme, chaque cellule s’épanouit selon sa propre logique. Et pourtant, c’est cette prolifération du singulier qui crée des équilibres globaux, des écosystèmes, des lois biologiques universelles.

L’hêtre ne cherche pas à ressembler au baobab et il ne devient pas universel en l’imitant. C’est en se déployant soi-même que tous deux contribuent à la symphonie du vivant.

Quelle bonne nouvelle :  c’est en vivant pleinement ma propre expérience concrète que je peux savourer la beauté de l’universel. C’est à travers le respect de chaque personne dans sa singularité que nous pouvons ensemble goûter à l’universel qui nous unit. C’est aussi la manière de faire de Dieu dans la Bible : se révéler dans l’histoire, dans des visages, dans des lieux, pas dans des idées désincarnées. Et, en Genèse 12, 1, il montre qu’Il sauve l’humanité, un cœur à la fois.

Dans un monde qui cherche souvent à uniformiser, à standardiser, à globaliser, le Vivant nous rappelle que l’unité ne vient pas de la ressemblance, mais de la danse entre différences.

L’universel n’est pas un sommet imposé d’en haut que l’on pense abstraitement. C’est une plaine fertile, nourrie par les racines du particulier, que l’on touche de ses pieds et de ses mains, de ses racines et de ses ailes.

Recycler avec amour

Recycler l’urine et les excréments humains dans son jardin est une démarche écologique et régénérative.

1) L’urine humaine est riche en azote, phosphore et potassium, qui sont les nutriments essentiels des plantes. Et elle est stérile à la sortie du corps (sauf en cas d’infection). Toujours diluer l’urine à 1:10 (1 part d’urine pour 10 parts d’eau) avant de l’appliquer au pied des plantes (pas sur les feuilles ni les fruits) 1 à 2 fois par mois. NB1 : le fait de laisser reposer l’urine quelques jours dans un récipient fermé réduit l’odeur et l’ammoniac. NB2 : l’urine sert de désherbant quand elle n’est pas diluée !

2) Les matières fécales qui contiennent des pathogènes, doivent être compostées idéalement un an pour devenir sûres. Ce compost mûr est à utiliser pour les plantes non alimentaires et les arbres fruitiers. Les excréments idéalement sont à mélanger à du biochar (forme de charbon végétal obtenu par la pyrolyse / chauffage sans oxygène) pour améliorer la structure du sol et fixer les nutriments.

« Le recyclage est une manifestation concrète de notre engagement à aimer, respecter et prendre soin de la Terre » (Debasish Mridha). Et vivent les colchiques dans les prés !

Passage furtif de la lune à son périgée

La vidéo ci-dessous, qui est à couper le souffle, est un montage réalisé en 2021 par un infographiste installé alors à Odessa, en Ukraine, Aleksey Patrev. Ses comptes TikTok et YouTube contiennent d’autres montages vidéos spectaculaires, tels qu’une baleine surgissant d’une montagne enneigée ou le Titanic attaqué par une gigantesque créature marine.

Pour plus de précision sur ce Fake, cf. https://factuel.afp.com/doc.afp.com.32948AQ. Merci aux personnes qui m’ont donné ce lien éclairant sur la manière d’avoir habillé le montage de telle manière que le Fake se répande comme l’info réelle d’un phénomène qui ne peut être observé qu’une fois par an à un seul endroit de la planète lorsque la lune est à son périgée (quand elle est au plus proche de la terre), avec un film qui n’aurait soi-disant pas été accéléré… Fascinante story qui est venue exciter mes fibres d’aventurier-explorateur amoureux de ces spectacles liés aux longs jour / nuit polaires et me faire tomber dans l’extase de mes rêves non terrestres… Revenons les pieds sur terre : une telle vidéo est un montage ! Carpe diem…

Dix mois qui tue haies

Il y eut un soir détruisant systématiquement les haies.

Il y eut un matin réhabilitant un max de haies…

Autrefois, on aimait délimiter les propriétés et se défendre par des haies. La mécanisation agricole et les larges remembrements au XXe siècle les ont fait abattre massivement. 

À tour de bras, on les rétablit aujourd’hui, en privilégiant les essences locales pour optimiser leurs bénéfices environnementaux.

Les haies sont essentielles pour la biodiversité, servant d’habitat et de corridor écologique pour de nombreuses espèces végétales et animales (oiseaux, insectes, petits mammifères), pour la régulation des sols grâce à leurs racines non seulement anti-érosion mais aussi purificatrices des eaux. Les haies jouent aussi un rôle dans la lutte contre le changement climatique en stockant du carbone et en créant un microclimat. De plus, elles protègent les cultures des ravageurs, fournissent du bois et améliorent la qualité des paysages (créant des zones d’ombre et contribuant à la régulation du microclimat). Excusez du peu.

Leur voix réenchante, on le voit ; voilà la voie…

Cf. la brochure technique

https://environnement.wallonie.be/files/Images/Loisirs/Ev%C3%A8nements/Semaine%20de%20l’arbre/Archives/Brochure_haie.pdf

Amazing tectonique des plaques

Il y a les effets rapides du changement climatique et puis il y a le glissement lent des plaques tectoniques… Par exemple, l’Antarctique n’a pas toujours été de glace et, dans quelques millions d’années, l’Australie (14 fois plus grande que la France, 21 fois plus grande que l’Allemagne) sera nettement plus au nord, plus proche de l’équateur, et connaîtra donc d’autres climats, des écosystèmes bien plus tropicaux… Avec la Tasmanie, elle vogue plein nord, se trouvant sur la plaque terrestre la plus rapide à se déplacer, à une vitesse d’environ 7 centimètres par an.

Amazing tectonique des plaques : la croûte terrestre (lithosphère) glisse sur la couche située juste en dessous (asthénosphère), plus chaude et donc plus ductile, semi-fluide. La lithosphère est fragmentée en plaques tectoniques, dont une douzaine de grandes plaques (Pacifique, Eurasie, Afrique, etc.). C’est la chaleur interne de la Terre qui les fait valser. Amazing courants de convection du manteau terrestre, avec son lot de séismes, éruptions volcaniques, formation de chaînes de montagnes lorsque 2 plaques s’embrassent et s’embrasent ET, en sens inverse, création de nouvelle croûte au niveau des dorsales et expansion des océans lorsque deux plaques s’éloignent !

Mes autres posts sur la valse des continents :

Résistons, réconcilions, transformons

La prochaine conférence internationale de Church and Peace se vivra ces 24-26 octobre 2025 à Herrnhut (à la frontière de l’Allemagne de l’Est + Pologne + Tchéquie). Cf. https://www.church-and-peace.org/fr/2025/06/tu-ne-te-laisseras-pas-endurcir/. En voici le menu.

Les premiers paroles de la chanson « Ermutigung », écrite par le compositeur-interprète est-allemand Wolf Biermann – à qui il était interdit de se produire en public – sont : « Toi, ne te laisse pas endurcir par ces temps durs ». La tradition œcuménique, elle aussi, compte de telles figures courageuses : les 500 ans du mouvement anabaptiste, les plus de 300 ans des Frères moraves de Herrnhut, les 100 ans des quakers en Allemagne, les 35 ans de la réunification allemande… autant d’occasions de rendre hommage à ces hommes et femmes pacifistes et engagés qui, hier comme aujourd’hui, ont incarné et incarnent encore la résistance, la réconciliation et le changement non-violent. Aujourd’hui encore, nous vivons une époque troublée, où les positions se raidissent dangereusement. La tentation serait de nous laisser nous aussi endurcir, au risque de perdre ce dont nous avons le plus besoin : notre capacité à voir au-delà des idéologies et des peurs, et notre force créatrice pour agir de manière non-violente. Résister, réconcilier et transformer ne sont pas ici conçues comme un processus linéaire, mais comme une dynamique. Et la réconciliation – même si le terme peut sembler politiquement provocant en ces temps – reste un horizon biblique, humain et politique. Pour tout cela, Dieu nous promet une force spirituelle toujours renouvelée, qui veut agir dans un cœur de chair : le nôtre. Nous voulons nous encourager mutuellement – avec les membres du vaste réseau de Church and Peace et avec tant d’autres qui partagent leurs expériences avec nous : Marie Anne Subklew, du centre de travail « Théologie des Églises de Paix » ; Friedrich Kramer, délégué à la paix du Conseil de l’Église évangélique en Allemagne (EKD) et évêque de l’Église évangélique de Mitteldeutschland ; et Hana Tonzarova, chargée des questions œcuméniques au sein de l’Église hussite tchécoslovaque et professeure de théologie. Nous nous inspirerons aussi de musiques résistantes et des textes de la théologienne et poétesse Dorothee Sölle…

Flyer : https://www.church-and-peace.org/wp-content/uploads/2025/08/2025-Flyer-FR_0825.pdf.

Le genre parabolique est un trésor

L’atelier que j’aime le plus animer porte sur les paraboles. Ce genre littéraire est d’une telle puissance trans-formatrice. Voici un extrait de mon livre sur les paraboles :

« Face à une nuque raide, la parabole fait un détour. Elle recourt au déguisement, du fait que son destinataire est mauvais juge sur lui-même. Il ne s’agit pas de « révélation réticente » qui s’emploierait à voiler ce qu’elle veut dire. La parabole pose une énigme, qui met un voile sur la révélation en jeu. Non pas pour le plaisir ni pour se livrer à quelque ésotérisme. Le but n’est pas de cacher mais de laisser l’interlocuteur prendre l’initiative de soulever lui-même un coin du voile. Et en frappant à la porte de son imagination, ce couple voiler/révéler le met efficacement en route.

C’est de ce genre littéraire que relève la fable du corbeau et du renard de La Fontaine, qui dénonce les courbettes de la cour royale à Versailles devant sa Majesté le roi-Soleil. Si Jean de La Fontaine avait parlé de Louis XIV et non d’un certain corbeau, il aurait été tout droit en prison !

De même, Alexandre Soljenitsyne s’en est sorti en Union soviétique tant qu’il s’est servi de la fiction et de la poésie pour critiquer la dictature communiste. Mais en publiant L’Archipel du Goulag, en 1974, il a dû s’exiler de Russie, car son message n’était plus voilé… Les récits de fiction, dont les paraboles, peuvent être de redoutables instruments subversifs de dénonciation !

Dans Les paraboles de Jésus (Éditions de l’Atelier, p. 15-16), Denis McBride raconte la belle histoire de VRAI qui effrayait tout le monde lorsqu’il parcourait les rues du village, aussi nu que le jour de sa naissance. Tous les villageois allaient s’enfermer à double tour dans leur maison et refusaient d’entrer en relation avec cet être si vulgaire. Heureusement, un jour, VRAI rencontra HISTOIRE, qui était magnifiquement habillée de vêtements de couleurs. Elle accrochait les regards. HISTOIRE proposa à VRAI de s’habiller avec les vêtements qu’elle confectionna pour lui. Ainsi mis en relief par HISTOIRE, VRAI cessa de faire peur aux gens ; ils lui ouvraient désormais leur porte et le faisaient entrer chez eux. HISTOIRE et VRAI se marièrent et eurent cinq enfants : mythe, apologue, action, satire et parabole… » (Chomé Étienne, Le jeu parabolique de Jésus, une étonnante stratégie non-violente, Éditions Lumen Vitae, Collection Connaître la Bible, n° 57, 2009, p. 12).

De l’art d’ouvrir des possibilités d’imagination et d’action…

Voici le partage de Rachid Benzine interviewé à la radio belge ce 28/8/25 sur son nouveau roman « L’homme qui lisait des livres », qui se déroule à Gaza :
« La littérature ne peut pas arrêter les bombes ni ressusciter les enfants, les femmes, les hommes qui sont morts de manière innocente. Mais comme le dit Nabil, le héros du roman, la littérature peut sauver en silence. Elle va essayer de sauver ce qu’il y a de plus irréductible dans chaque être humain, à savoir son humanité. Le pire est le processus de déshumanisation où nous devenons insensibles pour fuir notre impuissance. Le principe de la littérature (et de tous les arts qui travaillent le langage) c’est d’ouvrir des possibilités d’imagination et, à partir de là, de réouvrir à l’action » (interview complet : https://auvio.rtbf.be/media/le-monde-en-direct-decrypte-votre-actualite-rachid-benzine-auteur-du-roman-l-homme-qui-lisait-des-livres-3374355).

Supériorité structurelle blanche

La couleur de peau blanche est une norme invisible et pourtant effective dans de nombreuses sociétés. Elle offre structurellement aux Blancs des privilèges et leur épargne plusieurs discriminations, le plus souvent sans qu’ils en soient conscients.

Estelle Depris propose un manuel qui partage des ressources éducatives concrètes pour prendre conscience de la réalité raciste, surtout là où elle passe de manière acceptable parce qu’assez inconsciente, par le recours à des analyses de faits d’actualité, une vulgarisation d’articles sociologiques (dont des ouvrages anglo-saxons), des témoignages, etc. Son guide pratique s’appelle : Mécanique du privilège blanc. Comment l’identifier et le déjouer ?