Empathie tonico-émotionnelle, neurones miroirs, etc.

« L’empathie est la faculté d’une personne de percevoir ce que ressent une autre personne. La syntonie, terme repris à la physique, est la faculté d’un psychothérapeute non seulement de percevoir le ressenti d’un patient mais aussi de le vivre, de le faire vibrer en soi : entrer en syntonie, c’est-à-dire être  « tonique avec », être dans le même tonus tonico-émotionnel. Cette capacité de faire sien le ressenti de l’autre est rendue possible par des neurones miroirs dans notre cerveau ; ils nous permettent de comprendre l’action d’un autre en nous plaçant dans un état corporel semblable. Les neurones miroirs sont le dispositif parfait du « comme si », ils enclenchent la reproduction de son état tonique musculaire et nous ouvre ainsi l’accès à ses états mentaux, ses images émotionnelles, jusqu’à ses intentions… Ce processus nous fait adopter l’état dans lequel nous serions si nous effectuions nous-mêmes cette action. Ceci se réalise non pas tellement au moyen de nos structures sensorielles passives mais plutôt en préactivant nos structures motrices (prêtes à l’action). Cela permet de se mettre « à la place de l’autre « , « dans sa peau « , « dans son état d’esprit « , au point que l’impulsion naissante chez l’autre sera chez moi, je vais la sentir. Ce n’est pas une pensée, ce n’est pas du domaine de l’analyse, c’est la sentir jusqu’à ce qu’elle devienne un verbe d’action » (Jean Lerminiaux).

« En somme, je vous comprends parce que je fais semblant d’être vous » (Marc Jeannerod, La nature de l’esprit, Ed. Odile Jacob 2002, p. 143).

Bonté bon thé be good dis

« Par-dessus toute chose, soyez bon ; la bonté est ce qui ressemble le plus à Dieu et ce qui désarme le plus les hommes. Vous en avez des traces dans l’âme mais ce sont des sillons que l’on ne creuse jamais assez. Vos lèvres et vos yeux ne sont pas encore aussi bienveillants qu’ils pourraient l’être et aucun art ne peut leur donner ce caractère que la culture intérieure de la bonté. Une pensée aimable et douce à l’égard des autres finit par s’empreindre dans la physionomie et par lui donner un cachet qui attire tous les cœurs » (Henri Lacordaire).

Corps à corps / Cœurs ac-cord…

« Connais-moi si tu peux, ô passant, connais-moi !
Je suis ce que tu crois et suis tout le contraire :
La poussière sans nom que ton pied foule à terre
Et l’étoile sans nom qui peut guider ta foi.
Je suis et ne suis pas tel qu’en apparence :

Forte comme en plein jour une armée en bataille
Qui lutte, saigne, râle et demeure debout;
Qui triomphe de tout, risque tout, souffre tout,
Silencieuse et haute ainsi qu’une muraille…
Faible comme un enfant parti pour l’inconnu
Qui s’avance à tâtons de blessure en blessure
Et qui parfois a tant besoin qu’on le rassure
Et qu’on lui donne un peu la main, le soir venu…

Connais-moi ! Connais-moi ! Ce que j’ai dit, le suis-je ?
Ce que j’ai dit est faux – et pourtant c’était vrai ! –
L’air que j’ai dans le cœur est-il triste ou bien gai ?
Connais-moi si tu peux. Le pourras-tu ?… Le puis-je ?…

Ô passant, quand tu verrais
Tous mes pleurs et tout mon rire,
Quand j’oserais tout te dire
Et quand tu m’écouterais,
Quand tu suivrais à mesure
Tous mes gestes, tous mes pas,
Par le trou de la serrure…
Tu ne me connaîtras pas!

Et quand passera mon âme
Devant ton âme un moment
Éclairée à la grand-flamme
Du suprême jugement,
Et quand Dieu comme un poème
La lira toute aux élus,
Tu ne sauras pas lors même
Ce qu’en ce monde je fus…

Tu le sauras si rien qu’un seul instant tu m’aimes ! »

(Marie-Noel, Connais-moi, 1908).

Maman, je suis à dos-c’est bon t’es divine

Dans Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, « Charles Péguy a raconté, à la troisième personne, « l’histoire du plus grand acte de foi de sa vie ». « Un homme (et nous savons que cet homme, c’était lui), avait trois enfants et, un jour maudit, ils tombèrent malades, tous les trois ensemble. Il prit alors une décision audacieuse : aller à pied en pèlerinage de Paris à Chartres pour mettre ses trois enfants malades dans les bras de Maman Marie. Après cela, tout alla bien, naturellement, car c’était la Sainte Vierge qui s’en occupait ». C’est curieux que tous les chrétiens ne fassent pas de même. C’est tellement simple, mais on ne pense pas à ce qui est simple » (Raniero Cantalamessa).

Psalmodie ta vie

« Oui il est grand temps de révéler à nos enfants – de nous révéler à nous-mêmes – l’autre versant du monde, celui où, jour après jour, s’invente la vie : les mille gestes d’amour, de compassion, de tendresse, les multiples mains qui bénissent, caressent, plantent, sèment, rêvent, se joignent pour prier, jour après jour, sans se lasser. Car le monde doit de tenir debout à cette conspiration de l’amour, à cette clandestinité de la tendresse et de la louange » (Christiane Singer).

« Qu’ils louent son nom avec des danses. Qu’ils le célèbrent avec le tambourin et la harpe » (Psaume 149).

Au temps de mes ombres, elles en portent le vent. Autant de mes ombrelles emporte le vent.

« Ne t’y trompe pas mon cher : tu es fou aussi ; tous les hommes le sont. Veux-tu savoir, maintenant, pourquoi ceux-là ne sont pas moins fous que toi, qui te traitent de fou ? Celui qui se croit plus sage et se moque de toi a lui-même des choses suspendues derrière le dos dont tu peux rire à ton tour. Le fardeau de l’homme est une besace double : et la partie qui pend dans son dos est celle dans laquelle nous cachons tous nos vices ; l’autre, qui pend sur la poitrine, c’est celle dans laquelle nous avons l’œil sur les vices d’autrui. Aussi vrai que nous ne voyons pas nos propres vices, de même nous ne sommes pas capables de voir ce qui nous pend dans le dos.  Tu ne peux t’en libérer qu’en acceptant de le reconnaître. Cela s’appelle aussi déposer les valises » (d’après Horace).

The lovers together for ever

« Ceux qui s‘aiment par l’Esprit ne cesseront jamais de s’aimer. […] Ainsi, le sentiment de l‘amour, au lieu de s’arrêter en eux et de s’y endormir, ne fait que s’accroître et embraser leur cœur d’une flamme nouvelle. Ils s’élèvent toujours en s‘aimant jusqu’à Dieu » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).