Au temps de mes ombres, elles en portent le vent. Autant de mes ombrelles emporte le vent.

« Ne t’y trompe pas mon cher : tu es fou aussi ; tous les hommes le sont. Veux-tu savoir, maintenant, pourquoi ceux-là ne sont pas moins fous que toi, qui te traitent de fou ? Celui qui se croit plus sage et se moque de toi a lui-même des choses suspendues derrière le dos dont tu peux rire à ton tour. Le fardeau de l’homme est une besace double : et la partie qui pend dans son dos est celle dans laquelle nous cachons tous nos vices ; l’autre, qui pend sur la poitrine, c’est celle dans laquelle nous avons l’œil sur les vices d’autrui. Aussi vrai que nous ne voyons pas nos propres vices, de même nous ne sommes pas capables de voir ce qui nous pend dans le dos.  Tu ne peux t’en libérer qu’en acceptant de le reconnaître. Cela s’appelle aussi déposer les valises » (d’après Horace).

The lovers together for ever

« Ceux qui s‘aiment par l’Esprit ne cesseront jamais de s’aimer. […] Ainsi, le sentiment de l‘amour, au lieu de s’arrêter en eux et de s’y endormir, ne fait que s’accroître et embraser leur cœur d’une flamme nouvelle. Ils s’élèvent toujours en s‘aimant jusqu’à Dieu » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).

De la quête éperdue du justicier tant qu’il ne s’est pas reçu lui-même

« J’ai accepté de tuer pour renverser le despotisme. Mais derrière ce que tu dis, je vois s’annoncer un despotisme qui, s’il s’installe jamais, fera de moi un assassin alors que j’essaie d’être un justicier » (Albert Camus, Les Justes, 1952).

« L’Amour ne paraît plus essentiel aux mortels.
C’est peut-être pour cela qu’ils restent mortels ! » (Jacqueline Kelen).

Réveiller le Feu sacré et nous porter dans les abris éternels

« Plus le cœur de l’homme est pur, plus la vue de celle qu’il aime le sanctifie. Elle est comme un talisman merveilleux qui l’initie aux enchantements de la vie immortelle. […] Comme l’artiste, la femme n’aspire qu’à réveiller en nous le Feu sacré. Elle se fait aimer pour porter le cœur de celui qui l’aime dans les abris éternels » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).

on s’aime / sème ; on est / s’est / sait planter

« Fleuris là où tu es planté » (Saint François de Salle).

« Au-dessus de ce bout de route qui nous reste ouvert, le ciel s’étale tout entier. On ne peut rien nous faire, vraiment rien. On peut nous rendre la vie assez dure, nous dépouiller de certains biens matériels, nous enlever une certaine liberté de mouvement tout extérieure, mais c’est nous mêmes qui nous dépouillons de nos meilleures forces par une attitude psychologique désastreuse. En nous sentant persécutés, humiliés, opprimés. En éprouvant de la haine. En crânant pour cacher notre peur. On a bien le droit d’être triste et abattu, de temps en temps, par ce qu’on nous fait subir ; c’est humain et compréhensible. Et pourtant, la vraie spoliation c’est nous-mêmes qui nous l’infligeons. Je trouve la vie belle et je me sens libre. En moi des cieux se déploient aussi vastes que le firmament. Je crois en Dieu et je crois en l’homme, j’ose le dire sans fausse honte. La vie est difficile mais ce n’est pas grave. Il faut commencer par « prendre au sérieux son propre sérieux », le reste vient de soi-même. Travailler à soi-même, ce n’est pas faire preuve d’individualisme morbide. Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même, extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue en amour ou est-ce trop demander ? C’est pourtant la seule solution. Je pourrais continuer ainsi des pages entières. Ce petit morceau d’éternité qu’on porte en soi, on peut l’épuiser en un mot aussi bien qu‘en dix gros traités » (Etty Hillesum, juive hollandaise emprisonnée et morte à Auschwitz en 1943, dans Une vie bouleversée, 1941-1943, p. 132 dans l’édition Points).

L’heure de la mort = un crible qui retient l’essentiel

L’heure de la mort  tamise ce que tu as vécu.

 Ne traverse le portail que l’amour échangé.

C’est le temps de lâcher ce que tu as bloqué,

c’est le temps d’emporter ce que tu as donné.

surtout de découvrir ce que tu as reçu,

bien au-delà de ce que tu avais perçu.

« La mort est le plus grand de tous les maîtres.
Plus grand que toutes les philosophies.
Plus vrai que toutes les religions.
La mort nous dépouille des mensonges, des faux-semblants.
La mort se moque de notre ressentiment. Elle consume notre avidité, notre rancune et nos griefs. La mort nous invite à être complètement présents, à lâcher prise, à pardonner, à nous rejoindre, sans histoire.
La mort nous fait comprendre que seul l’amour compte, que seul l’amour fait que la vie vaut la peine d’être vécue, et que tout le reste est poussière.
La mort est un portail impitoyable. Les richesses du monde ne peuvent rien contre elle. La haine ne peut lui survivre. Seul l’amour peut le franchir. Nous retournons à notre Vraie Nature.  Le cycle est terminé » (Jeff Foster).

L’amor trompe la mort

« Quand vient la mort,
tel l’ours affamé en automne,
Quand vient la mort

et qu’elle puise dans sa bourse
toutes ses pièces étincelantes pour m’acheter
puis referme cette bourse d’un coup sec…

Je veux passer cette porte,
emplie de curiosité en me demandant :
à quoi donc va ressembler cette demeure d’obscurité ?

C’est pourquoi je regarde toutes choses
comme une fraternité et une communauté…
Je pense à chaque vie comme à une fleur aussi commune
qu’un champ de marguerites et aussi remarquable.
Chaque corps est un lion de courage,
quelque chose de précieux pour la Terre.

Quand ce sera la fin, je veux pouvoir dire :
toute ma vie j’ai été l’épouse mariée à la stupeur ;
j’étais le marié prenant le monde dans mes bras »

(Mary Oliver).

Ce qui est né de la lumière retrouvera la pleine lumière

« La sainteté, c’est la force de Dieu dans la faiblesse de l’homme » (Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus).

« La vie des saints est à l’Évangile ce qu’une musique chantée est à une musique notée » (St François de Sales).

« Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Co 3,16). 
Ne savez-vous pas que votre corps / vos membres sont un temple du Saint-Esprit qui est en vous ? » (1 Co 6,19).

Sur ma chaise de bureau, entre terre et ciel

« Crois en mon expérience : tu trouveras plus dans les bois que dans les livres. Les arbres et les pierres t’enseigneront une leçon que tu ne pourrais apprendre des maîtres » (Bernard de Clairvaux).

« Ce qui rend heureux, ce n’est pas de posséder, mais de se relier à soi, aux autres et à la nature. Vivre sobrement, c’est réfléchir à ce dont on a vraiment besoin, simplifier sa vie, se connecter à son ressenti, à la nature et au vivant qui vibre en nous » (Pierre Rabhi).