« La mort n’est pas une fin, elle peut-être un commencement, une naissance ou un voyage » (Marguerite Yourcenar, Le mystère d’Alceste).
« Il n’y a rien de plus significatif que la Mort, soit qu’elle ferme l’horizon de l’homme, soit qu’elle le rouvre » (Edmond Thiaudière, La soif du juste).
« Prendre appui sur ce qui nous enferme pour devenir libre ! » (Coline Billen, proposant des exercices physiques de conscience corporelle, qui font vivre cela).
« Le christianisme, durant des siècles, a popularisé la foi en la résurrection de la chair. Mais, pour beaucoup aujourd’hui, cette foi résonne comme un déni de la raison. […] Alain Comte-Sponville nous avertit dans son livre L’esprit de l’athéisme : « Il n’y a pas à espérer au-delà de ce qui nous est possible. C’est l’amour, non l’espérance, qui fait vivre ». Et si nous changions de regard ? En fait, ce n’est pas la résurrection qui est incroyable. En réalité, l’étonnant, l’improbable, l’incroyable est déjà arrivé. Il réside dans notre « surrection » elle-même, celle que nous éprouvons aujourd’hui dans notre existence relationnelle et désirante, plongés que nous sommes dans un univers fantastique que les sciences ne cessent de découvrir avec émerveillement depuis l’infiniment petit jusqu’à l’infiniment grand. Qu’il y ait quelque chose plutôt que rien, que nous soyons ainsi jetés dans l’existence est un mystère qui ne souffre pas d’explication. De ce point de vue, la perspective d’une résurrection n’est pas moins étonnante, n’est pas moins impossible ou incroyable que la vie elle-même qui nous est donnée aujourd’hui. Pourquoi moi, avec le corps qui est le mien, puissance de désir et de relation, serais-je rejeté dans le néant alors que j’en ai été tiré ? Pourquoi la vie physique, une fois épuisée, ne serait-elle pas « relevée » de la même manière qu’elle a été suscitée. Au nom de quoi, par quel goût de mort, pourrions-nous prétendre, a priori que la vie suscitée en nous ne pourrait être ressuscitée à nouveau dans une nouvelle donation aussi étonnante que la première. L’étonnement d’exister que nous pourrions éprouver alors ne serait pas moindre que celui d’exister aujourd’hui. […]
La résurrection envisagée dans cette perspective n’invite pas à croire en un autre monde qui doublerait le nôtre, qui serait comme un arrière-pays, inaccessible à nos sens. La question n’est pas de « croyance » en un autre monde caché derrière le nôtre, mais de « confiance » dans ce qui nous a suscités à l’existence, dans l’espérance que nous ne serons pas abandonnés dans le néant dont nous avons été tirés. En d’autres termes, la foi en la résurrection n’est pas autre chose que la confiance en la puissance qui nous tient en vie aujourd’hui. […]
Selon le témoignage des Évangiles, Jésus était un homme de désir animé, de part en part, par une confiance radicale en la puissance bienveillante qui engendre à la vie. Il osait l’appeler et la prier familièrement en disant « Notre Père ». C’est d’ailleurs cette foi qui l’a conduit à adopter une manière d’être et à tenir des propos d’une nouveauté si radicale qu’elle réveillait la vie en chaque rencontre. Condamné injustement par les religieux de son temps, crucifié dans la plus extrême violence, fallait-il qu’il en restât là ? Fallait-il donc que les choses s’arrêtent là pour sceller définitivement la victoire du mal et de la mort ? À moins que la puissance de qui nous tenons la vie lui ait rendu justice et témoignage en le ressuscitant. C’est en tout cas le témoignage qui court à son propos. Pas de preuve. Juste une faille, une trouée, une trace, un tracé… Incroyable la résurrection ? En tout cas, il serait déraisonnable de n’en point garder l’espérance » (André Fossion).
« Il faut quand même une sacrée foi pour croire que le mal n’aura pas le dernier mot » (mon frère Neal Blough, lors de notre dernière rencontre Church and Peace, 25/3/2021).
« Le jour où j’ai vu un moustique se poser sur un de mes testicules, j’ai compris qu’on ne pouvait pas régler tous les problèmes par la violence » (le Pépé de Roland Magdane).
Ô Dieu de vérité, que les hommes divers nomment de divers noms, mais qui est l’Un, Unique et le Même, qui es celui-qui-est, qui es en tout ce qui est et dans l’union de tous ceux qui s’unissent, qui es dans la hauteur et dans l’abîme, dans l’infini des cieux et dans l’ombre du cœur comme une infime semence, nous te louons
(extrait de la prière quotidienne à la communauté de l’Arche fondée par Lanza del Vasto).
« Ô temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices, suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! » (Alphonse de Lamartine, Le lac, Méditation XIV, 1820).
« Pourquoi demander des roses au jasmin, du chèvrefeuille aux orangers, au lieu de savourer l’odeur du jasmin et des orangers ? » (Alphonse Karr, Sous les tilleuls, 1832).
« Aimer, c’est savourer aux bras d’un être cher, la quantité de ciel que Dieu mit dans la chair » (Victor Hugo, La légende des siècles, 1877).
Charles Darwin affirma que l’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance. Des études rigoureuses ont confirmé ce biais cognitif : une personne ignorante dans un domaine tend à sousestimer ses lacunes et limites et à surestimer son niveau de compétence, tandis qu’une personne qualifiée a la double tendance inverse. Plus une personne est informée et qualifiée, plus elle a conscience de ses lacunes et limites !
Notamment étudié par les psychologues américains David Dunning et Justin Kruger, l’effet de surconfiance dont souffrent les cuistres, contribue aux dérives des réseaux sociaux, à travers l’ultracrépidarianisme et l’ipsedixitisme : a) les avis les plus fondés et les plus éclairés ne sont pas les plus relayés, b) car des millions d’internautes relaient surtout les points de vue (qu’ils tiennent pour vrais) de leurs stars-idoles (qu’ils tiennent pour autorités autorisées)…
Ci-dessous mon humour de la chose : dérive d’incontinent, d’un gueux en train de se perdre. En fondant, son aumône à la vérité augmente l’océan ultracrépidarianiste qui l’entoure…
Vient de décéder le Père Thierry Becker, qui a « partagé le pain et le sel » avec ses sœurs et frères d’Algérie : « J’ai juste trois mots à dire : émerveillement, certitude, reconnaissance : 1) mon émerveillement devant la confiance qui m’a été faite tout au long de ma vie, au-delà des faux pas et des équivoques, et des dons reçus qui m’ont préparé à servir ; 2) ma certitude que l’engagement pris, il y a 60 ans, de me mettre au service du diocèse d’Oran est le bon engagement. On peut risquer sa vie à 25 ans sur une intuition apparemment folle – c’était en pleine guerre d’Algérie – quand elle s’accompagne de joie et de paix, 3) ma reconnaissance et mon merci pour l’accueil, l’affection et l’amitié reçus dans l’Église et dans le pays. Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur. Tu le gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde » (son témoignage exprimé à la cathédrale d’Oran, le 28 juin 2019). Mercy & merci !
Dans la Bible, Sion désigne d’abord des lieux géographiques (la cité de David (1R 8,1 ; 2Ch 5,2), le sanctuaire de l’Éternel (Ps 20,3), la montagne sainte de Dieu (Ps 74,2), la ville de Jérusalem (2 R 19:31)). Sion figure ensuite la présence et de la bénédiction de Dieu (Ps 128,5 ; Ps 132,13 ; Is 8,18 ; Is 24,23 ; He 12,22 ; Ap 14,1). Sion représente enfin tout lieu qui bénéficie de la présence divine (Ps 9,12 ; Ps 48,2-3 ; Ps 110,2 ; Is 28,16 ; Is 59,20 ; He 12,22 ; Ap 14,1) et le peuple de Dieu (Ps 78,68 ; Is 51,16).