« Il est si facile de briser et de détruire.
Les héros sont ceux qui font la paix et qui construisent »
(Nelson Mandela, Pensées plurielles).

La bibliothèque d'Étienne Chomé
Jeux du "je" jusqu'au coeur du coeur
« Il est si facile de briser et de détruire.
Les héros sont ceux qui font la paix et qui construisent »
(Nelson Mandela, Pensées plurielles).
Ce dimanche matin, en rentrant de l’île Maurice vers la Belgique, je suis tout à la joie d’avoir vécu l’aube la plus longue de ma vie passée et présente : dans l’avion, j’ai admiré les toutes premières lueurs de l’aube, à partir de 4 h.45, au-dessus de Zagreb puis Vienne. Ensuite, à peine les splendeurs colorées de l’aurore apparaissaient, nous avons entamé notre descente. Ce plan de vol tenait le parfait timing pour nous faire une marche arrière : en effet, en baissant d’altitude et en se tournant plus résolument vers l’ouest, nous sommes retournés au début de l’aube. En changeant d’espace, nous sommes remontés dans le temps = dans la chronologie habituelle de ce début de journée de fin d’été : une aube encore montante au-dessus de Munich et Francfort et puis descendante pour contempler Aix-la-Chapelle et la Belgique. Nous avons atterri sur le plancher des vaches à Bruxelles dans la nuit totale, pour accueillir à nouveau l’aube déroulant son tapis de couleurs ! Magnifique début de journée, aux quatre mille secondes d’aubes reloaded ; L’aube-Laudes, où j’ai chanté des psaumes en ayant intérieurement enfilé mon aube liturgique blanche (le blanc rassemblant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel dans la lumière de la Vie)… Vive ce beau ‘jour du Seigneur’
Remake un an plus tard, en août 2023 : cette fois, après une longue aube, j’ai eu la joie de voir le soleil jouer au saute-moutons. Il est sorti de l’horizon puis rentré, puis sorti, puis rentré, à répétition… Amazing…
Dans ses lettres, Ignace de Loyola exprime
que tout est donné par surcroît à qui
reçoit comme bénédiction la rosée du ciel,
réalise que Son amour vaut mieux que tout,
choisit la confiance au cœur de ses inquiétudes,
cherche d’abord le Royaume de Dieu et sa justice.
Noble et tendre amitié, je te chante en mes vers.
Du poids de tant de maux semés dans l’univers,
par tes soins consolants, c’est toi qui nous soulages,
trésor de tous les lieux, bonheur de tous les âges
(Jean-François Ducis, Épître à l’amitié, 1786).
« Être capable de communier avec les autres êtres par une activité nue et dépouillée qui, en nous arrachant à nous-même, nous donne accès à la totalité du réel, dont l’existence individuelle nous avait d’abord séparés.
Tout homme qui prétend garder quelque chose pour lui seul se forge à lui-même sa propre solitude.
Connaître l’extrémité de la pauvreté, en s’ouvrant sur la totalité du monde avec un cœur pur et des mains libres, pour connaître l’extrémité de la richesse qui nous permet à chaque instant, en abolissant en nous toute arrière-pensée, d’entrer réellement en société avec tous les êtres que Dieu met sur notre chemin » (Louis Lavelle, Tous les êtres séparés et unis, 1940, début de la deuxième guerre mondiale il y a 82 ans).
N’aie pas peur du doute.
Ne le vois pas comme un signe de faiblesse,
ou d’échec spirituel.
Il faut un grand courage pour douter;
pour continuer à regarder
quand tout autour de toi
hurle ses certitudes;
pour rester curieux, fasciné,
quand tout le monde autour de toi
semble si sûr de soi.
Reste proche de ton doute.
C’est une porte vers le mystère
et la plus profonde sorte d’humilité.
Ton doute te maintient ouvert et jeune d’esprit,
et finalement te sauve
de la douleur d’avoir raison,
de la honte d’avoir tort,
et de l’arrogance des conclusions prématurées.
Au-delà des limites de l’esprit,
au-delà des frontières du vrai et du faux,
il y a ceci, le cœur indubitable.
Jeff Foster
« Car moi, le Seigneur, je sais bien quels projets je forme pour vous ; et je vous l’affirme : ce ne sont pas des projets de malheur mais des projets de bonheur. Je veux vous donner un avenir à espérer » (Jérémie 29,11).
Ce que je trouve figé dans mes relations à l’extérieur correspond à des figements intérieurs. Ce que je critique chez l’autre correspond à ce qui, en moi, n’est pas suffisamment accueilli et baigné dans l’Amour. En la matière, les limites que je trouve à l’extérieur sont en fait l’expression de limites intérieures : mes propres ‘enfer-me-ment’, mes étroitesses, mes croyances limitantes, mes œillères et mes ornières, mes réflexes de repli sur soi. Mes guerres extérieures sont l’écho de l’ego et de ses guerres internes.
Inversement, les possibilités que je vois dans le monde extérieur correspondent aux possibilités de mon monde intérieur, à ma foi en la Vie offerte généreusement. Mes projections sur l’autre cessent quand j’ouvre réellement mon cœur et mon âme à la Vie qui me traverse, quand je la laisse simplement faire son œuvre féconde, telle la pluie sur mes terres. Il n’y a rien à faire, sinon de réapprendre la manière d’être d’un enfant qui babille de joie dès qu’apparaît l’autre au-dessus de son berceau, et qui fait de la rencontre une Visitation, une exultation dans les entrailles.
Je t’aime, Christine, mon amour.
« Trois mots pour dire l’amour : éros, philia, agapè.
Qu’est-ce qu’éros ? C’est le manque, et c’est la passion amoureuse. C’est l’amour selon Platon : « Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l’amour. » C’est l’amour qui prend, qui veut posséder et garder. Je t’aime : je te veux. C’est le plus facile. C’est le plus violent. C’est le secret de la passion (elle ne dure que dans le manque, le malheur, la frustration). […]
L’amitié ? C’est ainsi que l’on traduit ordinairement philia en français, ce qui n’est pas sans en réduire le champ ou la portée… ; c’est l’amour de bienveillance (aimer l’autre pour son bien à lui). […] C’est le secret des couples heureux, cette bienveillance joyeuse, cette joie bienveillante : vouloir le bien de celui qu’on aime. C’est l’amour selon Aristote et Spinoza.
Agapé ? […] L’amour pour celui qui ne nous manque ni ne nous fait du bien (dont on n’est ni l’amoureux ni l’ami), mais qui est là, simplement là, et qu’il faut aimer en pure perte, pour rien, ou plutôt pour lui, quoi qu’il soit, quoi qu’il vaille, quoi qu’il fasse, et fût-il notre ennemi… C’est l’amour selon Jésus-Christ : amitié universelle, parce que libérée de l’ego, et pour cela libératrice. Ce serait l’amour de Dieu, s’il existe (« O Théos agapé estin », lit-on dans la première épître de saint Jean : Dieu est amour).
Éros, philia, agapé : l’amour qui manque ou qui prend ; l’amour qui se réjouit et partage ;
l’amour qui accueille et qui donne…Ils sont tous les trois nécessaires, tous les trois liés….ce sont trois pôles dans un même champ, qui est le champ d’aimer, ou trois moments dans un même processus, qui est celui de vivre. Éros est le premier, toujours, et c’est ce que Freud, après Platon ou Schopenhauer, nous rappelle ; agapé est le but (vers lequel nous pouvons au moins tendre), que les Évangiles ne cessent de nous indiquer ; enfin philia est le chemin, ou la joie comme chemin : ce qui transforme le manque en puissance, et la pauvreté en richesse »
(André Comte-Sponville, Présentations de la philosophie, morceaux que j’ai choisis entre p. 41 et 50).
Dans des vers holorimes, la rime court sur l’ensemble du vers ;
ce sont des vers entièrement homophones.
Si, j’y joue pour ne pas chômer.
Ci-gît joue pour nœuds pas Chomé.