Prendre soin, plein d’entrain, de mon champ, chaque matin

« Les ingrédients essentiels de la créativité demeurent exactement les mêmes pour tout le monde : courage, enchantement, permission, persistance, confiance  – et ces éléments sont universellement accessibles.

Cela ne veut pas dire qu’une existence créative est toujours facile, cela signifie tout au plus qu’une existence créative est toujours possible » (Elisabeth Gilbert).

« Dans le coin de mon âme, il y a un temple, un sanctuaire, une mosquée, une église où je m’agenouille. La prière est l’autel sans noms, sans murs » (Rabia al Basri).

Belle journée à chacun.e, ensoleillée de l’intérieur !

Je prédis des fleurs… Car je viens d’en planter

« J’ai décidé de moins râler contre les maux de la société, mais de prendre juste ma part de responsabilité. J’ai réalisé que c’était plus important pour moi d’être ok avec moi-même que de donner des leçons aux autres » (Laurent Gounelle).

Larme, arc-en-ciel entre l’âme et le ciel

« La violence commence lorsque je choisis de ne pas remettre en question la pensée disant que j’ai raison de croire le jugement que je porte sur un être humain. La violence se poursuit lorsque je fais des choix, parle, pose des actions, à partir de ce jugement que j’ai validé.

La non-violence commence lorsque je choisis de traduire ce jugement pour découvrir quels besoins et aspirations ne sont pas nourris en moi lorsque je vois cette personne agir comme elle le fait : là, dans l’espace en amont des jugements, au-delà du conditionnement bien-mal, s’ouvre le champ de la rencontre possible, de cœur à cœur.

Se relier de cœur à cœur ne signifie pas être d’accord avec les actions de la personne en question, mais avoir conscience que, même si certaines de ses actions ne nourrissent pas mes besoins et aspirations profondes, le fait de me relier à lui au niveau de ce qui nous est commun – les besoins qui sous-tendent toutes nos actions – augmentera mes chances de trouver une façon d’être en relation qui soit en accord avec mon rêve de vivre dans un monde où les êtres humains vivent à cœur ouvert plutôt qu’à poings fermés…

Alors, amie, ami, si en ce jour tu t’apprêtes à valider le jugement que tu portes sur autrui, je t’invite à te demander dans quel monde tu souhaites vivre… » (Issâ Padovani).

Stromae / ce trauma est

« J’suis pas tout seul à être tout seul
Ça fait d’jà ça d’moins dans la tête
Et si j’comptais combien on est
Beaucoup
Tout ce à quoi j’ai d’jà pensé
Dire que plein d’autres y ont d’jà pensé
Mais, malgré tout, je m’sens tout seul
Du coup

J’ai parfois eu des pensées suicidaires, et j’en suis peu fier
On croit parfois que c’est la seule manière de les faire taire
Ces pensées qui me font vivre un enfer

Est-c’qu’y a que moi qui ai la télé
Et la chaîne culpabilité ?
Mais faut bien s’changer les idées
Pas trop quand même
Sinon ça r’part vite dans la tête
Et c’est trop tard pour qu’ça s’arrête
C’est là qu’j’aimerais tout oublier
Du coup »
(Stromae, L’enfer, interview inouï au Journal Prime Time TF1 du dimanche 9/1/22).

« Comment peut-on voir la lumière sans l’ombre, percevoir le silence sans bruit, atteindre la sagesse sans la folie ? Devenir fou n’est pas un art. Mais de la folie extraire la sagesse, voilà sans doute le comble de l’art. La folie est la mère des sages, jamais l’intelligence » (Carl Gustav Jung, L’âme et la vie).

Nous déclarer la paix

« De la Vie éternelle, je ne sais pas grand-chose, sinon que plus jamais l’homme ne sera loup pour l’homme. L’homme plus jamais n’accablera, ne jugera, n’humiliera son frère ; l’Absolu rassasiant notre cœur, nous verrons partout ses reflets. De la Vie à venir, je ne sais pas grand-chose, sinon que notre corps ne saura plus gémir. Plus jamais cette angoisse qui nous étreint à la gorge. Les longues nuits avec ces cruels souvenirs de trop de grands bonheurs perdus, les nuits qui n’en finissent pas… « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux… », « De mort, il n’y en aura plus… », « Car l’ancien monde s’en est allé ». De la Vie qui viendra, je ne sais pas grand-chose, sinon que la douceur aura gagné sur la violence. Le fort n’écrasera plus le faible… Il n’y aura plus de faibles ! Les hommes se déclareront la Paix. « L’enfant jouera sur le trou du cobra ». Chacun s’enchantera de la différence de l’autre, les parcelles de vérité, comme un puzzle achevé, seront réconciliées. « Les grandes eaux ne pourront éteindre l’Amour, ni les fleuves le submerger ». De la Vie qui t’attend, je ne sais qu’une chose… Dieu sera tout, en tous ; l’Amour sera tout pour chacun. L’homme aura retrouvé la passerelle qui mène au cœur de son frère et qui a nom Esprit Saint. « Et cette joie, nul, jamais ne pourra la ravir ». Amen »
(Stan Rougier, De la Vie éternelle, je ne sais pas grand-chose).

Ne pas identifier la personne au mal qu’elle fait

Mon regard sur la phrase de Macron « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emm*rder » : quand quelqu’un fait quelque chose de mal à mes yeux, il est sage de distinguer soigneusement ce quelqu’un de ses actes, afin de réussir à montrer en quoi le comportement ne me semble pas ajusté, sans du tout m’attaquer à la personne. Le défi est de rester entièrement sur le plan des actes citoyens, qui sont à réguler par la loi et par un cadre de droit juste ; ce plan est à distinguer soigneusement du registre des personnes à respecter.

Viser la personne, c’est se tromper de cible ! Porter atteinte à son intégrité, c’est se tromper de combat et s’éloigner de la solution juste. Pour aller plus loin, lire l’intro de mon livre La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, disponible sur http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/.

Dans sa lutte pour l’indépendance de son pays colonisé par les Anglais, Gandhi disait : « J’aime les Anglais. Je souhaite pouvoir vivre avec eux mais je hais le système qu’ils ont institué dans notre pays et je veux le détruire. Je m’arrange pour traquer le mal où qu’il soit, sans jamais nuire à celui qui en est responsable. Notre non-coopération ne s’en prend ni aux Anglais ni à l’Occident mais au système que les Anglais nous ont imposé ».

Tragédie – comédie

« Tous les concepts utilisés pour penser le théâtre occidental ont été à l’origine définis et exemplifiés pour la tragédie, ce qui explique en grande partie pourquoi le théâtre a les plus grandes peines à se débarrasser du tragique autant que des structures de la tragédie » (Bénédicte Louvat, Le Théâtre, 2007, p. 40).

La Poétique d’Aristote comprenait à l’origine une partie consacrée à la tragédie et une autre consacrée à la comédie, Hélas, la partie consacrée à la comédie a disparu. Et si cette absence de la poétique de la comédie avait un sens ? Comme si la perte de la partie du traité aristotélicien était un lapsus de la théorie, la comédie ne s’y définissant que négativement par rapport à la tragédie, qui semble bien constituer la norme. 

Non seulement la comédie n’est que le négatif de la tragédie, mais la tragédie semble bien devoir fournir un modèle à l’ensemble du théâtre, et même se confondre avec lui. 

D’aucuns expliquent cet impérialisme théorique de la tragédie ainsi : la comédie est un genre plus libre, elle comporte moins de règles, elle ne cherche qu’à faire rire ; or le rire, c’est bien connu, n’est pas théorisable… S’il existe si peu de théorie de la comédie, peut-être est-ce que la comédie est elle-même sa propre théorie ? 

Ceci est mon propre résumé de l’introduction de l’article de Florian Pennanech, Aristote et la comédie, dans Littérature,  n° 182, 2016/2, p. 89-90.

« La vie est une comédie pour ceux qui pensent et une tragédie pour ceux qui ressentent » (Horace Walpole).

Conditions d’une campagne de désobéissance civile

Selon Hugo Bedau, pour qu’une campagne d’actions non-violente soit reconnue comme désobéissance civile dans un État de droit , elle doit réunir les conditions suivantes : être exprimée publiquement, en nom propre, de façon collective, en spécifiant en quoi l’obligation légale bafoue un droit fondamental et en fondant cette revendication sur l’invocation d’un principe supérieur à la simple légalité (égalité, justice, solidarité ou dignité). Cf. Hugo Bedau, On Civil Disobedience, dans Journal of Philosophy, n° 58, 1961, p. 653-665. 

Albert Ogien y ajoute que « ce refus doit faire l’objet d’une action en justice (civile ou administrative), car le procès est considéré comme la tribune du haut de laquelle la question du caractère néfaste ou scélérat d’un texte réglementaire peut être rouverte dans le débat public » (Albert Ogien, La désobéissance civile peut-elle être un droit ? dans Droit et société, n° 91, 2015/3, p. 579 à 592).

« Il existe une différence essentielle entre le criminel qui prend soin de dissimuler à tous les regards ses actes répréhensibles et celui qui fait acte de désobéissance civile en défiant les autorités et s’institue lui-même porteur d’un autre droit. Cette distinction est naturellement invoquée comme un argument primordial par tous ceux qui s’efforcent de faire reconnaître que la désobéissance civile n’est pas incompatible avec les lois et les institutions publiques […]. Le délinquant de droit commun, par contre, même s’il appartient à une organisation criminelle, agit uniquement dans son propre intérêt ; il refuse de s’incliner devant la volonté du groupe et ne cédera qu’à la violence des services chargés d’imposer le respect de la loi. Celui qui fait acte de désobéissance civile, tout en étant généralement en désaccord avec une majorité, agit au nom et en faveur d’un groupe particulier. Il lance un défi aux lois et à l’autorité établie à partir d’un désaccord fondamental, et non parce qu’il entend personnellement bénéficier d’un passe-droit » (Hannah ARENDT, Du mensonge à la violence, 1972, p. 76-77 dans la traduction française).