« Je demandai à un ermite, en Italie, comment il pouvait vivre seul, dans une chaumière élevée sur la cime d’une montagne, à un mille de toute habitation, il me répondit aussitôt : « la Providence est à ma porte » ! » (Laurence Sterne).
Catégorie : Poétique, vers métriques
Soif
« N’importe quelle liqueur ne vaut la soif,
n’importe quel met ne vaut l’appétit.
L’homme a une soif qu’il éprouve sans la comprendre,
un désir qu’il ne sait ni définir ni contenter.
Il essaie de tout. Insatisfait, il cherche toujours.
Il croit aborder, il échoue.
Qu’est-ce, si ce n’est la soif de l’infini ?
(Anne Barratin).
« Quand la soif épouse la faim,
bien souvent l’amour s’en est mêlé »
(Victor Cherbuliez).
Après une longue nuit d’amour,
nous avons lampé
une grande gorgée
d’eau fraîche.
La loi du talion
Dans beaucoup d’esprits, la loi du talion a figure de pratique archaïque et barbare. En fait, nous péchons souvent par ignorance des civilisations antiques et notre appréciation commet alors plusieurs contresens. J’ai écrit toute une étude là-dessus reconnue pour sa qualité par plusieurs exégètes.
En bref, « œil pour œil, dent pour dent » (Mt 5,38) n’est pas d’origine biblique et les Mésopotamiens d’il y a 4000 ans ne l’employaient pas dans un sens littéral (cf. le § 218 du code d’Hammourabi). La loi du talion est un progrès juridique. Il s’agit de sanctionner la violence physique par un dispositif de droit pénal. Le défi est de mettre hors-jeu les représailles arbitraires et aveugles et enrayer l’escalade des violences. Le talion prescrit à l’homme offensé une limite à sa légitime défense : seulement une dent à la place d’une dent, « un œil (et non pas deux !) pour un œil ; une dent (et non pas la mâchoire !) pour une dent abîmée ».
« Œil à la place de œil, dent à la place de dent » (Mt 5,38), pour les civilisations bien antérieures aux Hébreux, ne demande pas du tout à être pris à la lettre. Outre un progrès juridique, bien plus tard, progressivement, la Bible témoigne que les Juifs étaient en chemin dans un double progrès supplémentaire :
1) sociologique : étendre les bienfaits d’un État de droit à davantage de catégories sociales, affirmer l’égalité de tous devant la loi ;
2) spirituel : la vie humaine n’a pas de prix et ne peut être mise en tarif. Une vie perdue, un œil perdu ne pourront jamais être validement compensés par de l’argent. La Bible affirme le « prix sans prix » de la vie humaine : « prends garde à ne pas blesser ton frère ou attenter à sa vie, car le seul prix imaginable pour son œil ou pour sa vie serait ton œil ou ta vie ! ». Ce genre littéraire de la dissuasion, de l’hyperbole amorce une preuve par l’absurde : « rien ne peut remplacer l’œil de ton frère, sinon par impossible ton propre œil ». Cela ne signifie pas : « on va te mutiler ». Cela veut dire : « ne crève jamais l’œil de ton frère ».
Pour les références exégétiques de cet article + plus de précisions notamment sur « taḥ’at » (à la place de), lire mon étude dans mon livre Tends l’autre joue, ne rends pas coup pour coup. Mt 5, 38-42, non-violence active et Tradition, Éd. Lumen Vitae & Sortir de la violence, 2008, p. 17-23.
De la vie à la mort et de la mort à la Vie
Aujourd’hui, je vais marcher avec quelques amis de Rose-Hill jusqu’à Sainte-Croix, en cette grande fête mauricienne du Père Laval (qui coïncide cette année avec une autre grande fête (hindoue) : Ganesh Chaturthi).
Je me suis dit dans ma louange de ce matin :
J’aime vivre comme si c’est mon dernier jour.
J’aimerai mourir comme si c’est mon premier jour.
J’aime vivre l’instant comme s’il est mon dernier.
J’aimerai mourir comme si c’est le premier.
Le don du pouce vert
Lors d’une leçon de jardinage sur le bon usage des graines, Tistou découvre qu’il a un don : celui de faire pousser des fleurs. Depuis lors, il use de son pouvoir de fleurir le monde qui l’entoure.
Cf. ‘Tistou les pouces verts’, conte fleuri de Maurice Druon.
Ne pas toucher aux jeux de pouvoir. Recadrer sur les enjeux
Le jeu de pouvoir, c’est comme le sparadrap du Capitaine Haddock : à peine tu le touches pour t’en débarrasser qu’il te colle ici ou là.
« La meilleure manière de sortir des jeux de pouvoir est de ne pas y entrer, en évitant soigneusement d’offrir à l’autre quelque prise à partir de laquelle il pourrait s’accrocher en vue d’une emprise. De même qu’on évite de toucher du poison, de même le négociateur expérimenté se garde bien de manipuler les manipulations. Il est averti du fait que certains utilisent sciemment l’attaque personnelle, le vieil argumentum ad personam, lorsqu’ils sont en position difficile. Il connaît les antidotes aux forces centrifuges par lesquelles un conflit d’intérêts dégénère en rivalité de personnes. Il ne s’émeut pas de l’écume de la négociation, il a appris à ramener la discussion dans les eaux plus profondes des intérêts à considérer, sachant que le plus souvent, le mieux est d’ignorer les attaques personnelles, la mauvaise humeur, les plaintes, les jeux d’influence négative. Restant lui-même concentré sur le problème à résoudre, il exerce une influence positive qui entraîne l’autre à se recentrer sur les faits objectifs, les préoccupations, les motivations profondes et les intentions légitimes. Il empêche les faux problèmes de prendre le pas sur les objectifs de la rencontre. Il s’y est préparé et il a intégré les techniques qui renforcent les comportements coopératifs, son attitude droite et ferme décourage les attaques. Il sait aussi qu’une bonne part des jeux d’influence vient des murs des préjugés, des malentendus, des craintes respectives, des systèmes de défense qui font barrière.
C’est tout cela qu’il faut vaincre, et non son interlocuteur. Le bon négociateur ne se trompe pas de cible. Il a du talent lorsqu’il réussit à exploiter l’énergie des assauts pour approfondir les enjeux de fond. Il relance par une question qui repart à la recherche des informations utiles, sans prêter attention à la tentative de déstabilisation qui va simplement retourner à son auteur comme un boomerang. Bien circonscrit, un tas de braise ne s’étend pas. Il s’éteint de lui-même, se réduisant en cendres inoffensives » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p.137-138).
L’été météorologique / calendaire
C’est déjà la fin de l’été au Nord et de l’hiver (au Sud). Le savez-vous ? Pour les météorologues, la saison de l’été a commencé le 1er juin et va se terminer ce samedi 31 août, contrairement à la saison calendaire ou astronomique qui a débuté avec le solstice d’été et finira avec l’équinoxe d’automne.
Savez-vous pourquoi ? L’été calendaire (qui tient compte des saisons découlant de la révolution de la terre autour du soleil et de sa rotation autour de son axe nord-sud) honore les 3 mois les plus ensoleillés, tandis que l’été météorologique s’intéresse aux 3 mois les plus chauds de l’année. Le décalage entre saisons calendaire et météo provient de ce que la chaleur du soleil est d’abord stockée dans l’océan et dans l’atmosphère. Il faut +/- 3 semaines pour qu’elle soit restituée : d’où le fait que le pic de l’été, dans l’hémisphère Nord, est mi-juillet et non fin juin. Idem pour l’hiver : les météorologues observent qu’en moyenne, les moments les plus froids de l’année se situent à la mi-janvier plus que vers les 21/22 décembre. Tout pareil dans l’hémisphère Sud mais de manière inversée !
Gourmets logiques,
dégustez mes bons mets téléologiques !
Le rêve fait sa part du chemin
« Un rêve prend naissance dans le monde du coeur, voisin du territoire de l’âme, lui-même contenu dans l’espace infini de la Vie. Le rêve se nourrit, s’entretient, s’apprivoise, comme un petit animal timide se demandant s’il a réellement le droit d’exister. On ne va pas à la chasse au rêve. C’est lui qui nous choisit et se présente à nous …
Et il est joueur, … tellement que parfois, de notre place, on peut vite prétendre qu’il abuse de notre patience, de notre temps, de notre espérance, et même de notre santé… Il sait se faire attendre, se faire oublier, puis rejaillir au détour d’une pensée, d’un visage, d’un souvenir, d’une odeur, pour occuper à nouveau tout l’espace, qui parfois déborde par nos yeux.
Le Rêve est une Conscience intelligente qui a besoin de se construire et de se parer, avant de nous inviter à danser. … Il a pris racine au plus profond de nous, en y semant une petite étoile fragile et pâle qu’il ne tient qu’à nous de faire grandir. Le rêve porte la fréquence d’un autre monde, celui du futur dans lequel il existe déjà. Et ce n’est que lorsque notre propre fréquence s’accorde à la sienne, qu’il se laisse glisser doucement du Futur vers le Présent, où il consent enfin à se matérialiser. Ainsi, le rêve fait sa part du chemin, jouant avec l’espace et le temps, il nous teste à son gré : « Me veux-tu réellement ? » Il souhaite être mérité, aimé, chéri, honoré » (Béa, La Team stellaire).
De l’âme
« Il y a souvent plus de choses naufragées au fond d’une âme qu’au fond de la mer » (Victor Hugo).
Le vocal qui bloque
« Une catastrophe crée son lot d’incertitudes et, en situations d’urgence, les intervenants n’en savent souvent pas plus que vous. Hélas, la désinformation et les rumeurs se dispersent alors aux quatre vents : de bouche à oreille bien sûr, mais surtout par les médias sociaux. Cela peut causer un grave tort aux personnes touchées, ainsi qu’aux efforts des intervenants, dont les organismes humanitaires. Une personne qui fait circuler de fausses informations n’est pas nécessairement de mauvaise foi. Néanmoins, en crise, jouer au journaliste en herbe peut gaspiller de précieuses ressources » (Croix-Rouge canadienne sur son ‘blogue’, pour que ça ne bloque plus !).