Partir de ta vérité

Un stratège dans une négociation, sait parler à partir de la vérité à laquelle est sensible son interlocuteur, tout en ayant bien à l’esprit son propre objectif.

Exemple :
Jacob, un juif russe, a finalement été autorisé à émigrer en Israël.
À l’aéroport de Moscou, un inspecteur des douanes a trouvé une statue de Lénine dans ses bagages et a demandé : « Qu’est-ce que c’est ? »
« Mauvaise question, camarade », répondit Jacob.
« La bonne question est « qui est-ce ? » : c’est le camarade Lénine.
Il a jeté les bases du socialisme et a créé la prospérité future du peuple russe.
Je l’emporte avec moi en souvenir de notre grand héros. »
Le douanier russe l’a laissé aller.

À l’aéroport de Tel-Aviv, un douanier israélien a demandé à Jacob : « Qu’est-ce que c’est ? »  
« Mauvaise question, Monsieur. La bonne question est « qui est-ce ? »  ?
C’est Lénine, le bâtard qui m’a poussé, moi, un Juif, à quitter la Russie dans la honte. Je prends cette statue comme un rappel pour le maudire tous les jours. »
Le responsable israélien l’a laissé entrer.

Dans sa nouvelle maison à Tel-Aviv, Jacob a placé la statue sur une table.
Le lendemain soir, il a invité des amis et des parents à dîner pour fêter sa nouvelle installation. Repérant la statue, l’un de ses cousins a demandé : «  Qui est-ce ? »
« Mauvaise question … La bonne question est « qu’est-ce que c’est ? »
« Il s’agit de cinq kilogrammes d’or massif que j’ai réussi à ramener de Russie sans avoir à payer de droits de douane ni de taxes. »

Pour approfondir l’interaction emmêlée du manipulateur et du manipulé,
voir mon livre La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits,
Presses Universitaires de Louvain P.U.L., p. 135 (plus largement, p. 131 à 146).

Monte sur les épaules du vent

« Quelle que soit la saison,
Quel que soit l’oiseau,
Quel que soit le chant,
N’enseigne que la cime,
Ne ferme aucun passage,
Ne t’interdis aucune voie,
Approuve le printemps !
Des routes imprévues
Croiseront sûrement
Tes chemins de traverse.
Allège tes certitudes,
Adoucis l’enfant de tes rêves,
Soulève tes croyances,
Mets du jeu dans ta foi !
Aussi fermée soit ta blessure,
Aussi sombre l’horizon,
Roule la pierre du soleil,
Monte sur les épaules du vent !
Seuls les sentiers où tu t’égares
Te donneront des ailes »
(Jean Lavoué, www.enfancedesarbres.com, 2015).

La voix de voie lactée

« Mon regard étonné, contemple la lumière
Qui, dans un rayon d’or, semble venir des cieux.
Et durant qu’ici-bas tout est silencieux,
J’entends un chœur lointain doux comme une prière.
J’ai du philtre divin vidé la coupe entière.
Tout se métamorphose et s’anime à mes yeux ;
L’étrange en mon esprit s’unit au merveilleux.
Je crois voir tressaillir des nudités de pierre
Plus idéale encor’ que l’antique beauté
Que donnait Phidias à la divinité,
Dans une vision pure et blanche comme Ève.
Je vois dans sa splendeur et dans sa majesté,
Sous de longs voiles noirs que le zéphir soulève :
La houri du Haschisch souriant dans mon rêve »
(Antoine Monnier, Le Rêve, il y a un bon siècle de cela).

Homme et femme, il les fit. Fruits confits qu’on fit ?

Les clichés généralistes :
l’homme fort dans la tête et dans le sexe,
la femme fort dans le cœur et l’empathie ?

Quand chaque personne peut trouver
sécurité, stabilité, accueil et bienveillance,
elle peut se déployer dans toutes ses dimensions :
avoir pleinement accès à son cœur, oser ressentir les douleurs
les plus profondes et oser ainsi ouvrir son cœur à soi et aux autres
ET pleinement se tenir debout, assumer la responsabilité
de ses choix en conscience et avec lucidité
ET laisser jaillir ses énergies les plus créatives et spitantes,
à partir de ses entrailles les plus intimes.

« Spitant » = (français de Belgique)
plein d’énergie, vif, éveillé, enjoué,
déluré, dégourdi, rebondissant à souhait…,
vivant quoi !

Suivez le fil…

« Je regarde filer ces araignées d’eau sur la soie d’un étang, fragiles, avançant par saccades comme sous l’accès d’une pensée sans cesse interrompue, sans cesse reprise, inventant la légèreté d’une voie entre les deux éternités massives de l’air et de l’eau » (Christian Bobin, Le huitième jour de la semaine).

Spleen

« Dans le silence d’un soir de mélancolie
Où s’égare un soleil timide et déclinant
Sous un ciel aquarellé de bleu et de gris,
Les roseaux frissonnent au léger souffle du vent.
De leurs houppes fines, ils caressent les nuées,
Plumes de rêve étalant les couleurs chagrines
D’un temps où l’âme s’est abandonnée au spleen,
Laissant le jour filer, sans espoir, sans gaieté.
Puis la nuit descend, muette. Le regard se perd
Dans la tristesse de l’ombre qui noie la mer.
L’esprit s’en va à la dérive, tout de langueur,
Méditant sur la vie dépourvue de saveur,
Tandis que les roseaux ondulent doucement
Et que s’allument les étoiles au firmament »
(Hélène de Vannoise, Spleen).

Mes ressacs portés par les vagues célestes

Il paraît que Dieu écrit droit avec des lignes courbes.
Moi, j’écris courbes, avec bien des ressacs,
alternant les systoles et diastoles de mon cœur !
Devant l’obstacle, chaque ressac m’invite à
un retour sur Soi, où se trouvent les ressources
pour trouver un chemin nouveau et avancer… 

Photo offerte par une proche amie :
le ciel de Sasseta en Toscane, ce 3/9/23. 
Gratitude pour ces délicates
touches du peintre céleste…

Avoir la pêche

Avoir la pêche =
être plein d’énergie et d’entrain,
être en forme.

D’où vient cette expression ?
1) Apparemment de la Chine, où
la pêche est signe d’immortalité et de bonne santé.
Déjà, au 3ème siècle, Zhang Hua décrit poétiquement
un verger dans lequel une divinité taoïste cueille
tous les 3.000 ans des pêches, en invitant
de simples mortels à venir les goûter,
avec l’intention de devenir éternels…
La pêche est déjà attestée présente
au nord de la Chine, il y a plus de 3.000 ans !

2) Une autre origine supposée de l’expression
‘avoir la pêche’ vient du ring de boxe.
Donner une pêche ou donner une patate,
c’est montrer sa force et sa forme !

Disponible gratuitement dans certains bons lieux :
la ‘Cana pêche’, pour redonner la forme aux couples…
Voir https://www.cana.org/ !
Bonne canne à pêche.
Saisissons les bonnes perches…
Bons choix de vie…

Lunatique…

« La lune est bleue comme une mandarine
Je l’appelle et je la pèle
Et sur sa peau de ballerine
J’écris des vers qui ensorcellent
Les rêves les plus fous de l’enfance
J’écris des vers qui me révèlent
Au miroir de nos différences
 
La lune est bleue comme une figurine
Elle virevolte dans mes mains
Je la dessine à l’encre de Chine
Au lavis et au fusain
Elle m’enchante et je la chante
En changeant les rimes du refrain
Avec une fin plutôt surprenante
 
La lune est bleue comme une nectarine
Je la pêche au fil de l’eau
Et de l’horizon où elle s’incline
Je l’empêche de se coucher tôt
Je lui écris des vers, la tête à l’envers
En souvenir de mes nuits blanches d’ado
Où je m’abreuvais des poèmes d’Éluard et de Prévert »
(Michel Ducasse, La lune est bleue, 31 août 2023).