Pour le tout petit d’homme, la mère est un port d’attache (safehaven) servant de modèle pour la régulation émotionnelle. Le parent est la base de sécurité (secure base) pour l’exploration.
L’attachement insécure-évitant produit des stratégies d’indépendance forcée, d’autonomie compulsive, qui minimisent les émotions.
L’attachement insécure-résistant produit des stratégies de dépendance colérique, qui maximisent les émotions.
L’attachement sécure sauve de la dépendance, produit des liens chaleureux et empathiques (bonding), permet une bonne régulation émotionnelle.
« Dans la Bible, la Loi joue un rôle de clôture : ses prescriptions négatives en sont les piquets délimitant un espace à l’intérieur duquel la vie est garantie. Le décalogue présente des paroles surtout négatives. Leur tournure négative ouvre en fait un extraordinaire espace intérieur à la liberté des hommes. Ne te trompe pas de Dieu, ne tue pas, ne vole pas ton voisin, ne lui vole pas sa femme… Car en faisant cela, tu dérapes, tu sors du cadre de la vie, tu choisis la violence et la mort. Inter-dire, c’est dire-entre, c’est ouvrir un espace de vie.
Les lois et les règles bornent le champ social. Elles en fixent les limites. Entre celles-ci, s’ouvre un espace de non-violence, de communion possible, de gestion positive des conflits. Dès son enfance, tout homme peut grandir harmonieusement et trouver sa place dans une famille et dans une société d’autant mieux qu’un tel espace est soigneusement cultivé » (Chomé Étienne, Tends l’autre joue, ne rends pas coup pour coup. Mt 5, 38-42, non-violence active et Tradition, Éd. Lumen Vitae & Sortir de la violence, 2008, p. 135).
« Nombril, je t’aime, astre du ventre. Œil blanc dans le marbre sculpté, Et que l’Amour a mis au centre Du sanctuaire où seul il entre, Comme un cachet de volupté » (Théophile Gautier).
« Où est la très savante Héloïse Pour qui fut châtré Pierre Abélard Puis se fit moine à Saint-Denis ? Pour son amour, il souffrit cette blessure. De même, où est la reine Qui ordonna que Buridan Fût enfermé dans un sac et jeté à la Seine ? Mais où sont les neiges d’antan ? » (petit extrait de François Villon, La Ballade des dames du temps jadis).
« Give me my scallop-shell of quiet, my staff of faith to walk upon, my scrip of joy, immortal diet, my bottle of salvation, my gown of glory, hope’s true gage. And thus I’ll take my pilgrimage » (Walter Raleigh, Britannique ayant vécu de 1552 à 1618, sur les chemins de Compostelle).
Donne moi ma coquille de paix, mon bâton de foi pour marcher sur le chemin, ma besace d’allégresse, nourriture éternelle, ma gourde de salut, ma robe de gloire, véritable témoin de l’espoir. Et ainsi je commencerai mon pèlerinage.
« Colin gardait un jour les vaches de son père ; Colin n’avait pas de bergère, Et s’ennuyait tout seul. Le garde sort du bois : Depuis l’aube, dit-il, je cours dans cette plaine Après un vieux chevreuil que j’ai manqué deux fois Et qui m’a mis tout hors d’haleine. Il vient de passer par là-bas, Lui répondit Colin : mais, si vous êtes las, Reposez-vous, gardez mes vaches à ma place, Et j’irai faire votre chasse ; Je réponds du chevreuil. – Ma foi, je le veux bien. Tiens, voilà mon fusil, prends avec toi mon chien, Va le tuer. Colin s’apprête, S’arme, appelle Sultan. Sultan, quoiqu’à regret, Court avec lui vers la forêt. Le chien bat les buissons ; il va, vient, sent, arrête, Et voilà le chevreuil… Colin impatient Tire aussitôt, manque la bête, Et blesse le pauvre Sultan. A la suite du chien qui crie, Colin revient à la prairie. Il trouve le garde ronflant ; De vaches, point ; elles étaient volées. Le malheureux Colin, s’arrachant les cheveux, Parcourt en gémissant les monts et les vallées ; Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux, Colin retourne chez son père, Et lui conte en tremblant l’affaire. Celui-ci, saisissant un bâton de cormier, Corrige son cher fils de ses folles idées, Puis lui dit : chacun son métier, Les vaches seront bien gardées »
(Jean-Pierre Claris de Florian (1755 – 1794), Le vacher et le garde-chasse).