L’étincelle qui me donne vie

Décisive la flamme de bougie dans une pièce enténébrée !
Sa lumière se propage délicatement,
sauf là où un objet fait paroi…

De même, l’étincelle qui me donne vie a de quoi illuminer tous les recoins de ma vie. Elle frappe à la porte de chaque membre de mon équipe intérieure et respecte sa réponse ! Certains membres, des managers, coincés dans leur réflexe de contrôler, ne veulent pas lâcher leur rôle de meneur, jusqu’au moment béni où ils acceptent le Self leadership de l’étincelle créatrice en moi…

Christos Chrestos

Dans sa « Vie de Claude », Suétone cite Χρηστός pour le Christ. Il confond χρηστός et χριστός (christos, qui signifie l’oint et même, littéralement « le graisseux » ; ce terme est choisi par les juifs hellénisés pour traduire le mot hébreu meshiah). Par contre, le premier terme χρηστός (chrestos) est encore aujourd’hui un prénom grec, qui signifie littéralement « bon, vertueux, excellent », utilisé par exemple dans « mon bon ami ». Les deux termes sont très souvent confondus.

Témoignage : « je m’appelle Χρήστος et quand je me gourais en écrivant mon nom avec un iota (Χρίστος), ma marraine me reprenait chaque fois, en disant « Χρήστος » et non « Χρίστος » qui est réservé au Messie ». Plus de précisions : http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=20009

Faire peau neuve

L’hiver qui arrive à son terme
s’est inscrit dans mon épiderme
et j’ai perdu toutes mes plumes.
Voyagent mes cicatrices
comme une flamme dans les coulisses
qui me démange et me consume.
 
Qui pourrait me sauver, me saisir, me ressusciter ?
Faites qu’apparaisse une main tendue
car je ne peux me relever et voudrais tant laver
d’une caresse mon coeur à nu
 
Faire peau neuve, peau neuve
table rase du passé
pourvu qu’il pleuve un fleuve
des trombes d’eau et d’or sacré.
 
Je mute comme la saison.
Débute ma transformation.
Je ne suis plus tout à fait la même.
C’est l’heure de mes retrouvailles
sans armure et sans médaille,
dans mon plus simple appareil.
 
De tout mon être, je bascule
dans ce flot d’amour qui m’accule.
Je veux que ne cesse cette parade nouvelle.
Je m’engouffre dans la candeur
de ce souffle réparateur
qui me résolve et me révèle.
 
Sur ma peau neuve peau neuve
je veux renaître sous une pluie dorée.
Pourvu qu’il pleuve un fleuve
sur tout mon corps abandonné.
 
Dans les effluves d’un hammam,
deux dames s’entretiennent d’Abraham.
Et plus rien d’autre autour n’existe.
Elle est sauveuse, je suis sauvée,
parfum d’argan et d’oranger,
comme seul remède à toutes mes prises.
 
Je me réveille dans la fumée.
Et dans tous mes pores embués,
se fait sentir le doux présage
d’une nouvelle éternité
d’une pluie d’or étoilée.
La lune éclaire mon visage
 
(chanson ‘Peau neuve’ par Nach ;
https://www.youtube.com/watch?v=WglbBtC55X8).

Couple fusionnel

Un couple en bonne santé est semblable à une paire d’ailes qui s’envolent ou à une paire de mains qui applaudissent : les ailes & mains ont de l’espace pour alterner les moments tout contre et les moments tout seules.

Un couple fusionnel, c’est comme deux mains tout le temps collées qui ne peuvent applaudir et donc difficilement célébrer ensemble.

Au sein d’un couple, 1 + 1 = 1 ?
Tout partager, jusqu’à ne faire plus qu’un ?
Amour fusionnel = dépendance affective toxique ?
Certains aiment s’emmêler les pinceaux !

Image jointe de Flamands qui osent
s’emmêler leurs pinces roses !

Le Souffle créateur

La cinquième lettre de l’alphabet hébreu est ‘ה’ (se prononce /hɛ/).
Dans la Bible, ‘ה’ correspond au Souffle créateur. Cette lettre se
trouve deux fois dans ‘יהוה’ (YHWH = le tétragramme par lequel
le texte biblique pointe vers Dieu). Le seul être humain qui a
l’honneur (la force de vie) de porter aussi ce double ה, c’est חַוָּה = Ève.
Son nom signifie « dispensatrice de vie ». C’est par elle que Dieu
engendre les humains et c’est elle qui a
la vocation de leur faire reconnaître Dieu.

En hébreu, Adam est le terreux (Adama = la terre). Le sens donc, c’est qu’Ève, la vie (porteuse doublement deה , le souffle divin), féconde Adam et ensemence Adama, la terre. À deux, ils sèment la vie sur la terre, premiers parents d’une multitude : « Fructifiez ! Multipliez ! Remplissez la terre et cultivez-la ! » (Genèse 1,28). En hébreu, on fait tout de suite le lien entre « semence humaine » et « semence agricole ». Tout est ensemencé sous l’effet du souffle divin…

Et c’est ce fameux ‘ה’ que Dieu ajoute aux noms d’Abram et Saraï.
« Désormais, ton nom ne sera plus Abram (Père éminent),
mais AbraHam (Père d’une multitude), car je ferai de toi
le père d’une multitude de peuples » (Genèse 17,5).
« Saraï, ta femme, tu ne l’appelleras plus du nom de Saraï
car son nom est SaraH » (Genèse 17,15).
Dans la Bible, Dieu crée en nommant. Sa parole est performative :
« Dieu dit : “Que la lumière soit !” Et la lumière fut » (Gn 1,3).
Et quand il change le nom de quelqu’un, cela signifie qu’il l’invite
à une nouvelle vocation. Saraï (= ma princesse ; point de vue
d’Abram) est reconnue dans son essence :שָׂרָה , SaraH
(= princesse / noble dame, sans l’adjectif possessif),
qui devient la mère, la reine d’une multitude de nations,
une fois en couple avec AbraHam.

L’ajout du ה , H dans leurs noms n’est pas mince : AbraHam et SaraH,
enrichis ensemble par ces deux H, disent que homme et femme
ensemble sont à l’image de יהוה / JHVH.

Le couple SaraH-AbraHam est appelé à une mission commune de
porter la vie, sans fusion : Dieu enseigne à Abram que « sa » princesse
est appelée à ne pas lui appartenir… Elle est pour tous et porteuse de
la Vie divine, dans l’Histoire du salut/recréation ; Dieu donne un ordre
à Abraham : « Écoute tout ce que Sarah te dira, car c’est par Isaac
qu’une descendance portera ton nom » (Gn 21,12). Dans la Bible,
l’homme n’est pas supérieur à la femme,
des entrailles de laquelle il est sorti !

Vivent toutes les Ève, Sarah et nobles dames / nobles d’âme !

Mes derniers voeux 2024

«  Il y a des choses invisibles
que l’œil de chair ne voit pas,
qu’on peut saisir par l’esprit et par le cœur.
Ce qu’il y a de plus beau dans la création artistique,
c’est justement cette part féminine, cette musique
qui n’en finit pas de chanter.
[…] En cet instant unique, entre ciel et terre,
sans autre témoin, ils sont tous les deux là.
[…] Tout est métamorphose ; il y a
merveille au sein de la désolation même »
(François Cheng, L’éternité n’est pas de trop).

Fin janvier = fin de la période des vœux.
Du coup, dans l’image, un petit dernier
alexandrin holorime en fin ‘je veux’.

Le véritable amour ne possède pas, il se donne

« Une personne amoureuse devient généreuse, aime faire des cadeaux, écrit des lettres et des poèmes. Elle cesse de ne penser qu’à elle-même pour se projeter entièrement vers l’autre, que c’est beau ! Et si vous demandez à une personne amoureuse : « pour quel motif tu aimes ? », elle ne trouvera pas de réponse : à bien des égards, son amour est inconditionnel, sans aucune raison. Patience si cet amour si puissant, est aussi un peu « naïf » : l’amoureux ne connaît pas « vraiment » le visage de l’autre, il a tendance à l’idéaliser, il est prêt à faire des promesses dont il ne saisit pas immédiatement le poids… Ce « jardin » où se multiplient ces merveilles n’est pourtant pas à l’abri du Mal : il est souillé par le démon de la luxure, et ce vice est particulièrement odieux, pour au moins deux raisons. 1) Il dévaste les relations entre les personnes. Combien de relations qui avaient commencé dans les meilleures conditions se sont transformées en relations toxiques, de possession de l’autre, de manque de respect et du sens de limite ? Ce sont des amours où ‘la chasteté’ a fait défaut : une vertu qu’il ne faut pas confondre avec ‘l’abstinence sexuelle’ – la chasteté est « plus » que l’abstinence sexuelle –, elle doit plutôt être reliée avec la volonté de ne jamais « posséder » l’autre. Aimer, c’est respecter l’autre, rechercher son bonheur, cultiver l’empathie pour ses sentiments, se disposer à la connaissance d’un corps, d’une psychologie et d’une âme qui ne sont pas les nôtres et qui doivent être contemplés pour la beauté qu’ils portent. Aimer c’est cela, et c’est beau l’amour. 2) De tous les plaisirs humains, la sexualité a une voix puissante. Elle met en jeu tous les sens, elle habite à la fois le corps et la psyché, et c’est très beau, mais si elle n’est pas disciplinée avec patience, si elle n’est pas inscrite dans une relation et dans une histoire où deux individus la transforment en danse amoureuse, elle se transforme en une chaîne qui prive l’homme de sa liberté. Nous devons défendre l’amour, l’amour du cœur, de l’esprit, du corps, l’amour pur dans le don de soi, l’un à l’autre. Et c’est cela la beauté de la relation sexuelle. Gagner la bataille contre la luxure, contre la « chosification » de l’autre, peut être l’affaire de toute une vie. Mais le prix de cette bataille est absolument le plus important de tous, car il s’agit de préserver cette beauté que Dieu a inscrite dans sa création lorsqu’il a imaginé l’amour entre l’homme et la femme, qui n’est pas pour s’utiliser l’un, l’autre, mais pour s’aimer. Cette beauté qui nous fait croire que construire une histoire ensemble vaut mieux que partir à l’aventure – il y a tant de Don Juan ! –, cultiver la tendresse vaut mieux que céder au démon de la possession – le véritable amour ne possède pas, il se donne –, servir vaut mieux que conquérir. Car s’il n’y a pas d’amour, la vie est une triste solitude. Merci » (Pape François, extraits de l’Audience Générale du 17 janvier 2024, sur Th 4, 3-5).

John Brown’s Body

« John Brown’s body lies mouldering in the grave.
But his soul goes marching on »
(= le corps de John Brown pourrit dans la tombe
mais son âme va toujours de l’avant),
Tel est le refrain du chant ‘John Brown’s Body’,
qui touche dès ses premières notes
le coeur et l’âme des Américains.
Il les renvoie à leur lourd passé esclavagiste.
John Brown est cet homme qui s’est avancé seul,
à pas forcé, pour que soient libérés les esclaves.
Résultat : on le pendit juste avant la Guerre de Sécession !
Il eut tort d’avoir raison trop tôt…

105 ans après son exécution expéditive,
Martin Luther King le reprit dans son discours
du 25 mars 1965, à la fin de la marche de Selma
à Montgomery : « Our God is marching on » =
« Notre Dieu  poursuit sa route et va de l’avant » !