Aurore boréale

Quelle joie de folâtrer en Laponie avec les douces et généreuses queues de renard ! D’après la mythologie d’ici, les renards arctiques sont à l’origine des aurores boréales, courant dans le ciel si vite que la fourrure de leur queue, en frôlant les montagnes, produit des étincelles illuminant le ciel.

Variante explicative : lors des fréquentes éruptions solaires, des particules sont propulsées du soleil et véhiculées jusqu’ici par le vent solaire. Le champ magnétique terrestre, qui nous protège des ardeurs de l’astre solaire, ne leur permet de pénétrer l’atmosphère que par les pôles. Au contact de ces particules, le gaz en haute atmosphère se consume : si c’est de l’oxygène (cas/gaz le plus fréquent), cela donne une aurore boréale aux couleurs vertes !

L’aurore boréale est d’autant plus intense que 1) le vent solaire a de la vitesse, 2) qu’il est dense, 3) que le pôle magnétique est faible, 4) que le ciel est dégagé, 5) que la lune est à un moment faible de son cycle. Ainsi, le 6 novembre 2023 a été exceptionnel : une aurore boréale puissante a été vue jusque dans le nord de l’Italie, alors même qu’elle fut invisible à Rovaniemi (car alors sous intense chute de neige).

Les appareils de photo sur pied obtiennent des clichés bien meilleurs que ce que capte l’œil humain, grâce à leurs différents réglages et longueurs d’exposition.

Aurore sur le Mont-Saint-Michel !

Le supplice de Tantale

Tantale est un des fils bâtard de Zeus (sa maman est une nymphe) qui s’est méconduit au point d’être condamné à vivre dans le Tartare au milieu d’un fleuve et sous des arbres fruitiers, sachant que le cours du fleuve s’assèche quand il se penche pour en boire, et le vent éloigne les branches de l’arbre quand il tend la main pour en attraper les fruits (c’est ce que racontent Homère dans son Odyssée et Télès dans ses Diatribes).

Nous répétons le « supplice de Tantale » chaque fois que nous faisons miroiter une chose désirable à quelqu’un, tout en l’empêchant d’en bénéficier…

Parfum de femme

Bonne et belle journée de célébration de la femme !
J’honore votre féminité
et aussi ma part-femme
et son parfummmm,
dans la joie de ma part fun !…

« Le jardin appuie à la fenêtre son épaisseur parfumée.
La nuit vient doucement s’appuyer au jardin.
Marie, assise à la fenêtre,
attend au tournant de la nuit.
Elle attend, passe un doigt lentement sur ses lèvres.
Son doigt sur ses lèvres fait le signe du silence.
Elle attend, passe les doigts à peine sur ses cheveux.
Elle garde les yeux ouverts sur le cœur de la nuit.
Et le jardin recule à peine, quitte la fenêtre,
comme la nuit tendrement se sépare du jardin.
C’est qu’un peu d’aurore rougit le mur, la fenêtre,
toute la femme appuyée au matin »
(Paul Nougé, Présence).

Bon pied, bon oeil

Au Moyen-Âge, on utilisait l’expression « de bon oeil », qui signifiait « avec franchise ». Ensuite, du XVIe au XVIIe siècle, on employait « aller de bon pied » pour dire que l’on marchait à bonne allure. C’est au XVIIe siècle qu’est née l’expression « bon pied, bon oeil » dans laquelle le bon pied symbolise la stabilité + la rapidité et le bon œil dit la vue perçante. Avoir « bon pied, bon oeil » signifie donc que l’on est en bonne santé, que l’on reste vif malgré l’âge.

Aucun domaine tabou qui serait interdit à l’étude

Isaac Newton est souvent présenté comme un physicien. Il l’était mais son activité principale était l’alchimie ! Des bien-pensants firent tout pour occulter son labo d’alchimiste, sa bibliothèque sulfureuse…

« Je pense qu’il n’y a aucun domaine tabou, interdit à l’étude. Ce serait là, au contraire, faire montre d’obscurantisme » (Marie Curie dans la BD ‘Marie et les Esprits’). Le couple Pierre et Marie Curie ont reçu ensemble le Prix Nobel de Physique en 1903, et Marie le Prix Nobel de Chimie en 1911. Ces grands scientifiques se sont aussi intéressés au spiritisme. Ils ont organisé des séances avec une médium dans un hôtel particulier à Paris, avec d’autres grands esprits, comme Charles Richet (prix Nobel de médecine, 1913) et Henri Bergson (prix Nobel de littérature, 1927). Cf. la BD ‘Marie et les Esprits’ : dessinée par le français Olivier Roman, éditée par le belge Nicolas Anspach.

S’éveille la lumière

« Sur les chemins de transhumance,
Mouillés de bruit et de poussière,
Où l’homme, vaniteuse indigence,
Erre, giberne en bandoulière,
Il faut à l’être des déserts
Où, abrité dans le silence,
Il s’achemine en solitaire.
Dans cette contrée étrangère,
Peuplée de muses et de chimères,
L’amant bâtit sa résidence,
Tombeau vivant de son enfance.
Alors, des ombres éphémères,
Dans un ultime saut de danse,
Il voit s’éveiller la lumière »
(Olivier Terlinden, Hommage à H.-D. Thoreau).

Point de guerre juste

Ceci est la suite de mon post autour du livre Les Croisades vues par les Arabes d’Amin Maalouf. Derrière les arguments religieux, fournissant l’habillage idéologique justifiant la guerre qu’on veut mener, c’est l’histoire tristement répétée des mâles humains qui se lancent dans une guerre quand ils estiment que le rapport des forces en géopolitique penche à leur avantage. Les Occidentaux à l’offensive au cours de ces neuf ‘croisades’ les XIe, XIIe et XIIIe siècles, eurent à subir de lourdes contre-offensives les trois siècles suivants, jusqu’à la bataille de Lépante, signant la défaite pour longtemps des Arabes ; jusqu’à leur réveil, devenu possible grâce au pétrole. Ainsi en va le monde qui passe : un jeu de conquêtes et de contre-conquêtes, selon la loi du plus fort…

Ces invasions franques au début du Millénaire passé ont exactement les mêmes ressorts de pouvoir de domination que le choc de nos civilisations d’aujourd’hui (cf. les parallèles de Maalouf dans sa conclusion), avec, entre les deux, les colonisations et néocolonisations…

De quoi donner le tournis à qui joue à « Qui assaille qui ? »…