Voici un poème qui use et abuse de l’imparfait du subjonctif :
« Oui, dès l’instant que je vous vis, Beauté féroce, vous me plûtes ; De l’amour qu’en vos yeux je pris, Sur-le-champ vous vous aperçûtes ; Mais de quel air froid vous reçûtes Tous les soins que pour vous je pris ! Combien de soupirs je rendis ! De quelle cruauté vous fûtes ! Et quel profond dédain vous eûtes Pour les vœux que je vous offris ! En vain je priai, je gémis : Dans votre dureté vous sûtes Mépriser tout ce que je fis. Même un jour je vous écrivis Un billet tendre que vous lûtes, Et je ne sais comment vous pûtes De sang-froid voir ce que j’y mis. Ah ! fallait-il que je vous visse, Fallait-il que vous me plussiez, Qu’ingénument je vous le disse, Qu’avec orgueil vous vous tussiez ! Fallait-il que je vous aimasse, Que vous me désespérassiez, Et qu’en vain je m’opiniâtrasse, Et que je vous idolâtrasse Pour que vous m’assassinassiez ! » (Alphonse Allais, Complainte amoureuse).
NB : Alphonse Allais est l’expert des vers holorimes :
Histoire juive : deux personnes en litige plaident leur cause devant le rabbi. Après que le premier ait parlé, le rabbi lui dit : « Tu as raison ». Après que le deuxième se soit exprimé, le rabbi lui dit aussi: «Tu as raison». Un des élèves du Rabbi s’exclame : « Rabbi, il n’est pas possible que les deux aient raison ». Alors le rabbi, après un moment de réflexion : « C’est vrai, toi aussi, tu as raison ».
Distinguer soigneusement la vérité subjective des personnes où chacune a raison, sans que l’autre ait tort, de la vérité objective de la situation (que personne n’a le droit à s’approprier, que seul le groupe peut définir de manière juste). La vérité subjective des personnes évolue sur la planète de la communication vraie, sincère, authentique, où chacun.e a ses raisons, goûts, perceptions, vécus, valeurs propres…
« Pour atteindre la vraie profondeur, il faut suivre des sentiers pleins de méandres, longer des bosquets riches de secrets. Il y a encore par-delà les feuillages, l’humble étang avec des libellules qui l’effleurent, des fleurs de lotus qui l’abritent. Sauras-tu t’asseoir près de cet étang, prêter l’oreille à ce qui y murmure, prêter le coeur à ce qui y palpite ? » (François Cheng, L’éternité n’est pas de trop).
« Quand vous écrivez une phrase, vous ne la réussissez pas au premier jet. Il s’agit alors de la reprendre jusqu’à ce qu’elle passe de quelque chose de mécanique à quelque chose d’organique » (Christophe Claro).
« Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore, échoue mieux » (Samuel Beckett, Cap au pire, 1991).
À l’école et à l’unif, jusqu’à 21 ans, j’ai été un matheux à 100 %, ma famille regorgeant d’ingénieurs. Progressivement, de décennie en décennie, je découvre les joies de la poésie !…
Décisive la flamme de bougie dans une pièce enténébrée ! Sa lumière se propage délicatement, sauf là où un objet fait paroi…
De même, l’étincelle qui me donne vie a de quoi illuminer tous les recoins de ma vie. Elle frappe à la porte de chaque membre de mon équipe intérieure et respecte sa réponse ! Certains membres, des managers, coincés dans leur réflexe de contrôler, ne veulent pas lâcher leur rôle de meneur, jusqu’au moment béni où ils acceptent le Self leadership de l’étincelle créatrice en moi…
Dans sa « Vie de Claude », Suétone cite Χρηστός pour le Christ. Il confond χρηστός et χριστός (christos, qui signifie l’oint et même, littéralement « le graisseux » ; ce terme est choisi par les juifs hellénisés pour traduire le mot hébreu meshiah). Par contre, le premier terme χρηστός (chrestos) est encore aujourd’hui un prénom grec, qui signifie littéralement « bon, vertueux, excellent », utilisé par exemple dans « mon bon ami ». Les deux termes sont très souvent confondus.
Témoignage : « je m’appelle Χρήστος et quand je me gourais en écrivant mon nom avec un iota (Χρίστος), ma marraine me reprenait chaque fois, en disant « Χρήστος » et non « Χρίστος » qui est réservé au Messie ». Plus de précisions : http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=20009
L’hiver qui arrive à son terme s’est inscrit dans mon épiderme et j’ai perdu toutes mes plumes. Voyagent mes cicatrices comme une flamme dans les coulisses qui me démange et me consume.
Qui pourrait me sauver, me saisir, me ressusciter ? Faites qu’apparaisse une main tendue car je ne peux me relever et voudrais tant laver d’une caresse mon coeur à nu
Faire peau neuve, peau neuve table rase du passé pourvu qu’il pleuve un fleuve des trombes d’eau et d’or sacré.
Je mute comme la saison. Débute ma transformation. Je ne suis plus tout à fait la même. C’est l’heure de mes retrouvailles sans armure et sans médaille, dans mon plus simple appareil.
De tout mon être, je bascule dans ce flot d’amour qui m’accule. Je veux que ne cesse cette parade nouvelle. Je m’engouffre dans la candeur de ce souffle réparateur qui me résolve et me révèle.
Sur ma peau neuve peau neuve je veux renaître sous une pluie dorée. Pourvu qu’il pleuve un fleuve sur tout mon corps abandonné.
Dans les effluves d’un hammam, deux dames s’entretiennent d’Abraham. Et plus rien d’autre autour n’existe. Elle est sauveuse, je suis sauvée, parfum d’argan et d’oranger, comme seul remède à toutes mes prises.
Je me réveille dans la fumée. Et dans tous mes pores embués, se fait sentir le doux présage d’une nouvelle éternité d’une pluie d’or étoilée. La lune éclaire mon visage
(chanson ‘Peau neuve’ par Nach ; https://www.youtube.com/watch?v=WglbBtC55X8).
Toute réalité a son côté pile et son côté face, comme une médaille. Il est bon d’être conscient des deux…
Contraignant ? => Capable de protection ! Dans la lune ? => En cours de création ! Hyperactif ? => Toujours partant pour faire quelque chose ! Timide ? => Réfléchi et prudent.
Tout recto a son verso, comme Gémeaux & Verseaux ??
Un couple en bonne santé est semblable à une paire d’ailes qui s’envolent ou à une paire de mains qui applaudissent : les ailes & mains ont de l’espace pour alterner les moments tout contre et les moments tout seules.
Un couple fusionnel, c’est comme deux mains tout le temps collées qui ne peuvent applaudir et donc difficilement célébrer ensemble.
Au sein d’un couple, 1 + 1 = 1 ? Tout partager, jusqu’à ne faire plus qu’un ? Amour fusionnel = dépendance affective toxique ? Certains aiment s’emmêler les pinceaux !
Image jointe de Flamands qui osent s’emmêler leurs pinces roses !
La cinquième lettre de l’alphabet hébreu est ‘ה’ (se prononce /hɛ/). Dans la Bible, ‘ה’ correspond au Souffle créateur. Cette lettre se trouve deux fois dans ‘יהוה’ (YHWH = le tétragramme par lequel le texte biblique pointe vers Dieu). Le seul être humain qui a l’honneur (la force de vie) de porter aussi ce double ה, c’est חַוָּה = Ève. Son nom signifie « dispensatrice de vie ». C’est par elle que Dieu engendre les humains et c’est elle qui a la vocation de leur faire reconnaître Dieu.
En hébreu, Adam est le terreux (Adama = la terre). Le sens donc, c’est qu’Ève, la vie (porteuse doublement deה , le souffle divin), féconde Adam et ensemence Adama, la terre. À deux, ils sèment la vie sur la terre, premiers parents d’une multitude : « Fructifiez ! Multipliez ! Remplissez la terre et cultivez-la ! » (Genèse 1,28). En hébreu, on fait tout de suite le lien entre « semence humaine » et « semence agricole ». Tout est ensemencé sous l’effet du souffle divin…
Et c’est ce fameux ‘ה’ que Dieu ajoute aux noms d’Abram et Saraï. « Désormais, ton nom ne sera plus Abram (Père éminent), mais AbraHam (Père d’une multitude), car je ferai de toi le père d’une multitude de peuples » (Genèse 17,5). « Saraï, ta femme, tu ne l’appelleras plus du nom de Saraï car son nom est SaraH » (Genèse 17,15). Dans la Bible, Dieu crée en nommant. Sa parole est performative : « Dieu dit : “Que la lumière soit !” Et la lumière fut » (Gn 1,3). Et quand il change le nom de quelqu’un, cela signifie qu’il l’invite à une nouvelle vocation. Saraï (= ma princesse ; point de vue d’Abram) est reconnue dans son essence :שָׂרָה , SaraH (= princesse / noble dame, sans l’adjectif possessif), qui devient la mère, la reine d’une multitude de nations, une fois en couple avec AbraHam.
L’ajout du ה , H dans leurs noms n’est pas mince : AbraHam et SaraH, enrichis ensemble par ces deux H, disent que homme et femme ensemble sont à l’image de יהוה / JHVH.
Le couple SaraH-AbraHam est appelé à une mission commune de porter la vie, sans fusion : Dieu enseigne à Abram que « sa » princesse est appelée à ne pas lui appartenir… Elle est pour tous et porteuse de la Vie divine, dans l’Histoire du salut/recréation ; Dieu donne un ordre à Abraham : « Écoute tout ce que Sarah te dira, car c’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom » (Gn 21,12). Dans la Bible, l’homme n’est pas supérieur à la femme, des entrailles de laquelle il est sorti !
Vivent toutes les Ève, Sarah et nobles dames / nobles d’âme !