Assainir

« Éclairer, c’est assainir.
Le soleil ne donne pas
seulement le jour,
il donne l’exemple »
(Victor Hugo, Tas de pierres).

« L’Indulgence est tendre, elle est femme.
Ceux qu’un faux pas, même expié,
Dans le monde à jamais diffame,
Lavent leur front dans sa pitié.

Humble soeur aux longues paupières,
Pour l’homme, fût-il criminel,
Tandis qu’on lui jette des pierres,
Elle garde un pleur fraternel.

S’approchant du coeur plein de fange,
De scorie épaisse et de fiel,
Pour l’assainir, elle y mélange
Cette larme, aumône du ciel
;

Et, loin d’y remuer la honte,
Comme les injures le font,
Elle attend que l’amour remonte
Et que la haine tombe au fond.

C’est alors que, de sa main douce
Élevant ce coeur épuré,
Elle l’incline sans secousse
Et lui pardonne : il a pleuré »
(René-François Sully Prudhomme, L’indulgence).

Apprivoiser ?

« L’amour est un oiseau rebelle
que nul ne peut apprivoiser.
Et c’est bien en vain qu’on l’appelle
s’il lui convient de refuser »
(Henri Meilhac).

« Dieu tel l’animal que l’on tente d’apprivoiser,
qui toujours rompt la longe
par laquelle on tente de le domestiquer,
regagnant les contrées sauvages,
inaccessibles à qui a perdu l’innocence »
(Edouard Brasey).

Dragon protège Princesse

« Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours, qui attendent que nous les secourions.

Pensez qu’il se produit quelque chose en vous, que la vie ne vous a pas oublié, qu’elle vous tient dans sa main ; elle ne vous abandonnera pas. Pourquoi voulez-vous exclure de votre vie toute inquiétude, toute souffrance, toute mélancolie alors que vous ignorez leur travail en vous ?

Aussi, ne devriez-vous pas vous effrayer quand se lève devant vous une grande tristesse, comme vous n’en n’avez jamais vu de telle.

Pourquoi vouloir vous torturer en vous demandant d’où tout cela peut bien venir et à quoi tout cela aboutira ?

Vous savez bien que vous êtes dans des états transitoires et que vous ne désirez rien tant que de vous transformer. Si certains de vos états sont maladifs, considérez que la maladie est le moyen qu’a l’organisme pour se libérer de ce qui lui est étranger. Il s’agit alors simplement de l’aider à être malade, à avoir la maladie dans sa totalité, à la laisser se déclarer, car c’est par là qu’il progresse…

Vous êtes le médecin qui doit veiller sur lui même… Et voilà ce qu’il faut faire avant tout pour autant que vous soyez votre médecin » (Rainer Maria Rilke, Lettre à un jeune poète).

L’étincelle de la Vie

« Mets tes doigts sur le pouls du vivant
et sens-y le battement du cœur de ton Créateur »
(Hans Urs von Balthasar).

Avec l’attention dont est capable l’âme profonde,
l’œil solaire – comme aime à le dire Goethe –
est à même de voir le fonds
véritable de tout être vivant,
là même où s’allume en lui
l’étincelle de la Vie
qui l’anime tout entier,
enflammant l’œil éveillé…

Être bleu de quelqu’un.e

« Je suis bleu de toi » est une formule belge
pour dire « Je t’aime passionnément ».
Au Cameroun, on « tombe sans glisser » 
quand on « tombe amoureux »,
avec une profonde admiration
envers la personne aimée.
Au Québec, « tu vois une personne dans ta soupe »
quand tu y penses sans cesse, plein d’amour pour elle…

Le couple, tout un chemin de dé-fusion

Dans un couple en bonne santé,
chaque partenaire prend soin
de ses propres manques afin que
ces manques ne produisent pas
des emmêlements (chantages affectifs,
culpabilités et culpabilisations,
jugements, reproches et exigences…), 
afin que ces emmêlements ne
polluent pas l’espace commun,
afin que les temps ensemble soient, entre
autres, le partage des manières respectives
de transformer tel manque en besoin à honorer
et finalement le partage de nos surabondances,
afin que nos rencontres célèbrent
cette joie libre de goûter aux
débordements de l’Amour
en chacun.e et entre nous.
Le couple, tout un chemin de dé-fusion :
apprendre à tenir debout par soi-même
pour se réjouir de danser ensemble,
dans une belle présence l’un.e à l’autre.

L’écrit plutôt que les cris

Exprimer son vécu par écrit a un effet cathartique !

« En la réécrivant on ne revit pas la situation, on la recrée ! La recréation d’un souvenir, le fait de revenir dans le moment présent pour analyser un événement du passé va permettre de relativiser, de donner cohérence, et de retrouver un état d’esprit beaucoup plus positif par rapport à un événement même s’il a été traumatique. Écrire est aussi une façon de consolider la connaissance. Et souvent en consolidant la connaissance, on a envie de la mettre en pratique et en la mettant en pratique, on renforce une compétence. Donc l’écriture est aussi pour moi le début de l’apprentissage profond » (Sylvie Gendreau, professeure d’écriture créative à Montréal).