« Haute Voltige : tige qui pousse en Haute-Volta » (Marc Escayrol).
« La mode est cette dictature de l’éphémère qui s’exerce sur les transfuges de l’éternel. Les engouements collectifs se succèdent sans laisser de traces : la feuille morte voltige d’un lieu à l’autre, mais tous les lieux se valent pour elle, car son unique patrie est dans le vent qui l’emporte » (Gustave Thibon, L’équilibre et l’harmonie, 1976).
« Un mistigri couleur de charbon trottait sur la balustrade, à la recherche d’une bonne fortune dotée de grandes oreilles roses et d’une queue de rat » (Frédéric Lenormand, Le diable s’habille en Voltaire, Éditions Jean-Claude Lattès, 2013).
Une maison sans mistigri, serait-ce comme un moine sans sa bure ou un Basque sans son béret ?
En Flandre, on utilise souvent l’expression ‘vijgen na Pasen’ : « arriver comme des figues après Pâques », c’est arriver trop tard. La figue fraîche est un produit de saison, disponible seulement d’octobre à mars. Et elle avait, de ce fait, le rare privilège de faire partie des aliments sucrés autorisés par l’Église pendant le carême. D’où son succès comme friandise en pleine période de jeûne. D’où la fin de son succès dès le jour de Pâques, à la fin des restrictions !…
Autres expressions avec le même sens : arriver à la fumée des cierges, arriver comme le marquis de Couille-Verte (comme Grouchy à la bataille de Waterloo), arriver après la bataille, arriver comme les carabiniers :
« Nous sommes les carabiniers, la sécurité des foyers. Mais par un malheureux hasard, au secours des particuliers, nous arrivons toujours trop tard » (carabiniers de l’opéra bouffe ‘Les Brigands’, musique de Jacques Offenbach, 1869). Et j’ajoute :
Le bruit de nos bottes sur le pavé, et les voilà déjà détalés !
« Dans un monde aussi complexe, l’intelligence ce n’est pas forcément d’identifier les tendances importantes, cela peut être d’ignorer celles qui ne mènent à rien car il y a tellement de données à absorber » (Nassim Nicholas Taleb, trader).
« Ceux qui s‘aiment par l’Esprit ne cesseront jamais de s’aimer. […] Ainsi, le sentiment de l‘amour, au lieu de s’arrêter en eux et de s’y endormir, ne fait que s’accroître et embraser leur cœur d’une flamme nouvelle. Ils s’élèvent toujours en s‘aimant jusqu’à Dieu » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).
« Plus le cœur de l’homme est pur, plus la vue de celle qu’il aime le sanctifie. Elle est comme un talisman merveilleux qui l’initie aux enchantements de la vie immortelle. […] Comme l’artiste, la femme n’aspire qu’à réveiller en nous le Feu sacré. Elle se fait aimer pour porter le cœur de celui qui l’aime dans les abris éternels » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).
Dans un couple, la confiance se densifie au creuset d’une expérience renouvelée jour après jour : nous pouvons compter l’un sur l’autre dans le meilleur comme dans le pire, dans nos forces comme dans nos faiblesses.
À la vie, à l’amor, l’amour se vit jusqu’au bout, en restant là, solidaires, y compris dans l’épreuve : nous porter, parfois vaille que vaille, jusque dans nos failles les plus profondes, dans nos vulnérabilités les plus intimes, dans nos fragilités les plus cachées.
Notre espérance bonifie, comme un bon vin, dans l’humble quotidien partagé, nous accompagnant câs-l’un, cas-l’autre, cahin-caha (Caïn-label ?), sur le chemin chaotique de nos deux libérations, avec une levée progressive de nos conditionnements…
Foi, Charité et Espérance, voilà les 3 bonnes fées du logis. Les théologiens ont cru bon de les distinguer des vertus cardinales bien connues des Grecs et les ont nommées les trois vertus théologales car, à vrai dire, les humains s’épuisent assez vite à les prodiguer de leur propre cru. Elles sont théologales : les filles mêmes de Dieu qu’Il confie au monde comme le soleil ses rayons. Tu peux compter dessus, sachant qu’en théologie / quand t’es-au-logis, Théo régale / théologales…
C’est gratuit, pour tous, et au-delà de toute espérance humaine.