« Je ne suis jamais
nostalgique du passé.
Je suis nostalgique de
l’infinie possibilité de
commencer »
(Marion Muller-Colard,
Le petit théâtre de Hannah Arendt).
Catégorie : Philosophie
Algorithme
Un algorithme est une succession d’instructions qu’on demande à un ordinateur d’enchaîner dans un ordre précis pour résoudre un problème ou pour atteindre un objectif. L’algorithme offre une méthode systématique qui conduit résolument au résultat.
En 2013, la NASA offrit 30.000 dollars (dont 10.000 au gagnant) à ceux qui trouvent un algorithme optimisant la position des panneaux solaires de l’ISS pour obtenir le maximum d’exposition au soleil tout en créant le moins d’ombre possible sur la station.
Un algorithme, c’est comme une recette de cuisine qui systématise la procédure des ingrédients jusqu’au plat recherché, en passant par les séquences dans le bon ordre. L’idéal, c’est le blender dans lequel je mets tous les ingrédients de ma soupe et il fait tout le reste, sans que je ne doive plus m’en soucier. Le but est d’évacuer la pensée de la procédure, afin de la rendre exécutable automatiquement par une machine.
On n’a pas attendu l’ordinateur pour mécaniser la résolution d’un problème. La méthode facilitant le calcul du PGCD que propose Euclide (c’est l’ἀνθυφαίρεσις / anthyphairesis = la soustraction réciproque) est déjà un algorithme doux ? / une algue aux rythmes d’où ?…
Le sens premier de « vierge »
Dans la tête de beaucoup, virginité rime avec chasteté. Et si la virginité nous parlait bien plus de l’affranchissement des femmes envers les divers assujettissements et formes de domination qu’elles subissent depuis la nuit des temps ?
Au départ, « vierge » ne parle pas de sexualité : le terme désigne une femme non mariée, qui ‘n’appartient’ pas à un homme : une femme qui EST en tant que telle. Ce qu’ont explicitement revendiqué les amazones (/ âmes à zone libérée ?). Tout comme le vir / homme viril, ‘vierge’ dérive d’une racine latine signifiant force et compétence.
Plusieurs auteurs défendent cette approche, dont le livre d’Élise Thiébaut illustré par Elléa Bird : ‘Vierges : la folle histoire de la virginité’. Son dernier chapitre fait un parallèle qui montre comment les projets de conquête des hommes peuvent pervertir l’authentique virginité : les premières îles découvertes par Christophe Colomb ont été appelées les îles « vierges ». Les conquistadores ont conquis ces terres à la manière du macho qui voit la femme vierge comme devant être conquise et possédée.
Consulter quelques pages ici : https://www.lelombard.com/bd/vierges/vierges-la-folle-histoire-de-la-virginite.
Grandir à travers vieillir
« Vieillir, c’est se retirer progressivement du monde des apparences » (Goethe).
Attention ?
« Ce que tu fais t’engage envers la vérité » (Edith Stein).
« En prestidigitation, le détournement d’attention est une technique qui consiste à diriger l’attention du spectateur vers une action pour en dissimuler une autre. Le détournement d’attention est une technique essentielle à la magie ».
Face à la froidure enneigée
Par le principe physique dit de l’absorption hygrométrique, la neige absorbe l’humidité et les bruits : les sons sont ouatés, comme étouffés et l’air est plus sec ! Par contre, quand la neige devient de la glace, c’est le contraire : les sons sont davantage propagés.
Hiberner n’est pas hiverner !
Une lettre de différence pour dire plein de différences sur la température, le métabolisme, la vigilance, etc. L’animal qui hiberne se trouve dans un état de léthargie avancé : seules restent actives les zones de son cerveau qui commandent les actions vitales. L’animal qui hiverne, quant à lui, somnole : son cerveau peut parfaitement se réveiller, en cas de besoin.
Image jointe de gauche : Jean-Michel Bihorel qui a créé cette arête rocheuse l’a intitulée non pas ‘Arrête-toi’ mais ‘Winter Sleep’.
J’ai toujours pas vu le slip, mais bon, bonne hibernation / hivernation…
Pour relever le niveau (20 cms
de neige en plus annoncée ici) :
« Au vent capricieux d’un jour d’hiver
Dansent des myriades de diamants,
Ballet erratique et scintillant
Sous le blanc soleil d’un froid polaire.
Parfois, dans le silence transi,
Le vent s’amuse à les accrocher,
Habillant la nature engourdie
De cristaux de glace immaculés.
Parée d’une gangue virginale,
La campagne resplendit alors
De l’étonnante beauté hiémale
Que lui apporte le vent du Nord »
(Hélène de Vannoise, Froidure, 14 janvier 2024, sous le ciel de la Nièvre).
Cyclone et âmes marquées par ses côtés sauveurs et ses côtés destructeurs
Les îles de La Réunion et de Maurice sont en alerte cyclonique. Le premier cyclone de la saison qui oblige tout le monde à se calfeutrer a été nommé Belal. Il va probablement passer entre les deux îles (ou sur La Réunion) ce lundi tôt matin.
L’approche lente du cyclone crée une ambiance si spéciale, où se mêlent le meilleur et le pire, ce double creuset de nos récits passionnés. Il y a les intenses peurs des dégâts et un insoutenable suspense : serons-nous cette fois dans les sinistrés ? On se souvient, tous – même les jeunes qui n’ont qu’entendu les récits – des cyclones destructeurs, qui nous sont passés dessus, comme Carol en 1960, avec des vents à 256 km/h., comme Gervaise avec des vents à 280 km/h. en 1979, des vagues de plus de 10 mètres… Avec leurs maisons de tôles qui peuvent être soufflées, les pauvres ont le plus à craindre !
Les cyclones destructeurs nous terrifient. Et pourtant, nous prions pour avoir de bons cyclones : ceux dont les pluies torrentielles vont remplir nos réservoirs, sans nous détruire ! Notre île a vitalement besoin de ces pluies pour que nos réserves d’eau tiennent l’année… Ce besoin d’eau crée une religiosité naturelle dans les esprits et les âmes qui appellent la venue de cette Force de la nature, avec gratitude pour ses côtés bienfaisants, et qui, en même temps, supplient d’être protégés de ses côtés terrifiants et destructeurs…
Pour ma petite famille, qui y a vécu 6 saisons cycloniques, à part la peine des heures fastidieuses à visser des panneaux contre tous les châssis de fenêtres et à part les divers désagréments, du style une coupure d’électricité (au cyclone Dina, elle a duré plusieurs semaines dans la Cité Barkly – non prioritaire – où nous vivions), ce furent des moments extraordinaires que nous n’oublierons jamais : quels bons souvenirs pour nous, calfeutrés dans la maison en famille, tout excités à suivre les infiltrations d’eau et à prendre du temps ensemble, autour de la radio-infos et des jeux de société à la bougie…
Trombes d’eau : recevoir plus d’un mètre d’eau en un jour, ce que reçoit un endroit comme Paris en plus d’un an !
Âne né bis-sextile
C’est parti, nous serons bis-sextiles
cette année sexy-tilt :
trois-six-six bons jours ;
crois, si si bonjour !
« Dieu à double visage,
c’est de toi que part l’année pour s’écouler sans bruit.
toi qui, sans tourner la tête, vois ce que nul autre dieu ne peut voir,
montre-toi propice aux chefs dont l’active sollicitude donne le repos
à l’Océan et la sécurité à la terre, qui nous prodigue ses trésors.
Montre-toi propice à tes sénateurs, au peuple romain,
et, d’un signe, serre les portes de ton candide sanctuaire »
(Ovide pas odieux quand il prie
au dieu Janus pas au vide ?).
« L’univers est un parchemin,
un endroit et un envers.
Ce côté-là, c’est le mien.
C’est sur celui-là que j’erre.
Et ce temps qui nous transperce,
ces illusions qui nous bercent,
n’ont pas le même pourquoi
sur l’envers et sur l’endroit »
(l’astrophysicien Jean-Pierre Petit brodant sur son modèle de Janus).
Voici une vidéo avec des scènes
qui m’ont tant émerveillé
que je partage :
https://www.facebook.com/reel/289809510638396
Images jointes prises de là.
Journée mondiale de la paix
« Les développements technologiques qui ne conduisent pas à une amélioration de la qualité de vie de l’ensemble de l’humanité, mais qui au contraire exacerbent les inégalités et les conflits, ne pourront jamais être considérés comme un véritable progrès » (Pape François, Intelligence artificielle et paix, 57ème journée mondiale de la paix célébrée le 1er janvier 2024).
Banané 2024, vou zot tou !
Et-tiennent chauds-mets
pour vous les servir…
« Mari chouette les veillées » : en créole mauricien, « mari » est un adverbe qui signifie « très » / « tellement ». Exemples : « Mari top ça », « Mari bon ça », « Mari loin ça ».
Du 31 au 1er…
Je me mets sur mon 31 pour ma dernière occasion en 2023
de faire des commentaires potaches à propos de cette image :
1) Lundi, nous percevons dimanche loin…
Dimanche, nous percevons lundi proche !
Le 31 décembre, nous percevons le 1er janvier tout proche.
Le 1er janvier, nous percevons le 31 décembre bien loin…
C’est notre perception linéaire du temps,
tournés que nous sommes vers l’avant ?
2) Rétroviseur sur nos traditions anciennes :
« nous macquerons » signifie, en vieux français,
« nous romprons le chanvre ou le lin
pour les rendre propres à être teillés ».
Teiller ou tiller = débarrasser de la tille,
détacher le filament du chanvre ou du lin,
en brisant la chènevotte.
Chènevotte = moelle du chanvre,
partie ligneuse du chanvre
dépouillée de son écorce…
Et oui…
3) Connaissez-vous la différence entre les suffixes « -iste » et « -ien » ? Marc Arabyan situe son origine dans les guerres de religion entre Papistes, Calvinistes et Luthériens. Par exemple, les gaullistes / sarkozistes, etc., sont des militants en guerre, des partisans vindicatifs, en conquête ; les gaulliens / sarkoziens, etc., évoluent dans un état plus apaisé et stable. « -ien » est d’usage pour désigner le mouvement dans sa maturité, le courant de pensée établi.
Je nous souhaite moelleuses chènevottes,
sous nos écorces endurcies, que nous soyons
anti ou pro-macronistes/macroniens…