Chômer le dimanche : origine et sens

Le mot « chômer » provient du latin populaire du XIIIe siècle, repris en Occitan : « caumare », lui-même dérivé du grec ancien « καυμα » (kauma) signifiant « chaleur ». Chômer, c’est se reposer ou laisser reposer une activité pendant la chaleur.

À la Révolution française, mon aïeul, le Marquis de Chaume, a quitté en 1789 son domaine en Île-de-France et refit sa vie à Anvers. Pour ne pas avoir la tête coupée, il a coupé son nom : de Chaume est devenu Chomé ! Il a choisi ce nom qui avait, à son époque, une excellente aura car l’augmentation des temps chômés, c’est-à-dire des temps de repos, représentait un grand progrès pour l’humanité : libération des durs labeurs. La plaie du chômage que nous connaissons aujourd’hui n’est venue qu’après, avec la révolution industrielle, laquelle d’ailleurs a cherché à faire travailler même le sacrosaint jour du dimanche (dies Dominici : le jour du Seigneur). 

Fêter le travail le 1er mai par un jour chômé : quelle belle mise à pied pour prendre son pied ! Vivent nos temps chômés qui nous offrent congé
et tiennent chaud met / Étienne Chomé…

Odorat fin, jusqu’à détecter une maladie

L’Écossaise Joy Milne dispose d’un odorat extrêmement sensible :  « Une odeur n’est pas statique, elle flotte dans l’air. Je sens le mouvement des odeurs et je peux suivre leur piste jusqu’à leur disparition ». Par un changement d’odeur toujours plus marqué chez son mari, elle a détecté sa maladie de Parkinson plusieurs années avant que les premiers symptômes musculaires n’apparaissent. À partir de son super pouvoir, des scientifiques ont pu confirmer l’existence de molécules olfactives associées spécifiquement à cette maladie neurologique dégénérative. Des tests de diagnostic précoce, sous la forme de « nez électroniques » sont mis au point pour détecter les microparticules volatiles émanant de cancers du poumon, de l’estomac, du côlon ou du sein, émises par le souffle !

Il semblerait que le nez d’un œnologue aguerri est plus fin que celui d’un chien pour reconnaître les fragrances peu flagrantes d’un vin. Sa palette olfactive n’a pas à pâlir de la comparaison.

Cf. notamment l’étonnante étude publiée dans Science, le 12 mai 2017, avec John McGann, spécialiste de la neurobiologie des sens.

Bonne respiration à plein nez et à pleins poumons…

Passé, présent et avenir main dans la main

« L’homme ne peut se dire vraiment heureux
que lorsque le passé, le présent
et l’avenir promettant
concourent ensemble à son bonheur »
(Cécile Fée).

« La science de ton passé est ton passeport pour l’avenir »
(Christine de Suède).

« Songe au passé quand tu consultes,
au présent quand tu jouis,
à l’avenir quant tu agis
(Joseph Joubert).

« Il est bon de prévoir et de se souvenir,
un œil dans le passé, et l’autre vers l’avenir »
(Publilius Syrus).

Le rasoir d’Ockham

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

Le rasoir d’Ockham / d’Occam a été énoncé par le philosophe Guillaume d’Ockham : « Pluralitas non est ponenda sine necessitate » (les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité), dans l’intention d’éliminer des explications improbables d’un phénomène. Les hypothèses suffisantes les plus simples sont à préférer car l’explication la plus simple est généralement la bonne.

Les Shadoks (série animée à la TV) ont pris un malin plaisir à inverser ce principe de simplicité / d’économie / de parcimonie :
« Pourquoi se compliquer la vie à faire simple
quand il est si simple de faire compliqué ? »

Serait-il barbant, ce rasoir ?
Serait-il barbant, se rasseoir
(les temples désertés pendant et après le COVID) ?

De l’Amour, nous venons. Vers l’Amour, nous tendons

« Ton âme est faite pour aimer avec la pureté et l’ardeur des anges » (Victor Hugo).

« Ma nature est Feu. Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le Feu au monde entier ! » (Sainte Catherine de Sienne, qui en faisait des…).

« Pour moi, la plus belle des choses, c’est de voir quelqu’un aimer quelqu’un » (Σαπφώ / Sapphṓ, poétesse grecque).

Haute voltige

« Haute Voltige : tige qui pousse en Haute-Volta » (Marc Escayrol).

« La mode est cette dictature de l’éphémère qui s’exerce sur les transfuges de l’éternel. Les engouements collectifs se succèdent sans laisser de traces : la feuille morte voltige d’un lieu à l’autre, mais tous les lieux se valent pour elle, car son unique patrie est dans le vent qui l’emporte » (Gustave Thibon, L’équilibre et l’harmonie, 1976).

Pantagruélique

C’est pour faire rire que François Rabelais publie son premier roman en 1532 : « Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, Roi des Dipsodes ». Cette farce truculente et fantasque ébranle par l’humour l’obscurantisme de son temps. Le géant Pantagruel qui rencontre partout des iniquités et des superstitions grossières, est du style à combler, par mégarde, une carie dentaire en avalant des soldats… Selon le bon mot d’Anatole France, la philosophie pantagruélique est proportionnée à la faiblesse humaine.

« L’histoire est une fable pantagruélique et féerique où les lois de la société nous sont enseignées dans les aventures d’un personnage tour à tour grotesque et sublime, digne à la fois d’amour et de pitié, que les anciens Orientaux appelaient Adam, l’Humanité » (Pierre-Joseph Proudhon, Les Confessions d’un révolutionnaire pour servir à l’histoire de la révolution de février, 1849, p. 86). Encore aujourd’hui, le rire est une ressource susceptible de faire tomber quelque pan de bêtise…

Biais cognitif : préférer compliquer plutôt que simplifier

Biais cognitif avéré : l’être humain croit améliorer en rajoutant des éléments, même dans les cas où il serait mieux d’en soustraire. Une expérimentation scientifique l’a mis en évidence, en faisant passer des tests du style : « Améliorez cette recette de cuisine », la solution optimum étant d’enlever les ingrédients farfelus. Seuls 20 % des 500 gens testés font le bon choix de simplifier, les autres cherchent à améliorer en compliquant ! Résultats identiques avec d’autres tests : « Améliorez ce texte, ce parcours de golf, cette structure, rendez cette figure symétrique en moins de clics possibles, etc. »

Ce biais cognitif éclaire le réflexe de rajouter une couche plutôt que d’en enlever une ; par exemple, une structure dans la bureaucratie institutionnelle, un sous-chef dans les hiérarchies en entreprise. Et le biais cognitif s’aggrave en cas de stress, de surcharge de travail, etc.

« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
< > Less is more.

Leonard de Vinci disait que l’objet parfait est celui où on ne peut plus retirer quelque chose.

Cf. Gabrielle Adams, Benjamin Converse and colleagues, Less is more, in Nature, Volume 592 Issue 7853, 8 April 2021.