Honore ton père et ta mère

« Souvenez-vous que sans vos parents vous ne seriez point né, et faites tout pour eux comme ils l’ont fait pour vous. Un père et une mère sont nos premiers partenaires dans la vie, ils sont les mortels à qui nous devons le plus » (Benjamin Delessert, Le guide du bonheur, 1839).

« La dépendance est dans l’ordre de la nature. L’humain vient au monde faible et nu ; à sa naissance, c’est un pauvre petit enfant qui a besoin de tout. Si on l’abandonnait à lui-même, il mourrait infailliblement. Mais il ne meurt pas, il a une mère qui le nourrit de son lait après l’avoir nourri de son sang, un père qui travaille pour subvenir aux dépenses qu’il nécessite. À l’aide de ce double appui, l’enfant se développe, grandit, devient fort. Le voilà donc redevable envers son père et sa mère du bienfait de la vie. Comment les en récompensera-t-il ? Par le respect, la reconnaissance et l’amour. Enfants, n’oubliez donc jamais ce que vous devez à vos pères et mères, et pour ne pas l’oublier, pensez à vos premières années » (Alfred Auguste Pilavoine, Pensées, mélanges et poésies, 1845).

« On ne peut jamais s’acquitter envers ses parents » (Aristote, Éthique à Nicomaque, IVe s. av. J.-C.).

Ce n’est pas une crise mais une gigantesque mutation

« Une crise est un dérèglement provisoire dans un système. Donc, ce qu’on appelle “la fin de la crise” est un retour à la normale. Si vous avez une crise de foie et que vous guérissez, vous êtes à nouveau en bonne santé, comme avant. Mais on ne reviendra jamais au monde d’hier.
Nous sommes non pas en train de vivre une crise, mais une gigantesque mutation. En fait, nous vivons plusieurs mutations : géopolitique, spirituelle, technologique, génétique, économique. Elles portent en elles autant de promesses que de menaces. Ça veut dire qu’elles attendent de nous qu’on les prenne en main. Notre devoir de citoyens est de tout faire pour conjurer ces menaces et faire advenir les promesses. Voir les choses sous cet angle redonne l’envie d’agir, nous réveille… » (Jean-Claude Guillebaud, Tout est encore possible. Manifeste pour un optimisme réaliste).

« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre » (Hans Jonas, Le Principe responsabilité, 1979, p. 30).

« L’union fait la force » (devise de la Belgique).

Tragédie – comédie

« Tous les concepts utilisés pour penser le théâtre occidental ont été à l’origine définis et exemplifiés pour la tragédie, ce qui explique en grande partie pourquoi le théâtre a les plus grandes peines à se débarrasser du tragique autant que des structures de la tragédie » (Bénédicte Louvat, Le Théâtre, 2007, p. 40).

La Poétique d’Aristote comprenait à l’origine une partie consacrée à la tragédie et une autre consacrée à la comédie, Hélas, la partie consacrée à la comédie a disparu. Et si cette absence de la poétique de la comédie avait un sens ? Comme si la perte de la partie du traité aristotélicien était un lapsus de la théorie, la comédie ne s’y définissant que négativement par rapport à la tragédie, qui semble bien constituer la norme. 

Non seulement la comédie n’est que le négatif de la tragédie, mais la tragédie semble bien devoir fournir un modèle à l’ensemble du théâtre, et même se confondre avec lui. 

D’aucuns expliquent cet impérialisme théorique de la tragédie ainsi : la comédie est un genre plus libre, elle comporte moins de règles, elle ne cherche qu’à faire rire ; or le rire, c’est bien connu, n’est pas théorisable… S’il existe si peu de théorie de la comédie, peut-être est-ce que la comédie est elle-même sa propre théorie ? 

Ceci est mon propre résumé de l’introduction de l’article de Florian Pennanech, Aristote et la comédie, dans Littérature,  n° 182, 2016/2, p. 89-90.

« La vie est une comédie pour ceux qui pensent et une tragédie pour ceux qui ressentent » (Horace Walpole).

L’érosion t’a rabattu la superbe

« La véritable humilité ne reste pas inconnue. Elle ressemble à cette fleur du printemps qu’on trouve cachée sous l’herbe, qui répand son odeur au loin » (Adolphe d’Houdetot, Dix épines pour une fleur, 1853).

« Chaque douleur que je supporte me laisse dans l’âme un orgueil inconscient dont mon humilité ne rougit pas. […] Les larmes dépouillent à la frontière terrestre toute leur humilité et arrivent à Dieu en vainqueurs » (Anne Barratin, Chemin faisant, 1894).

« Le passé est passé, mais retiens les leçons qu’il t’a enseignées » (Henri-Frédéric Amiel, Journal intime, 18 juin 1865).

Après avoir passé un séjour dans la ville de Menton (près de Nice), Franz Liszt s’exclama : « Jamais, dans un autre pays du monde, je n’avais ressenti cette sensation de bonheur total » (+/- 1830).

L’infini dans la beauté

« Dans la jeunesse, la beauté est un accident de la nature. Dans la vieillesse, c’est une œuvre d’art » (Lin Yutang, écrivain chinois, 1895-1976).

« L’idée de l’infini se dégage du beau comme l’idée du beau se dégage de l’infini. La beauté, ce n’est pas autre chose que l’infini contenu dans un contour » (Victor Hugo).

Dans les froides rigueurs de l’hiver

« Le temps est venu de rentrer en soi-même, à l’image de la végétation qui prépare son entrée dans l’hiver en arrêtant son activité, nous devenons comme les arbres qui stockent leur énergie dans leurs racines pour un temps, sacrifiant leurs feuilles pour mieux renaître au printemps…

Descendre dans les profondeurs de notre âme, de notre essence, pour écouter les messages de notre Nature et prendre soin de notre être intérieur…

Les journées plus courtes nous permettent de passer plus de temps à l’intérieur, d’être à l’écoute de nos besoins et de rééquilibrer nos énergies avant la venue de l’hiver.

Écouter son corps, ses besoins, respecter ses rythmes biologiques, dormir plus tôt, manger beaucoup de légumes racines, graines et noix (et par là se reconnecter à la Terre) et privilégier les sorties en pleine nature. Bon voyage vers vos profondeurs… » (San Jee).

Le risque d’être transformé en statue de sel

« Le sort de nos vies est entrelacé sur plusieurs générations. Les êtres et leurs fragilités, par-delà les années, sont noués les uns aux autres par les chocs que leurs corps ont enregistrés. Sur plusieurs générations, une matière humaine modifiée, brassée par les exils, traverse des deuils et des naissances, des guerres et des crises. Elle s’attache des espoirs de vie meilleure et survit grâce à des secrets, des oublis, des camouflages.

Quand une génération s’est autorisée à n’être que tournée vers l’avenir, alors la nécessité de se retourner incombent à ceux qui suivent. Il y a plusieurs récits bibliques qui interdisent ce retour : lorsque Sodome est détruite, il ne faut pas se retourner, au risque d’être transformé en statue de sel = on est pétrifié, réifié. Parce que se retourner, c’est souvent regarder les morts. Quand on regarde trop la mort, la paralysie vient, on devient soi-même un gisant » (Camille de Toledo, Thésée, sa vie nouvelle, p. 250).

Fils sans père, Sartre revint sans fin à ce père absent et à son procès : « Quand les pères ont des projets, les fils ont des destins », dit-il à propos du père de Flaubert.

Sagesses de l’automne et de l’hiver de la vie ?

Notre voisine s’en est allée en paix, dans la douceur et la confiance… Pendant ses funérailles, je voyais comment, à travers sa maladie, ses parts protectrices puissantes qui contrôlaient tout ce qui bougeait autour d’elle avaient peu à peu déposé leurs armes. À travers son chemin de croix, le Seigneur l’a transformée, en l’amenant pas à pas à la douceur, à la reconnaissance par un simple sourire, un simple regard de connexion avec l’autre… Étonnante sagesse de la saison vieillesse !?

Son chemin quotidien de dépossession et de dépouillement m’a impacté. Je réalise que je vis un chemin dans la même direction, en vieillissant. Je suis déjà en train de muer : toujours moins de testostérone, je ralentis, je fais de moins en moins, je goûte de plus en plus de prendre le temps d’être, de contempler, d’être avec, d’écouter de la musique, de respirer simplement, de visiter ma maison intérieure, dans ses sensations, émotions, passions, abandons/lâcher-prises, etc. Joie que ces saveurs vont continuer à se déployer en moi. Elles font les délices de l’automne de ma vie…

Ma vie ralentit et se pose,
se ménopause, me mène-aux-pauses.

Les quilles libres / l’équilibre

« C’est ça, la vie : un fragile équilibre entre l’harmonie et le chaos » (Mylène Gilbert-Dumas).

« Toute l’existence est basée sur la recherche de l’équilibre et de la complémentarité » (Nanan-Akassimandou).

« L’amour durable est celui qui tient toujours les forces de deux êtres en équilibre » (Honoré de Balzac).

« La vérité est le point d’équilibre de deux contradictions » (Proverbe chinois).