Hommage à ma différence

« Aujourd’hui, je veux rendre hommage à ma différence. Précisément à cette partie de moi si loin des autres.

À cet ennui qui vient quand tout le monde applaudit. À ce sentiment de ne pas être à ma place. À mes cellules rebelles et révolutionnaires, vraies.

Être différent est un signe d’authenticité. C’est ainsi qu’on découvre artistes, poètes, pèlerins de l’âme : par leurs diversités dont ils ne peuvent se passer. C’est le rythme de leur cœur. Un rythme souvent incompréhensible à l’entour.

Ce battement les conduit à des actions étranges, des pensées variantes, des vies mouvementées mais harmoniques, selon leurs propres lois intérieures…

Quant à moi, les masses m’effraient, m’immobilisent, m’assoupissent. Je préfère les bizarres, les fous, les sauvages de l’esprit. Ceux qui parviennent à s’écouter malgré tout le bruit du monde. Vivent ceux qui ne se laissent pas distraire, ceux qui continuent à marcher sur le chemin de leur âme, malgré les blessures, les chaînes qui retiennent, les voix qui envoûtent. Les victorieux sont ceux qui n’éteignent pas leur voix intérieure » (Elena Bernabè).

‘Oom’ en Afrique du Sud est un mot employé pour saluer un homme âgé, avec respect et affection.

‘Difé’ = du feu, dans plusieurs créoles des îles. 

La cinquantaine

La cinquantaine ?

Période de vie descendante : on sent qu’on vieillit, on prend soin de ses vieux parents (ascendants qui descendent aussi) et les deuils se multiplient, des proches nous quittant les uns après les autres, avec un rythme d’enterrements croissant. 

ET en même temps période de vie ascendante : on prend soin de ses enfants qui deviennent des adultes (descendants qui montent en force) et qui virent leur cuti, on cherche comment se faire pardonner pour leurs blessures d’enfance, on fait le deuil des modes de fonctionnement parent-enfant surannés pour créer une relation nouvelle d’adulte à adulte, avant de devenir grands-parents ! 

Merci, cher Desmond Tutu, pour cette clé essentielle :
« Nous sommes capables d’aimer autrui – avec ses faiblesses –
lorsque nous cessons de nous détester – pour nos faiblesses ».

Honore ton père et ta mère

« Souvenez-vous que sans vos parents vous ne seriez point né, et faites tout pour eux comme ils l’ont fait pour vous. Un père et une mère sont nos premiers partenaires dans la vie, ils sont les mortels à qui nous devons le plus » (Benjamin Delessert, Le guide du bonheur, 1839).

« La dépendance est dans l’ordre de la nature. L’humain vient au monde faible et nu ; à sa naissance, c’est un pauvre petit enfant qui a besoin de tout. Si on l’abandonnait à lui-même, il mourrait infailliblement. Mais il ne meurt pas, il a une mère qui le nourrit de son lait après l’avoir nourri de son sang, un père qui travaille pour subvenir aux dépenses qu’il nécessite. À l’aide de ce double appui, l’enfant se développe, grandit, devient fort. Le voilà donc redevable envers son père et sa mère du bienfait de la vie. Comment les en récompensera-t-il ? Par le respect, la reconnaissance et l’amour. Enfants, n’oubliez donc jamais ce que vous devez à vos pères et mères, et pour ne pas l’oublier, pensez à vos premières années » (Alfred Auguste Pilavoine, Pensées, mélanges et poésies, 1845).

« On ne peut jamais s’acquitter envers ses parents » (Aristote, Éthique à Nicomaque, IVe s. av. J.-C.).

Sagesses de l’automne et de l’hiver de la vie ?

Notre voisine s’en est allée en paix, dans la douceur et la confiance… Pendant ses funérailles, je voyais comment, à travers sa maladie, ses parts protectrices puissantes qui contrôlaient tout ce qui bougeait autour d’elle avaient peu à peu déposé leurs armes. À travers son chemin de croix, le Seigneur l’a transformée, en l’amenant pas à pas à la douceur, à la reconnaissance par un simple sourire, un simple regard de connexion avec l’autre… Étonnante sagesse de la saison vieillesse !?

Son chemin quotidien de dépossession et de dépouillement m’a impacté. Je réalise que je vis un chemin dans la même direction, en vieillissant. Je suis déjà en train de muer : toujours moins de testostérone, je ralentis, je fais de moins en moins, je goûte de plus en plus de prendre le temps d’être, de contempler, d’être avec, d’écouter de la musique, de respirer simplement, de visiter ma maison intérieure, dans ses sensations, émotions, passions, abandons/lâcher-prises, etc. Joie que ces saveurs vont continuer à se déployer en moi. Elles font les délices de l’automne de ma vie…

Ma vie ralentit et se pose,
se ménopause, me mène-aux-pauses.

Mère-fils : sortir de la fusion

Une mère dit à son fils:
– N’oublie pas que nous sommes sur terre pour travailler.
– Si c’est comme ça, je serai marin.

« Mettre au monde un fils est une très belle aventure pour une mère. Grâce au petit garçon, elle va abriter dans son corps l’ »autre sexe », le masculin, qu’elle ne connaît pas. Pour une mère, le fils est le petit gladiateur qui va conquérir le monde pour elle… C’est la réincarnation d’elle en homme. […] Dès les premiers jours, la « mère poule » est en route ! Toutes les études montrent que l’allaitement est beaucoup plus « collé-serré » avec un garçon. Les mamans s’adaptent plus volontiers à son rythme biologique veille-sommeil et se lèvent plus volontiers la nuit, comme si elles marquaient plus d’attention à ce petit être qui leur échappe et qu’elles appellent  « mon petit homme »! […] Un garçon va vouloir tester, beaucoup plus tôt qu’une fille, son indépendance. Dès 2 ans, il cherche à s’échapper, loin devant sa mère, tout en la regardant du coin de l’œil, pour vérifier qu’elle est toujours là. Spontanément, les fils sont prêts à remplacer leur père, à devenir le « petit fiancé » de leur maman. […]  Mère/fils : trouver la bonne distance. Le plus beau cadeau qu’une mère puisse faire à son fils, c’est de pouvoir l’aimer de temps en temps dans la proximité, de temps en temps « à distance », d’être attentive aux désirs de son fils, au besoin qu’il a de visiter le vaste monde. Il ne l’en aimera que mieux en retour et il sera un homme heureux. Ainsi, quelle que soit l’éducation qu’elles donnent, l’influence des mères sur leur fils est colossale pour les années à venir. Cerise sur le gâteau, ce sont elles qui détermineront en partie le choix de… la future épouse ! Dominatrice, exigeante, passive ? Souvent, le fils jettera son dévolu sur une femme qui ressemble à sa mère… Ou qui en est l’opposé, ce qui revient au même » (Catherine Marchi, https://www.parents.fr/enfant/education-et-vie-sociale/, 2017).

Deux mères parlent de leurs fils.
– Mon fils est un saint. Il travaille dur, il ne fume pas et depuis deux ans qu’il s’est marié, il n’a pas regardé une autre femme.
– Le mien, non seulement il n’a pas regardé une autre femme depuis 3 ans mais en plus, il travaille à heures fixes, prend à l’heure tous ses repas, fait de l’exercice tous les jours. Et il ne boit plus une seule goutte d’alcool !
– Comme vous devez être fière.
– Oh oui ! Et il devrait obtenir sa liberté conditionnelle le mois prochain : pensez, la fête que je vais lui préparer !…

Créativité en confinement

My name is Kate Weiland. I’m a happy mother of three kids and the creator behind the delicious (and totally ridiculous) photography food series Our family bites (#ourfamilybites).

« Ce n’est pas la réalité qui compte dans un film, mais ce que l’imagination peut en faire » (Charlie Chaplin).

« Les génies n’ont pas plus de neurones que la moyenne mais ils ont la capacité de faire beaucoup plus de connexions entre ceux-ci ! C’est cette capacité qui leur permet d’inventer » (Philippe Brasseur).

« Le seul vrai pouvoir révolutionnaire, c’est le pouvoir d’inventer » (Joseph Beuys).

Deuil

« Tu es parti et tu resteras toujours présent dans ma vie avec ce que tu m’as donné.

Rien, non rien ne peut altérer ce que nous avons vécu de beau ensemble.

Les relations sont comme des rêves : elles meurent seulement le jour où on les abandonne.

Tu es parti et tu habites pourtant ce que je suis devenue…

Et je garde au fond de mon cœur l’espérance de tes bras dans notre ultime rencontre » (auteure anonyme).

The lovers together for ever

« Ceux qui s‘aiment par l’Esprit ne cesseront jamais de s’aimer. […] Ainsi, le sentiment de l‘amour, au lieu de s’arrêter en eux et de s’y endormir, ne fait que s’accroître et embraser leur cœur d’une flamme nouvelle. Ils s’élèvent toujours en s‘aimant jusqu’à Dieu » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).

Qui donne sa langue à qui, chat-pristi ?

Éduquer un enfant, n’est-ce pas d’abord honorer, dès le berceau, ses rires émerveillés, qui nous entraînent irrésistiblement dans la plus tendre des danses ? Quel admirable échange il est capable de susciter entre nous, à partir du meilleur en chacun de nous ! Y a-t-il plus croustillante surprise que cette vie qu’il nous apporte d’on ne sait zzoù ?

N’est-elle pas le signe probant que, dès le début de la vie, le bébé est ontologiquement et amoureusement relié à la Vie, et que l’éducation ne peut pas être une œuvre de civilisation à la manière des Occidentaux « civilisant » les nouveaux mondes au XVIe siècle ?

Le feu accomplit le beau, qu’il purifie du périssable. L’amour accomplit le vrai, qu’il purifie du faux

Il y a 33 ans, fou amoureux, je te répétais : « mon cœur brûle pour toi ». Nous étions assis confortablement au chaud, autour du feu qui crépite, fascinés par la valse des flammes, bercés par ce moment hors du temps, dans la foi que notre amour est pour toujours ; pat ailleurs, sans grande conscience de l’épreuve redoutable du feu : il accomplit tout ce qui porte une belle énergie, il passe au crible et révèle tout ce qui est périssable…

33 ans plus tard, au creux des heures d’heurts nettement moins confortables, nous nous aimons à en mourir. L’amour est un feu redoutable : il passe au crible et révèle tout ce qui est faux, il accomplit tout ce qui est vrai…

Oui, mon cœur brûle pour toi et je mesure mieux d’où vient la beauté des flammes chaudes et rayonnantes de notre foyer, et ce que représente le lâcher prise de ces bûches en train de se consumer, qui rendent tout ce qui leur a été donné. Elles consentent à traverser le « Jugement dernier » de l’Amour, à passer la porte étroite dans laquelle ce qui est périssable se perd en poussière et le précieux trouve sa lumière.

Merci d’aller au bûcher avec moi, ma sorcière bien aimée. Je t’aime. Belles noces de perle…

« Éteins mes yeux, je te verrai encore.
Bouche-moi les oreilles, je t’entendrai encore.
Sans pieds, je marcherai vers toi.
Sans bouche, je t’invoquerai encore.
Coupe-moi les bras; je te saisirai
avec mon cœur comme avec une main.
Arrache-moi le cœur et mon cerveau battra.
Et si tu mets aussi le feu à mon cerveau,
je te porterai dans mon sang »

(Rainer Maria Rilke, Le Livre d’heures, Deuxième livre, Le Livre du pèlerinage, 1901, déclaration d’amour longtemps tenue secrète à Lou Andreas Salomé).