C’est après coup que nous comprenons le sens de ce qui nous arrive… Son sens profond est voilé au moment même, il advient une fois le crépuscule tombé : « la chouette de Minerve ne prend son envol qu’à la tombée de la nuit, à l’irruption du crépuscule » (Hegel), la chouette étant le symbole de la sagesse et de la perspicacité. D’où l’intérêt de recueillir la compréhension profonde des événements dans des bons temps de relecture approfondie.
Voici un document précieux pour faire une telle relecture annuelle (exemples : la décision la plus sage que j’ai prise en 2024 fut =… ; la plus grande leçon que j’ai apprise =… ; les 3 plus grands challenges en 2024 =…) puis dans un deuxième temps, conscientiser mes motivations et intentions pour l’année qui vient :
Image de gauche : « Le pire, c’est qu’on se demande comment le lendemain on trouvera assez de forces pour continuer à faire ce qu’on a fait la veille ? […] C’est l’âge aussi qui vient peut-être, le traître, et nous menace du pire. On n’a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde dans le silence de vérité » (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit).
Image de droite : Ce n’est pas le passage d’une année à l’année suivante qui change la vie mais bien l’esprit dans lequel nous passons les étapes de la vie. C’est l’esprit d’enfance qui est décisif !
Bon esprit d’enfance en 2025 et jusque dans la tombe !…
Paradoxe des paradoxes, la vie orthodoxe est paradoxe. Les bons contes font les bonnes nuits…
Dans l’histoire que nous racontons à un enfant avant de s’endormir, nous faisons intervenir des monstres à dormir debout, tout en drapant le récit des atours du réel. Serait-ce parce que les fictions cauchemardesques dégagent finalement un goût de sacré qui a le pouvoir bien réel de réparer les esprits et les cœurs ?
Sacré humain quand ça crée la puissance étonnante du conte !
« À dix-huit ans, j’ai vieilli. Ce vieillissement a été brutal. Je l’ai vu gagner mes traits un à un, changer le rapport qu’il y avait entre eux, faire les yeux plus grands, le regard plus triste, la bouche plus définitive, marquer le front de cassures profondes. Entre dix-huit et vingt-cinq ans, mon visage est parti dans une direction imprévue. Au contraire d’en être effrayée, j’ai vu s’opérer ce vieillissement de mon visage avec l’intérêt que j’aurais pris par exemple au déroulement d’une lecture » (Marguerite Duras, L’amant).
La prière des 4×20 ans :
Notre kiné, qui êtes osseux Que nos articulations soient certifiées Que notre squelette tienne Que nos os emboités soient fermes sur la terre comme ossuaire Donnez-nous aujourd’hui nos massages quotidiens Pardonnez-nous nos gémissements Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont massés Ne nous laissez pas succomber à la décalcification, Mais libérez-nous du mal de dos. Voltarmen
« Pourquoi un dattier perd-il ses feuilles en automne ? Pourquoi chaque beau visage devient-il dans la vieillesse ridé comme le dos d’un lézard lybien ? Pourquoi une tête chevelue devient-elle chauve ? Pourquoi est-ce que la force du lion faiblit jusqu’à disparaître ?
Ils ont mis des robes empruntées et prétendu qu’elles étaient les leurs. Dieu reprend les beaux vêtements, pour qu’ils apprennent la fugacité de la robe de l’apparence. Leur lampe est allumée par une autre lampe. Il est temps de le reconnaître et d’en rendre grâce avec gratitude » (Rûmi, La vieillesse).
« Souviens-toi de ton Créateur avant que s’obscurcisse le soleil, au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les personnes vigoureuses qui cessent, l’une après l’autre, de moudre, quand s’éteint la voix de la meule, quand s’arrête le chant de l’oiseau, et quand se taisent les chansons, lorsque l’humain s’en va vers sa maison d’éternité et que les pleureurs sont déjà au coin de la rue, avant que le fil d’argent se détache, que la lampe d’or se brise, que la cruche se casse à la fontaine, que la poulie se fende sur le puits et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle de vie à Dieu qui l’a donné. Vanité des vanités, tout est vanité ! » (Qohéleth, 11).
« Personne ne veut réellement être libre parce que la liberté engendre la responsabilité. Être dépendant est simple : la responsabilité n’est pas sur soi, la responsabilité est sur la personne de qui on dépend. Alors on adopte une façon de vivre schizophrénique. D’un côté, on parle de la vérité, on parle de la liberté ; de l’autre, on vit dans un esclavage qui nous libère d’une certaine responsabilité. Et on vit sa vie dans le mensonge. Celui qui souhaite vraiment devenir libre doit accepter une immense responsabilité. Il ne peut pas déverser sa responsabilité sur quelqu’un d’autre. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il soit, il est responsable » (Osho).
Réflexion très responsable, saupoudrée d’un peu d’humour : de tous les animaux, Dieu créa l’homme en dernier ! On sent la fatigue…
« Avec l’âge vient la sagesse, mais parfois l’âge vient seul » (Oscar Wilde).
Quel est l’anagramme de ‘collusion’ ? = ? ‘couillons’ ! Ça peut coûter cher, Trump et Musk en politique, Bid rigging dans les marchés publics, Monsanto et scientifiques soudoyés dans l’étude des effets du glyphosate, etc.
Quelques guerres picrocholines seraient-elles en vue ?
Picrocholines ? C’est Rabelais qui inventa le mot dans son fameux roman ‘Gargantua’ : Picrochole était en conflit d’intérêt et donc en guerre avec Grandgousier, dans d’innombrables péripéties burlesques, aux motifs tout à la fois insignifiants et abscons.
Voici un schéma traditionnel que le nouveau paradigme de non-violence met en cause : « La violence, c’est le rôle de la police, par définition. Pour protéger la paix, il faut le monopole de la violence légitime. Le débat porte sur la proportionnalité » (Pierre-Henri Tavoillot, auteur de « Traité nouveau d’art politique, Comment gouverner un peuple roi? », parlant des violences policières sur le plateau de Yann Barthes, émission « Quotidien » du 4 juin 2020). Voici comment Jean-René Bachelet, le général d’armée, s’y prend pour dépasser ce schéma du passé : « Il faut s’arrêter à l’expression de « violence légitime », introduite en son temps par Max Weber pour exprimer certaines capacités du pouvoir de l’État, dont les capacités militaires. Car j’ai l’outrecuidance de penser que l’expression, aujourd’hui curieusement admise sans discussion comme un lieu commun, doit être récusée, sauf à nous engager dans une impasse. En effet, la violence étant le plus communément définie comme « abus de la force », qui ne voit que l’idée de légitimité d’un abus comme prérogative d’État, outre qu’elle s’accommode mal du principe démocratique, porte en germe les déviances les plus funestes, au rang desquelles les « comportements barbares » que nous voulons précisément éradiquer ? De fait, la force que nous allons opposer à la violence, une force nécessaire dès lors qu’ont été épuisées toutes autres solutions face à l’inacceptable, ne saurait être elle-même violence, sauf à trahir les valeurs au nom desquelles son emploi est jugé nécessaire. Face à la violence déchaînée, la force est d’une nature différente » (Bachelet Jean-René, La formation des militaires à l’éthique dans le métier des armes, dans International Review of the Red Cross, n° 870, 2008, reprenant l’adresse qu’il prononça à l’ouverture de la Rencontre internationale sur le rôle des sanctions dans le renforcement du respect du droit international humanitaire, tenue à Genève, du 15 au 17 novembre 2007). Il a été général d’Armée ER et Inspecteur général des Forces Armées de la France.
« Regardez bien ! dans le monde des habits noirs et des cravates blanches, il y a autant de masques que de visages » (Alexis Chavanne)
« La vérité se présente toujours masquée. Ce masque, c’est le préjugé, l’idée reçue, le poncif, le lieu commun. Il faut surprendre la vérité par côté ou par-derrière » (Jean Dutourd).
Elle est retrouvée. Quoi ? – L’Éternité. C’est la mer allée Avec le soleil. Âme sentinelle, Murmurons l’aveu De la nuit si nulle Et du jour en feu. Des humains suffrages, Des communs élans Là tu te dégages Et voles selon. Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir s’exhale Sans qu’on dise : enfin. Là pas d’espérance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sûr. Elle est retrouvée. Quoi ? – L’Éternité. C’est la mer allée Avec le soleil. Arthur Rimbaud, L’Éternité dansDerniers vers