Accueillir ses ombres

« Qui regarde dans le miroir de l’eau aperçoit, il est vrai, tout d’abord sa propre image. Qui va vers soi-même risque de se rencontrer soi-même. Le miroir ne flatte pas, il montre fidèlement ce qui regarde en lui, à savoir le visage que nous ne montrons jamais au monde, parce que nous le dissimulons à l’aide de la « persona », du masque du comédien.

Le miroir, lui, se trouve derrière le masque et dévoile le vrai visage. C’est la première épreuve du courage sur le chemin intérieur, épreuve qui suffit pour effaroucher la plupart, car la rencontre avec soi-même est de ces choses désagréables auxquelles on se soustrait tant que l’on a la possibilité de projeter sur l’entourage tout ce qui est négatif. Si l’on est à même de voir sa propre ombre et de supporter qu’elle existe, une petite partie seulement de la tâche est accomplie: on a du moins supprimé l’inconscient personnel » (Carl Gustav Jung, Les racines de la conscience).

« Aucun arbre, dit-on, ne peut pousser jusqu’au paradis
à moins que ses racines n’atteignent l’enfer » (Carl Gustav Jung).

Le « Self », cette instance centrale de ma personne, là où « je suis qui je suis »

« Car JE est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. Cela m’est évident : j’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute : je lance un coup d’archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d’un bond sur la scène.

Si les vieux imbéciles n’avaient pas trouvé du Moi que la signification fausse, nous n’aurions pas à balayer ces millions de squelettes qui, depuis un temps infini, ont accumulé les produits de leur intelligence borgnesse, en s’en clamant les auteurs !

La première étude de l’homme qui veut être poète est sa propre connaissance, entière ; il cherche son âme, il l’inspecte, il la tente, l’apprend.

[…] Tant d’égoïstes se proclament auteurs. […] Imaginez un homme s’implantant et se cultivant des verrues sur le visage. Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant. Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant — Car il arrive à l’inconnu ! Puisqu’il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu’aucun ! Il arrive à l’inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu’il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innombrables : viendront d’autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l’autre s’est affaissé ! » (Arthur Rimbaud, Lettre à Paul Demeny, 15 mai 1871).

« Je suis hors de moi » : qui est le ‘je’ et qui est le ‘moi’ ?

« « Je suis hors de moi » : qui est le ‘je’ et qui est le ‘moi’ ?

« Je me sens partagé » : qui est le ‘je’ qui veut faire une chose, le ‘je’ qui veut en faire une autre ?

« Mon problème, c’est que je n’ai pas confiance en moi » : qui est le ‘je’ et qui est le ‘moi’ ?

Au lieu de laisser nos voix critiques nous harceler, le Système Familial Intérieur (Internal Family System) nous apprend à les accueillir d’un autre lieu et entendre ce dont elles prennent soin » (Nadine d’Ydewalle, qui a lancé l’IFS en Belgique, décembre 2010). Cf. https://ifs-association.com/.

Tu crois en toi ?

« La thérapie ne commence qu’à partir du moment où le malade se rend compte que ce ne sont pas son père et sa mère qui lui barrent la route, mais que c’est lui-même, c’est-à-dire une partie inconsciente de sa personnalité, qui prolonge et perpétue le rôle du père et de la mère » (Jung, Psychologie de l’Inconscient).

« Accompagner quelqu’un ne consiste pas à le porter sur ses épaules mais à lui apprendre à se servir de ses ailes » (Sophie Alandry).

Peur du virus ?

La part de moi qui a peur de mourir, cherche à rester vivante jusqu’au paradoxe que, pour préserver la vie, elle s’empêche de Vivre !
Tandis qu’au cœur de mon cœur, je me baigne avec confiance dans
cette Vie surabondante, donnée et reçue bien au-delà de mes morts.

« C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis » (Psaume 138).

« Un chef-d’œuvre se prépare dans chaque femme enceinte. Mais cette œuvre d’art va naître inachevée et Dieu a voulu qu’il en soit ainsi pour que nous participions à notre propre création. Par les choix libres, posés chaque jour, nous devenons l’artisan de notre propre vie. […] Devenir une personne de confiance, un être libre et responsable, un véritable enfant de Dieu, cela prend beaucoup de temps, le temps d’une vie, et ne va pas sans souffrance, car devenir enfant de Dieu c’est renoncer à devenir enfant du monde qui passe » (Soeur Marie-Lys Nuville). Merci, Anne J., de me l’avoir partagé !

« Je me tiens en paix et en silence comme un enfant sur le sein de sa mère » (Ps 131).

À quoi passes-tu ton temps ?
À t’inquiéter d’un virus
ou à danser l’angélus ?
à partir de l’utérus
de cette crèche qui détend
les sauvés conscients, confiants.

Comment pourrais-je perdre la vie ?
Je suis déjà dans cette Vie
qui ne passe pas grâce à Celui
qui a les Paroles de la Vie !
Amen, oui, il en est ainsi.

Ce que tu fuis te poursuit

« Jette les armes et aime ton ombre !  Plutôt que d’être en conflit avec ton ombre, connais-toi toi-même : les Anciens nous ont ouvert la voie en nous invitant à aimer l’ennemi qui est en nous sans nous acharner à le combattre. Ils nous suggèrent d’examiner en vérité nos défauts, nos peurs, nos répugnances, nos antipathies, dans une véritable et profonde acceptation de nous-mêmes, dans une démarche d’humble courage.

Faisons le pari de la croissance personnelle (et de celle de notre couple), en allant puiser dans notre obscur trésor intérieur qui se compose d’éléments infantiles de notre être, d’attachements, de talents et de dons non développés… Reprenons contact avec la vie, avec notre vitalité, notre créativité. Collaborons avec notre ombre, en apprenant à l’aimer, et nous parviendrons à une authentique estime de nous-mêmes. Faute de nous y atteler, nous encourons le risque de la projeter sur l’autre. Chacun.e n’accepte ni ses défauts ni ses faiblesses et les projette sur son conjoint. Comment nous aimer alors ?

Reconnaître nos tendances désordonnées, en assumer la responsabilité, les réintégrer dans une vie cohérente, apporte un monde de possibilités pour nous et pour le couple. Regarder en vérité qui je suis, respecter mes aspirations profondes, revient à exploiter un potentiel enfoui. C’est le gage d’un épanouissement plus complet de nous-mêmes et donc d’une réelle croissance » (Maud Chabert d’Hières, 2018).

Dragons poil au menton

« Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours, qui attendent que nous les secourions.

Pensez qu’il se produit quelque chose en vous, que la vie ne vous a pas oublié, qu’elle vous tient dans sa main ; elle ne vous abandonnera pas. Pourquoi voulez-vous exclure de votre vie toute inquiétude, toute souffrance, toute mélancolie alors que vous ignorez leur travail en vous ?

Aussi, ne devriez-vous pas vous effrayer quand se lève devant vous une grande tristesse, comme vous n’en n’avez jamais vu de telle.

Pourquoi vouloir vous torturer en vous demandant d’où tout cela peut bien venir et à quoi tout cela aboutira ?

Vous savez bien que vous êtes dans des états transitoires et que vous ne désirez rien tant que de vous transformer. Si certains de vos états sont maladifs, considérez que la maladie est le moyen qu’a l’organisme pour se libérer de ce qui lui est étranger. Il s’agit alors simplement de l’aider à être malade, à avoir la maladie dans sa totalité, à la laisser se déclarer, car c’est par là qu’il progresse…

Vous êtes le médecin qui doit veiller sur lui même… Et voilà ce qu’il faut faire avant tout pour autant que vous soyez votre médecin » (Rainer Maria Rilke, Lettre à un jeune poète).

Le Self, dans l’IFS

« Entrant en relation avec nos turbulences intérieures, nous découvrons un paysage intérieur ressemblant à une famille, formée de sous-personnalités. […] Dès que nous portons notre attention à l’intérieur avec curiosité et bienveillance et commençons à poser des questions, les membres de notre famille intérieure se révèlent, […] avec des âges, des rôles et des besoins différents. […] La contribution la plus importante du modèle IFS (Internal Family System) est de s’appuyer sur le « Self », notre Cœur profond intact et plein de sagesse, présentant les mêmes qualités chez chacun de nous : calme, confiance, connexion, courage, curiosité, compassion, clarté, créativité… C’est ce qui lui permet de tisser des relations saines avec les parties » (Geneviève Snijckers et Veronica Lenne, dans le magazine Être plus : https://www.etreplus.be/post/le-mod%C3%A8le-internal-family-systems-ifs-ou-syst%C3%A8me-familial-int%C3%A9rieur).

IFS déployer un dialogue intérieur

Atelier d’initiation à la pratique IFS
(Internal Family System / Système de la Famille Intérieure),
avec Étienne Chomé,
pour acquérir un protocole concret de dialogue intérieur à partir de notre « Self », que le psychologue Richard Schwarz définit comme cet espace intègre, intact, qui n’a pas été blessé par la vie et où règne le calme, la confiance, la compassion, la curiosité, la créativité, le courage, la clarté, la capacité à entrer en contact.

C’est par un tel dialogue intérieur que chacun.e peut se libérer effectivement de ses blocages, comportements-parasites, paroles-poison… Les clés de cette révolution intérieure :  cesser de combattre les parts de nous que nous n’aimons pas. Plus nous distinguons la part de ses actes et reconnaissons l’intention positive de la part, ses compétences et son rôle dans notre système intérieur, plus elle lâchera ses paroles-poison et acceptera de revoir son comportement-parasite.

4 rencontres de 2 heures, via Zoom : des exercices pratiques essentiellement 
+ des exercices de pratique, que chacun.e peut faire dans son quotidien.

Coût : 80 € / Rs 3200.

Quand ? Les 4 lundis de février 2021 : 1er, 8, 15 et 22/2, à
17 à 19 h. (heures de Paris)
11 à 13 h. (heures de Québec)
20 à 22 h. (heures des îles Maurice et Réunion)

S’inscrire auprès d’Étienne Chomé : chome@communicactions.org
Mobile + Whatsapp : +32 472 366 912

Bon à savoir si le jour et/ou l’heure ne vous convient pas : un deuxième groupe est prévu, dont le jour et l’heure seront fixés à partir des disponibilités des participants. Dans ce cas, je vous invite à manifester votre intérêt + créneaux idéaux.