Le processus naturel de guérison devant une attaque externe

Donald Trump, encore malade du coronavirus début octobre 2020, en a parlé en alignant plusieurs termes de guerre  : « ne vous laissez pas dominer par ce virus, il faut le battre, …le vaincre, …monter au front, etc. ». Ci-dessous le post que j’écrivis alors.

Avant 1999, il m’arrivait très souvent de choper un rhum ou une grippe. Je détestais être malade. Je me débattais pour ne pas l’être et je me battais contre les microbes. Je cravachais mon corps comme un canasson que je cherchais à dompter. Lui semblait retors et si peu fiable, tant la maladie me rattrapait dans mes coups de fatigue ou de stress… Il y eut un avant et un après radical, lorsque j’ai appris à offrir de la douceur, de l’acceptation à l’égard de l’homme affaibli que j’étais quand les microbes semblaient prendre le dessus. Ma santé s’est radicalement améliorée. Quelle expérience vivifiante : la maladie peut sonner à la porte de la maison, commencer à entrer, … puis sortir, sans s’installer. La clé réside dans ma tendresse pour les membres de mon corps endoloris et dans la reconnaissance des ressources de mon corps ; il a ses manières bien à lui de renouer avec la vie, dès qu’il y a déconnexion.

Quel contraste avec ma dynamique martiale du passé, où je me croyais devoir me battre contre un soi-disant ennemi, contre un élément guerrier sorti de l’axe du mal. Mes parts qui luttent ont accepté de s’ouvrir à ma présence et à me laisser faire, c-à-d être dans l’accueil de chaque part en moi en manque d’énergie et repliée sur elle-même.

L’image qui me parle et que je donne souvent dans mes sessions, c’est celle d’un petit chien. Ses sens performants lui ayant permis de repérer une personne tombée au fond d’un puits, il vient tournoyer et aboyer autour de moi, me disant : « viens, suis-moi ». Et moi, je le rabroue vertement : « arrête de faire du bruit ; à la niche… Je te nourris pour que tu me protèges la nuit, pas pour que tu me déranges le jour… Qu’est-ce que t’as à aboyer ainsi, insensé ?! »

Ce chien, c’est mon corps, un bon et loyal serviteur, sans diplôme de médecine, même pas alphabétisé. Pourtant, il connaît instinctivement son job et ne me trompe pas sur le chemin à suivre : accueillir avec confiance et bienveillance les sensations physiques douloureuses, comme de bonnes fées messagères ; elles ne sont pas le problème, elles font partie de la solution permettant de rétablir l’équilibre. Pour un tel processus naturel de guérison, mon corps a besoin de ma présence confiante à ses côtés , de ma conscience bienveillante, humble et docile… Ce qui suppose que j’ai pu apprivoiser mes parts savantes qui analysent et mes parts contrôles qui cherchent à maîtriser, pour qu’elles ne dirigent pas et n’empêchent pas ainsi le processus.

Dramatique fake & wrong exemple du président des USA, bloqué en position mâle Alpha, qui fait croire qu’il faut se montrer le plus fort, se battre contre l’ennemi (qu’on engendre ainsi) et en sortir vainqueur. Quelle énergie gâchée à cacher tous les signes de faiblesse. Il y a tellement mieux et plus crucial à faire d’ici l’heure de la mort : prendre humblement au sérieux les messages que mon corps ne cesse d’envoyer à ma conscience, en vue de réaligner ce qui ne l’est pas, de rouvrir par la chaleureuse bonté ce qui, en moi, s’est coupé du flux inépuisable et surabondant de la vie…

Voir aussi
http://etiennechome.site/le-corps-sait-sans-corset/
http://etiennechome.site/comme-une-visite-au-malade/

Le corps sait sans corset

« Et j’ai dit à mon corps, doucement : « Soyons amis ». Il a pris une profonde inspiration et m’a répondu : « J’ai attendu ça toute ma vie » » (Nayyirah Waheed).

Jusqu’à mes 35 ans, mes parts intelligentes et volontaires, qui ont le réflexe de contrôler, en bons seconds du navire, voyaient mon corps comme un membre de l’équipage qui ne voulait pas se plier ni être comme elles souhaitaient qu’il soit. Il était traité en canasson revêche et rebelle qu’il fallait dompter et cravacher.

Quelle révolution quand le capitaine du navire que je suis (Dupont et Dupond diraient même plus : que je suis qui je suis) est davantage sorti de sa cabine et s’est mis quotidiennement à remercier le corps devant tout l’équipage, pour tout ce qu’il nous offre et nous permet de vivre chaque jour. Tant de choses se sont alors ouvertes, dans l’écoute attentive de toutes ses sensations physiques, apparaissant enfin comme de précieuses informations d’interface entre l’intérieur et l’extérieur. Chaque ressenti physique est devenu un petit ange, un messager fiable à écouter et à suivre…

Mon corps est certes analphabète, incapable de langage analytique, tellement effacé devant les seconds du navire, lesquels se veulent si efficaces à comprendre et à prendre les choses en main, comme écarter et empêcher la douleur. Les seconds, hélas, passent à côté de l’essentiel et, avec la meilleure intention du monde, empêchent à vrai dire le processus naturel de régulation, qui est de plonger dans la douleur, comme on entre dans l’eau froide de la piscine, en s’y ouvrant puis en s’y abandonnant. La libération / rééquilibrage / guérison se fait d’autant mieux que le capitaine est bien présent aux sensations physiques, les laisse s’exprimer et évoluer. Il n’y a rien à faire, rien à vouloir, rien à comprendre, rien à interpréter. Juste être présent, s’en remettre avec confiance et humilité au corps qui ‘sait’ (d’un savoir-faire instinctif) comment conduire le processus, en allant là où c’est bloqué et en manque, jusqu’à apaisement, rééquilibrage et recirculation pleine, à partir des ressources inépuisables et surabondantes de la Source.

Gratitude pour ce corps que je suis : un grand sage, instinctivement branché sur la Vie. Ma famille intérieure a appris d’abord à cesser de le maltraiter, ensuite à prendre au sérieux sa profonde sagesse naturelle, en vivant à son rythme et en écoutant chacun de ses signaux…

Voir aussi
http://etiennechome.site/comme-une-visite-au-malade/

http://etiennechome.site/le-processus-naturel-de-guerison-devant-une-attaque-externe/

Distants car trop proches . Distincts et donc proches

Lors de ma dernière session de travail thérapeutique (https://www.vvanoutryve.be/mtth/), en entendant un autre membre du groupe exprimer que ses parts avaient été un jour dans un tel manque de lien qu’elles faisaient de l’anthropophagie, j’ai été renvoyé à mes propres parts qui vont vers l’autre à partir d’une peur de rupture du lien, une peur de rejet ou d’abandon. J’ai pris le temps de les rencontrer et de prendre soin avec elles de leur besoin de lien en creux, jusqu’à ce que le lien entre elles et moi soit plein, complet, accompli ! 

Comme c’était bon d’entendre Vinciane, l’animatrice, me rappeler que quand nous sommes emmêlés, trop proches de l’autre, nous serons obligés de prendre de la distance. Si, par contre, nous sommes distincts, nous pouvons être proches.

Gratitude à Nanna Michael qui m’a initié il y a près de 15 ans à l’IFS, ainsi qu’à Nadine d’Ydewalle et sa fille Vinciane van Outryve, qui ont fait le suivi !

Plus d’infos sur l’IFS : https://ifs-association.com/

Si vous ne connaissez pas encore ce trésor d’IFS, je vous souhaite de faire une visite sur ce site !

Module IFS de travail thérapeutique

Je viens de vivre un module IFS de travail thérapeutique, avec 7 participants et 2 thérapeutes aguerris, Vinciane et Bernard, en bord de mer à Pornic (station balnéaire du sud de la Bretagne). Une formule en immersion extra où le travail intérieur de chacun est favorisé par une alternance de travail individuel au sein du groupe et de travail de groupe où tous sont impliqués. Le fait d’être témoin du travail de chacun et les partages des uns et des autres fait miroir et/ou fait résonner notre propre système et enrichit notre cheminement personnel. 
Ce fut si précieux pour moi de nous sentir avancer chacun.e et tous ensemble, partageant tant de résonnances d’humanité. Chaque heure de ces 5 jours m’a fait avancer. Chaque petit passage a préparé et rendu possible le suivant, étape par étape. 
Ma matière première : je suis parti des feedbacks de mes proches sur ce qui n’est pas ouvert en moi et j’ai suivi le fil. Derrière un apparent altruisme, j’ai peu à peu découvert et accueilli mes parts chargées de manques et de blessures archaïques. Chaque matin, j’ai dessiné un mapping de mes parts. Chacun de ces dessins m’éclaire tellement sur mes modi operandi et vivandi.
Arrivé au dernier jour, c’est comme si une quille avait poussé sous la barque de ma famille intérieure et, loin de lui donner la rigidité guindée du fil à plomb, elle lui procure la marge supplémentaire pour gîter en sécurité et mieux garder le cap…
J’ai expérimenté avec sensibilité quand je risque d’aller trop loin, trop chez l’autre. Comme c’est bon alors, grâce à l’invitation de Vinciane ou de Bernard, de me recentrer, de revenir là où je suis libre et conscient, clair et pertinent. Ralentir et être qui je suis en vérité : je suis vrai, chez moi, avec moi, et, si cela te convient, je peux être avec toi quand tu évolues chez toi, sans aucune pression, sans aucune attente. Si ce que je vis est une ressource pour l’autre, très bien. Si pas, très bien aussi. Ton espace est le tien, mon espace est le mien…
Nous pouvons à chaque instant choisir d’être ensemble, chacun depuis notre propre espace, ou de d’abord nous connecter à nous-même avant de revenir vers l’autre (ou pas… 😉). À chacun.e son chemin de vie. Confiance en la Vie…

Pour plus d’infos sur cette session que je vous souhaite vivement de vivre : https://www.vvanoutryve.be/mtth/. Différents Modules sont en cours de préparation, à divers endroits, en Belgique, en France et en Suisse.

Merci à chaque qui partagera ce message et ainsi aidera à faire connaître ce trésor.

Lumière intérieure

Je peux réfléchir la lumière d’autrui,
comme la lune réfléchit le soleil.

Une seule lumière est capable d’irradier sans réfléchir :
elle provient de cette étincelle qui me donne vie à chaque instant.
Elle jaillit gratuitement du cœur de mon cœur.
Elle seule rayonne à partir de mon intérieur
propre, unique, inaltérable ! Gratitude…

Le capitaine de mon navire et ses seconds

Quand l’âme est à la barre de mon navire, tout est possible, simple, ouvert, paisible. Elle est un capitaine consciencieux prenant soin de chaque membre de l’équipage, donnant la priorité à ceux qui ont les bras croisés, à ceux qui sont dans la cale, accueillant chaque besoin, reconnaissant chaque intention constructive, stimulant toute bonne motivation. En sage-femme expérimentée, iel recrée de la fluidité entre chaque membre coupé des autres et l’Amour miseri-cor-Dieu. 

Hélas, très souvent, le capitaine qui se contente d’être / qui est comblé / content d’être avec, apparaît bien inefficace et improductif aux yeux de ses deux seconds. À la moindre intempérie, ces seconds – l’un plein d’intelligence et l’autre résolument volontaire – ne lui font pas confiance ; ils prennent la direction de l’équipage sans solliciter le capitaine, le laissant à contempler / rêver dans sa cabine…

Le modèle IFS (Internal Family System) a changé ma vie. Pour découvrir ce dialogue intérieur à la portée de tous, voir https://ifs-association.com/.

Le Château intérieur

« Si tu pouvais seulement rester tranquille, te libérer de tes souvenirs et de tes attentes, tu serais capable de discerner la beauté des événements. C’est ton agitation qui cause le chaos » (Nisargadatta Maharaj).

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre » (Blaise Pascal).

« Nous pouvons considérer notre âme comme un château, fait d’un seul diamant ou d’un cristal parfaitement limpide, et dans lequel il y a beaucoup d’appartements, comme dans le ciel il y a bien des demeures » (Thérèse d’Avila qui disait : « Ma tête est si faible et il s’y fait un tel bruit que j’ai déjà bien de la peine à écrire pour les affaires indispensables ». Une chance pour traverser les sept demeures de son Château intérieur et s’établir dans la septième ?).

Clair obscur peu chouette ?

« Le drame est complet quand nos Masques empêchent le Séparateur d’exprimer ses peurs, son égoïsme et sa fierté et qu’en plus, ils nous interdisent l’accès aux véritables sentiments d’amour et de compassion, de sagesse et de responsabilité, de paix et de plénitude menant au détachement véritable des tourments éphémères et symboliques de notre vie quotidienne » (Thierry Janssen, Le travail d’une vie : Quand psychologie et spiritualité donnent un sens à notre existence). 

L’amour de l’ennemi intérieur

« Nourrir ceux qui ont faim, pardonner à ceux qui m’insultent et aimer mon ennemi, voilà de nobles vertus. Mais que se passerait-il si je découvrais que le plus démuni des mendiants et que le plus impudent des offenseurs vivent en moi, et que j’ai grand besoin de faire preuve de bonté à mon égard, que je suis moi-même l’ennemi qui a besoin d’être aimé? Que se passerait-il alors? » (Carl Gustav Jung).

La guérison ne vient jamais de l’extérieur, toujours de l’intérieur

« L’autre ne nous blesse pas, il nous révèle simplement que nos plaies n’étaient pas guéries. Nous avons cru que la rencontre avec un autre nous avait guéri. C’était une illusion, car la guérison ne vient jamais de l’extérieur, toujours de l’intérieur. La relation avec l’autre est donc pour nous un révélateur de nos manques et de nos souffrances cachées.

Croire qu’une relation, quelle qu’en soit la nature, peut nous faire oublier nos manques et nos souffrances est un leurre. Cela conduit inévitablement à la déception.

En revanche, si nous envisageons nos relations avec les autres comme une opportunité de nous connaître, nous pourrons commencer à combler nos besoins et guérir nos blessures.

Tant que nous nous berçons de l’illusion que l’autre possède la clé de notre bonheur, nous restons dans un état de dépendance. L’autre représente une drogue dont le sevrage nous est intolérable. Le manque réveille notre souffrance, notre crainte et donc notre colère » (Thierry Janssens, Vivre en paix).