« La contemplation, c’est un regard simple sur la vérité sous l’impulsion de l’amour » (Thomas d’Aquin).

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Jeux du "je" jusqu'au coeur du coeur
« La contemplation, c’est un regard simple sur la vérité sous l’impulsion de l’amour » (Thomas d’Aquin).
Vers holorimes de Lucien Reymond :
Dans cet antre, lassés de gêner au palais,
Dansaient, entrelacés, deux généraux pas laids.
Au Café de la Paix, Grand-Père, il se fait tard.
Oh ! Qu’a fait de la pègre en péril, ce fêtard ?
Dans ton site sévère assistant sa prestance,
Danton cite ces vers, assis, stance après stance.
Qu’est-ce qui relie
‘onde gravitationnelle’
et
‘le vent d’orage lointain’
?
Si tu n’as pas trouvé, la réponse se trouve en bas de ce texte.
« Au lieu que je me réapproprie mon passé, c’était lui
qui s’emparait de mon présent, et alors même que je croyais échapper au
champ magnétique du temps, je fonçais telle une fusée dans son noyau secret » (Philip Roth, Pastorale américaine).
Partout où on va, on emporte un peu de son paysage intérieur d’origine.
On ne peut pas totalement s’échapper de soi, dixit Nicolas Mathieu,
qui termine ainsi son roman Leurs enfants après eux :
« Anthony préférait ne pas voir ça. Il enfourcha la Suzuki et regagna très vite la Départementale. Dans ses mains, il retrouva la trépidation panique du moteur, ce sentiment d’explosion imminente, le bruit infernal, le délicieux parfum des gaz d’échappement. Et une certaine qualité de lumière, onctueuse, quand juillet à Heillange retombait dans un soupir et qu’à la tombée du jour, le ciel prenait un aspect ouaté et rose. Ces mêmes impressions de soirs d’été, l’ombre des bois, le vent sur son visage l’exacte odeur de l’air, le grain de la route familier comme la peau d’une fille. Cette empreinte que la vallée avait laissée dans sa chair. L’effroyable douceur d’appartenir. »
Ce qui les relie ? Ce sont des anagrammes !
Merci, mon cher homonyme, Étienne Klein.
« C’est beau quand dans la nuit,
les mots deviennent silence,
quand le silence devient de la musique,
et quand l’imagination devient un rêve »
(Giorgia Stella).
Pourquoi les gens disent toujours
« plus tard, quand tu seras grand » ?
Moi qui grandis tous les jours,
je suis là, et j’attends.
J’attends que le jour se lève,
de réaliser le rêve.
Sur les doigts d’une main seulement,
tu peux compter les printemps
On te dit que rien ne dure,
que le temps file à toute allure
Mais tu vois le temps qu’ça prend,
une heure assis sur un banc…
D’un bout à l’autre de l’existence,
si le temps passé, reste éphémère,
le temps qui s’écoule est immense.
Pourquoi les gens disent toujours
« plus tard, quand on sera grand » ;
on s’répète ça tous les jours,
depuis la nuit des temps…
(Maxime Le Forestier & Guillaume Aldebert,
chanson Plus tard quand tu seras grand).
« L’arbre ne retire pas son ombre, même au bûcheron » (Proverbe indien).
« L’ombre du frêne,
venin n’entraîne » (Proverbe français).
« Le filao est un arbre pionnier, capable de coloniser des sols très pauvres en éléments minéraux :
Aimes-tu mieux la nuit? Sous les filaos grêles,
où l’ombre a fait tarir le chant des tourterelles,
des rayons filtreraient sur nous comme des pleurs »
(Paul-Jean Toulet, Vers inédits, 1920, p. 5).
Novak Djokovic qui fréquente l’Extrême-droite serbe ?
Quels sens (sensations) ?
Quel sens (signification) ?
Quel sens (direction) ?
« Tous les concepts utilisés pour penser le théâtre occidental ont été à l’origine définis et exemplifiés pour la tragédie, ce qui explique en grande partie pourquoi le théâtre a les plus grandes peines à se débarrasser du tragique autant que des structures de la tragédie » (Bénédicte Louvat, Le Théâtre, 2007, p. 40).
La Poétique d’Aristote comprenait à l’origine une partie consacrée à la tragédie et une autre consacrée à la comédie, Hélas, la partie consacrée à la comédie a disparu. Et si cette absence de la poétique de la comédie avait un sens ? Comme si la perte de la partie du traité aristotélicien était un lapsus de la théorie, la comédie ne s’y définissant que négativement par rapport à la tragédie, qui semble bien constituer la norme.
Non seulement la comédie n’est que le négatif de la tragédie, mais la tragédie semble bien devoir fournir un modèle à l’ensemble du théâtre, et même se confondre avec lui.
D’aucuns expliquent cet impérialisme théorique de la tragédie ainsi : la comédie est un genre plus libre, elle comporte moins de règles, elle ne cherche qu’à faire rire ; or le rire, c’est bien connu, n’est pas théorisable… S’il existe si peu de théorie de la comédie, peut-être est-ce que la comédie est elle-même sa propre théorie ?
Ceci est mon propre résumé de l’introduction de l’article de Florian Pennanech, Aristote et la comédie, dans Littérature, n° 182, 2016/2, p. 89-90.
« La vie est une comédie pour ceux qui pensent et une tragédie pour ceux qui ressentent » (Horace Walpole).
Voici des vers holorimes de Victor Hugo :
Ô, fragiles Hébreux ! Allez, Rebecca, tombe !
Offre à Gilles zèbre, œufs. À l’Érèbe hécatombe !
Et ma blême araignée, ogre illogique et las
Aimable, aime à régner, au gris logis qu’elle a.
Un dernier verre, pour la route, de Jacques Prévert :
Dans ces bois automnaux, graves et romantiques,
danse et bois aux tonneaux, graves et rhums antiques.
Prévert, Hugo ?
Prés verts, hue ! go,
préfère Ugo…
Dans des vers holorimes, la rime court sur l’ensemble du vers ; ce sont des vers entièrement homophones. Le plus bel exemple est, sans doute, le sonnet de Jean Goudezki, entièrement constitué d’holorimes :
Je t’attends samedi, car Alphonse Allais, car
À l’ombre, à Vaux, l’on gèle. Arrive. Oh ! la campagne !
Allons — bravo ! — longer la rive au lac, en pagne ;
Jette à temps, ça me dit, carafons à l’écart.
Laisse aussi sombrer tes déboires, et dépêche !
L’attrait (puis, sens !) : une omelette au lard nous rit,
Lait, saucisse, ombre, thé des poires et des pêches,
Là, très puissant, un homme l’est tôt. L’art nourrit.
Et, le verre à la main, — t’es-tu décidé ? Roule
Elle verra, là mainte étude s’y déroule,
Ta muse étudiera les bêtes ou les gens !
Comme aux dieux devisant, Hébé (c’est ma compagne)…
Commode, yeux de vice hantés, baissés, m’accompagne…
Amusé tu diras : « L’Hébé te soûle, hé ! Jean !
Jean Goudezki, Invitation, 1892 (dédié à Alphonse Allais, le grand spécialiste de ce jeu de l’esprit de l’époque). Voir mon post http://etiennechome.site/alphonse-allais-et-ses-vers-holorimes/
Dans l’image ci-dessus, je fais des vers holorimes
qui rallongent ceux de Nekfeu, rappeur français !