Joyeuse Pâque-rête

En me promenant, je laisse les paysages élargir ce qui me racrapote, absorber ce qui me pèse (chagrins, contrariétés, inquiétudes…). Je plonge dans la rivière qui me lave de toutes mes mondanités… J’aime me laisser réensauvager, au ras des pâquerettes et au large des horizons.

Joyeuses pâque-rettes.

Joyeuse Pâques que rien n’arrête !

Fougueuse chasse aux œufs dans les jardins (je la propose ce matin à 3 enfants pakistanais qui ne l’ont jamais vécue)… Je nous souhaite la joie et la simplicité de l’enfant, panier au poignet, émoustillé par chaque rencontre. 

Je vous embrasse avec des bulles qui ‘pop’ et moussent tout autour…

Pâs que…

« Nous pestons contre les difficultés qui jonchent notre chemin ardu. Nous maudissons chaque pierre tranchante sous nos pieds, jusqu’au moment où enfin, au cours de notre maturation, nous baissons les yeux pour voir qu’il s’agit de diamants » (Charlotte Joko Beck).

ça-perle-hip-hop-êtes

« Le plus grand plaisir que je retire de l’écriture ne tient pas au sujet mais à la musique interne des mots » (Truman Capote).

« Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon, qui ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires. Certains  peuvent sauver ou faire périr, quand la frontière est mince entre la vie et la mort » (Jón Kalman Stefánsson, Entre ciel et terre + D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds).

S’en vient le soir
Qui pose sa capuche
Emplit l’ombre
Sur toute chose
Tombe le silence
Déjà se lovent
La bête sur son lit d’humus
L’oiseau dans son nid
Pour le repos nocturne
                             Milton, poète anglais aveugle

Vie grille-pain tremplin

« J’aime que l’on entende quelque chose qui n’est pas forcément écrit : deux mots peuvent donner un autre mot, ou même un seul mot peut avoir plusieurs significations. J’aime bien le fait que lorsqu’on entend quelque chose, ce n’est pas forcément ce qui est écrit, ou quand on lit quelque chose, ce n’est pas forcément l’idée première de la phrase », nous partage Florentin Fouch, qui se présente comme un « obsédé textuel », notant dans son carnet toujours à portée de main les jeux de mots que font jaillir les interactions du quotidien. 

Quand la forme fertilise le fond, le flow fluide de la phrase féconde
l’éclosion des émotions. Mots fléchés, jets d’émoi, jeux de moi et toi ?

Le pot aux roses

Découvrir le pot aux roses, à cause de l’odeur des fleurs qu’il contient = découvrir un secret, malgré toutes les précautions prises par la personne qui le cache avec soin. Ainsi, la personne cachant le pot magique avec lequel elle poudre de rose son visage, dans l’espoir de masquer ses défauts.

« Toutefois, Messieurs, la finesse, la tricherie, les petites anicroches sont cachées sous le pot aux roses » (Rabelais, Pantagruel, livre II, ch. XII, 1532).

Une personne cache ses blessures en se fardant de rose, dans l’espoir que son pot aux roses ne soit démasqué.
Ci-dessous d’heureux pots aux roses réussis.
Cicatrices => Sic actrices !

Nos posts fake, fac-similés, fac-simulés…
Succédanés, succès-damnés !
Ersatz de bonheur…

Prendre au sérieux de ne pas se prendre au sérieux

« S’il te plait, appelle-moi par mes vrais noms
Ne dis pas que je partirai demain,
car je nais aujourd’hui encore.
Regarde profondément : je nais à chaque seconde.
Je suis un bourgeon sur une branche au printemps.
Je suis un petit oiseau aux ailes encore fragiles
qui apprend à chanter dans son nouveau nid.
Je suis une chenille au cœur d’une fleur.
Je suis un joyau caché dans la roche.
Je ne cesse de naître, pour rire et pour pleurer,
pour craindre et espérer.
Le rythme de mon cœur, c’est la naissance
et la mort de tous les êtres en vie.
Je suis l’éphémère se métamorphosant à la surface de la rivière
et je suis l’oiseau qui, quand le printemps arrive,
naît juste à temps pour manger l’éphémère.
Je suis la grenouille qui nage heureuse dans l’étang clair
et je suis l’orvet qui, approchant en silence,
se nourrit de la grenouille.
[…]
Ma joie est comme le printemps,
si chaude qu’elle fait fleurir les fleurs
sur tous les chemins de la vie.
Ma souffrance est comme une rivière de larmes,
si pleine qu’elle remplit les quatre océans.
S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms,
que j’entende ensemble mes cris et mes rires,
que je voie ma joie mais aussi mes peines.
S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms
pour que je puisse me réveiller
et pour que reste ouverte la porte de mon cœur,
la porte de la compassion… »
(Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste décédé le 22/1/22).

Tabou levé

Est-il tabou de toucher au mot tabou ? C’est en tous les cas un des rares mots qui signifient la même chose dans toutes les langues. What about tabou (anagrammes !) ? C’est un mot polynésien qui désigne les interdits sacrés. Le terme est parvenu à l’ensemble des humains via les carnets de voyage du capitaine Cook : sous l’influence des missionnaires chrétiens, la reine Elizabeth Kaahumanu a eu le courage, à la mort de son époux, en 1819, de lever le tabou interdisant les femmes de manger avec les hommes lors d’un banquet. Sa manière à elle d’honorer la mémoire de son époux sans laids poux !

Vers holorimes

Vers holorimes de Lucien Reymond :

Dans cet antre, lassés de gêner au palais,
Dansaient, entrelacés, deux généraux pas laids.

Au Café de la Paix, Grand-Père, il se fait tard.
Oh ! Qu’a fait de la pègre en péril, ce fêtard ?

Dans ton site sévère assistant sa prestance,
Danton cite ces vers, assis, stance après stance.