Chacun de nos foyers est premier lieu d’Église (càd Assemblée).
Notre table domestique est première eucharistie (càd temps pour dire merci), autour de laquelle nous pouvons nous laver les pieds les uns les autres.
« L’humilité par les pieds m évoque ces marcheurs dans la nuit. Ô combien les pieds sont essentiels pour avancer, laver les pieds ou se faire laver les pieds, c’est offrir un moment de répit, une halte. Accepter de s’arrêter pour se mettre sur la route de l’autre et le rejoindre. Toujours un mouvement de rencontre pour toucher a l’essentiel de l’autre, son moteur. Le regard qui est compassion… celui qui nous rejoint au milieu des cailloux sur la route rejoint notre humilité que Jésus nous offre en partage » (Mireille, à Taizé).
J’ai reçu ce mercredi matin la vidéo ci-dessous d’une amie juive, vivant en Israël et fêtant la Pesach ce mercredi soir. Dans ce cadeau offert par la Philarmonique israelienne, je retrouve le double axe (vertical ET horizontal) de la croix de Vie : les harmoniques de l’âme juivre profondément nourrie à l’Alliance du « Dieu de nos pères » ET la chaleur humaine autour de la bonne table domestique, où se célèbrent dans la fête les connexions fraternelles rendues possibles par la commune reconnaissance du Père.
Que ce trésor de Vie touche aussi les cœurs des Juifs et des Musulmans affectés par les violents affrontements dans la grande mosquée de Jérusalem, en plein Ramadan.
« Derrière ces parts écrasées, se cache un désir, comme le soleil derrière de gros nuages épais et sombres. Fais ressortir ce désir, exprime-le, expose-le devant le Seigneur, fais le luire en sa Présence. Lui accomplira le désir le plus profond de ton cœur » (MJC).
« Le seul alchimiste capable de tout changer en or est l’amour. L’unique sortilège contre la mort, la vieillesse, la vie routinière, c’est l’amour » (Anaïs Nin, Être une femme).
« L’Esprit-Saint donne le véritable amour qui nous introduit dans une unité qui dure » (Benoit XVI).
Comment les guêpes font-elles l’amour ? Dard dard !
« Quand l’amour vous a fait signe, suivez-le, bien que ses chemins soient raides et ardus… Car si l’amour vous couronne, il vous crucifie aussi. Et s’il est pour votre croissance, il est aussi pour votre élagage. Telles des gerbes de blé, il vous ramasse et vous serre contre lui. Il vous vanne pour vous dénuder. Il vous tamise pour vous libérer de votre enveloppe. Il vous pile jusqu’à la blancheur. Il vous pétrit jusqu’à vous rendre malléables; Puis il vous assigne à son feu sacré afin que vous deveniez pain sacré au festin sacré de Dieu. Tout cela, l’amour vous le fait subir afin que vous connaissiez les secrets de votre cœur et, au travers de cette connaissance, deveniez fragment du cœur de la Vie. L’amour ne possède pas et ne saurait être possédé. Car l’amour suffit à l’amour » (Khalil Gibran).
Pendant cet ‘Intensif QUI SUIS-JE’, je suis cet enfant tout joyeux de déballer son cadeau, comme à Noël. Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Oui, mais il est plus petit ! Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Et ainsi de suite… Devant les cadeaux de plus en plus petits, voici l’enfant déconfit…, jusqu’à la vérité toute simple que l’Amour infini EST le cadeau et qu’Il souhaite ne faire qu’UN avec moi. Il veut être tout en moi et moi tout en Lui. Il n’y a rien à déballer, sinon de me recevoir tout entier comme cadeau, en Le laissant être Cadeau en moi.
À mon premier Intensif, à la première dyade du troisième jour, j’étais cet enfant tout curieux de creuser là où la source jaillit, pour voir d’où elle vient. Et il avait beau creuser, le mystère du jaillissement se creusait avec lui, comme notre ombre qui nous suit fidèlement, simplement. J’étais proche de n’être plus qu’un avec la Source mais je restais là, dans l’apparente humilité de me sentir créature ; je ne suis pas Dieu… jusqu’à ce que jaillisse la générosité de Dieu qui ne demande pas mieux que d’être tout en moi et moi tout en lui. Le cadeau n’est rien d’autre que tout moi et tout Lui qui ne font plus qu’Un. Explosion de vie qui se communique partout en moi, jusque dans les moindres recoins, jusqu’aux cellules les plus lointaines aux bouts de mes extrémités. C’est dans cette prodigieuse simplicité-là que réside la véritable humilité de l’enfant tout confiant et tout réceptif au Don infini, qu’ont peine à concevoir les sages et les savants…
Ci-dessous une photo prise au sein du corps humain. C’est une microscopie des laminines, famille de protéines précieuse pour la bonne vie de nos cellules. Leur structure ne résume-t-elle pas les cadeaux de la vie (relier en soi Ciel et Terre et ne pas rester les bras croisés, rassembler autour de soi, réunir) + bonus sur-vie (bras ouverts en croix) ?
« J’ai le sentiment de changer lentement de nature chimique. Tout tinte en moi. Des espaces de résonances s’ouvrent, d’autres s’éboulent silencieusement sans que j’ose un geste. La matière qui me compose se transmue. Tout devient d’une indicible transparence. Les parois cèdent, tous les barrages cèdent, l’amour envahit tout » (Christiane Singer).
« Certains sont nés avec un système immunitaire spirituel qui, tôt ou tard, rejette la vision illusoire de ce monde qui leur a été greffé depuis la naissance jusqu’au conditionnement social. Ils commencent à sentir que quelque chose est mal et apparaît alors la recherche de réponses. La connaissance intérieure et les expériences extérieures anormales leurs montrent un côté de la réalité que les autres ignorent et commencent ainsi leur voyage vers l’éveil. Chaque étape du voyage est faite en suivant le cœur au lieu de suivre la foule et en choisissant la connaissance et non pas les voiles de l’ignorance » (Henri Bergson, L’Évolution créatrice, 1907).
En me promenant, je laisse les paysages élargir ce qui me racrapote, absorber ce qui me pèse (chagrins, contrariétés, inquiétudes…). Je plonge dans la rivière qui me lave de toutes mes mondanités… J’aime me laisser réensauvager, au ras des pâquerettes et au large des horizons.
Joyeuses pâque-rettes.
Joyeuse Pâques que rien n’arrête !
Fougueuse chasse aux œufs dans les jardins (je la propose ce matin à 3 enfants pakistanais qui ne l’ont jamais vécue)… Je nous souhaite la joie et la simplicité de l’enfant, panier au poignet, émoustillé par chaque rencontre.
Je vous embrasse avec des bulles qui ‘pop’ et moussent tout autour…
« Ce qui est bouleversant, c’est que quand tout est détruit, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait. Quand il n’y a plus rien, il n’y a plus que l’Amour. Tous les barrages craquent. C’est la noyade, l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création… Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le plus grand vertige… De l’autre côté du pire, t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je vous apporte » (Christiane Singer, Derniers fragments d’un long voyage).