La croix naturellement en nous

Ci-dessous une photo prise au sein du corps humain. C’est une microscopie des laminines, famille de protéines précieuse pour la bonne vie de nos cellules. Leur structure ne résume-t-elle pas les cadeaux de la vie (relier en soi Ciel et Terre et ne pas rester les bras croisés, rassembler autour de soi, réunir) + bonus sur-vie (bras ouverts en croix) ?

Chamboulés, tout peut rouler

« J’ai le sentiment de changer lentement de nature chimique. Tout tinte en moi. Des espaces de résonances s’ouvrent, d’autres s’éboulent silencieusement sans que j’ose un geste. La matière qui me compose se transmue. Tout devient d’une indicible transparence. Les parois cèdent, tous les barrages cèdent, l’amour envahit tout » (Christiane Singer).

« Certains sont nés avec un système immunitaire spirituel qui, tôt ou tard, rejette la vision illusoire de ce monde qui leur a été greffé depuis la naissance jusqu’au conditionnement social. Ils commencent à sentir que quelque chose est mal et apparaît alors la recherche de réponses. La connaissance intérieure et les expériences extérieures anormales leurs montrent un côté de la réalité que les autres ignorent et commencent ainsi leur voyage vers l’éveil.
Chaque étape du voyage est faite en suivant le cœur au lieu de suivre la
foule et en choisissant la connaissance et non pas les voiles de l’ignorance »
(Henri Bergson, L’Évolution créatrice, 1907).

Joyeuse Pâque-rête

En me promenant, je laisse les paysages élargir ce qui me racrapote, absorber ce qui me pèse (chagrins, contrariétés, inquiétudes…). Je plonge dans la rivière qui me lave de toutes mes mondanités… J’aime me laisser réensauvager, au ras des pâquerettes et au large des horizons.

Joyeuses pâque-rettes.

Joyeuse Pâques que rien n’arrête !

Fougueuse chasse aux œufs dans les jardins (je la propose ce matin à 3 enfants pakistanais qui ne l’ont jamais vécue)… Je nous souhaite la joie et la simplicité de l’enfant, panier au poignet, émoustillé par chaque rencontre. 

Je vous embrasse avec des bulles qui ‘pop’ et moussent tout autour…

Quand tout a brûlé, reste le diamant incandescent…

« Ce qui est bouleversant, c’est que quand tout est détruit, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait. Quand il n’y a plus rien, il n’y a plus que l’Amour. Tous les barrages craquent. C’est la noyade, l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création… Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le plus grand vertige… De l’autre côté du pire, t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je vous apporte » (Christiane Singer, Derniers fragments d’un long voyage).

Gagner/perdre la guerre : les apparences sont trompeuses

On peut militairement gagner la guerre, avec des tapis de bombes, en fait perdre la guerre, aller au tapis, tant on a créé de morts, de résistances et de haines.

On peut apparemment perdre la guerre, être cloué au sol, en fait gagner la Vie, tant on a créé d’amour et de conscience, germant tôt ou tard partout, tout autour de soi.

Veillez !

« L’autre est là pour m’ouvrir les yeux. C’est son rôle. C’est le but des relations » (Byron Katie).

« Dieu qui est l’être absolument présent est pure présence. Présence infinie au fait d’être, il est ce qu’il est parce qu’il n’est jamais que ce qu’il est. Il est ce qu’il est parce qu’il est ouverture infinie au fait d’être » (Bertrand Vergely, Dieu veut des dieux, la vie divine, 2021).

Pâs que…

« Nous pestons contre les difficultés qui jonchent notre chemin ardu. Nous maudissons chaque pierre tranchante sous nos pieds, jusqu’au moment où enfin, au cours de notre maturation, nous baissons les yeux pour voir qu’il s’agit de diamants » (Charlotte Joko Beck).

Le carême pas par obligation mais poussés du dedans

Bon ramadan, sœurs et frères musulmans.
Bon carême, sœurs et frères chrétiens.

Je nous souhaite de vivre le carême non par obligation ni par plaisir, mais poussés du dedans, comme un appel à nous recentrer sur l’essentiel. Je nous souhaite de plonger dans le dépouillement du carême par une motion intérieure, une décision libre et autonome, comme celle de Jésus quand il s’exclame : « Ma vie, nul ne la prend, je la donne ». Et quelle surprise quand elle lui sera redonnée plus encore !

J’ai envie de vivre le carême car j’ai envie d’être en mesure de suivre quelque peu la plongée de Jésus dans le dépouillement extrême, dans cette Pâque-passage où tout semble perdu, où Plus encore est finalement donné.

Appel à la solidarité pour les victimes de la guerre au Nord-Kivu

Je reçois le cri déchirant d’un de mes proches, vivant à Butembo-Béni à l’Est de la RDCongo, qui fait partie de mon équipe de formateurs  :

« Nous vivons des massacres au quotidien. Tous nos frères qui viennent de mourir égorgés chaque jour au Nord-Kivu n’ont-ils pas la même valeur humaine que ceux des autres provinces du pays, que ceux d’Ukraine ? Qu’est-ce qui fait qu’ailleurs, dans la majeure partie du pays, les activités et la vie peuvent se dérouler normalement alors que nous, poussés par la faim qui nous est imposée, nous risquons la mort chaque fois que nous allons dans nos propres champs, qui nous reviennent de droit ? C’est souvent une mort tragique qui nous y attend, tel un agneau isolé au milieu de loups, une mort planifiée par des hommes comme nous, qui s’infiltrent pour s’accaparer nos terres. Est-ce vraiment ça ce que nous méritons ? Nos larmes n’ont-elles pas encore suffi pour que les Puissants de ce monde nous écoutent et nous viennent urgemment en aide pour stopper ce massacre ? Est-ce parce que dans leurs veines coule de la sève et non du sang ? Nos gouvernants, nos députés, nos sénateurs, la soit-disant Communauté internationale, MONUSCO, UE, etc., ont-ils du sang en or à protéger tandis que le nôtre coule sous les pieds de nos arbres, en pleurant nuit et jour ? Qui se soucie de savoir comment nous trouvons à manger, comment nous nous vêtissons ? Comment ferment-ils l’œil ici, alors qu’ils se préoccupent tant de la paix à l’Est de l’Europe ? Qu’avons-nous fait à l’humanité pour être ignorés comme ça ? Comment des personnes responsables peuvent aller danser dans des hôtels, ou aller contenter des voisins, pendant qu’ils savent que les corps de leurs propres enfants sont en train de se décomposer dans une des chambres de leur appartement ?

Croyez-moi, s’il vous plait, les gens sont en train de mourir. Ne faites pas semblant comme si tout va bien au Congo-Kin. Merci pour votre solidarité à nos côtés ».

Je retourne là-bas dans 3 mois et j’y donnerai des ateliers sur l’art de mobiliser la société civile en vue de faire tomber les injustices sociétales. Nous avons besoin de soutien et nous préférons rester indépendants de la plupart des organismes officiels. Si vous sentez en vous que c’est juste et prioritaire de soutenir ce projet, voir 

http://etiennechome.site/parrainage-de-formateurs-en-formation-dans-la-region-des-grands-lacs/ dont le message de 2021 et le n° de compte restent valables. Je vous remercie pour chaque euro précieux. À mes côtés, mes sœurs et frères du Nord-Kivu vous remercient, moi aussi. Étienne

Ci-dessous le tableau « Agnus » par le russe Konstantin Korobov.

Rien ne nous est donné pour nous écraser

« Vous croyez en votre Bon Dieu pour vous rassurer. Vous tranquillisez ainsi vos peurs existentielles… » ai-je entendu un jour de quelqu’un qui dénonçait la « religion, opium du peuple ». C’est vrai, dans notre élan spontané de religiosité, nous créons nos dieux à l’image de nos propres projections, cela nous rassure.

Par contre, quand nous sommes visités et mis en route par Celui qui est dans cette crèche et finira sur la croix, nous ne prions plus pour qu’Il agisse, mais parce qu’Il est en train d’agir, et ce bien différemment de nos projections ! 

Chaque appel dans ma vie m’a fait sortir de ma zone de confort et de mes sécurités, pour oser l’audace de la foi et le don de soi, jusqu’à en mourir… (de cette bonne mort qui vous fait entrer un peu plus dans la Vie véritable de l’Amour).

Pour approfondir, lire l’éclairant François Varone, Ce Dieu absent qui fait problème, Cerf, 1981

+ écouter Christiane Singer dans la précieuse vidéo qui s’ouvre par un athéisme sain : https://www.youtube.com/watch?v=98kOHBhCn6A « rien ne nous est donné pour nous écraser, il y a une force d’apprentissage dans chaque réalité qui nous visite. Souvent, c’est le mal-être qui va nous mettre en chemin, qui va nous faire obliquer, nous faire partir dans une direction qui sera plus véritable, qui répondra davantage à notre appel, à notre désir profond. Quelqu’un sans crise risque de flotter à la surface des choses, quelqu’un qui n’a jamais été confronté à une maladie, à une difficulté, il lui manquera quelque chose. […] Tout ce qui nous rencontre a un visage secret, a un message. Même ce qui nous fait le plus souffrir nous délivrera un jour son vrai visage. Cette assurance nous donne de ne pas être perdu dans la souffrance du premier degré, d’entrer dans la tension de ce qui va se révéler derrière ».