« Janvier » vient de Janus, le dieu romain des commencements et des fins, des choix, du passage et des portes. Comme une porte ouvre sur deux possibilités, Janus a deux visages : l’un tourné vers l’avant, l’autre vers l’arrière !
« Un homme âgé n’est qu’une chose misérable, à moins que son âme chante » (Frère Luc, moine trappiste de Tibhirine, chanté par Michael Lonsdale).
« Si un homme ne naît de nouveau,
il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jean 3,3).
« Tomorrow, from time’s belly, a new year will arise / Demain, du ventre du temps, surgira une année nouvelle » (Njabulo Ndebele).
« Demain, du ventre du temps, surgira une année nouvelle. La vie qui aurait pu être est cachée dans la vie qui est » (Njabulo Ndebele, auteur sudafricain de Africans must treasure their literature, in The Independent, 30 July 2002).
« La véritable grandeur de la liberté, c’est qu’elle est le moyen sacré, divin, irremplaçable, donné par Dieu à la créature spirituelle pour être capable d’amour » (Abbé Pierre, La voix des hommes sans voix, 1990).
« La liberté dans la vie sociale n’est que le degré d’indépendance individuelle compatible avec le bon ordre de l’ensemble, c’est-à-dire que c’est une quantité relative, qui peut aisément devenir zéro dans les moments de crainte générale, et qui n’atteint la valeur de 1 que si l’individu est tout seul, comme Robinson dans son île. Dès qu’il y a société la liberté de l’individu n’est que partielle et fragmentaire ; car elle est limitée par le droit de tous les autres individus. De plus elle est variable, car elle est proportionnelle à la quantité d’intelligence et de moralité de l’individu, quantité qui grandit avec l’âge, avec le travail personnel, avec l’éducation ; un enfant, un idiot, un mauvais drôle ne peuvent être laissés à eux-mêmes sans surveillance comme un adulte, un homme éclairé et un homme qui a fait ses preuves d’honnêteté » (Henri-Frédéric Amiel, Journal intime, 11/11/1872).
C’est en 1606, dans De Stella nova in pede Serpentarii, que Johannes Kepler a émis l’hypothèse que la fameuse Étoile de Bethléem correspond à une « grande conjonction » : rapprochement maximal des planètes Saturne et Jupiter, vu de la terre…
« Le Christ serait-il né mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas en toi, c’est en vain qu’il est né » (Angelus Silesius).
« Quand on laisse mourir le feu de Noël, il n’y a plus qu’un moyen de le rallumer ; c’est d’aller chercher le feu des étoiles » (Pierre Jakez Hélias, Les autres et les miens).
Inouïe cette nouvelle de Noël : Dieu se révèle en étant bébé, capable dans sa petitesse d’entraîner dans le plus tendre des échanges toute l’assemblée réunie autour de lui… Noël vit en moi quand je peux être dans mon âme de nouveau-né, directement branché à la source de l’Amour. Elle est là la vraie grandeur : changer les cœurs de pierre en cœur de chair…
« Quand on laisse mourir le feu de Noël, il n’y a plus qu’un moyen de le rallumer; c’est d’aller chercher le feu des étoiles » (Pierre Jakez Hélias, Les autres et les miens).
M’est avis que le meilleur cadeau de Noël est de préparer la fête en regardant dans ma besace ce dont je dispose comme ingrédients de la fête réussie,elle qui comble de joies et de paix…
À chacun.e, bons préparatifs, sans bonds pré-pas hâtifs
« La végétation ne connaît pas de contradiction. Il vient des nuages pour contredire le soleil du solstice. Aucune tempête n’empêche l’arbre, à son heure, de devenir vert » (Gaston Bachelard, L’Air et les Songes. Essai sur l’imagination du mouvement, 1992).
« À midi, sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine d’un mouvement épuisé et je rassasiais les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’être se dessèche, je veux dire aimer et admirer. […] Pour empêcher que la justice se racornisse, beau fruit orange qui ne contient qu’une pulpe amère et sèche, je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise. Je retrouvais ici l’ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance. […] J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. Ô lumière ! c’est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible » (Albert Camus, Retour à Tipasa, dans L’Été, 1952).
C’est quoi, la musique ? C’est du son qui se parfume.
C’est quoi, l’émotion ? C’est l’âme qui s’allume.
C’est quoi, un compliment ? Un baiser invisible.
Et la nostalgie ? Du passé comestible. C’est quoi, l’insouciance ?
C’est du temps que l’on sème. C’est quoi, le bon temps ?
C’est ta main dans la mienne.
C’est quoi, l’enthousiasme ? C’est des rêves qui militent.
Et la bienveillance ? Les anges qui s’invitent.
Et c’est quoi, l’espoir ? Du bonheur qui attend.
Et un arc-en-ciel ? Un monument vivant.
C’est quoi, grandir ? C’est fabriquer des premières fois.
Et c’est quoi, l’enfance ? De la tendresse en pyjama.
Mais dis, papa, la vie, c’est quoi ? Petite, tu vois, la vie, c’est un peu de tout ça mais surtout c’est toi, c’est toi.
C’est quoi, le remord ? C’est un fantôme qui flâne.
Et la routine ? Les envies qui se fanent.
C’est quoi, l’essentiel ? C’est de toujours y croire.
Et un souvenir ? Un dessin sur la mémoire.
C’est quoi, un sourire ? C’est du vent dans les voiles.
Et la poésie ? Une épuisette à étoiles.
C’est quoi, l’indifférence ? C’est la vie sans les couleurs.
Et c’est quoi, le racisme ? Une infirmité du cœur.
C’est quoi, l’amitié ? C’est une île aux trésors.
Et l’école buissonnière ? Un croche-patte à Pythagore.
C’est quoi, la sagesse ? C’est Tintin au Tibet.
C’est quoi, le bonheur ? C’est maintenant ou jamais.
Mais dis, papa, la vie c’est quoi ? Petite, tu vois, la vie c’est un peu de tout ça mais surtout c’est toi, c’est toi.
Dans tes histoires, dans tes délires, dans la fanfare de tes fous-rires, la vie est là, la vie est là, dans notre armoire à souvenirs, dans l’espoir de te voir vieillir, la vie est là, la vie est là…