Mon cœur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux Et planait librement à l’entour des cordages Le navire roulait sous un ciel sans nuages Comme un ange enivré d’un soleil radieux.
Quelle est cette île triste et noire ? C’est Cythère, Nous dit-on, un pays fameux dans les chansons, Eldorado banal de tous les vieux garçons. Regardez, après tout, c’est une pauvre terre.
Île des doux secrets et des fêtes du cœur De l’antique Vénus le superbe fantôme Au-dessus de tes mers plane comme un arome, Et charge les esprits d’amour et de langueur.
Belle île aux myrtes verts, pleine de fleurs écloses, Vénérée à jamais par toute nation, Où les soupirs des cœurs en adoration Roulent comme l’encens sur un jardin de roses
Ou le roucoulement éternel d’un ramier ! Cythère n’était plus qu’un terrain des plus maigres, Un désert rocailleux troublé par des cris aigres. J’entrevoyais pourtant un objet singulier !
Ce n’était pas un temple aux ombres bocagères, Où la jeune prêtresse, amoureuse des fleurs, Allait, le corps brûlé de secrètes chaleurs, Entre-bâillant sa robe aux brises passagères …
Charles Baudelaire, Un voyage à Cythère dans Les Fleurs du mal, 1857.
Le 21 juin, vois, l’été t’enjoint Bienvenue l’été ; c’est vingt et un juin… Bonheur du printemps : l’été à pieds joints !
« Sur la plage, le parasol fermé pointe au firmament. Ma langue savoure les grains de sel sur mes lèvres moites. Mes pieds s’enfoncent dans le sable chaud. Le sommeil me guette, le rêve m’attend. Le soleil grandit l’éternité de mes pensées » (Sybille Rembard).
En Flandre, on utilise souvent l’expression ‘vijgen na Pasen’ : « arriver comme des figues après Pâques », c’est arriver trop tard. La figue fraîche est un produit de saison, disponible seulement d’octobre à mars. Et elle avait, de ce fait, le rare privilège de faire partie des aliments sucrés autorisés par l’Église pendant le carême. D’où son succès comme friandise en pleine période de jeûne. D’où la fin de son succès dès le jour de Pâques, à la fin des restrictions !…
Autres expressions avec le même sens : arriver à la fumée des cierges, arriver comme le marquis de Couille-Verte (comme Grouchy à la bataille de Waterloo), arriver après la bataille, arriver comme les carabiniers :
« Nous sommes les carabiniers, la sécurité des foyers. Mais par un malheureux hasard, au secours des particuliers, nous arrivons toujours trop tard » (carabiniers de l’opéra bouffe ‘Les Brigands’, musique de Jacques Offenbach, 1869). Et j’ajoute :
Le bruit de nos bottes sur le pavé, et les voilà déjà détalés !
« Le christianisme, durant des siècles, a popularisé la foi en la résurrection de la chair. Mais, pour beaucoup aujourd’hui, cette foi résonne comme un déni de la raison. […] Alain Comte-Sponville nous avertit dans son livre L’esprit de l’athéisme : « Il n’y a pas à espérer au-delà de ce qui nous est possible. C’est l’amour, non l’espérance, qui fait vivre ». Et si nous changions de regard ? En fait, ce n’est pas la résurrection qui est incroyable. En réalité, l’étonnant, l’improbable, l’incroyable est déjà arrivé. Il réside dans notre « surrection » elle-même, celle que nous éprouvons aujourd’hui dans notre existence relationnelle et désirante, plongés que nous sommes dans un univers fantastique que les sciences ne cessent de découvrir avec émerveillement depuis l’infiniment petit jusqu’à l’infiniment grand. Qu’il y ait quelque chose plutôt que rien, que nous soyons ainsi jetés dans l’existence est un mystère qui ne souffre pas d’explication. De ce point de vue, la perspective d’une résurrection n’est pas moins étonnante, n’est pas moins impossible ou incroyable que la vie elle-même qui nous est donnée aujourd’hui. Pourquoi moi, avec le corps qui est le mien, puissance de désir et de relation, serais-je rejeté dans le néant alors que j’en ai été tiré ? Pourquoi la vie physique, une fois épuisée, ne serait-elle pas « relevée » de la même manière qu’elle a été suscitée. Au nom de quoi, par quel goût de mort, pourrions-nous prétendre, a priori que la vie suscitée en nous ne pourrait être ressuscitée à nouveau dans une nouvelle donation aussi étonnante que la première. L’étonnement d’exister que nous pourrions éprouver alors ne serait pas moindre que celui d’exister aujourd’hui. […]
La résurrection envisagée dans cette perspective n’invite pas à croire en un autre monde qui doublerait le nôtre, qui serait comme un arrière-pays, inaccessible à nos sens. La question n’est pas de « croyance » en un autre monde caché derrière le nôtre, mais de « confiance » dans ce qui nous a suscités à l’existence, dans l’espérance que nous ne serons pas abandonnés dans le néant dont nous avons été tirés. En d’autres termes, la foi en la résurrection n’est pas autre chose que la confiance en la puissance qui nous tient en vie aujourd’hui. […]
Selon le témoignage des Évangiles, Jésus était un homme de désir animé, de part en part, par une confiance radicale en la puissance bienveillante qui engendre à la vie. Il osait l’appeler et la prier familièrement en disant « Notre Père ». C’est d’ailleurs cette foi qui l’a conduit à adopter une manière d’être et à tenir des propos d’une nouveauté si radicale qu’elle réveillait la vie en chaque rencontre. Condamné injustement par les religieux de son temps, crucifié dans la plus extrême violence, fallait-il qu’il en restât là ? Fallait-il donc que les choses s’arrêtent là pour sceller définitivement la victoire du mal et de la mort ? À moins que la puissance de qui nous tenons la vie lui ait rendu justice et témoignage en le ressuscitant. C’est en tout cas le témoignage qui court à son propos. Pas de preuve. Juste une faille, une trouée, une trace, un tracé… Incroyable la résurrection ? En tout cas, il serait déraisonnable de n’en point garder l’espérance » (André Fossion).
« Il faut quand même une sacrée foi pour croire que le mal n’aura pas le dernier mot » (mon frère Neal Blough, lors de notre dernière rencontre Church and Peace, 25/3/2021).
« Le jour où j’ai vu un moustique se poser sur un de mes testicules, j’ai compris qu’on ne pouvait pas régler tous les problèmes par la violence » (le Pépé de Roland Magdane).
Une nouvelle qui déménage : j’ai reçu une proposition de poste d’un an en Australie, pour des recherches appliquées en résolution des conflits.
Dire oui et tant quitter ? Ne pas attraper cette balle au vol et le regretter longtemps ? Que dois-je faire ?
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Sincèrement, merci à ceux qui ont mordu à l’hameçon de mon poisson d’avril… Pardon de vous avoir attrapé et merci pour vos réactions derrière lesquelles je sens votre amitié qui me touche.
Bravo à ceux qui ont repéré mon poisson d’avril. Je suis impressionné du nombre de ceux qui se sont souvenus de l’année dernière et qui ne sont pas fait prendre cette fois-ci…
Merci à ceux qui ont résisté à la tentation de taguer un poisson dès ce 1er avril matin…
Je vous embrasse tous et je fais le bon bond avec vous toutes et tous, qui êtes dans mon cœur.
« Lorsqu’un homme et une femme apprennent à se respecter mutuellement et à accepter leurs différences, alors leur amour peut atteindre sa plénitude » (John Gray, de plein gré).
« Je ne suis pas parfait, tu n’es pas parfait et c’est parfait (Virginia Satir dans tous les sens).
« Prendre les hommes comme ils sont » (Plaute, qui ne plote ni ne pelote).