L’art du petit pas

« Apprends-moi l’art des petits pas.
Je ne demande pas de miracles ni de visions,
mais je demande la force pour le quotidien !
Rends-moi attentif et inventif pour saisir
au bon moment les connaissances et expériences
qui me touchent particulièrement.
Affermis mes choix.
Dans la répartition de mon temps,
donne-moi de sentir ce qui est essentiel
et ce qui est secondaire.
Je demande la force, la maîtrise de soi et la mesure.
Que je ne me laisse pas emporter par la vie,
mais que j’organise avec sagesse
le déroulement de la journée.
Aide-moi à faire face aussi bien que possible
à l’immédiat et à reconnaître l’heure présente
comme la plus importante.
Donne-moi de reconnaître avec lucidité
que la vie s’accompagne de difficultés, d’échecs,
qui sont occasions de croître et de mûrir.
Fais de moi un homme capable de rejoindre
ceux qui gisent au fond.
Donne-moi non pas ce que je souhaite,
mais ce dont j’ai besoin.
Apprends-moi l’art des petits pas ! »
(Antoine de Saint-Exupéry).

Cosmo-politesse !

« Je suis apte à l’émerveillement. Je veux toujours voir apparaître le soleil à travers les arbres » (Olivier de Kersauson).

Bien plus que nous indigner de la crise écologique, nous avons notamment à surmonter ce qui est à son origine : la crise de notre relation au vivant. Dans Manières d’être vivant, Baptiste Morizot parle de politiser l’émerveillement, en propageant une forme de cosmo-politesse, sorte de diplomatie fine d’égards pour chaque être vivant. Apprendre à se sentir vivants, au point de s’aimer comme vivants. Déployer des politiques d’interdépendances, dans la cohabitation et le respect des altérités.

Black Friday at home : save 100 % !

« Loin des vieux livres de grammaire
Écoutez comment un beau soir
Ma mère m’enseigna les mystères
Du verbe ‘être’ et du verbe ‘avoir’…
Parmi mes meilleurs auxiliaires
Il est deux verbes originaux
Avoir et Être étaient deux frères
Que j’ai connus dès le berceau.
Bien qu’opposés de caractères
On pouvait les croire jumeaux
Tant leur histoire est singulière
Mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu’Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l’avoir
À ne vouloir ni dieu ni maître
Le verbe Être s’est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro
Alors qu’Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego.
Alors qu’Être toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego
Pendant qu’Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités.
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités.
Pendant qu’Être, un peu dans la lune
S’était laissé déposséder
Avoir était ostentatoire.
Dès qu’il se montrait généreux
Être en revanche, et c’est notoire
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires
Il met tous ses titres à l’abri
Alors qu’Être est plus débonnaire
Il ne gardera rien pour lui.
Alors qu’Être est plus débonnaire
Il ne gardera rien pour lui
Sa richesse est tout intérieure
Ce sont les choses de l’esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix…
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord
Entre verbes ça peut se faire
Ils conjuguèrent leurs efforts
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d’Être
Parce qu’être c’est exister
Le verbe Être a besoin d’avoirs
Pour enrichir ses bons côtés
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été »
                           (Yves Duteil).

L’étoile de l’Avent nous prépare

Dans une famille qui attend la venue d’un enfant, le temps de gestation permet à chacun.e de se préparer aux changements qu’entraînera la naissance.
Précieux temps de marche où tous se préparent à la nouvelle ère familiale.

Voici un tropaire chanté à la fête du Christ Roi, juste avant l’Avent :

Jusqu’à ce jour, nous le savons,
la création gémit en travail d’enfantement.
Nous attendons les cieux nouveaux,
la terre nouvelle,
où régnera la justice.
Nous cheminons dans la foi,
non dans la claire vision,
jusqu’à l’heure de ton retour

Amour qui nous attends,
au terme de l’histoire,
ton Royaume s’ébauche,
à l’ombre de la croix. 
Déjà sa lumière
traverse nos vies.
Jésus, Seigneur, hâte le temps.
Reviens, achève ton œuvre !
Quand verrons-nous ta gloire transformer l’univers ?

(Commission Francophone Cistercienne, Sr Marie-Claire).

Chemin creusé pour accueillir

Voici le temps du long désir
Où l’homme apprend son indigence
Chemin creusé pour accueillir
Celui qui vient combler les pauvres

Pourquoi l’absence dans la nuit,
Le poids du doute et nos blessures,
Sinon pour mieux crier vers lui,
Pour mieux tenir dans l’espérance ?

Et si nos mains, pour t’appeler,
Sont trop fermées sur leurs richesses,
Seigneur Jésus, dépouille-les
Pour les ouvrir à ta rencontre.

L’amour en nous devancera
Le temps nouveau que cherche l’homme
Vainqueur du mal, tu nous diras
Je suis présent dans votre attente

Hymne de la Liturgie des Heures

Je serai le quatrième mage

Je serai le quatrième mage,
parti de nulle part,
parti sans étoile aux cieux
pour un voyage au bout du temps,
pour un voyage au bout de moi…
 
Quand les ténèbres brouillent toutes pistes,
quand ma boussole intérieure bat la chamade,
quand ma route s’emballe sur elle-même,
Tu me montres quelque part dans la nuit
l’étoile inconnue que Tu fais lever pour moi.
 
Tu me dis que je n’ai pas perdu ma vie,
ce temps que j’avais rêvé tout autre !
Tu me dis que Tu m’attends encore,
car la fête ne commencera pas sans moi.
Et je T’offrirai mon enfance
tapie sous les décombres de mon passé…
 
J’adorerai l’Enfant de Noël
comme on s’agenouille émerveillé
devant le miracle fragile
d’une Parole enfin devenue vraie.
Maintenant, je Te vois en l’Enfant de Noël
T’agenouiller devant moi
pour que je devienne enfin Ton enfant.
 
Lytta Basset

L’étoile qui nous guide

« Les âmes perdues seront étoiles filantes.
Les âmes aimantes, elles, seront étoiles aimantées
et formeront constellations » (François Cheng).

Je marchais seul sur ce chemin
Une âme s’éveillait au loin
Une âme aussi belle, aussi belle
Que le ciel
Elle était si jeune et si frêle
Mais ses mots chantaient sans pareil
Tout l’amour et la grâce
Et d’un Dieu
Les merveilles
Il est des vies sur nos chemins
Qui nous révèlent ce destin
Quand la terre et les cieux
Semblent briller enfin
De la plus belle voix d’enfant
Et de son nom devenu grand
Touchant toutes les vies
Qui s’ouvrent à l’infini
Comment chacun de ses poèmes
Qu’elle écrivait comme un homme seul
Un peu d’amour et une fleur
Pour chaque jour
Et dans les battements de son cœur
Unis a ceux de son Sauveur
Ses mots comme une braise
Elle s’appelait Thérèse
Silencieuse et si solitaire
Quand elle écrivait sur la terre
Au cœur de chaque larme
C’est l’histoire de son âme
Ces mots donnés comme l’amour
Pour moi résonneront toujours
Pour ces millions de cœur
Qui cherchent le bonheur
Et que sa vie résonne encore
Et nous dévoile ses trésors
Ses mots comme une braise
Elle s’appelait Thérèse

Chanté par Natasha St-Pier & Thomas Pouzin

L’au-delà au-dedans dans l’instant présent

Dans la série très à la mode des vertus de l’instant présent :

« Faites-en l’annonce aux peuples : voici que Dieu vient, notre Sauveur » (Vêpres de l’Avent), commenté ainsi par Benoît XVI : « La liturgie n’utilise pas le passé – Dieu est venu –, ni le futur – Dieu viendra –, mais le présent :  « Dieu vient ». L’Avent retentit comme un appel salutaire dans la succession des jours, des semaines, des mois : réveille-toi ! rappelle-toi que Dieu vient ! pas hier, pas demain, mais aujourd’hui, maintenant ! » (le 2/12/2006, en la Basilique Vaticane).

Croissance / croix-sens

« S’il vit, alors il pourra être présent dans ta vie, à chaque moment, pour la remplir de lumière. Il n’y aura ainsi plus jamais de solitude ni d’abandon. Même si tous s’en vont, lui sera là, comme il l’a promis : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Il remplit tout de sa présence invisible, où que tu ailles il t’attendra. Car il n’est pas seulement venu, mais il vient et continuera à venir chaque jour pour t’inviter à marcher vers un horizon toujours nouveau » (Pape François, Christus vivit, exhortation apostolique, § 125).