« Il est encore trop tôt pour savoir s’il est trop tard » (Pierre Dac).
« Laisser passer les nuits, les jours, les années, laisser danser nos vies, nos rêves, nos idées. Laisser tomber la pluie, les matins d’été et la neige, câlins d’hiver. Laisser le temps au temps » (Didier Barbelivien).
« Nankurunaisa » en japonais signifie « avec le temps, tout se règle ».
« Apprends-moi l’art des petits pas. Je ne demande pas de miracles ni de visions, mais je demande la force pour le quotidien ! Rends-moi attentif et inventif pour saisir au bon moment les connaissances et expériences qui me touchent particulièrement. Affermis mes choix. Dans la répartition de mon temps, donne-moi de sentir ce qui est essentiel et ce qui est secondaire. Je demande la force, la maîtrise de soi et la mesure. Que je ne me laisse pas emporter par la vie, mais que j’organise avec sagesse le déroulement de la journée. Aide-moi à faire face aussi bien que possible à l’immédiat et à reconnaître l’heure présente comme la plus importante. Donne-moi de reconnaître avec lucidité que la vie s’accompagne de difficultés, d’échecs, qui sont occasions de croître et de mûrir. Fais de moi un homme capable de rejoindre ceux qui gisent au fond. Donne-moi non pas ce que je souhaite, mais ce dont j’ai besoin. Apprends-moi l’art des petits pas ! » (Antoine de Saint-Exupéry).
« Je suis apte à l’émerveillement. Je veux toujours voir apparaître le soleil à travers les arbres » (Olivier de Kersauson).
Bien plus que nous indigner de la crise écologique, nous avons notamment à surmonter ce qui est à son origine : la crise de notre relation au vivant. Dans Manières d’être vivant, Baptiste Morizot parle de politiser l’émerveillement, en propageant une forme de cosmo-politesse, sorte de diplomatie fine d’égards pour chaque être vivant. Apprendre à se sentir vivants, au point de s’aimer comme vivants. Déployer des politiques d’interdépendances, dans la cohabitation et le respect des altérités.
« Loin des vieux livres de grammaire Écoutez comment un beau soir Ma mère m’enseigna les mystères Du verbe ‘être’ et du verbe ‘avoir’… Parmi mes meilleurs auxiliaires Il est deux verbes originaux Avoir et Être étaient deux frères Que j’ai connus dès le berceau. Bien qu’opposés de caractères On pouvait les croire jumeaux Tant leur histoire est singulière Mais ces deux frères étaient rivaux. Ce qu’Avoir aurait voulu être Être voulait toujours l’avoir À ne vouloir ni dieu ni maître Le verbe Être s’est fait avoir. Son frère Avoir était en banque Et faisait un grand numéro Alors qu’Être, toujours en manque Souffrait beaucoup dans son ego. Alors qu’Être toujours en manque Souffrait beaucoup dans son ego Pendant qu’Être apprenait à lire Et faisait ses humanités. De son côté sans rien lui dire Avoir apprenait à compter Et il amassait des fortunes En avoirs, en liquidités. Pendant qu’Être, un peu dans la lune S’était laissé déposséder Avoir était ostentatoire. Dès qu’il se montrait généreux Être en revanche, et c’est notoire Est bien souvent présomptueux. Avoir voyage en classe Affaires Il met tous ses titres à l’abri Alors qu’Être est plus débonnaire Il ne gardera rien pour lui. Alors qu’Être est plus débonnaire Il ne gardera rien pour lui Sa richesse est tout intérieure Ce sont les choses de l’esprit. Le verbe Être est tout en pudeur Et sa noblesse est à ce prix… Un jour à force de chimères Pour parvenir à un accord Entre verbes ça peut se faire Ils conjuguèrent leurs efforts Et pour ne pas perdre la face Au milieu des mots rassemblés Ils se sont répartis les tâches Pour enfin se réconcilier. Le verbe Avoir a besoin d’Être Parce qu’être c’est exister Le verbe Être a besoin d’avoirs Pour enrichir ses bons côtés Et de palabres interminables En arguties alambiquées Nos deux frères inséparables Ont pu être et avoir été » (Yves Duteil).
Dans une famille qui attend la venue d’un enfant, le temps de gestation permet à chacun.e de se préparer aux changements qu’entraînera la naissance. Précieux temps de marche où tous se préparent à la nouvelle ère familiale.
Voici un tropaire chanté à la fête du Christ Roi, juste avant l’Avent :
Jusqu’à ce jour, nous le savons, la création gémit en travail d’enfantement. Nous attendons les cieux nouveaux, la terre nouvelle, où régnera la justice. Nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision, jusqu’à l’heure de ton retour
Amour qui nous attends, au terme de l’histoire, ton Royaume s’ébauche, à l’ombre de la croix. Déjà sa lumière traverse nos vies. Jésus, Seigneur, hâte le temps. Reviens, achève ton œuvre ! Quand verrons-nous ta gloire transformer l’univers ?
(Commission Francophone Cistercienne, Sr Marie-Claire).
Je serai le quatrième mage, parti de nulle part, parti sans étoile aux cieux pour un voyage au bout du temps, pour un voyage au bout de moi…
Quand les ténèbres brouillent toutes pistes, quand ma boussole intérieure bat la chamade, quand ma route s’emballe sur elle-même, Tu me montres quelque part dans la nuit l’étoile inconnue que Tu fais lever pour moi.
Tu me dis que je n’ai pas perdu ma vie, ce temps que j’avais rêvé tout autre ! Tu me dis que Tu m’attends encore, car la fête ne commencera pas sans moi. Et je T’offrirai mon enfance tapie sous les décombres de mon passé…
J’adorerai l’Enfant de Noël comme on s’agenouille émerveillé devant le miracle fragile d’une Parole enfin devenue vraie. Maintenant, je Te vois en l’Enfant de Noël T’agenouiller devant moi pour que je devienne enfin Ton enfant.
« Les âmes perdues seront étoiles filantes. Les âmes aimantes, elles, seront étoiles aimantées et formeront constellations » (François Cheng).
Je marchais seul sur ce chemin Une âme s’éveillait au loin Une âme aussi belle, aussi belle Que le ciel Elle était si jeune et si frêle Mais ses mots chantaient sans pareil Tout l’amour et la grâce Et d’un Dieu Les merveilles Il est des vies sur nos chemins Qui nous révèlent ce destin Quand la terre et les cieux Semblent briller enfin De la plus belle voix d’enfant Et de son nom devenu grand Touchant toutes les vies Qui s’ouvrent à l’infini Comment chacun de ses poèmes Qu’elle écrivait comme un homme seul Un peu d’amour et une fleur Pour chaque jour Et dans les battements de son cœur Unis a ceux de son Sauveur Ses mots comme une braise Elle s’appelait Thérèse Silencieuse et si solitaire Quand elle écrivait sur la terre Au cœur de chaque larme C’est l’histoire de son âme Ces mots donnés comme l’amour Pour moi résonneront toujours Pour ces millions de cœur Qui cherchent le bonheur Et que sa vie résonne encore Et nous dévoile ses trésors Ses mots comme une braise Elle s’appelait Thérèse
Dans la série très à la mode des vertus de l’instant présent :
« Faites-en l’annonce aux peuples : voici que Dieu vient, notre Sauveur » (Vêpres de l’Avent), commenté ainsi par Benoît XVI : « La liturgie n’utilise pas le passé – Dieu est venu –, ni le futur – Dieu viendra –, mais le présent : « Dieu vient ». L’Avent retentit comme un appel salutaire dans la succession des jours, des semaines, des mois : réveille-toi ! rappelle-toi que Dieu vient ! pas hier, pas demain, mais aujourd’hui, maintenant ! » (le 2/12/2006, en la Basilique Vaticane).