Quadragénaire génère

« Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avions quand nous les avons créés » (Einstein).

« C’est avec une dose d’invisible, d’abstraction et de mystère que je comprends mieux la vie… Quand tout est fait d’avance, c’est que nous sommes déjà sensiblement en retard sur à peu près tout » (Jacques Dor).

L’amour de l’ennemi intérieur

« Nourrir ceux qui ont faim, pardonner à ceux qui m’insultent et aimer mon ennemi, voilà de nobles vertus. Mais que se passerait-il si je découvrais que le plus démuni des mendiants et que le plus impudent des offenseurs vivent en moi, et que j’ai grand besoin de faire preuve de bonté à mon égard, que je suis moi-même l’ennemi qui a besoin d’être aimé? Que se passerait-il alors? » (Carl Gustav Jung).

La guérison ne vient jamais de l’extérieur, toujours de l’intérieur

« L’autre ne nous blesse pas, il nous révèle simplement que nos plaies n’étaient pas guéries. Nous avons cru que la rencontre avec un autre nous avait guéri. C’était une illusion, car la guérison ne vient jamais de l’extérieur, toujours de l’intérieur. La relation avec l’autre est donc pour nous un révélateur de nos manques et de nos souffrances cachées.

Croire qu’une relation, quelle qu’en soit la nature, peut nous faire oublier nos manques et nos souffrances est un leurre. Cela conduit inévitablement à la déception.

En revanche, si nous envisageons nos relations avec les autres comme une opportunité de nous connaître, nous pourrons commencer à combler nos besoins et guérir nos blessures.

Tant que nous nous berçons de l’illusion que l’autre possède la clé de notre bonheur, nous restons dans un état de dépendance. L’autre représente une drogue dont le sevrage nous est intolérable. Le manque réveille notre souffrance, notre crainte et donc notre colère » (Thierry Janssens, Vivre en paix).

On s’apprend par cœur quand on s’aime

Boris Cyrulnik, De chair et d’âme :

Le cerveau devient la conséquence d’un état d’âme aussi sûrement que l’état d’âme peut être la conséquence du cerveau.

Dans la compassion empathique, on peut plaindre autrui et partager ses maux : « Quand les autres sont tristes comme moi, je me sens mieux puisqu’on est triste ensemble. » En disant « Je suis attirée par les faibles parce qu’avec eux, je me sens supérieure », elle témoigne d’une empathie malade.

Cette absence de séparation qui empêche la distinction entre le soi et le non-soi existe aussi chez les paranoïaques, qui ne parviennent pas à se distinguer de leurs persécuteurs : « il éprouve ce que j’éprouve, il pense ce que je pense, il croit ce que je crois. » 

Quand un architecte se représente les masses de béton correspondant au dessin d’un pont, il réalise une « empathie de pont ». Cette empathie d’objet a certainement joué un rôle important dans la fabrication des premiers outils qui nous ont permis d’échapper à la nature en utilisant les phénomènes de la nature avec lesquels nous empathisons.

Quand le monde est cruel, c’est la force d’un corps qui permet de l’affronter, mais, quand la culture l’adoucit, c’est la bonté d’une âme qui aide à se socialiser. Mon corps est fait de votre argile. C’est pourquoi il ne peut vivre que vêtu d’un manteau de paroles.

Au moment d’une relation sexuelle, les partenaires sécrètent beaucoup d’ocytocine qui les rend euphoriques et sensibles l’un à l’autre, créant ainsi une période propice à l’empreinte mutuelle : on s’apprend par cœur quand on s’aime.  

Une belle présence dans une juste distance

Elle a du bon, la robe à crinoline (élargie par des jupons à armature cerclée), elle offre un large périmètre de sécurité à la personne qui la porte, pendant le bal. Elle rend visible l’enjeu d’une juste distance, où chacun.e habite son propre espace et veille à ne pas empiéter sur l’espace de l’autre.

Cela me parle de prendre soin dans mon quotidien de ma propre parcelle : l’aligner par en haut et par en bas, la fleurir à gauche et à droite… Tout le reste vient en surcroît, y compris la prise et de conscience et l’accueil compréhensif de mes parts sauveuses qui, avec la meilleure intention du monde, ont tendance à prendre en charge des bouts de parcelle d’autrui, dans l’illusion de les servir. Il est bon de grandir en conscience sur mes élans généreux, de sentir quand ils viennent d’un endroit en moi non libre, chargé, tentant de combler un manque de présence, une peur de ne pas avoir ma place, une angoisse de rejet, une angoisse d’abandon.

Quand nous nous emmêlons à l’autre en conflit, il me semble utile d’avoir l’humilité d’imaginer porter des cerceaux, comme ces enfants au début de la pandémie, qui étaient ainsi aidés à visualiser la distance d’1,50 m. à respecter…

Vie grille-pain tremplin

« J’aime que l’on entende quelque chose qui n’est pas forcément écrit : deux mots peuvent donner un autre mot, ou même un seul mot peut avoir plusieurs significations. J’aime bien le fait que lorsqu’on entend quelque chose, ce n’est pas forcément ce qui est écrit, ou quand on lit quelque chose, ce n’est pas forcément l’idée première de la phrase », nous partage Florentin Fouch, qui se présente comme un « obsédé textuel », notant dans son carnet toujours à portée de main les jeux de mots que font jaillir les interactions du quotidien. 

Quand la forme fertilise le fond, le flow fluide de la phrase féconde
l’éclosion des émotions. Mots fléchés, jets d’émoi, jeux de moi et toi ?

Cadeaux de l’imagination s’envolant grâce à la lecture

Dans une lecture, je crée mon propre film. C’est encore mieux qu’au cinéma ! Je m’arrête de lire dès que mon imagination déploie ses ailes. À tout moment, je peux m’envoler au milieu des échos du texte en moi. Comme elles sont bienfaisantes, ces envolées qui scandent la lecture… Dans les silences du texte, mon esprit, mon cœur et mon âme se mettent à respirer en propre, chacun à son rythme, comme le nouveau-né qui se passe du cordon ombilical.

Guérir

Aller jusqu’au bout de la guérison de mes blessures, de mes patterns-ornières, sous peine que la Vie me renvoie les mêmes plats, tant que je n’aurai pas débloqué en moi, guéri et réconcilié ce qui doit l’être. La vie nous convie à ce chemin, à ce retour vers la plénitude-complétude, vers l’intégrité-intégralité personnelle. Les épreuves sont des invitations à grandir, à sortir de nos programmes de survie archaïques, à créer des harmoniques nouvelles autour de nos invariants, telles que nos ornières deviennent peu à peu des sillons d’ensemencement vers de nouveaux champs féconds !

Ravauder : raccommoder à l’aiguille.