Traverser la nuit

« L’exercice qui te sauve :
Te tenir comme un arbre
Ancré dans les courants
Consentant aux averses
Être fleuve sans rives
Ou bien homme debout
Qui marche dans sa nuit
Sans lieu, sans autre sol
Que le bel aujourd’hui
Conscient que tout naufrage
Recèle des trésors
Oublieux de ses failles
Ne gardant que l’élan
La clarté des passages
Invitant chaque oiseau
À demeurer chez lui »

(Jean Lavoué, Ce rien qui nous éclaire).

Ci-dessous peinture de Tomas Sanchez : ‘le témoin’.

Tout peut changer par un simple regard de côté

Solstice d’hiver
= de nouvelles paires
=> lunettes, changez
regard, ouvrez !
Tout peut changer par un simple coup de dé, par un simple regard de côté !
Exemple : « Ainsi, la vie est dure ! »
devient « Un six et la vie dure ! »
= petit pas de côté du ‘est’ et…
ce jusqu’à l’éternité…

On prend le bonheur toujours en retard ?

« Pour tout bagage, on a vingt ans.
On a l’expérience des parents.
On se fout du tiers comme du quart.
On prend le bonheur toujours en retard.
Quand on aime c’est pour toute la vie,
cette vie qui dure l’espace d’un cri,
d’une permanente ou d’un Blue jean.
Et pour le reste on imagine »            
(Léo Ferré, Chanson Vingt Ans). 

Comme une visite au malade

Quand quelqu’un est douloureusement visité par la maladie, il a le réflexe de se couper, de se fermer. Il en va de même avec un membre du corps qui se replie sur sa douleur. Quand un de mes membres se coupe ainsi pour se protéger, j’ai appris à le visiter, comme je fais une visite à une personne malade : au début de la rencontre, l’enjeu est de se faire doucement accepter dans l’aire du malade : se mettre à son niveau, accueillir ses douleurs et ses plaintes avec compassion ; s’il s’est renfermé sur lui depuis quelques temps, accepter que sa chambre est ténébreusement sombre et aussi qu’elle sent le renfermé. Une fois bien connectés, mis au diapason, il devient possible d’ouvrir peu à peu et très progressivement les rideaux de la chambre, puis d’ouvrir un peu la fenêtre : apporter l’air frais de dehors, c-à-d partager la vie qui circule en moi ici et maintenant, être moi, tel que moi je suis au cœur de mon cœur, vivant, aéré, lumineusement habité par la Vie… Le membre du corps malade a d’abord pu déposer sa souffrance, il peut ensuite à son rythme se rouvrir à la vie, finalement accueillir la Vie, les cadeaux de Plus grand que lui…

En devenant familier de cette hospitalité qui rebranche les membres de mon corps et ceux de mon cœur aux Sources de Vie, je ne suis plus tombé malade (mon dernier ‘congé maladie’ date d’avril 2001). Je sens les microbes autour de moi et, quand je voyage, quand je suis plus fatigué, ils viennent à moi, ils entrent en moi ; cela réagit dans le nez, la gorge… Il est vital alors de m’arrêter pour vivre un retour à Soi, accueillir chaque organe activé par le début de grippe dans un temps de qualité, lui offrir les relaxations, repos et divers chouchoutages qu’offrent aussi massage, sauna & hammam. Prendre un temps de qualité avec chaque membre, l’un après l’autre, comme un membre éminemment précieux de l’équipage à bord… jusqu’à ce qu’il circule à nouveau pleinement dans ses capacités à recevoir les dons de la Source et aussi à redonner (notamment en laissant aller les toxines, comme le fait chaque expire).

C’est toute une permaculture à l’intérieur de soi qui fait que le rhume / la grippe passe alors son chemin tranquillement, sans s’y installer. Quand le corps est pleinement soutenu par la conscience, en recevant le temps, l’attention et l’énergie de vie nécessaires, il accueille de façon appropriée chaque hôte : les agents pathogènes ne sont que des hôtes de passage, ils ne restent pas quand le système immunitaire est bon. Ils restent davantage là où c’est dégénérescent, sale et/ou désordonné. Tels des éboueurs qui viennent nettoyer et réordonner à la vie. Parfois, il est besoin du sécateur pour émonder ce qui meurt et permettre au vivant de traverser la mort pour mieux renouer avec la vie. Telle est mon expérience, qui m’amène à dire que la maladie qui abat un corps fonctionne assez similairement au péché qui coupe l’âme de la source. Et les remèdes se ressemblent aussi…

Ci-dessous une peinture d’Hélène Avot (http://atelierdubelvedere.fr) : « Marie qui défait les nœuds », que j’accueille en voyant les agents pathogènes à ses pieds… Merci, Hélène, pour ces souffles et-laines de douceur, à la douce heure !

Voir aussi
http://etiennechome.site/le-corps-sait-sans-corset/

Le processus naturel de guérison devant une attaque externe

L’Intensif QUI SUIS-JE

« Que je suis un homme,
cela je le tiens en commun avec tous les hommes.

Que je vois et j’entends,
et que je mange et je bois,
cela, je le partage avec tous les animaux.

Mais que je suis ‘je’,
cela m ‘appartient exclusivement.
Cela m ‘appartient à moi et à personne d’autre,
à aucun autre homme, ni à un ange, ni à Dieu,
excepté dans la mesure où je suis un avec Lui »
(Maître Eckhart).

Au rayon des sessions, le temps de retraite ‘Intensif QUI SUIS-JE’ est le trésor des trésors. Cf. https://nanna-michael-qui-suis-je.com/. C’est un retour vers notre essence, un chemin de reconnaissance intime et libre de notre nature véritable… Une expérience de Vie qui donne du sens et nous transforme. Voir aussi https://resonances.be/activites/stages/qui-suis-je/.

Un chemin d’éveil

« Mon parcours sur le chemin de l’éveil a commencé avec les blessures de mon enfance. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre que j’étais dissociée de moi. Mes études de psychologie ne m’avaient pas apporté de réponses. Ma première expérience directe a bouleversé ma vie. […] J’ai appris la technique de Charles Berner avec Lawrence Noyes et la clarification du mental. Puis, je me suis tournée vers le modèle IFS (Internal Family System), travail systémique avec « les parties de Soi ». C’est avec ces empreintes que j’anime des séminaires intensifs vers l’éveil depuis 1984.

L’éveil n’est pas une fin en soi : on revient de la montagne avec son sac à dos ! Mais on voit les choses différemment… Au-delà de ses blessures, de ses compensations et mécanismes de survie, de ses constructions, l’expérience de ce que je suis vraiment permet de danser la Vie avec tout Soi, y compris ces cicatrices » (Nanna Michael, https://nanna-michael-qui-suis-je.com/).

Bon anniversaire, Nanna ! Gratitude infinie pour ce que tu m’as transmis et continue de me transmettre, légère de tes 82 printemps…

Le bonheur, un ange aux ailes fragiles, colosse aux pieds d’argile

« J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant » (Louis Jouvet, repris dans Wanda Kérien, Louis Jouvet, notre patron, 1963, p. 201).

« Le bonheur, en partant, m’a dit qu’il reviendrait » (Jacques Prévert).

Chaque phrase de ce poème au pré vert est une merveille à mon cœur.
Merci, Ô Prévert, Jacques yes, j’acquiesce,
je vibre et je chante intérieurement…

Le bonheur, en partant, m’a dit qu’il reviendrait,
que, quand la colère hisserait le drapeau blanc, il comprendrait.
Le temps du pardon et du calme revenu, il saurait
retrouver le chemin de la sérénité, de l’arc-en-ciel et de l’après…
Le bonheur, en partant, m’a promis de ne jamais m’abandonner,
de ne pas oublier les doux moments partagés,
et d’y écrire une suite en plusieurs volumes reliés,
tous dédiés à la gloire du moment présent à respirer…

Le bonheur, en partant, m’a fait de grands signes de la main,
comme des caresses pleines de promesses sur mes lendemains.
Il m’a adressé ses meilleurs vœux sur mon destin qui s’en vient,
et je crois en lui bien plus qu’en tous les devins…
Le bonheur est un ange aux ailes fragiles, un colosse aux pieds d’argile.

Il a besoin d’air, de lumière, de liberté et d’une terre d’asile.
Je veux être son antre dès ses premiers babils,
pour peu qu’il me le permette ; le bonheur n’est jamais un projet futile.

Le bonheur, en partant, avait le cœur aussi serré que le mien.
Son sourire en bandoulière, il est parti vers d’autres chemins

rencontrer ses pairs au détour des larmes et des chagrins,
que versent pour un rien, tous ces pauvres humains…
Le bonheur est parti, missionnaire, rallier d’autres fidèles.
Il veut plaider sa cause et convertir tous les rebelles,
leur montrer à eux aussi, combien la vie est belle,
si on lui laisse assez de place pour l’orner de ses dentelles…

Le bonheur, en partant, m’a fait un clin d’œil.
Je sais qu’il reviendra, je ne porte pas son deuil.
Il ne fuit pas, il s’en va conquérant réparer d’autres écueils,
pour me revenir encore plus grand, se reposer dans mes fauteuils…
Le bonheur, en partant, ne me quitte pas vraiment…

Je sais que même de loin, il éveille mes sentiments.
Il entend mes hésitations et m’oriente résolument et surement.
Le bonheur est une étoile qui me guide par tous les temps…

Mettre tout à sa juste hauteur

« – Moi je sais pourtant comment rendre ta vie intéressante.
– Ah oui ? De quelle manière ?
– En allant chercher la part de rêve qui te revient de droit.
– Et où est-elle, cette part ?
– Un peu partout dans le monde, et surtout en toi ! »
(Maxence Fermine, Le Violon noir).

10   Regarder en se trompant de hauteur
  8   crée des confusions et souffrances.
10   Remettre tout à sa juste hauteur
  8   vient de et va à la Présence.
12   Être dans le sacré lorsque c’est sacré et
12   être dans l’humour léger lorsque c’est léger.

À bon port

« Un bateau amarré dans un port est en sécurité,
mais ce n’est pas à cette fin qu’il a été construit »
(Williarn Shedd).


« Je connais des bateaux qui restent dans le port
De peur que les courants les entraînent trop fort
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
À ne jamais risquer une voile au dehors
[…]
Je connais des bateaux qui reviennent au port
Labourés de partout mais plus graves et plus forts
Je connais des bateaux étrangement pareils
Quand ils ont partagé des années de soleil

Je connais des bateaux qui reviennent d’amour
Quand ils ont navigué jusqu’à leur dernier jour
Sans jamais replier leurs ailes de géants
Parce qu’ils ont le cœur à taille d’océan » (Mannick).

Pour illustrer le défi de concilier le double appel de prendre soin de son foyer ET d’être envoyé en mission dans le monde :

Marcher au rythme de nos jardins, . . . en respirant le parfum du matin

Et si la crise de l’essence en France
était, après le Covid, notre chance
de descendre de nos engins malins,
pour marcher au rythme de nos jardins,
en respirant le parfum du matin ?

Quand il pleut en automne au ciel des arbres,
Un déluge de couleur et de feuilles mortes
Que le vent emporte dans une folle danse
Comme des ballons de baudruche à la fête foraine
Excités par ces frêles nuages de coton blanc
Qui les attirent pour le dernier ballet du soir.
 
L’automne a sorti sa robe de madras
Pour un léwoz jusqu’au petit matin d’hiver.
Les premiers flocons s’invitent à la ronde
Sur un air joué par le mistral du Nord
Et l’automne s’endort lentement, transi,
Dans le fin lin blanc que la neige lui tend.
 
(Georges Cocks)