3 passages de Victor Cherbuliez : « Il est des moments où on secoue le lourd fardeau de nos chagrins pour se reposer et respirer » (Le comte Kostia, 1863).
« Le paradis est un endroit où l’âme respire Dieu sans plus d’effort que les plantes ne respirent l’air ici-bas » (Meta Holdenis, 1873).
« Les êtres vivants possèdent la faculté de s’adapter insensiblement au milieu dans lequel la nature ou les circonstances les ont placés. Il en est des âmes comme des plantes et des animaux : l’air qu’elles respirent décide de leur destinée » (Miss Rovel, 1875).
« II est tellement important de laisser certaines choses disparaître, de clore des cycles, non par orgueil ou par incapacité, mais simplement parce que ce qui précède n’a plus sa place dans votre vie. Faites le ménage, secouez la poussière, fermez la porte, changez de disque. Cessez d’être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes » (Paulo Coelho).
Photo prise, paraît-il, en Floride, ce 3 du 3 23 : cheval de Troie ?
« Ce vieux beau, ce parasite, ce geignard de Georges Girard rêvait d’être un héros de roman. Un Hercule Poirot. Un Sherlock Holmes. En plus jeune, bien sûr, plus attirant. Même un malfrat s’il le fallait. Mais alors un malfrat de classe. Un cambrioleur de génie. Un Arsène Lupin.
— Tu imagines, le titre en couverture : « Le Commissaire Georges mène l’enquête ! » Avoue que ça en jette ! Ça ne manque pas de panache !
Georges Girard prenait la pose devant la haute glace du salon en se caressant la barbiche avec des airs de fin limier… » (Corinne Hoex, Nos princes charmants, roman-nouvelles paru en mai 2023, qui parle de « femmes pour qui il n’est plus l’heure de se laisser faire par nos princes charmants ordinaires, modèles courants de mufles, rouleurs de mécaniques, coqs de basse-cour et goujats patentés », « prince charmant oisif et désœuvré, s’épaississant d’année en année sous ses chemises cintrées (p. 7), poète dans l’âme, surtout quand l’inspirait une jolie femme (p. 12), coiffé d’un panama, vêtu d’un bermuda à rayures et paré d’un vaste polo voué à dissimuler ses rondeurs de sédentaire (p. 18), attablé à poil devant sa langouste au milieu de la chambre, panse débordante, virilité blottie sur le velours du fauteuil, crâne répercuté de dos, de profil, de trois-quarts par le jeu des miroirs (p. 25). Des Marilou, il en a dans toutes les villes où il voyage pour ses affaires, à Zurich, Düsseldorf, Bratislava, Oslo (p. 26), ses manies de vieux garçon (p. 62). Et, de plus, ils les appellent ma poule, poussin, choupinette, mon petit chat… » ).
« Il y a une partie de chaque être vivant qui tend à devenir : le têtard en grenouille, la chrysalide en papillon, un être humain meurtri en un être entier. C’est cela la spiritualité » (Ellen Bass).
Quand je réalise que je fais une même erreur à répétition, cela m’aide de penser à l’aiguille du tourne-disque de ma jeunesse : pour sortir du sillon où elle est coincée, elle a besoin d’un coup de main vers le haut, avant de retomber sur ses bons rails…
« Va jusqu’au bout de tes erreurs, au moins de quelques-unes, de façon à en bien pouvoir observer le type. Sinon, t’arrêtant à mi-chemin, tu iras toujours aveuglément reprenant le même genre d’erreurs, de bout en bout de ta vie, ce que certains appelleront ta « destinée ». L’ennemi, qui est ta structure, force-le à se découvrir. Si tu n’as pas pu gauchir ta destinée, tu n’auras été qu’un appartement loué » (Henri Michaux).
« L’homme hésitant change d’opinion, même pendant son sommeil » (Adolphe d’Houdetot).
« Le pire de tous les partis est de n’en prendre aucun ou d’hésiter dans l’exécution » (Pierre-Claude-Victor Boiste).
« On bavarde beaucoup sur une affaire, on délibère, on hésite longtemps, et une fâcheuse nécessité donne enfin à la chose une désagréable conclusion » (Johann Wolfgang von Goethe).
« Le doute est l’état d’une âme indécise qui s’arrête prudemment sur le bord d’une résolution, qui refuse ou évite d’embrasser une opinion ou de se déterminer pour un choix. C’est une attente de la lumière au milieu des ténèbres, ou une hésitation craintive en face de l’évidence, ou bien encore, une impassibilité qui défie le monde et ses déceptions, lorsque le cœur n’est plus qu’un cadavre » (Louis-Auguste Martin).
Image : Alireza Karimi Moghaddam illustrant son cher van Gogh…
Jean de La Fontaine propose la fable Les voleurs et l’âne : Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient : L’un voulait le garder ; l’autre le voulait vendre. Tandis que coups de poing trottaient, Et que nos champions songeaient à se défendre, Arrive un troisième larron Qui saisit maître Aliboron. L’âne, c’est quelquefois une pauvre province : Les voleurs sont tel ou tel prince, Comme le Transylvain, le Turc et le Hongrois. Au lieu de deux, j’en ai rencontré trois : Il est assez de cette marchandise. De nul d’eux n’est souvent la province conquise : Un quart voleur survient, qui les accorde net En se saisissant du baudet.
« Remonter le courant À contre cœur À contre-jour Ma peau contre ta peur Il y a tant de bruits qui courent Par manque d’amour De courants d’air Par manque d’envie Ainsi court la vie Tirée à quatre épingles Épinglée Sur le mur des désirs inassouvis Des désirs assoiffés De poésie.
Et si tu as peur pour deux Alors cache toi dans mes yeux » (Agnès Chêne, À contre-courant).
« Le champ d’amour ! Il fait ébranler ces murs Que j’ai construits. Je me retrouve là à nu Devant ce vaste champ fécond Prête à recevoir les semences.
Les peurs se réveillent. Sont-elles prêtes à être mises à l’épreuve ? Pour se trouver, Libre et légère, Et répondre à cette Vie Qui appelle à grands cris » (MJ Céline, Le champ d’amour).
« Qui ne risque rien, n’a rien… »
Au diable le censeur qui avance la prudence et le principe de précaution comme Hitler avançait ses troupes…
« Quand un homme s’est trouvé, quand il a saisi son importance et son inimportance, il devient libre, insolent et amical. Il crée, il invente son passé même et chante de sa propre voix l’alléluia torrentiel de la vie surabondante, à travers bonheur et malheur » (Jean Sulivan, Joie errante ; pseudonyme de l’abbé Joseph Lemarchand).
L’assertivité : dire quand je suis blessé sans blesser à mon tour,apporter dans l’espace commun toute la consistance de mes élans de vie, tout en offrant ma profonde curiosité aux tiens, exprimer mes besoins et écouter les tiens, dans une relation d’égale à égale. En analyse transactionnelle, l’assertif déploie le top relationnel : je suis OK ET tu es OK ET personne n’est toqué ! OK (0 killed) ?