Pour rendre ses oracles à Delphes, la Pythie, montait sur son siège spécial : le trépied d’Apollon, un trépied sacrificiel, après de longs préparatifs, des sacrifices, des purifications, un jeûne de trois jours et beaucoup d’autres cérémonies…
« Je trouve Vulcain un divin forgeron, quand il fait des trépieds d’or qui vont tout seuls au conseil des dieux » (Voltaire, Dialogue 15).
« Puisque, de ce moment, vous m’érigez en oracle, me voilà sur mon trépied, parlant avec enthousiasme » (Paul-Louis Courier, Lettre à sa mère, dans Lettres et pamphlets, 1793).
Le peintre néerlandais Pieter Cornelis Mondriaan (1912-1944), connu sous le nom de Piet Mondrian, créa cette ligne artistique composant des rectangles rouges, jaunes, bleus et noirs.
Près d’un demi-siècle plus tard, Yves Saint-Laurent la reprend sur ses mannequins.
Un demi-siècle plus tard, Matthew Dickstein la reprend sur ses mannequins, une couche en moins : un-j’ai-nu / ingénu réchauffement climatique ?
Je compatis à la souffrance identitaire des Sino-mauriciens, dans leur douloureuse recherche de leurs origines chinoises, en bons Hakka qu’ils sont (les Gitans de Chine ?) : ils se sont répandus sur toute la terre, au gré des escales des bateaux européens, il y a plus d’un siècle.
Y a-qu’à Hakka les hâlés / Y a-qu’a pas les allées ?
Hakka même nom qu’en Grèce : Agamemnon (Ἀγαμέμνων dont le nom signifie « à la très grande puissance », « immuable, obstiné ») ?
Pardonnez ma part Ouistiti, qui saute de branche en branche sur l’arbre des jeux de mots. Elle cache ma douleur, aux côtés de proches sino- mauriciens en deuil, en présence de fardeaux transgénérationnels.
Bone fête nationale, chers voisins Francs-c’est ! Bonne prise de la pastille. Nous, les petits Belges, c’est dans 7 jours… À demain pour la prise du pastis…
J’aime cette « main dans la main du désir » (Rodney Saint-Éloi).
Nos cœurs en bas là haut, les mains dans les mains, nous eûmes face à face qui ne s’af-faisse à fesses ?
Sordide fait divers d’été, c’est à Bruxelles qu’il a été : En août 2012, l’épouse Singh disparaît. Son corps ne sera jamais retrouvé. Juin 2021 : Le procès de son mari, Kewal Singh, aboutit à sa condamnation : 25 ans de prison pour « un crime d’honneur ». Il convient de requalifier cette expression : « crime dit d’honneur » (Conseil de l’Europe) et « crime au nom de l’honneur » (ONU) car il n’y a pas pire ‘déshonneur’ que de commettre un crime.
« Ma mère est morte deux fois » (Elif Shafak, Crime d’honneur : un exil loin des rives de l’Euphrate croyant aller vers des miracles et se mourant en mirages).
« En pleurant, il se souviendra de l’ amour duquel il n’ a pas su s’ occuper un jour (bis)
Le souvenir ira avec lui où qu’il aille. Le souvenir ira avec moi où que j’aille pour toujours
Danseront le soleil et la mer et je garderai dans le regard que l’ amour fait perdre les rencontres. La lambada sera souvenir de cet amour qui, pour un jour, un instant, a été roi.
Chanson de rire et de douleur, mélodie d’ amour, un moment qui reste dans l’ air ».
« Dans beaucoup de cultures, le nom propre est étroitement associé à la personne. La fonction d’un nom propre est l’identification : distinguer et individualiser une personne ou une chose à l’aide d’une étiquette spéciale » (Claudia Reeder, Nom-Identité ou à la recherche du nom perdu, dans Littérature, 1978, p. 23).
Je suis un état civil ? Un prénom, un nom de famille ? Une date, un lieu de naissance, une ville ? Une nationalité, un domicile ?
Je suis une personne Morale, physique, Grande ou petite, Qui ne ressemble à personne D’autre qu’à moi-même ?
Je suis le souvenir d’un passé, Sous les couvertures des années, Qui font partie de mon identité ?
Je suis le souvenir de mes maux. Ils sont à l’origine de mes cris Et de mes frustrations endolories ?
Je suis l’identité de mes mots. J’ai la nationalité d’une histoire, Je suis l’identité de ces phrases Qui me définissent par des mots ?
Je suis l’identité de mes rêves. Ils m’appartiennent et me définissent Tels que je suis et voudrais être ?
Je suis le souvenir et l’identité De tout l’amour Partagé ou non partagé Que je porte en moi tous les jours.
Nous sommes tous dans le même bateau. Notre enfance, sans bruit, dort Dans un rafiot, avant de trouver le bon port.
En aveugle, sous le brouillard des eaux, Sous le hâle d’une encre désir, Mon identité ne demande qu’à jouir
Voici le sonnet que Baudelaire offre à ses hôtes mauriciens, en 1841 :
À une dame créole
Au pays parfumé que le soleil caresse, J’ai connu, sous un dais d’arbres tout empourprés Et de palmiers d’où pleut sur les yeux la paresse, Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse A dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire, Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire, Belle digne d’orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l’abri des ombreuses retraites, Germer mille sonnets dans le cœur des poètes, Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
« Baudelaire a été le premier à chanter la femme noire à Paris. Il voit dans la marginalité une rédemption. D’une certaine façon, il a choisi ce camp des gens déchus » (Emmanuel Richon, dans sa conférence sur les pieds nus. Il présente les pieds nus comme « des marqueurs identitaires de l’esclavage »).
Extrait de « À une Malabaraise » : « Tes grands yeux de velours sont plus noirs que ta chair. Aux pays chauds et bleus où ton Dieu t’a fait naître, Ta tâche est d’allumer le pipe de ton maître, De pourvoir les flacons d’eaux fraîches et d’odeurs, De chasser loin du lit les moustiques rôdeurs, Et, dès que le matin fait chanter les platanes, D’acheter au bazar ananas et bananes » (Charles Baudelaire).
Nota Bene (sur Wikipedia) : Une Malabaraise est au sens strict une habitante de la région de Malabar sur la côte sud-ouest de l’Inde (État actuel du Kerala). En français néanmoins, le mot « Malabar » a aussi servi à désigner tout habitant du sud de l’Inde et notamment aussi de la côte sud-est (pays tamoul) ainsi que, par extension, les habitants d’origine tamoule des îles Maurice et de la Réunion. Dans le contexte du poème, la « Malabaraise » fait référence à une Indienne d’un comptoir français en Inde du sud : Pondichéry probablement, ou alors Mahé sur la côte occidentale.