Graphie : post & blog

Dans « je poste un post sur mes réseaux sociaux »,
ne pas mettre de ‘e’ à « mon post », pour assumer cet anglicisme (en anglais, post = message), qui peut facilement être évité par son équivalent français : « publication » (mais ce sont 11 lettres contre 4 !).
 
NB : Mon blog ou mon blogue ? Les deux sont admis.
L’utilisation de la graphie identique à la forme anglaise blog,
est la plus répandue, reprise dès 2006 par les dictionnaires
Le Petit Larousse et Le Robert.
L’Office québécois de la langue française, lui, a proposé
les termes « blogue », « carnet Web » et « cybercarnet ».
 
En France, jusqu’en 2014, la Commission d’enrichissement de la langue française préconise le mot « bloc-notes » et puis rejoint le terme « blogue » du Québec. Du coup, le Larousse contient les deux graphies…

Le sens premier de « vierge »

Dans la tête de beaucoup, virginité rime avec chasteté. Et si la virginité nous parlait bien plus de l’affranchissement des femmes envers les divers assujettissements et formes de domination qu’elles subissent depuis la nuit des temps ?

Au départ, « vierge » ne parle pas de sexualité : le terme désigne une femme non mariée, qui ‘n’appartient’ pas à un homme : une femme qui EST en tant que telle. Ce qu’ont explicitement revendiqué les amazones (/ âmes à zone libérée ?). Tout comme le vir / homme viril, ‘vierge’ dérive d’une racine latine signifiant force et  compétence.

Plusieurs auteurs défendent cette approche, dont le livre d’Élise Thiébaut illustré par Elléa Bird : ‘Vierges : la folle histoire de la virginité’. Son dernier chapitre fait un parallèle qui montre comment les projets de conquête des hommes peuvent pervertir l’authentique virginité : les premières îles découvertes par Christophe Colomb ont été appelées les îles « vierges ». Les conquistadores ont conquis ces terres à la manière du macho qui voit la femme vierge comme devant être conquise et possédée.

Consulter quelques pages ici : https://www.lelombard.com/bd/vierges/vierges-la-folle-histoire-de-la-virginite.

Le complexe d’Œdipe

Dans la mythologie grecque, Œdipe est le fils du roi de Thèbes, Laïos, et de sa femme, Jocaste. Un oracle prédit aux parents qu’Œdipe tuera son père et épousera ensuite sa propre mère. Pour éviter que l’oracle ne se réalise, les parents décident de tuer l’enfant. Mais le serviteur chargé de l’exécuter le sauve, en l’emmenant loin de là. Œdipe grandit grâce à d’autres parents nourriciers, à Corinthe. Une fois adulte, il apprend la prédiction de l’oracle et, pour y échapper, s’éloigne de ses parents (en fait d’adoption) et s’en va sur les chemins. Finalement, il parvient à Thèbes, où il est pris dans une dispute générale, dans laquelle il se défend, tuant sans le savoir son père. En outre, la ville vit un drame : les jeunes gens disparaissent, dévorés par un monstre, le Sphinx. Un décret est promulgué : celui qui tuera le Sphinx épousera la reine devenue veuve. Ce que fit Œdipe, répondant bien, devant le monstre, à la question énigmatique : « Qu’est-ce que l’homme ? ». La ville est libérée et… Œdipe épouse la reine, qui n’est autre que sa mère naturelle, Jocaste (texte que j’ai écrit à partir de celui de Ghylaine Manet ; merci).

Sur ce, bon complexe d’Œdipe à chacun de nous !

Aurore boréale

Quelle joie de folâtrer en Laponie avec les douces et généreuses queues de renard ! D’après la mythologie d’ici, les renards arctiques sont à l’origine des aurores boréales, courant dans le ciel si vite que la fourrure de leur queue, en frôlant les montagnes, produit des étincelles illuminant le ciel.

Variante explicative : lors des fréquentes éruptions solaires, des particules sont propulsées du soleil et véhiculées jusqu’ici par le vent solaire. Le champ magnétique terrestre, qui nous protège des ardeurs de l’astre solaire, ne leur permet de pénétrer l’atmosphère que par les pôles. Au contact de ces particules, le gaz en haute atmosphère se consume : si c’est de l’oxygène (cas/gaz le plus fréquent), cela donne une aurore boréale aux couleurs vertes !

L’aurore boréale est d’autant plus intense que 1) le vent solaire a de la vitesse, 2) qu’il est dense, 3) que le pôle magnétique est faible, 4) que le ciel est dégagé, 5) que la lune est à un moment faible de son cycle. Ainsi, le 6 novembre 2023 a été exceptionnel : une aurore boréale puissante a été vue jusque dans le nord de l’Italie, alors même qu’elle fut invisible à Rovaniemi (car alors sous intense chute de neige).

Les appareils de photo sur pied obtiennent des clichés bien meilleurs que ce que capte l’œil humain, grâce à leurs différents réglages et longueurs d’exposition.

Aurore sur le Mont-Saint-Michel !

Le supplice de Tantale

Tantale est un des fils bâtard de Zeus (sa maman est une nymphe) qui s’est méconduit au point d’être condamné à vivre dans le Tartare au milieu d’un fleuve et sous des arbres fruitiers, sachant que le cours du fleuve s’assèche quand il se penche pour en boire, et le vent éloigne les branches de l’arbre quand il tend la main pour en attraper les fruits (c’est ce que racontent Homère dans son Odyssée et Télès dans ses Diatribes).

Nous répétons le « supplice de Tantale » chaque fois que nous faisons miroiter une chose désirable à quelqu’un, tout en l’empêchant d’en bénéficier…

Sens du shabbat

Shabbat signifie « cesser ». Le Shabbat est bien plus qu’un repos, en mémoire du repos divin, le 7ème jour de la création ; c’est une rupture radicale avec tout ce qui nous accapare la semaine : les Juifs arrêtent le téléphone, l’internet, la TV ! Ils se libèrent de tous leurs engrenages quotidiens… Un vide pour mettre au premier plan l’essentiel et avoir le courage de dire « Assez ! » à tout le reste… Un espace privilégié pour prendre le temps de recevoir les inspirations de la semaine à venir.

Inspirant pour les chrétiens le dimanche ? + pour toute personne connectée à la Source ?

« Même si notre âme est angoissée, même si nos gorges serrées ne laissent s’élever aucune prière, le pur et silencieux repos du Shabbath nous mène vers un royaume de paix infinie, au seuil de l’éternité. Il est peu d’idées au monde chargées d’autant de force spirituelle que l’idée du Shabbath. Dans bien des siècles, lorsque de toutes nos théories ne subsisteront même plus les traces, la splendeur du Shabbath illuminera encore l’Univers » (Abraham Heschel, Les Bâtisseurs du temps).

Bon pied, bon oeil

Au Moyen-Âge, on utilisait l’expression « de bon oeil », qui signifiait « avec franchise ». Ensuite, du XVIe au XVIIe siècle, on employait « aller de bon pied » pour dire que l’on marchait à bonne allure. C’est au XVIIe siècle qu’est née l’expression « bon pied, bon oeil » dans laquelle le bon pied symbolise la stabilité + la rapidité et le bon œil dit la vue perçante. Avoir « bon pied, bon oeil » signifie donc que l’on est en bonne santé, que l’on reste vif malgré l’âge.

Écho, la nymphe 

« C’ est todi li ptit k’ on spotche / språtche » (proverbe wallon : c’est toujours les petits qu’on écrase).

Dans la mythologie grecque, Écho est une nymphe chargée par Zeus (le big boss) de distraire sa femme, Héra, pendant qu’il la trompe. Ainsi, Écho entraîne Héra dans des conversations sans fin, jusqu’à ce que l’épouse comprenne la manœuvre de diversion et punisse la nymphe en la réduisant au mutisme, à une exception près : Écho n’ouvrira la bouche que pour répéter les derniers mots qu’elle vient d’entendre !

Face à  Zeus, d’un machisme constant, deux constantes chez Héra : 1) se venger pour chaque infidélité de son mari ; 2) sans jamais s’en prendre à lui en direct (elle attaque les amantes, enfants qui en naissaient…).

En écho à Héra et Zeus : « Le mariage est la principale cause de divorce » (Groucho Marx) !

Point de guerre juste

Ceci est la suite de mon post autour du livre Les Croisades vues par les Arabes d’Amin Maalouf. Derrière les arguments religieux, fournissant l’habillage idéologique justifiant la guerre qu’on veut mener, c’est l’histoire tristement répétée des mâles humains qui se lancent dans une guerre quand ils estiment que le rapport des forces en géopolitique penche à leur avantage. Les Occidentaux à l’offensive au cours de ces neuf ‘croisades’ les XIe, XIIe et XIIIe siècles, eurent à subir de lourdes contre-offensives les trois siècles suivants, jusqu’à la bataille de Lépante, signant la défaite pour longtemps des Arabes ; jusqu’à leur réveil, devenu possible grâce au pétrole. Ainsi en va le monde qui passe : un jeu de conquêtes et de contre-conquêtes, selon la loi du plus fort…

Ces invasions franques au début du Millénaire passé ont exactement les mêmes ressorts de pouvoir de domination que le choc de nos civilisations d’aujourd’hui (cf. les parallèles de Maalouf dans sa conclusion), avec, entre les deux, les colonisations et néocolonisations…

De quoi donner le tournis à qui joue à « Qui assaille qui ? »… 

Les Croisés francs

Les termes de ‘croisés’ et de ‘croisades’ sont des anachronismes du XIVe siècle. Ils sont forgés plusieurs générations après qu’eurent lieu ces expéditions militaires, ces ‘pèlerinages’ en armes, pendant lesquelles les Arabes ne se battaient pas contre les Chrétiens mais contre ces « Franj », venus des Royaumes francs, nous dit Amin Maalouf dans son précieux livre Les Croisades vues par les Arabes. La « racaille franque, barbare et rustique » suivie, dans une deuxième vague, par ses chevaliers cuirassés et plus aguerris, ont cherché il y a près de mille ans à occuper le Saint-Sépulcre et les Lieux saints de Jérusalem. Dire que, mille ans après, on parle de l’occupation de la Palestine par les Juifs !

Documents à l’appui, Amin Maalouf montre la principale des « infirmités » du monde arabe, avec ses roitelets locaux et ses peu puissants califes : les peuples arabes ont mis beaucoup de temps à s’unir et à repousser l’agresseur, du fait qu’ils étaient dirigés par des étrangers (Turcs, Arméniens, Kurdes…).

Pour croiser les regards arabes et francs, cf. aussi Franck Mimar, Croisades et pèlerinages. Récits, chroniques et voyages en Terre sainte, en plus d’Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes.