Décroissance démographique de la Chine

La Chine est ce géant démographique aux pieds d’argile : 1,3 milliard d’habitants qui, à cause de sa politique nataliste de l’enfant unique imposée pendant des décennies, pourrait ne jamais atteindre 1,5 milliard d’habitants : les projections prévoient un plafond d’1,45 milliard en 2030, avant une décroissance démographique, avec une pyramide d’âge vieillissante et un manque cruel de femmes (beaucoup furent éliminées, vu la limite d’un enfant et la préférence d’avoir un garçon).

Et dire que, dans les années 80, ma grand-mère (née en 1908) me parlait souvent du « péril jaune », en s’inquiétant de la démographie galopante en Chine. L’Europe craignait déjà qu’après la pax americana, elle vive sous la sinopax ? Pékinois Chine-huahua ? Du coq à l’âne canin : le chihuahua est le chien le plus petit du monde, probablement originaire de Chine (d’où proviennent certains autres chiens nus), venu avec les tribus nomades qui franchissaient le détroit de Béring pour s’établir sur le continent américain…

Définition du verbe ‘grammer’ = En imprimerie,
déterminer le grammage, le poids du papier.

Tout ça pour introduire les vers holorimes dans l’image jointe (le poisson qui marche au lieu de nager est le handfish).

Jonne bournée à chacun.e…

Dites les Pays-Bas et non la Hollande

L’île Maurice était une île vierge de tout habitant jusqu’à ce qu’y débarquent en 1598 les Hollandais, dit-on. Les Hollandais ? Vous êtes sûrs ?
Voici quelques précisions.

Tant de gens parlent à tort de la Hollande pour désigner les Pays-Bas. Aujourd’hui, la province de Hollande-Septentrionale (avec Amsterdam) et la province de Hollande-Méridionale (avec Rotterdam) ne sont que deux des 12 provinces que comptent les Pays-Bas. C’est par métonymie, je dirais même plus par synecdoque que « Hollande » désigne l’ensemble des Pays-Bas.

{Métonymie : figure de style consistant à utiliser un mot pour signifier une idée distincte mais qui lui est associée.
Synecdoque : cas particulier de métonymie qui y ajoute une relation d’inclusion ou de dépendance entre le terme donné et le terme évoqué}.

C’est comme si on disait Île-de-France pour désigner toute la France…
Il s’agit des Pays-Bas et non de la Hollande donc.

Ce n’est pas fini. À proprement parler, étaient encore moins des Hollandais ceux qui débarquèrent en 1598 à l’île Maurice (avec leurs rats qui vont dévorer les œufs des dodos et condamner à l’extinction en moins de 80 ans ces gros palmipèdes indolents et ramollis par des millénaires de vie sans prédateurs, mais ça c’est une autre histoire, tout comme leur initiative d’y importer des cerfs de Java et de Bali (Indonésie)). Ces hommes en 1598 faisaient partie (et non « formaient partie » ; joyeux franglicisme mauricien) des « 17 Provinces-Unies », couvrant les actuels Belgique, Pays-Bas, Luxembourg ET nord de la France + des bouts Ouest d’Allemagne. C’est par la guerre de Trente Ans que les Provinces-Unies se sont affranchies de la monarchie espagnole. 1598 se situe au début de leur heure de gloire planétaire : grâce à un vaste empire colonial (la lucrative Compagnie néerlandaise des Indes orientales), elles ont été quelques décennies la première puissance mondiale, après le Portugal et l’Espagne et avant la France et la Grande-Bretagne (devenue Royaume-Uni en 1801)… Dans la fièvre de l’orgueil dégoulinant d’hubris et drapé dans de beaux projets civilisateurs, il y eut avant cela la Grèce puis longtemps l’Italie, et après cela, les États-Unis…  Et ensuite, la fin de la suprématie blanche ?

« La violence avec laquelle s’est affirmée la suprématie des valeurs blanches, l’agressivité qui a imprégné la confrontation victorieuse de ces valeurs avec les modes de vie ou de pensées des colonisés font que, par un juste retour des choses, le colonisé ricane quand on évoque devant lui ces valeurs » (Frantz Fanon, Les Damnés de la Terre).

Au temps des Gaulois, la Belgique allait jusqu’aux portes de Paris :

Stay woke < > Wokisme

« Stay woke! » : « restez éveillés ! » devant les inégalités sociales structurelles, dont les privilégiés ont si peu conscience, comme le chanta Erykah Badu en 2008 : « I stay woke » (« je reste vigilante, je reste lucide »).

« Le wokisme est cette tendance à interpréter l’ensemble du monde social à la lumière d’une conception communautarisée du monde et d’une division binaire un peu primaire : entre dominants et dominés, victimes et coupables. […] On nous reproche parfois de mettre tout et n’importe quoi sous ce terme, mais c’est parce que tout et n’importe quoi est utilisé par les promoteurs de ce courant. […] On est face à une forme de déréalisation du monde, une forme de dépolitisation — ou plutôt de surpolitisation — sur des enjeux symboliques qui s’accompagne d’une dépolitisation des enjeux réels » (Nathalie Heinich, Le wokisme serait-il un totalitarisme ?).

Wokisme : faire pression pour que Les dix petits nègres d’Agatha Christie soit rebaptisé. La dernière édition a pour titre : Ils étaient dix.
Stay woke : oser parler dans le bus avec une personne qui vient de s’en prendre à une personne de couleur, avec mépris de ses origines…

Wokisme : rééditer Tintin au Congo avec une nouvelle couverture déracialisée (a été gommé le petit congolais aux lèvres exagérées).
Stay woke : garder l’œuvre d’Hergé en l’état, tout en ajoutant une préface qui donne les bonnes clés de compréhension du contexte colonial et les ressources pour continuer la décolonisation de nos esprits et de nos coeurs…

Pré carré

Vrai ou faux ? La France partage une frontière avec les Pays-Bas. 
Ma réponse à la fin.

« Sérieusement, Monseigneur, le roi devrait un peu songer à faire son pré carré. Prêchez toujours la quadrature non pas du cercle mais du pré. C’est une belle et bonne chose que de pouvoir tenir son fait des deux mains » (Vauban, Lettre à Louvois, 1673). Pour gérer le territoire dans sa totalité depuis Versailles, Vauban va prier le roi de délaisser les forteresses à l’intérieur du royaume pour se concentrer sur la défense aux frontières et y construire une ceinture de fer.

À l’époque coloniale, assurer son pré carré pour la France, cela
a été de conquérir des territoires aux quatre coins du globe.

À l’époque postcoloniale, elle a su conserver ses DROM-COM (Départements et Régions d’Outre-Mer et Collectivités d’Outre-Mer), anciennement dénommés DOM-TOM (Départements d’Outre-Mer et Territoires d’Outre-Mer), qui représentent une superficie terrestre de 120.369 km2 (552.528 km2 si on inclut la Terre Adélie en Antarctique) et une population supérieure à 3 millions d’habitants (soit un cinquième du territoire français et 4 % de la population française). Encore aujourd’hui, le pré carré est bien réel, avant même de parler de la diplomatie néocoloniale de la Françafrique : « Jacques Chirac écrit pour défendre notre pré carré africain… Profond malaise » (Libération, 4 février 1993).

« Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Matthieu 26,52).

Vrai : c’est dans l’île antillaise de Saint-Martin que la France partage une frontière avec les Pays-Bas !

Mâter, mater, verbe polysémique

« Une mouche s’était posée sur le pupitre de Katia, les pattes engluées dans une tache d’encre, et plus le poème s’étirait plus la tache autour de la mouche s’élargissait. Un monde inconnu s’ouvrait à la pensée, on pouvait le prolonger à l’infini, écouter ses résonances, c’était donc ça, la culture, avait-elle pensé, une tache bleue qui se dilatait, une source où venait s’abreuver l’imaginaire. On découvrait un univers parallèle, des eaux nous portaient vers des rivages insoupçonnés, on allait vivre enfin, explorer les abysses, voguer d’un courant à l’autre puis s’échouer quelque part, épuisé et ravi. On aurait gardé sur soi les traces du voyage, la clarté pâle de « l’aurore aux doigts de rose » qu’Homère avait offerte au héros aux mille ruses. On allait pouvoir peindre des fresques, dessiner des traits sur un vase, des traits fins, ceux d’un navire, rouge sur fond noir, et Ulysse attaché au mât. Du fond du vase, nos descendants entendraient peut-être un jour monter le chant des sirènes » (Emmanuelle Dourson, Si les dieux incendiaient le monde, p. 127).

Chamarel Cham Harel Chats-marelle

Chamarel, ce beau coin de l’île Maurice, avec sa terre aux 7 couleurs, du rouge au brun à cause des oxydes de fer et du bleu au violet à cause des oxydes d’aluminium. Comme les particules de fer et d’aluminium sont répulsives, les 7 sables colorés même mélangés se réarrangent et se remettent à côté de ceux qui ont la même couleur : qui se ressemble, s’assemble ? Qu’en est-il des 7 couleurs de l’arc-en-ciel et de nos communautés / communes ôtées ?-

Si trouilles il y a, ce n’est pas chez nous dans la lune

Les citrouilles creusées avec une bougie à l’intérieur s’appellent Jack O’Lantern, ce qui signifie night-watchman (« garde de nuit », « veilleur »).

Dans un vieux conte irlandais, Jack est un maréchal-ferrant certes ivrogne et méchant mais aussi rusé que le Diable au point de le mettre deux fois en échec, au moment où celui-ci tentait de le convaincre de lui laisser son âme en échange du partage de sa puissance diabolique. Jack fut tellement rusé qu’il parvint même à obtenir finalement du Diable la promesse qu’il ne prendrait jamais son âme. Hélas, lorsque Jack mourut, l’entrée au Paradis lui fut refusée, à cause de sa vie d’ivrogne. Par ailleurs, conformément à sa promesse, le Diable refusa également de le laisser entrer en Enfer. Jack réussit néanmoins à convaincre le Diable de lui donner un morceau de charbon ardent afin d’éclairer son chemin dans le noir. Il plaça alors le charbon dans un navet (remplacé par la citrouille lorsque les Irlandais fuirent la famine aux Amériques en 1845-1850) creusé en guise de lanterne, et se vit condamné à errer sans but jusqu’au jour du jugement dernier, avec sa lanterne. Il y gagna le surnom de Jack of the Lantern (« Jack à la lanterne » en anglais), ou Jack-o’-Lantern, et il réapparaît chaque année, le jour de sa mort, à Halloween.
Pour lire l’histoire des deux façons rusées de Jack de mettre le Diable en échec, cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jack-o%27-lantern

Île Maurice : le rhum-aide !

Île Maurice, née par en bas d’un point chaud,
tu conduis l’humanité tout là haut…
M E R C I, Mauriciens arc-en-ciel, beau rainbow !

Bien sûr, l’île Maurice nous offrent d’excellents
rhums aux mille saveurs aromatisées…
Il demeure que, pour moi, l’âme de ce peuple
est le fruit le plus savoureux de sa ti zil la…

Merci, Rachel…

Temps qui ne passe pas

Tempus fugit est une expression latine qui signifie « le temps fuit » mais plus communément traduite par « le temps passe vite ».

Elle est fréquemment utilisée en inscription sur les horloges. L’expression a été enregistrée dans les Géorgiques (livre III, vers 284), œuvre du poète romain Virgile : « Sed fugit interea, fugit irreparabile tempus, singula dum capti circumvectamur amore », ce qui signifie : « Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour, tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail. »

Elle est parfois utilisée dans un sens moins familier : « Pendant ce temps, le temps s’échappe, irremplaçable », exprimant la préoccupation que le peu de temps dont on dispose est consommé par quelque chose qui peut avoir peu de substance intrinsèque ou d’importance à ce seul moment précis !

Source : Wikipédia (oui-qui-pieds-Diya).
NB : Diya = petite lampe à huile, en argile, avec une mèche en coton ; et aussi prénom d’une grande artiste mauricienne encore peu connue, en pleine croissance, en qui je crois beaucoup… RDV dans dix ans, Diya !
Vive chacun.e de nous dans ses ressources artistiques… Et vivent nos créations qui nous donnent un goût de temps qui ne passe pas !

Vérité au nord, erreur au sud ?

Des amis qui ont du fuir leur pays après avoir échappé à la mort à cause de leurs engagements de Peacebuilders ont trouvé refuge au nord de la Finlande. Ils m’envoient les images de leurs paysages déjà habillés du manteau de neige : incomparable beauté.

Ici, par contre, à Maurice, c’est le ‘printemps’ : la floraison magnifique des jacarandas et autres membres de la Cour royale annonce celle de sa Majesté, Sire Flamboyant, qui sera le dernier des arbres à éclater de ses mille feux…

De l’extrême nord et de l’extrême sud de la planète, nous voyons la même lune mais elle nous apparaît inversée. Il est bon d’honorer nos contextes culturels si différents. Blaise Pascal disait : « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Le rapport à la vie et à la loi se vivent si différemment ici et là-bas…

Bons baisers de l’île arc-en-ciel. Vers vous, chers amis, j’envoie une pluie de cœurs douce et chaude. Elle vous parviendra au travers d’un arc-en-ciel à la fois lumineux et pluvieux : qu’il colore nos vies et abreuve notre amitié…