Mère nourricière et dévorante

« La figure mythique de la mère nourricière est toujours doublée, dès son origine, de cette autre figure de la mère dévorante ou de la mère-mort. C’est une donnée bien connue de l’histoire des religions que presque toutes les déesses nourricières sont aussi des ogresses qui dévorent leurs enfants ou menacent d’engloutir l’humanité. Le mythe de la Déesse lunaire est d’une certaine façon le mythe générique de ces mères dévorantes. Les divinités lunaires, qu’il s’agisse des Grandes Déesses (Cybèle, Déméter, Kali, Isis ou Isthar) ou de la multitude des succubes anonymes que l’on rencontre sous toutes les latitudes ou simplement des ogresses mises en scène dans les contes, toutes représentent non seulement le lien nourricier (bénéfique et maléfique) mais également le rapport de l’humanité avec le monde des morts. Selon les mythes, c’est par l’intervention originelle de cette divinité que la mort est entrée dans le monde. C’est par la déesse et par les sacrifices qu’elle exige que la mort se perpétue dans la vie, c’est elle encore qui, sous diverses figures d’animaux charognards (louve, chien, corneille, etc.) dévore les défunts. C’est aussi la cuisinière des enfers qui engloutit ses victimes dans l’immense chaudron des sorcières, en particulier dans les cultures celtiques. Cette essence dévorante de la figure maternelle est diversement interprétée. Elle est parfois simplement associée à l’ambivalence inexplicable du sacré elle-même rapportée, en ce qui concerne la féminité, à l’ambivalence de la nature : comme la Terre nourrit et protège, puis ensevelit ou détruit, la Mère serait tour à tour bénéfique et maléfique. L’interprétation jungienne intègre davantage, quant à elle, l’ambivalence puisqu’elle associe la mère nourricière-dévorante à la première phase fusionnelle de l’humanité (ou de l’individu) qui doit être scindée et dépassée » (Anne-Laure Bucher, Engendrer, nourrir, dévorer: les fonctions symboliques de la féminité).

« C’est la terre que je chanterai, mère universelle aux solides assises, aïeule vénérable qui nourrit sur son sol tout ce qui existe….» (Hymne homérique «À la Terre»).

2023 = 17 x 17 x 7

As-tu noté que
2023 = 17 x 17 x 7
et que le nombre 17
est le septième nombre premier,
ainsi que la somme des quatre
premiers nombres premiers :
2 + 3 + 5 + 7 = 17
et que la somme de l’année
2+0+2+3 l’assomme d’un 7 ?!
De quoi piquer le somme de l’année !?

17 s’écrit en latin XVII,
qui a pour anagramme VIXI
(signifiant « j’ai vécu », « je suis mort »).
Du coup, les Romains,
sans l’air aux mains,
sentaient que XVII
porte malheur.

De son côté, Georges Moustaki chantait :
17 ans, une femme, une enfant
Qui ne sait rien encore et découvre son corps
Que le soleil enivre et que la nuit délivre.

17 ans, un sourire innocent,
Et le regard docile sous un rideau de cils,
Mais une faim de loup et une soif de tout.
17 ans, des seins de satin blanc
Semblent narguer le vent de leur charme insolent.

17 ans, et prendre encore le temps,
Le temps de refuser le monde organisé
Et faire à l’heure présente un aujourd’hui qui chante.
17 ans, et vivre à chaque instant
Ses caprices d’enfant, ses désirs exigeants.

17 ans, j’étais adolescent
Et je le suis encore en découvrant ton corps
Comme un fruit éclaté, comme un cri révolté.
17 ans, déjà, 17 ans, tu n’as
Que 17 ans, mon amour, mon enfant.

2023 = 17 x 17 x 7, le compte est bon ?

Stella Clavisque Maris Indici

Mes vœux de banané
à vous tous qui m’êtes proches,
dans l’Océan Indien,
et qui me lisez !
et-qui-m’élisez sur le champ…
Et qui sur les Champs-m’Élysées  ?
Pensée spéciale pour ceux&celles
qui viennent de reprendre difficilement le travail, et aussi pour ceux&celles qui s’évadent souvent à Paris…   Ahhhh Paris !…
(vous vous reconnaitrez…).
Je vous embrasse ! / vous embrase ?

« Nous sommes à la croisée des chemins. On peut enfin s’envoler et devenir l’étoile la plus brillante de l’océan Indien ou nager très profond dans l’océan de la médiocrité » (James Michel, président des Seychelles).

La devise officielle de l’île Maurice est : 
Stella Clavisque Maris Indici
= l’Étoile et la Clé de l’Océan Indien ».

Genre d’arroi : genres désarrois ?

Arroi : vieux français…

« Être des plaisirs de son roi,
Du jeu, du bal et de la chasse,
Faire exercice en bel arroi,
Monter quelquefois au Parnasse,
Avoir un beau gouvernement,
Être cordon bleu d’espérance,
Dangeau, par des hasards si grands,
Si la paix dure encor dix ans,
Tu seras maréchal de France » 
(Épigramme contre Dangeau).

« Apportons l’arroi : ce qui permet au voyageur d’avancer sur son cheval 
contre les désarrois dans lesquels on peut s’empêtrer » (Claude Lichtert). 

Notre vandameuse nationale

De retour d’un bon temps dans la neige abondante de Laponie, je ne puis m’empêcher de mixer mes références dans l’image ci-dessous.

Merci à toi, cher génial con.patriote, notre gloire nationale qui a percé le canal des USA… Cher Jean-Claude Van Damme, merci pour tes services rendus dignes de Moïse, séparant les eaux de notre magnifique fleuve, La Meuse. En ce début 2023, osons sortir des chemins battus et ouvrons des chemins neufs au milieu de nos travées entravées…

Solidarité de Noël

Bons baisers de Laponie où nous avons rejoint nos amis pakistanais, Peace Builders qui ont dû fuir leur pays, menacés de mort par des extrémistes à cause de leur travail pour la paix entre communautés. Arrivés à Rovaniemi (qui se situe juste sur le cercle arctique, Santa Claus’s home), acceptés comme refugiés ici (où il fait en ce moment nuit 20 h. par jour et – 15 à 25°), ils nous avaient priés de venir passer Noël avec eux, eux qui ne peuvent pas encore voyager. Joyeux Noel, de ce pays magnifique et aussi déroutant par sa langue et sa culture…

Santa Claus mercantilisé

Pétard ! Saint Nicolas, cet évêque turc, libérait un enfant de plus aussitôt qu’il trouvait l’argent exigé pour l’affranchir de l’esclavage. A-t-il imaginé qu’il serait exporté outre-Atlantique sous les traits du Père Noël au XVIIIe siècle par les Hollandais s’expatriant à New York ? Sinter Klaas devint Santa Claus. Grâce aux génies publicitaires de Coca-Cola, la suite dérapa dans une mercantilisation exacerbée… De quoi nous mettre en pétard !…

Le pouvoir cathartique des jurons

Voici une brève présentation de l’article scientifique ‘Le pouvoir des jurons, ce que nous savons, ce que nous ne savons pas’, paru récemment dans la revue scientifique de linguistique ‘Lingua’. Les jurons produisent des effets physiologiques et psychologiques tels qu’ils font baisser la perception de la douleur. Ça a été démontré par des expérimentations, telles que la main plongée dans de l’eau glacée ou des doigts frappés par un marteau. En repérant les activités du système limbique, des IRM ont attesté que les jurons ont un effet de catharsis et de décharge émotionnelle. 

Ça ne fonctionne pas quand nous jurons dans une langue autre que la nôtre. Par contre, ça fonctionne d’autant mieux que le juron concerne un de nos tabous sociaux (qui dépendent toujours de notre contexte culturel précis) et qu’il joue entre un sens à la fois littéral et non littéral (voir mon prochain post avec la ronde des jurons de Georges Brassens et nos jurons-blasphèmes religieux qui disent sans dire, qui jouent avec le nom, oui / non).

Il semblerait que c’est l’interdiction que les adultes donnent aux enfants (« ce n’est pas bien de dire cela ») qui crée une charge émotionnelle, laquelle devient utile quand on a besoin de décharger une douleur ou une émotion… Plus les autorités éducatives mais aussi religieuses (je l’illustre dans mon post de demain) nous ont réprimandés avec forte répression, plus il y a de la jouissance à jurer en cas de crise !

Autre point de vue sur les bénéfices des jurons :
https://www.psychologies.com/Actualites/Sante-mentale/Les-insultes-font-plus-de-bien-qu-on-ne-le-pense

Différentes langues sentimentales ?

« Les différences linguistiques font partie intégrante de la culture humaine. Si nous voulons communiquer efficacement avec des personnes d’autres cultures, nous devons apprendre leur langue. Il en va de même dans le domaine de l’amour. Votre langage d’amour et celui de votre conjoint peuvent être aussi différents que le chinois de l’est et le français. Vous avez beau essayer d’exprimer votre amour en français, si votre conjoint de comprend que le chinois, vous ne saurez jamais que vous vous aimez. […] Il est rare que mari et femme aient appris la même première langue sentimentale. […] Notre besoin émotionnel le plus profond n’est pas de tomber amoureux, mais d’être authentiquement aimé d’autrui, de connaître un amour qui procède à la fois de la raison et de la volonté, et non d’un instinct.  J’ai besoin d’être aimé par quelqu’un qui a choisi de m’aimer, qui voit en moi une personne digne d’être aimée » (Gary Chapman, Les langages de l’amour).

En attendant Godot

L’œuvre célèbre de Beckett, En attendant Godot, qu’il écrivit au sortir de la deuxième guerre mondiale, fut souvent neutralisée. Jadis, l’homme de goût la neutralisait par l’ennui : pas d’histoire, pas de personnage, pas de drame à se mettre sous la dent. Aujourd’hui, il la neutralise par le divertissement : l’œuvre mal aimée est devenue chef d’œuvre hilarant de l’absurde. Respecter la charge problématique de l’œuvre consisterait, à l’inverse, à laisser l’œuvre d’art construire le sujet d’expérience qu’elle appelle, en d’autres termes, à donner le corps et l’esprit de l’homme nu pris dans l’expérience, plutôt qu’à lui faire barrage avec la subjectivité de l’homme de goût (qui plaque sur l’œuvre son ennui qui exclut et son divertissement qui inclut).

Le mot « inachevé » revient du début à la fin du drame. Dès le début, comment vivre après le mot « fin » ? Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Quand il n’y a plus rien, comment on vit après la fin ? Qu’est-ce qui nous unit quand il n’y a plus d’autre « nous » que la co-présence oscillant entre toutes les nuances de l’ennui au divertissement, quand il n’y a plus d’homme entier, quand il n’y a plus que des chiffonniers qui ramassent des lambeaux de civilisation, tout ce qui jadis faisait des hommes et des communautés ?

Godot, c’est peut-être une blague de catholique irlandais : ce God qui ne viendra jamais, la figure de l’espoir, des lendemains qui chantent ?

(J’ai repris ici ce que j’ai trouvé essentiel de l’analyse faite par Sébastien Barbion ; analyse bien plus complète : https://www.rayonvertcinema.org/beckett-en-attendant-godot/).